Article publié le 4 octobre 2009
Pourquoi la bataille serait-elle longue et difficile ?
Déjà ce n’est pas une condition nécessaire mais c’est ce qui va probablement se passer.
L’ego s’est construit sur la peur et a développé une importante armée pour se protéger, assurer sa survie et se satisfaire. La peur ne lâche pas aussi facilement qu’on le voudrait. Consciemment on pense que c’est possible et relativement aisé mais lorsqu’une situation difficile pointe le bout de son nez on s’aperçoit très vite combien les peurs sont présentes et facilement réactivables. D’autre part l’ego se prend pour le patron alors qu’il n’est que le premier ministre. Il ne lâchera pas non plus facilement son pouvoir et mettra tout en œuvre pour garder sa suprématie. Tels sont les principales raisons pour lesquelles ce ne sera pas facile.
En fait ça ne doit avoir aucune importance car si on pense qu’il faut atteindre le but et qu’après tout ira bien, c’est déjà mal parti. Nous ne pouvons pas savoir quel est le but. On peut bien dire que l’on veut être réalisé ou débarrassé de l’ego mais qui sait ce que cela signifie et quel est la nature de cet état. Seul celui qui y parvient le sait. Les autres ne peuvent que s’en faire une idée qui, comme toutes les idées, est fausse.
La seule chose importante, à mes yeux, est de se trouver sur le chemin qui mène à Dieu en essayant de faire le moins possible de zigzag. Tout le monde est guidé par Dieu qu’il le veuille ou non. Le sentiment le plus précieux dans la vie et qui sert de boussole est celui de justesse. Avec un minimum d’honnêteté on sait très bien si notre comportement est juste ou pas. Faisons ce qui nous semble juste, soyons ce qui nous semble être juste et nous serons sur le bon chemin. La vie se chargera de nous guider, de nous faire prendre conscience de nos erreurs, de créer les situations nécessaires. La vie est notre Guru. Ce qui ne nous empêche pas de prendre refuge en un maître parfaitement réalisé.
Inutile donc d’attendre d’arriver au but pour avoir une vie heureuse et enrichissante.
Nous arrivons naturellement aux qualités fondamentales nécessaires à tout aspirant spirituel. La justesse c’est très bien mais elle est automatiquement accompagnée de la discrimination et de la vigilance. Nous ne sommes pas parfaits et par conséquent nous avons besoin de notre intelligence pour parvenir à la justesse. L’intelligence doit être en éveil elle apporte une conscience vigilante. La discrimination doit permettre d’apercevoir d’où viennent nos tendances. Elles peuvent venir de l’Être mais aussi de l’ego mentalisé. Il est rare d’avoir des impulsions qui soient totalement motivées par l’Être, nous avons toujours un mixage de l’ego et de l’Être. Un élan du cœur peut venir de l’Être mais aussi de l’ego. Nous ne sommes pas parfaits, je ne cesse de le répéter. Il faut l’accepter et faire ce que nous pouvons mais tout ce que nous pouvons pour être dans la justesse. Elle ne peut s’apprécier qu’individuellement. Notre imperfection nous conduit à des actes qui nous mènent sur le chemin de l’évolution. Nos soit disant erreurs sont autant d’actes qui nous guident. Faisons ce que nous pouvons honnêtement à chaque instant avec une pensée permanente pour Dieu.
Que pouvons nous faire de plus ?
Acceptons notre imperfection mais aussi celle des autres.
Juste ou injuste ? Pour moi, la justesse relève souvent d’un élan du coeur, ce premier instinct sur lequel la reflexion n’a pas encore eu de prise et qui se révèle souvent être le bon. Souvent il relève du simple bon sens. Mais quelquefois gare aux catastrophes, un peu de raison eut été nécessaire. Alors : le coeur ou la raison ? A quelle dose saupoudrer ? Très intriguée par la notion de transmutation : rien ne se crée; rien ne se perd, tout se transforme. Est-ce bien cela ? Est-ce purement atomique et biologique, ou existe t’il d’autres dimentions ? J’espère n’avoir pas trop perturbé votre discution avec toutes mes questions. Véronique.
Il me semble que la première chose est d’accepter sa propre imperfection. Chacun a les capacités qu’il a et n’a pas le choix que de faire avec. Je suis ce que je suis. Un jour peut être on pourra dire je suis. En attendant la vie est ainsi faite et il est inutile de se jeter la tête au mur pour être parfait.
L’acceptation de sa propre imperfection sous entend qu’elle a été repérée par la conscience.
L’imperfection ne doit pas être une notion de bien ou de mal, mais une notion d’injustesse.
La subtilité n’est pas facile à saisir mais elle est très importante. Le bien et le mal se réfèrent à des appréciations en rapport avec une morale le plus souvent collective, parfois sectaire. Il s’agit donc d’une règle extérieure au sujet visant à guider le troupeau. La notion de justesse ou d’injustesse, quant à elle, se réfère à soi même. C’est donc une sensation. Je me sens en accord avec moi-même ou en désaccord avec moi-même. Aussitôt la notion de bien et de mal apparaît dans le mental. Regardez tout de suite et vous pourrez voir ces deux phénomènes. L’ego se réfère immédiatement au bien et au mal. Il faut faire un effort pour revenir à soi. Cette notion de justesse se heurte aussi à l’idéal qui nécessairement se positionne dans le futur. Voilà ce que je dois être mais que je ne suis pas encore. Grave erreur. nul ne sais ce qu’il devra être demain, n’est-ce pas. Il y a encore une obligation à revenir au présent. Le juste et l’injuste s’évaluent au présent uniquement sans référence de passé ou de futur. Ce n’est vraiment pas facile.
Accepter sa propre imperfection ne signifie pas non plus qu’il faille l’approuver. Il faut la repérer et accepter de ne pas avoir été autrement. C’est tout. Il ne s’agit pas, encore une fois de dire que c’était bien ou mal. Et paf ca manque toujours de déraper. La tête doit rester légère et éviter de dramatiser les situations.
C’est vrai, lorsque qu’une situation devient critique mon attitude n’est plus à l’honnêteté. En ce qui me concerne, dès lors qu’un événement, ou que le fil de la journée, détourne mon attention de ma sensation de légèreté et d’insouciance… paf! fermeture, mécontentement, grogne, voire morsure, tristesse ou angoisse, ou j’envoie tout balader, ou bien noeuds à la tête… Certes, légèreté et insouciance ne sont pas justesse. Et personne ne m’a jamais dit que le chemin serait lisse et de velours. Mais comment rester attentif toute la journée?? Tous les jours!! Et quand bien même, souvent, force m’est de constater mon comportement injuste ; bah je continue quand même! C’est dingue! A cet instant, il n’y a plus de spiritualité qui tienne… Bon, c’est vrai aussi que ça s’améliore en faisant l’effort de faire le choix. Le choix de dire non, c’est pas cette attitude là, c’est pas cette sensation là, que je souhaite cultiver. Et puis, même si la question de l’attention reste entière, ça m’aide aussi d’accepter que je sois perfectible 😀
La question contenant la réponse… L’attention tiendrait-elle au fait de voir, de sentir, ou d’entendre le Guru à chaque instant ? Cela peut-il procéder de l’effort ? Comment être honnêtement tourné vers le Guru sans percevoir la sensation que sa présence procure ? Merci la vie de nous donner tant de réponses simples, faciles, complètes, recadrantes, rassurantes, adoucissantes, humilisantes et encourageantes, mmmmh c’est bon 🙂
Merci Gérard.