Article publié le 22 février 2011

La conscience est le plus souvent totalement absorbée par la pensée lorsqu’on essaye de méditer. Il est parfois impossible d’observer quoique ce soit tellement la pensée est envahissante. L’observation de la respiration est un bon moyen pour décrocher la conscience de la pensée. Encore faut il s’y prendre correctement.

Au départ il suffit d’observer la respiration, vous la regardez aller et venir, se dérouler, sans intervenir le moins du monde pour en faire quelque chose qui plaise à vos idées. Rien que cela n’est pas facile. regarder sans juger, sans comparer, sans agir, juste observer, apprécier et laisser faire. Poser sa conscience, son regard, de façon constante, sur une seule chose sans intervenir pendant un temps assez long, disons 5 minutes, relève de l’exploit lorsqu’on est au début. Je ne plaisante pas. Essayez et vous verrez que votre pensée viendra mettre son nez dans cette observation neutre au bout de quelques secondes seulement. Pourtant il faut faire ce genre d’exercice pour décrocher la conscience de la pensée. Il faut parvenir à fixer la conscience pour la dégager de l’emprise de la pensée. Ensuite seulement d’autres possibilités apparaîtront.

Fixer la conscience revient à se concentrer.

Après quelques expériences d’observation neutre, la pensée sera tellement frustrée de ne pas participer qu’il sera plus utile de l’occuper à quelque chose d’utile plutôt que de la laisser vagabonder à sa guise et vous dominer.

Tout d’abord, amusez vous à reconnaître les différents temps de la respiration.

L’inspiration et l’expiration. Pendant l’inspiration prononcez mentalement le mot « inspire » et répétez le tout au long de l’inspiration. faites de même avec le mot expire pendant le temps de l’expiration.

Vous pouvez constater que cette simple indication vous permet d’allonger spontanément la durée de l’inspiration et de l’expiration. prononcer ces mots mentalement devient une sorte d’invitation.

En disant silencieusement « inspire » pendant l’inspiration vous associez une sensation à un sens. Vous invitez naturellement l’inspiration à se prolonger d’elle même sans que vous ayez besoin de le faire par une action volontaire. Ceci est très important. Différenciez bien « inviter » et « faire ». Si en le faisant votre respiration ne se modifie pas continuez quand même et ça viendra (patience!) La respiration comporte trois moments particulièrement importants. Un petit dessin pour accompagner le discours.

Trois temps importants de la respiration

La phase 1 est le moment entre l’inspiration et l’expiration.

La phase 3 est le moment entre l’expiration et l’inspiration.

Ces deux phases sont des moments « d’entre deux ». C’est dans ces « entre deux » que l’on peut trouver quelque chose. Méditer signifie se placer entre deux. Observez bien ces temps, aidez les, par l’invitation seulement, à se prolonger. Dites leur de prendre du temps, on est pas pressé. Goûtez, savourez cet entre deux. Petit à petit cela devient une suspension. La respiration est en suspension entre l’inspire et l’expire, entre l’expire et l’inspire.

Si vous faites cela par votre propre volonté ou votre propre force cela n’a aucun intérêt pour ce que je cheche à vous faire découvrir maintenant.

Je sais parfaitement que tout le monde est capable de rester volontairement entre l’inspiration et l’expiration, il suffit de bloquer la respiration. Cela peut se faire à n’importe quel moment mais ce n’est pas intéressant. Il faudrait que la respiration se prolonge naturellement sans que vous ayez à intervenir avec votre force. Intervenez juste avec votre intention, votre souhait, votre invitation. Acceptez les soupirs, les bâillements, les irrégularités, les variations spontanées. Nous devons désincarcérér la respiration de la peur qui est une prison. (patience, persévérance).

Pour vous aider vous accompagnez l’inspire en chantant en silence le mot inspire, tout doucement. la respiration suit la répétition du mot. Amusez vous, faites des variations. Le mot est la carotte que l’on place devant le nez de l’âne pour qu’il avance. Quand il avance la carotte avance aussi. La phase 2 est le point neutre, le point de repos. Il est très difficile à apercevoir au début. Nous y reviendrons plus tard.

Petit à petit la respiration va prendre son temps, elle va s’allonger prendre un peu plus de volume mais surtout du temps. L’air entrera moins vite et sortira moins vite. Ne vous fixez pas sur le volume d’air mais plus sur le temps. Recherchez l’apaisement, la tranquilité et la joie. Si vous ressentez un essoufflement arrêtez l’exercice, revenez à la contemplation et reprenez ensuite. Faites des petites sessions. Ne soyez pas trop gourmands.

Maintenant vous ne pourrez pas me dire que vous n’avez rien à faire.

Bonne méditations. Elles sont toujours bonnes même si elles ne sont pas conformes à nos attentes.

  • Gérard Lescalier dit :

    Point de repos

    Bonjour Jean

    Merci pour ton commentaire. J’ai également cru pendant longtemps que le point de repos qu’il fallait rechercher et sur lequel il fallait travailler se trouvait au milieu de l’inspir ou de l’expir. En fait ce point 2 est complètement virtuel. Il est situé sur le chemin de l’inspir et sur le chemin de l’expir si bien qu’il n’y a aucune indication sensorielle pour dire que tu te trouves au milieu. Si tu travailles sur ce point, c’est toi qui va décider arbitrairement que tu es au milieu. Ce sera alors purement imaginaire. Tu ne peux pas atteindre ce point par ta volonté. Par contre il est aisé de trouver le moment qui sépare l’inspir de l’expir et le point qui sépare l’expir de l’inspir. C’est sensoriel tu n’as pas besoin de l’imaginer.

    Il est très intéressant de travailler sur ces moments d’entre deux. Ils peuvent s’allonger et devenir un temps de suspension pendant lesquels une multitude de changements et d’informations peuvent être transmutées. Ne crée pas par ta volonté la suspension, invite juste l’inspir à se prolonger même si l’air physique ne rentre plus et fait de même pour l’expir.

    Tu découvriras le point 2 quand les points 1 et 3 ne feront plus qu’un.

    Bonne pratique.

  • Retif Jean dit :

    Bonjour
    J’avoue ne pas saisir quand vous positionnez le point 1 entre l’ inspir et l’ expir ( idem pour le 3 ) alors que le point 2 me semble definir parfaitement ce point de repos !
    Cordialement

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