Article publié le 15 octobre 2009

Vous trouverez toutes sortes d’interprétations de l’Éveil. Chaque culture, chaque tendance spirituelle, en donnent une conceptualisation particulière. Je voudrais vous communiquer mon expérience à ce sujet car elle me semble intéressante pour ceux qui cherchent.

L’Éveil de quoi ? Certainement pas de Dieu car il est partout tout le temps. L’Éveil de l’Être pas plus puisque c’est la même chose que Dieu au niveau individuel. Il n’y a que le mot qui change. Toutes nos capacités Spirituelles sont en permanence éveillées et efficientes. Je ne répéterai jamais assez que Dieu ne s’éveille pas, ne se dynamise pas et ne se canalise pas. L’homme n’a aucun pouvoir sur lui.

La seule chose qui nous permet de s’en éloigner est le mental. Le mental est virtuel, il est secrété par nos facultés cognitives qui sous l’emprise de la peur créent un monde rassurant pour calmer la peur et développent des stratégies pour trouver le bonheur. Chacun a son propre mental. Chacun ses tics et ses tocs.

La conscience est totalement prise par le mental. La conscience peut être vue comme un point au centre d’un œuf dont la densité est plus ou moins importante et la coquille plus ou moins solide et épaisse. Cet œuf mental est un monde virtuel. Il est fait de croyances, de savoirs, d’idées. Le mental isole la conscience du monde réel qui est Divin. Je dis bien que c’est la conscience qui est prisonnière à l’intérieur même du sujet. Mais le sujet baigne en permanence dans la divinité, Il ne faut pas chercher Dieu au dehors, Il est en chacun. En chacun se trouvent deux monde l’un illusoire, le mental, l’autre réel le Divin. Toutes les informations qui émanent de la réalité sont travesties par le mental. Chacun voit le monde et le comprends à partir de son mental individuel.

Il réagit à partir de ce mental.

L’Éveil pourrait être le moment où, pour la première fois, la conscience est saisie par une information en provenance de la réalité. L’information essentielle pénètre au travers du mental sans en être altérée et touche la conscience. C’est le plus souvent un moment merveilleux, plus ou moins intense et plus ou moins durable. Ce n’est pour moi qu’un préambule. La première fois est toujours importante pour celui qui le vit, c’est un instant très marquant. Je ne pense pas qu’il faille attribuer à ce fait le terme d’Éveil. Certes la conscience s’est éveillée à quelque chose d’inhabituel, considéré comme extraordinaire et Divin par celui qui le vit. Tout ce qui est revêtu du qualificatif extraordinaire n’est pas forcément divin, loin s’en faut. Je dirais plutôt que le sujet est interpellé. Il peut en être intrigué, stupéfait, exalté, enorgueilli et je ne sais quoi encore.

Si ce surgissement est d’ordre Divin, la curiosité du sujet va être mise en mouvement et il va chercher. Chercher quoi? il ne le sait pas mais il va se mettre en route. Il aura peut être des piqûres de rappel. De toutes façon il trouvera spontanément sur sa route tout ce qui lui faut pour le guider. Je dirai que c’est la première phase d’un cheminement participatif. Pendant ce temps, le sujet est généralement comblé de bonnes surprises et de gâteries. Il a l’impression que tout ou presque lui tombe du ciel. La durée ainsi que toutes les qualités de cette période sont très variables d’un sujet à l’autre.

Si tout va bien, l’Être va prendre de plus en plus de place, il va progressivement envahir le sujet et transmuter ses énergies. Arrive un moment où les encouragements se font plus rares, les cadeaux également, nous approchons du désert. Il va falloir le traverser. Durant la période précédente le chercheur aura fait provisions de détermination, de désir et de volonté grâce aux encouragements donnés par la perception de sensations très agréables. L’aspirant était sous le charme. Le voici maintenant sous le poids de sa pesanteur, sous le poids de ses tendances égocentriques. Il devra œuvrer s’il en a le courage pour s’en défaire, pour s’en extraire. Je compare volontiers cette situation à celle d’un asticot au milieu d’un pot de glu (je sais c’est pas gentil). Le temps passera jusqu’à ce qu’il sorte du désert.

En sortant du désert le chercheur retrouve Dieu en lui. Il est capable de le reconnaître. Il sait faire la différence entre ce qui est de son ego et ce qui est de son essence. Il est capable de discrimination, de reconnaissance (connaître ce qui a déjà été connu). Il trouve Dieu en lui et le reconnaît chez les autres. Le chemin est bien loin d’être terminé, c’est une nouvelle étape qui commence. A ce stade je pense que l’on peut dire que le sujet est éveillé. Il lui reste à se réaliser, c’est à dire devenir Dieu et pour cela il devra perdre totalement son ego mentalisé puis se fondre en Dieu en abandonnant son ego.

Le chemin est long mais il est heureux. Ne croyez pas que ce soit une torture permanente. Il est semé de merveilleux qui relativise les souffrances et fait les oublier.

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