Article publié le 30 décembre 2014

Pourrait-on imaginer être guidé, dans les moindres détails, sans que la volonté personnelle raisonnée puisse intervenir. Je ne l’aurais jamais cru si je ne l’avais pas vécu. Quand j’étais plus jeune, j’aurai bien répondu que celui qui m’obligera n’est pas encore né. Je ne savais pas, à cette époque, qu’il n’était pas né mais avait donné naissance à toute la création. Et que, de plus, il la pilotait dans ses moindres détails.

Arrivé le lundi à l’Ashram, j’ai pu déguster quelques plats indiens qui me faisaient bien plaisir. Le mardi midi, Amma distribue le repas à toutes les personnes présentes. C’est un rituel symbolisant la mère qui donne à manger à ses enfants. Il faut quand même compter une heure et demie pour que tout le monde passe prendre son assiette donnée par les mains d’Amma, c’est impressionnant tant il y a de monde.

Après ce repas, je me suis senti gavé. Mais dans le bon sens, j’étais plein, rempli, sans aucune sensation de dégoût ou de mauvaise digestion.

Le soir venu, impossible de prendre un repas. Mes mains ne pouvaient pas prendre une assiette, je n’avais même pas faim. Cela a duré treize jours pleins, ou je suis resté sans manger. Seul une tasse d’eau de riz, deux thés par jour et beaucoup d’eau. En treize jours, la sensation de faim n’a jamais été ressentie. J’allais pousser le vice jusqu’à aller renifler la bonne odeur des plats indiens, pour voir si j’en aurais envie. Rien n’y a fait. Même les jus de fruit frais ne parvenaient pas à libérer mes mains. L’envie n’était plus là.

Aujourd’hui lundi, treize jours plus tard, vers quinze heures, une envie de banane se fait sentir très gentiment. J’ai donc acheté des bananes et dégusté trois de ces délicieuses petites bananes indiennes. Pendant que j’y étais et connaissant mes affinités avec les noix de cajous, les raisins secs et les dates, j’en ai acheté un paquet de chaque. Ils ne sont toujours pas ouverts, ce n’est pas autorisé, je ne peux pas les manger. Ce soir un peu de riz avec trois cuillères à soupe de légumes ont eu vite fait de me rassasier.

Ceci était nécessaire au travail intérieur que le Divin me proposait. La même chose m’était arrivée en 1995, la première fois ou je suis allé à l’ashram d’Amma. C’est tout à fait incroyable, tout s’est passé en douceur, sans violence ni forcing, sans ordres extérieurs reçus, sans croyance ou adhésion à une règle ou un protocole. C’est juste magique.

Certains penseront peut être que je suis manipulé sans m’en rendre compte par une pensée supérieur à la mienne. Si c’était le cas, je devrais penser que je suis une personne particulière aux yeux d’Amma pour qu’elle s’intéresse à moi personnellement. Nous sommes peut être quatre ou cinq mille dans ce lieu et Amma ne me regarde pas plus que les autres. Son regard est en dehors de notre compréhension, dans les textes il est dit que la Mère Divine a mille yeux. Imaginez quel cerveau il faudrait pour gérer en même temps les informations provenant de mille yeux à la fois. Bien évidemment ce ne sont pas des yeux de chair mais La Conscience cosmique.

Comment penser que l’on peut faire ce que l’on veut par intérêt personnel quand on vit des choses pareilles ? En prenant le raisonnement à l’envers, c’est encore plus difficile à croire, comment penser que ce qui se passe aujourd’hui au sein de l’humanité ne fait pas partie des lois de la nature ? Difficile à croire n’est-ce pas ?

  • Gérard Lescalier dit :

    Libre arbitre ?

    Merci Emmanuel pour ton commentaire auquel je réponds un peu tardivement. J’ai écrit plus haut un article sur le libre arbitre mais je n’ai pas répondu précisément à ta question.

    Pour enclencher ce jeûne et le poursuivre pendant 13 jours pleins, heure pour heure, je n’ai absolument pas utilisé ma capacité de choix ou d’arbitrage. C’est un moment où l’égo n’a plus rien à dire car l’Être domine totalement le champ de bataille qu’est ma personne. Bataille entre l’égo et l’Être, entre la réalité et l’illusion. La raison dans ce cas n’a absolument pas son mot à dire. Il faut le vivre pour le croire. J’ai fait ce jeûne sans décider quoi que ce soit à aucun moment. Je ne pouvais pas décider, il n’y avait personne pour discuter la question, pas d’avis contradictoire. Il n’y avait qu’une seule voix, celle de l’Être. J’habitais dans un corps ou je n’étais qu’un passager, un témoin, un exécutant.

    Mon libre arbitre, a été utilisé il y a déjà bien longtemps. C’était le moment où j’ai dit oui à cette proposition informelle d’engagement sur la voie de la réalisation. Je n’ai, grâce à Dieu, jamais eu à revenir sur ce choix, sur cet engagement. Jamais je n’ai douté de mon Maître, même lorsque je ne comprenais absolument rien à ce qui était en train de se jouer, même si mon Maître ne m’a pas regardé pendant des années entières, comme si je n’existais pas. Jamais le doute ne s’est emparé de moi. Ce n’est pas grâce à moi.

    Pour l’anecdote, je me souviens d’un jour de Bhajans (chants dévotionnels) dans un temple en Inde. Nous étions au moins une centaine sur le balcon circulaire du temple. Amma était sur la scène et je me trouvais juste en face d’elle. Après un Bhajan elle a commencé à regarder chacun droit dans les yeux, elle a commencé au début du balcon et promenait lentement son regard en prenant son temps. Lorsque mon tour est arrivé elle ne m’a pas regardé elle est passée directement à la personne qui était à ma gauche. Ce fut pour moi une des plus belles marque d’attention qu’elle m’ait accordé. J’aurais pu être jaloux, frustré, furieux. Non, j’étais heureux.

    Ce séjour est encore une merveilleuse démonstration de la puissance et de l’intelligence naturelle. C’est incroyable et tellement merveilleux. Quand je me permets de dire que c’est Dieu qui nous emmène, ce n’est pas une utopie, c’est pour moi une réalité absolue.

  • Emmanuel Richard dit :

    Bonjour Gérard,

    Merci à nouveau pour cet article. Pour toi, la volonté personnelle raisonnée est-elle la même chose que le libre arbitre ? Considères-tu que dans l’expérience que tu as vécue ton libre arbitre existait ?

    Bien à toi et bonne continuation.

    Emmanuel

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