La compassion est une qualité naturelle de l’humain que nous découvrons lorsque l’Être, source de la nature, se manifeste en nous et prend l’ascendant sur l’égocentrisme.

La compassion est donc naturelle, elle apparaît spontanément sans qu’il y ait le moindre effort à faire, seulement il faut redevenir naturel pour la découvrir dans son originalité. C’est loin d’être le cas actuellement.

Je décrirais la véritable compassion comme une empathie Spirituelle invitant la puissance de vie d’une personne à venir en aide à une autre personne en difficulté.

Il y a empathie, c’est à dire que, le sujet vit en lui, ressent en lui, la difficulté de l’autre, des autres et pour certains du monde entier. C’est une chose difficile à comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu. C’est comme cela par exemple que je peux ressentir ce qui se passe chez une personne en difficulté qui me consulte. C’est une étrange sensation de vivre l’autre ou les autres en soi, sans en être personnellement affecté. Parfois c’est un peu plus difficile car, pour donner une exemple simple, ressentir la nausée de quelqu’un d’autre n’a rien de plaisant mais la compassion étant un flot d’Amour il submerge cet affect et le consume plus ou moins facilement. La nature est magnifique car vous ne pouvez accéder à cette particularité si vous n’êtes pas dans l’amour inconditionnel. Sans quoi ce serait une contagion négative. C’est probablement ce qui se passe avec certains thérapeutes qui n’ont pas cette faculté spirituelle. Ils deviennent malades ou souffrants au contact de leurs patients. Comme nous sommes tous contagieux, il faudrait savoir lequel contamine l’autre. C’est une autre histoire que je vous raconterai peut être plus tard dans le blog ou ailleurs. Vous pouvez en lire un peu plus dans mon livre (Ainsi Sommes-Nous) qui est en téléchargement sur ce site à la page 33.

Chacun est l’univers à lui tout seul et contient en lui toutes les créatures de ce monde au niveau informationnel. Etant parvenu à un certain degré de liberté, il se trouve déconditionné et peut ainsi retrouver les qualités naturelles de l’humain et donc ressentir en lui même la souffrance d’une autre créature et pourquoi pas de la nature. C’est ainsi qu’une personne éveillée ne peut en aucun cas engendrer de la souffrance par sa propre responsabilité. Sauf évidemment si l’égocentrisme est toujours quelque peu présent. On voit par là que la nature est bonne et généreuse. Aller au secours ou en aide à d’autres est une impulsion naturelle, automatique, impérieuse. Nous en sommes bien loin et c’est évidemment ce qui assombrit le monde d’aujourd’hui.

Mais comment la compassion vient en aide à la personne souffrante, ou en difficulté ?

En premier lieu je citerais la présence, mais pas n’importe laquelle. Il ne suffit pas de se tenir à côté de quelqu’un pour lui venir en aide. La nature opère de façon très particulière. La puissance de vie vient ranimer la puissance de vie de celui qui souffre et dans le même temps applique le baume de l’Amour sur les blessures. Ce qui permet de soulager ou de donner les moyens à une personne en difficulté de retrouver les ressources en elle même pour continuer sa route. Il ne s’agit pas de prendre sur soi les problèmes des autres et de tout faire à leur place mais de leur donner les moyens de retrouver leurs capacités. C’est un point fondamental que j’ai pu expérimenter de très nombreuses fois. Spontanément, la compassion véritable régénère, soulage, apaise, réanime, revitalise. Pour moi, la présence est la part la plus essentielle de la compassion véritable. Paradoxalement c’est ce qui manque le plus en cette société. On est capable de lever des fonds importants pour venir en aide mais on ne trouve pas ou peu ou très insuffisamment des personnes qui sont prêtes à donner de leur temps personnel pour venir en aide. Nous vivons dans un monde d’isolement. La compassion ne se manifeste plus ou presque plus. L’égocentrisme a tellement pris le dessus que l’autre ou les autres, en dehors d’un cercle restreint de relations particulières, n’intéressent personne et même dérangent. Pourtant la présence véritablement compatissante peut faire des miracles que même de grosses sommes d’argent ne pourront pas faire.

Ensuite, intervient la charité, qui à mon sens découle de la compassion, de l’Amour inconditionnel. Spontanément la compassion apporte à la personne qui souffre les moyens de se remettre en route sur son propre chemin. Il ne s’agit pas de se substituer, de pallier momentanément, il s’agit bien de redonner les moyens de retrouver une autonomie. Parfois il y a urgence et il faut quelque peut se substituer à la personne en difficulté, par exemple en l’aidant à payer sa note d’électricité. Mais ça ne s’arrête pas là. Sans quoi ça ne servirait qu’à reculer pour mieux sauter. Il s’agit aussi de poursuivre son aide jusqu’à ce que l’autre puisse retrouver son autonomie. C’est une autre affaire. On voit bien qu’aujourd’hui la priorité est de donner de l’argent ou des vivres comme à la banque alimentaire par exemple pour apporter à manger à ceux qui ont faim. C’est déjà merveilleux mais comme on peut hélas le constater, il en faut de plus en plus car les malheureux sont de plus en plus nombreux. Nous sommes dans un cercle vicieux. Quand on aperçoit tous les rouages de ce mécanisme d’appauvrissement, on peut dire que c’est absolument horrible.

Une autre qualité essentielle qui découle de la compassion est la notion de partage et de sobriété. En bref, le sujet prend pour lui même ce dont il a besoin pour assumer ses propres nécessités et celle de sa famille. Il met le reste à la disposition des autres pour les aider à retrouver l’autonomie et aussi la dignité. Parfois des personnes vont jusqu’à se priver de l’essentiel pour venir en aide à des malheureux. Il n’est plus question de s’enrichir pour soi même mais d’utiliser ses richesses pour un monde meilleur. Si vous êtes dans ce cas et manquez d’idées, j’en ai plein mon sac à vous proposer.

Voilà donc en résumé ce à quoi la compassion véritable invite naturellement.

Partant de là, une personne n’étant pas éveillée et n’ayant pas ses capacités naturelles libérées et opérationnelles, peut prendre cela pour modèle et exercer ce que j’appellerais une compassion égotique. Ceci n’a rien de péjoratif, les qualités égotiques ne sont pas obligatoirement noires. Il ne faut pas voir l’ego comme le diable en personne. L’ego peut être très généreux, bienveillant, aimant, et bien sûr compatissant. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir atteint la réalisation pour être bienveillant. Bien au contraire. La bienveillance, l’attention aux autres, prendre soin des autres, les respecter, sont des qualités qui doivent impérativement être pratiquées au même titre que toutes les pratiques spirituelles si on souhaite parvenir un jour à vivre dans la plénitude de l’Amour Divin. Vous pourrez faire de la méditation, du yoga, étudier les écritures, si vous ne vous ouvrez pas au monde et aux autres alors vous perdez votre temps. Vous ne bâtirez qu’un ego spiritualisé et rien de plus. Avec cela point de salut ni de bonheur. Vous tournerez en rond sans trouver ce que vous cherchez, jusqu’au jour où une petite fenêtre s’ouvrira dans votre conscience et vous prendrez les autres en considération bienveillante.

Vous vous apercevrez alors qu’en étant compatissant, bienveillant on en tire un bénéfice extraordinaire.

Par définition l’égocentrisme c’est moi d’abord et les autres à mon service. Le sens du « Je », du « mon », du « mien » est prioritaire, impératif. Je vis ma vie pour moi-même et je me sers des autres pour me satisfaire. C’est peut être brutal mais c’est réaliste. Actuellement on délègue à des institutions ou à des entreprises le soin de venir en aide. On donne un peu d’argent et on retourne à ses occupations favorites. On souscrit à des assurances qui nous viendrons en aide en cas de difficultés car on sait très bien que personne ne nous viendra en aide. On consulte des thérapeutes juste pour parler car on ne trouve pas d’oreille attentive autour de soi. Nous avons impérativement besoin de retrouver cette bienveillance, cette attention aux autres si nous ne voulons pas sombrer dans la souffrance et la misère. Tout le monde peut tout perdre en un instant. Au vu de l’évolution du monde la solidarité sera obligatoire à moins que la violence prenne le pouvoir.

Pour conclure je citerai cette phrase bien connue « aimez vous les uns les autres comme Dieu vous aime »

Il y aurait bien des développement à faire mais ce n’est pas le but de ce blog.

Joyeux Noël à toutes et à tous.

Je vous recommande un livre très intéressant sur la compassion : Compassion par Armstrong Karen aux éditions Belfond – voir la vidéo – avec sous-titrage.

 » Bonjour Gérard, Merci pour ces nouveaux articles. Je me réjouis de voire que tu chemines dans la joie et la bonne humeur. Je profite de ton temps pour te poser quelques questions issues de ma lecture de ton livre « Ainsi sommes-nous » et que j’avais mises de côté. Si je comprends bien : l’homme comprend 3 éléments fondamentaux : le corps, l’âme et l’Esprit (ou Dieu ou Etre). L’Esprit n’est pas notre individualité puisqu’il est en nous comme dans tout le vivant, il ne nous appartient pas. L’âme (l’ensemble de nos énergies passées et présentes) est notre singularité. Elle se réincarne indéfiniment jusqu’à ce qu’elle soit complètement libérée/accomplie. Etre complètement libéré/accompli signifie-t-il atteindre l’état des personnes comme Jésus, Amma…? Si oui cela peut prendre un temps très long et donc un grand nombre de réincarnation. Toutes les âmes avant de se réincarner errent-elles (les âmes qui peuvent interagir avec certaines personnes sur terre qui en ont la capacité) ou certaines accèdent-elles à un autre état intermédiaire? Que devient l’âme une fois totalement libérée? Se dissout-elle dans l’Un Divin ou continue-t-elle à exister en tant que telle? Tout au long de son parcours l’âme est-elle consciente d’elle-même? ET…je n’oublie pas, malgré ces questions, que seul compte le présent ! Mais au cas où les moments de présent dureraient pour l’éternité il vaut mieux se préparer car, comme dirait Woody Allen, « l’éternité c’est long, surtout sur la fin. « 

Bien à toi.
Emmanuel

Merci pour ta question.

La dissociation corps, âme, Esprit (source de la réalité et de la création) est bien comprise.

On trouve toujours une trinité qui en fait ne font qu’un. De même on peut penser mental, émotion, physique, tu ne peux pas en enlever un sans rendre le sujet non viable. Chaque partie peut être détériorée mais ne peut pas être supprimée. C’est un tout indissociable que l’on dissocie pour faire plaisir à notre intellect discursif. Tu sais bien qu’on veut toujours tout savoir. C’est mignon, on a beau le savoir on en demande quand même.

Ce que je voudrais exprimer, pour répondre à ta question, ce sont mes interrogations et mes compréhensions limitées tirées de mon vécu et j’éviterai de répéter ce que les grandes âmes nous disent. C’est amusant car quelqu’un a posé à peu près la même question à Amma lors de son Satsang de la semaine dernière. Je ne vais donc pas recopier sa réponse, qui à mon sens est plus faite pour nous permettre d’arrêter de se poser des questions que d’apporter une réponse précise indiscutable et logique. Notre logique ne trouve pas sa place quand elle veut comprendre le mystère de la création. Comme je disais on attrape mal à la tête et on se perd dans un labyrinthe sans issue. A force de se faire mal on arrive un jour peut être à s’abandonner à Dieu et à accepter que le mystère reste mystérieux sans s’en inquiéter.

Donc après ce long préambule, je dirais tout d’abord que ce qui, à mon sens, se réincarne, ce sont les mémoires du sujet sous forme de tendances. La conscience individualisée est comme enveloppée d’un cocon représentant l’ensemble de ses tendances à purifier. Par exemple une personne avide d’argent, dans l’insécurité permanente et la peur de manquer va se réincarner dans l’état où elle est morte.

Nous avons des centaines de tendances qui sont, inhibées, exaltées ou entre les deux, qui définissent notre personnalité. Les combinaisons sont multiples, ce qui nous rend unique. La notion de Karma (loi de cause à effet) se retrouve bien dans cette conceptualisation car suivant les bonnes ou mauvaises actions que je vais faire dans cette vie, suivant que je progresse sur une voie spirituelle ou pas, ces actions et l’état dans lequel je suis quand je les réalise, vont modifier mes tendances en les rendant plus ou moins justes. Si bien qu’en se réincarnant cette âme va trouver dans le monde ce qui est nécessaire à son accomplissement. L’accomplissement étant la perfection de toutes les tendances. La perfection doit être vue comme un univers de possibilités (les tendances) qui se manifestent parfaitement sous l’impulsion de la nécessité. Sans la nécessité il n’y a rien. La nécessité est dans ce cas la volonté Divine. Mère disait : « lorsque chaque élément sera à sa place, le tout reflétera l’image du Divin » Cette vision satisfait à ma curiosité.

Je pense qu’à notre mort, la conscience réflexive que nous avons de nous même disparaît. A ma mort le sujet nommé Gérard disparaîtra.

Ce « Je » nommé Gérard n’existe que dans cet espace temps, dans cette incarnation. L’homme a cette particularité de se sentir, de se voir, de s’entendre ce qui lui donne la sensation d’exister. L’existence n’est autre que cette capacité réflexive de notre intellect. Conscience, aperception, identification, mémorisation sont l’enchaînement qui se produit dans notre intellect à chaque instant. Je pense que cette conscience de soi-même qui est une de nos caractéristiques existentielles, disparaît après la mort. Je pense que l’arbre n’a pas conscience de lui même. Lors de mes méditations, j’ai eu à plusieurs reprises la grâce de vivre au présent, dans cet instant sans temps. A posteriori, de retour de ces expériences, je me souviens que je n’avais aucune conscience de moi-même, mon corps n’existait pas et la pensée de moi-même en qualité d’homme n’existait pas non plus. Il n’y avait rien et il y avait cette sensation que tout était parfait. Une seule chose était de trop c’était que la conscience avait conscience d’elle même, elle avait la conscience d’être séparée de ce tout. C’était de trop car le désir était de se fondre dans cet océan de rien comme la goutte d’eau se fond dans l’océan. Le témoin qui n’est rien sinon témoin veut disparaître pour se fondre dans la perfection. Cet instant, je l’appellerais la dissolution finale (retour à la source).

Après la mort je pense que la conscience n’est plus identifiée à un individu humain et qu’elle a peut être cette conscience d’être. Je ne peux pas te dire où va cette conscience. Je n’ai pas de réponse personnelle à ce sujet.

Par contre, à propos des « âmes errantes », ayant eu plusieurs fois l’occasion d’en rencontrer et de les libérer pour libérer les personnes qui en étaient affectées, je dirais ceci. Une très forte pensée, au moment de la mort, généralement une pensée de peur ou de volonté, rattache l’âme au plan terrestre où nous vivons. C’est comme si le sujet voulait s’accrocher à la terre et à son passé. Les attachements des proches à ces personnes mourantes peuvent également créer un lien qui empêche l’âme de poursuivre sa route. Ces âmes ont besoin d’énergie pour rester dans ce plan et pompent de l’énergie sur les personnes ou les créatures animales, végétales, ou minérales sur lesquelles elles sont fixées. Ou alors elles survivent par l’énergie donnée par les personnes qui s’y intéressent ou qui y sont attachées. Elles sont en grande souffrance et attendent d’être libérées de ce plan pour pouvoir poursuivre leur route. Ces âmes errantes demeurent dans l’intention qu’elles avaient au moment de la mort. Elles ne peuvent pas agir suivant leur bon plaisir comme nous le faisons de notre vivant.

Je dois reconnaître que dans tout ce que j’ai pu rencontrer et vivre, il y a beaucoup de choses que je n’ai pas compris et que je ne comprends toujours pas. La plupart du temps j’ai pu apporter un soulagement ou une « guérison » aux personnes en souffrance sans pour autant comprendre dans le détail ce qui se passait pour elles. Le Divin connaît tout et j’essaye de n’être que son instrument. Ce qui me convient à merveille.

Je voudrais préciser que dans ce plan intermédiaire ou les âmes et toutes sortes d’énergies pullulent, il es très difficile de s’y retrouver. On pourrait comparer cet espace à l’atmosphère qui est entre l’infini du ciel et la terre. Cet espace est rempli d’énergies diverses et variées. C’est un espace intermédiaire ou règnent la loi Divine et la loi égotique comme sur terre. C’est un espace ou l’ego peut y mettre son grain de sel et y faire régner sa propre volonté. C’est un lieu dangereux où il n’est pas prudent de s’aventurer sans être bien accompagné. C’est le lieu de prédilection des voyants, des manipulateurs d’énergies de toute sorte, des chamans, et de tous les bricoleurs énergétiques. C’est aussi l’espace où toutes les croyances trouvent une justification.

Nous avons effectivement du chemin à parcourir pour arriver à la purification totale et à vivre dans un état de pure conscience permanente dans ce plan terrestre. Comme tu dis on en a pour un bon moment et un bon nombre de réincarnations. Je suis tout à fait d’accord.

Ma question est : qu’est-ce que ça peut faire ? Quelle en est l’importance ?

On se demande si on va souffrir entre les réincarnations. Je pense que le paradis, le purgatoire et l’enfer sont ici sur cette terre à chaque instant. Je ne crains pas de me faire rôtir les pieds par le diable quand je serai mort parce que j’ai péché. J’ai visité les tréfonds de la mort, là où la matière est dissoute, je pense avoir rencontré la mort, ce n’est pas ce qui rend joyeux mais je n’y ai pas ressenti de souffrance.

C’est une activité naturelle. Notre corps se décompose à la mort ce sont donc des énergies particulières qui œuvrent à cette dissolution de la matière. L’âme ne meurt pas.

Le but de la vie n’est pas pour moi de me réaliser c’est à dire de me dissoudre en toute fin dans cet océan de pureté. Si cela m’est donné tant mieux ou tant pis, mais mon but est d’être en chemin et heureux sur ce chemin. Me sentir à ma place, en évolution Spirituelle et servir le Divin en servant la création me suffit. C’est mon but. Comme tu dis c’est au présent. C’est en étant à ma place, inspiré par l’Être, que je suis utile au monde.

Gérard disparaîtra à ma mort. Je ne sais pas comment je m’appelais avant, j’ai des milliers ou des milliards de vies derrière moi ; heureusement que tous mes noms ne sont pas écrits sur mon passeport. Je n’ai aucun souvenir de qui j’ai été ni où ni quand. Toutes ces histoires racontées par des voyants sur nos personnalités passées ne sont que des balivernes tirées du mental des consultants. Comme je ne me souviens pas de mon grand passé sous la forme d’une personne particulière, il n’y a aucune raison pour que je me souvienne de moi la prochaine fois. La mémoires factuelles de cette incarnation disparaît totalement après la mort. Alors des fois je me dis : « à quoi bon m’en faire pour après puisque ce en sera pas moi qui vivrai cet après ». La réponse qui survient immédiatement est : « fais ton devoir d’enfant de Dieu ici et maintenant et t’occupes pas du reste ». C’est pas plus simple comme ça ?

J’espère avoir répondu à ta question. Si ce n’est pas le cas tu peux en poser une autre.

C’est avec grand plaisir que je te répondrai.

Ça m’amuse de constater que, d’un certain point de vue, nous sommes tous insatisfaits et, potentiellement, tous frustrés. On pourrait dire que c’est faux, mais en fait non, nous pouvons à chaque instant basculer dans un état de frustration, indépendamment des circonstances. Je vous en parle parce que c’est quelque chose que je viens de vivre et de repérer. Très instructif pour moi.

La seule manière d’être pleinement satisfait est de vivre Dieu, ce qui signifie que l’Être doit inonder notre conscience pour que nous soyons réellement satisfaits. Il procure la joie, la beauté, le bonheur, l’Amour, l’unité et plein d’autres belles qualités que nous pourrions vivre en permanence si nous étions dominés par l’Être. Or ce n’est pas le cas et loin de là. Nous vivons dans un monde dominé par l’ego et l’égocentrisme se manifeste de plus en plus violemment. Nous sommes donc privés de cette satisfaction qui nous rendrait heureux.

Pourtant le désir de bonheur et de satisfaction est présent chez chacun. Que ce soit conscient ou pas. Ce désir est inhérent à notre nature, c’est en quelque sorte notre feuille de route pour la vie. Il nous faut retrouver ce paradis perdu. Tel est notre vrai désir, notre moteur.

Ce manque de bonheur crée une insatisfaction, un manque, qui peut générer la frustration. Il faut remarquer que la frustration est issue de la considération que j’ai de mon manque. Le manque peut me donner envie d’œuvrer pour le combler ou bien me conduire dans un état de frustration.

C’est une observation que j’ai pu faire ces temps-ci lors de mes méditations. Si je suis frustré et que je ressens ou non la frustration, c’est tout simplement parce que je refuse le manque, parce que je ne peux pas le supporter, je me retourne alors contre ce manque et ce qui, je pense, le génère, au lieu de chercher à l’apaiser ou à l’accepter tout simplement. Le manque qui nous habite ou l’insatisfaction génère différentes conséquences suivant le positionnement conscient ou non du sujet.

Première possibilité.

Je ressens l’insatisfaction et j’attends patiemment que ça change sans rien faire. Cette situation est la plupart du temps la conséquence d’un état d’inertie important. Le sujet est tellement pris dans la glu de l’inertie qu’il est incapable de faire quoi que ce soit pour sortir de son insatisfaction. Il est paralysé et vit comme il peut dans une insatisfaction permanente, il n’a même pas la force de faire quoi que ce soit pour en sortir. Finalement cet état devient une nature, si bien qu’il trouve cela normal. Beaucoup de gens sont actuellement dans cet état, ce qui permet à notre société de continuer à s’enfoncer dans le dégénérescence.

Deuxième possibilité.

L’insatisfaction n’est pas acceptée, elle est de plus refusée en bloc. C’est la frustration. Eh oui, la frustration est un refus plus ou moins violent de l’insatisfaction. Dans ce cas je me retourne contre mon manque et je me sens frustré. La frustration est une souffrance comme tous les refus. La souffrance vient toujours d’un refus ou d’une incapacité d’acceptation. Le refus conduit à bloquer le flux naturel de la vie. Le sujet utilise son énergie pour se battre contre ce qui a généré sa frustration. Par exemple, on est dimanche matin est je descends acheter des croissants à la boulangerie du coin. En arrivant à la porte, je constate que la boulangerie est fermée. Si je glisse dans la frustration, je vais réagir contre ce fait. Soit je rentre chez moi en colère et me promet d’incendier le boulanger à la première occasion. Soit je donne un grand coup de pied dans la porte pour manifester mon mécontentement d’être frustré. Vous voyez ce retournement, c’est ça le refus. C’est complètement stérile, inutile. Il me suffirait de faire cent mètres de plus pour en trouver une autre ouverte et acheter mes croissants. Cette exemple vous semble peut être stupide et simpliste mais c’est le modèle que nous avons souvent tendance à adopter dans bien des circonstances. Essayez de voir ça chez vous c’est très instructif d’apercevoir ses comportements. Juste en s’amusant.

La frustration engendre des comportements hautement destructeurs, pour soi-même et pour le monde. Elle donne de l’énergie à toutes les tendances négatives du sujet, tendances colériques, destructrices, suicidaires, dépressives… En se battant contre ce qui est arrivé on ne change rien et le monde continue d’aller dans le mur. C’est le principe qui motive la plupart des révolutions, on détruit mais on ne construit rien. Qu’a ton changé depuis la prise de la Bastille ? Juste les costumes et rien d’autre. C’est même pire qu’avant, l’humanité est de plus en plus souffrante. La domination et l’esclavagisme sont partout.

Troisième possibilité.

Je cherche à combler mon insatisfaction. Cette possibilité présente deux options. Soit je me tourne vers l’extérieur et essaye de me satisfaire avec les plaisirs que le monde peut m’apporter, soit je me tourne vers l’intérieur et tâche de me purifier pour trouver un état naturel plus satisfaisant, c’est la démarche Spirituelle.

La première option est une impasse. On pense avoir trouver l’objet qui va nous satisfaire pleinement pour le restant de nos jours et au bout de quelques temps cet objet ne procure plus ce que nous en attendions. Il faut alors aller de nouveau à la pêche pour trouver un autre objet. Nous le ferons avec un peu plus de force, plus de précautions, plus de garanties et en fin de compte nous recommencerons éternellement le même processus. Je ne vous donne pas d’exemples. Il vous suffit de regarder les démarches et stratégies mises en place par tout le monde ou presque dans le domaine de la consommation pour trouver une satisfaction. La sexualité telle qu’elle est vécue et pratiquée aujourd’hui en est un bel exemple.

La deuxième option est de se nourrir du Divin intérieur. C’est bien gentil mais ça ne marche pas me direz vous. Je peux vous garantir que ça marche et même très bien. Seulement il faut mettre quelques bémols. Pour atteindre une sensation de satisfaction et de bonheur, il faut premièrement accepter de ne pas être satisfait immédiatement et continuer sa démarche sous la direction d’une personne compétente. Il faut du temps avant que l’on s’aperçoive des bénéfices obtenus. C’est comme remplir une mare asséchée. Il faut mettre beaucoup d’eau avant de voir le niveau monter.

L’insatisfaction, le manque sont des sensations quasi permanentes dans une démarche spirituelle valide. Celui qui n’a pas faim ne cherchera pas à manger. Vous comprenez que le manque, le besoin devient un moteur. Dans la Spiritualité, on ne peut pas être repu comme après une orgie. On reste en permanence sur sa faim même si de toute évidence une progression est ressentie. Jusqu’au bout il y aura ce manque, cette soif et cette faim de Dieu. C’est un moteur fabuleux, il nous faut apprivoiser cette sensation au lieu de la rejeter, de la masquer ou de la combler par un plaisir extérieur. Tout cela dans une juste mesure. Au début nous utilisons les deux voies, extérieures et intérieures pour calmer l’insatisfaction trop intense. Plus tard on en privilégie une plus que l’autre. La démarche Spirituelles ne devrait pas nous conduire à la frustration.

Dans notre société, nous pensons que nous devons être pleinement satisfait. Nous cherchons par tous les moyens à atteindre ou gagner la satisfaction ou le bonheur. Cette course, cette avidité nous amène à utiliser nos tendances les plus sombres pour parvenir à nos fins. Mais jamais nous ne parvenons à atteindre durablement un état de satisfaction acceptable. Suite à cette insatisfaction, la frustration apparaît et le sujet se retourne contre la vie, il se retourne contre ce qu’il croit être la source de son insatisfaction. Il entame une démarche punitive contre la vie. Dans ce sens il s’enfonce progressivement dans les ténèbres. Il s’obscurcit, devient dense, ramassé sur lui même et en guerre permanente.

Dans une démarche Spirituelle nous devons apprivoiser ce manque pour en faire un moteur tourné vers Dieu. De plus, nous pouvons et je dirais devons trouver notre satisfaction dans l’aide aux autres, dans une convivialité tournée vers les valeurs Spirituelles. Je ressens aujourd’hui, avec beaucoup plus d’intensité, ce désir de partage, de vivre ensemble dans la joie qu’apporte la communion dans une vie tournée vers l’essentiel.

Je suis toujours étonné de constater bien souvent que la démarche Spirituelle conduit à un isolement et un repli sur soi même. Je suis d’accord si cela ne dure qu’un temps particulier pour accomplir une étape particulière invitant le sujet à explorer le fin fond de nos nuits noires. Mais quand cet isolement devient une attitude permanente, je pense qu’il y a un « bug » quelque part.

Quand je parlais de vagues de tristesse et de chagrin, dans un précédent article, je ne pensais pas que j’en avais encore autant à nettoyer.

Ils viennent de mon passé dans cette vie, je peux aisément en reconnaître la provenance.

Je suis allé jeudi soir au Darshan pour la troisième fois. Pour l’anecdote, Amma n’a pas souhaité croiser mon regard. C’est pas un problème pour moi. J’étais à genoux devant elle alors qu’elle avait quelqu’un dans ses bras. Elle discutait avec d’autres personnes, ce qui m’a permis de rester près d’elle un petit moment. J’ai bien senti que mine de rien elle scrutait mes profondeurs. Avant le Darshan je lui avais demandé, par la pensée, de s’occuper d’une tension gênante que je traîne depuis quatre ans sans réussir à la dissoudre complètement.

Après le Darshan, je suis allé chanter les bhajans jusqu’à la fin du Darshan. Je sentais bien une petite nausée apparaître et je me disais que peut être, je ne digérais pas bien les quelques pâtes que j’avais prises en guise de repas deux heures plus tôt.

De retour dans ma chambre, une forte envie de vomir me tiraillait. Hélas je n’avais rien dans l’estomac. J’ai passé la nuit avec ce dégoût et cette envie de vomir. De plus mon corps transpirait à grosses gouttes et mon lit ressemblait à une piscine. Je m’excuse pour les détails pas très appétissants mais vraiment ça ne sentait pas bon du tout. Au petit matin, je suis allé réciter les noms de la mère divine dans le temple. Ensuite méditation sur la plage. C’est à ce moment que la nausée a disparu avec des vagues de chagrin et de tristesse qui n’en finissaient pas.

Tout ça pour dire que nos mémoires ne partent pas si facilement que ça. Elles sont inscrites dans le corps comme gravées dans la pierre.

Ce n’est pas en changeant ses idées qu’on se change. Un changement véritable passe immanquablement par le changement du corps physique. Je ne peux pas vous raconter tout ce qui m’est arrivé en trente ans de cheminement (mais comme le suggère Marie dans son commentaire, ça peut faire l’objet d’un prochain livre). La transpiration a permis d’éliminer des toxines qui sont le substrat de mes chagrins. Je n’ai jamais lu dans les livres ce que j’ai pu vivre. Je ne comprends pas pourquoi on parle toujours du nirvana, de la lumière, de la joie de l’amour et que personne ne parle de toutes ces aventures bien souvent pénibles que l’on traverse sur le chemin. Je n’ai pas besoin de faire une cure Ayurvédique de détoxication. La mère Intérieure s’en charge. C’est incroyable tout ce que j’ai pu éliminer comme toxiques tout au long de mon chemin. Je reconnais que j’en avais avalé pas mal mais ils ne faisaient que correspondre à mes tendances perverses.

L’intelligence et la précision de l’action de la Shakti (Mère Divine incarnée) sont extraordinaires. Tout est fait avec la précision de l’horloger. Les choses sont faites au bon moment, quand c’est nécessaire. Tout arrive naturellement. Je n’ai jamais cherché à changer quoi que ce soit en moi. Je me suis contenté d’apercevoir ce que la vie me montre. Muni de ces informations, j’essaye du mieux que je peux de vivre au plus près de ce qui me semble juste. J’essaye de prendre le virage à la corde mais je ne cherche pas à couper le virage. La violence ne me convient pas.

Plus l’Être prend de la place et plus il me révèle ma nature égotique et la transmute.

Vendredi matin.

La méditation est fabuleuse. Les voiles de chagrin se sont levés, je me sens purifié, allégé, désencombré. La méditation me mène à la source de la vie, à la source de la joie. J’ai même ouvert les yeux pour savoir si c’était le soleil ou mon intériorité qui m’éblouissait. Il faisait encore bien sombre dehors.

Plus les tensions, les cristallisations inscrites dans le corps disparaissent et plus le corps disparaît dans la méditation, il devient perméable, le dedans et le dehors semblent être un seul espace d’une beauté indescriptible.

Merci la vie, merci mon Guru bien aimée.

En route vers de nouvelles aventures.

En voyant toute la population qui est à l’Ashram, on ne peut que constater qu’Amma accueille tout le monde sans aucune discrimination. L’élitisme n’a pas sa place et si tu crois être une personne plus importante que les autres, la vie ici ne manquera sûrement pas de te prouver le contraire. C’est donc un enseignement direct qui invite à l’humilité, sentiment essentiel à la démarche Spirituelle.

Au passage, j’en profite pour préciser la différence entre humilité et modestie. La modestie consiste à se diminuer, à minimiser la propre valeur ouvertement ou non aux yeux des autres. On évitera en ce sens d’accepter les compliments, les récompenses. Quelle que soit la raison de ce comportement, c’est une manifestation égotique. L’ego se donne une importance en refusant d’accepter la gratification qu’il reçoit du monde. La modestie étant considérée comme une valeur, il se donne de la valeur. Par contre l’humilité consiste à avoir une conscience aiguisée de ses capacités, de sa nature, les reconnaître et les accepter sans en tirer la moindre fierté. L’humilité répond à ce fameux « ainsi soit-il » qui peut être entendu comme un « ainsi je suis ». L’acceptation du présent sans effort, par nature, est une valeur Spirituelle.

Pour en revenir à cette diversité de population, je me disais en observant toutes ces personnes que la motivation initiale pour démarrer une démarche Spirituelle consciente et volontaire n’a que peu d’importance. Chacun commence avec ce qu’il est, avec qui il est. Le principal étant de s’approcher de la source pour pouvoir être touché. N’est-ce pas en s’approchant de la flamme que l’on peut en ressentir la douce chaleur ?

Le Guru répondra à cette première ou « énième » approche avec la justesse du présent. Chacun recevra ce qui lui est nécessaire pour poursuivre son chemin. L’un sera comblé de reconnaissance, de cadeaux, l’autre ne sera même pas regardé. L’un ressentira un tsunami d’Amour et l’autre rien du tout. C’est extraordinaire de contempler Amma donnant son Darshan. Son expression change à chaque nouvelle personne avec une rapidité incroyable. Chacun recevant ce dont il a besoin pour poursuivre son évolution Spirituelle. La vie elle-même est une évolution Spirituelle qu’on le veuille ou non, qu’on en soit conscient ou non. Bien souvent c’est au travers des événements de la vie ou des circonstances que le Guru s’exprime.

Par la suite, nous sommes tous guidés sur le même chemin. Chacun le vit en fonction de sa propre vision du monde mais nous passons tous par les mêmes étapes. Nous avons les mêmes obstacles à dissoudre. L’ego se manifeste de différentes façons mais les racines sont les mêmes chez tout le monde. Seules les feuilles de l’arbre diffèrent mais les racines sont les mêmes.

De tout ceci je dirais qu’il est inutile de se comparer à qui que ce soit et encore moins de tenter d’imiter qui que ce soit. L’envie et la jalousie n’ont donc aucune raison d’être, pas plus que les notions d’infériorité et de supériorité.

Sur le chemin chacun devrait faire ce qui lui semble juste en relation avec les valeurs Spirituelles promues par le Guru, se faire confiance, croire en la bienveillance permanente du Guru et de la vie.

Bonne année à toutes et à tous. L’année dernière je parlais de la nécessité de l’entraide.

Aujourd’hui c’est encore plus vrai. Les inégalités ne cessent de se développer. Le fossé entre les riches et les pauvres est de plus en plus grand. C’est à croire que les gens ne vivent plus le même monde. Les associations caritatives ne savent plus où donner de la tête. La détresse est matérielle car les gens n’ont pas de quoi se loger, se vêtir et se nourrir mais elle est aussi psychologique. Des personnes ayant les moyens financiers de subvenir à leurs besoins matériels ne trouvent plus de sens à la vie. C’est la course permanente pour avoir de l’argent pour payer les charges incontournables. Il y a perte de sens et le bateau va tout droit dans la tempête.

Pourtant il faut éviter d’aller dans la tempête. Elle pourrait se traduire par une révolution sociale avec déchaînement de toutes les passions ancrées dans le ressentiment. La transition qui nous mènerait à une vie plus équilibrée doit se faire dans le calme. La destruction n’apporte rien, elle est stérile. Le changement doit venir par la naissance de la nouveauté.

L’homme doit retrouver sa place d’être humain et être respecté comme ayant droit à une vie paisible en harmonie avec la nature. De nos jours l’homme n’est considéré qu’en fonction de ce qu’il est capable de produire pour faire tourner le système pourvoyeur de richesses à destination des plus riches.

Nous devons œuvrer à la création d’une société respectueuse de l’homme et de la nature. Chaque être humain et la nature dans son ensemble devraient être considérés pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils rapportent ou sont susceptibles de pouvoir rapporter. Chacun doit commencer par lui-même sans attendre que les autres le fassent.

Chaque acte de consommation inutile appauvrit la planète et ceux-là même qui produisent, ceux qui sont en bas de l’échelle sociale. On ne cesse de nous répéter qu’il faut relancer la consommation pour sauver le système. Mais la surconsommation creuse plus encore le fossé entre les pauvres et les riches. Il nous suffit de regarder ce qui se passe en Chine. Des personnes accèdent à la richesse pendant que d’autres accèdent à la misère. Le système capitaliste tel qu’il fonctionne actuellement est caduque et devra changer tôt ou tard.

Il nous faut consommer intelligemment, économiser la consommation et consommer ce qui est indispensable. La surconsommation ne donne pas de plaisir, elle apporte la frénésie de l’acte d’achat et nous nourrit d’espoirs de satisfactions. Mais la satisfaction est éphémère et de nouveau il faut acheter pour espérer être satisfait. Lors de l’achat nous fantasmons sur le résultat, sur le plaisir que cela va nous rapporter. Hélas la réalité en est bien différente. Nous sommes bien conditionnés pour agir suivant ce schéma. C’est exactement le sens de la métaphore du chercheur d’or. Il est prêt à s’user totalement à creuser dans la roche car il pense devenir riche en trouvant de l’or. Il ne trouve que de la poussière et pourtant il continue de creuser jusqu’à épuisement total. Il changera peut être de filon, mais il creusera toujours. C’est l’espoir qui fait creuser. L’espoir mal placé conduit au désespoir et à la ruine de l’âme et du corps. Avant le désespoir apparaissent les ressentiments qui sont comme le ver qui ronge la pomme de l’intérieur.

La satisfaction doit être là tout le temps. Un doux contentement d’être quelles que soient les circonstances. Ce n’est évidemment pas facile lorsque nos désirs ne sont pas satisfaits, lorsque nos conditions de vie ne sont pas idéales. Si on y regarde bien ce n’est jamais idéal. Il y a toujours quelque chose en trop ou en pas assez.

L’or que nous devons trouver est celui qui est dans notre cœur, Ce sera le seul capable de nous satisfaire pleinement. Il nous faut chercher la source du bonheur au dedans de nous même et non pas au dehors. Peut on envisager et accepter qu’en chacun de nous se trouve la source capable de guider totalement notre vie et de nous apporter la force nécessaire à l’accomplissement de notre vie de femme et d’homme. C’est la première condition pour qu’un véritable changement puisse s’opérer. Il faut que l’égo tout puissant totalement identifié à ses croyances et à ses idées en vienne à penser qu’il n’a peut être pas toutes les informations nécessaires pour parvenir à une vie juste et heureuse. Partant de là il faut trouver de l’aide pour pouvoir s’approcher de la source et se désidentifier progressivement de nos croyances. La vie guide chacun d’entre nous et nous permet de rencontrer les bonnes personnes au bon moment. mais cela ne doit pas nous empêcher de cultiver un désir sincère de changement, une véritable aspiration à une vie plus naturelle. Le désir sincère et son intensité sont déterminant pour le cours de notre vie. Certains disent qu’ils voudraient bien mais qu’ils ne savent pas comment faire. Pourtant la solution est là, il suffit de poursuivre dans ce désir et tout changera, naturellement. Il faudra peut être patienter et persévérer. On a rien sans rien. Certains s’ouvriront rapidement à cet autre alors que d’autres prendront plus de temps. C’est ainsi.

J’aime bien cette petite phrase : « Quel est ton désir ».

Joyeuse année, pleine d’un désir sincère de trouver la source du bonheur pour soi et pour le monde.

La thérapie manuelle initiatique n’exerce aucune force sur le patient pour contraindre celui-ci à s’orienter suivant les directives du thérapeute. Le thérapeute n’est donc pas la véritable force de guérison. Il se contente de permettre à l’essence même du sujet de venir ré-informer l’ensemble des éléments de la corporalité concernés par la pathologie.
Plusieurs thérapies proposent la même chose et le discours est souvent semblable. Le reiki, l’ostéopathie fluidique, la fasciathérapie, certains guérisseurs, et bien d’autres thérapies énergétiques emploient les mêmes termes et parlent de force intérieure ou d’énergie vitale.
La pratique de la thérapie manuelle initiatique est pourtant bien différente et originale. Pour saisir la différence, il est évident que l’expérience vaudra bien mieux qu’un discours. Mais avant de s’aventurer dans l’expérience, beaucoup ont besoin d’explications.

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La démarche qui m’a conduit à cette pratique de thérapie manuelle initiatique fut totalement empirique. Je pratiquais et j’enseignais une autre thérapie manuelle et, en pratiquant, je me suis aperçu que mes mains ne respectaient pas les protocoles appris. Les manifestations vécues par mes patients étaient inhabituelles et plutôt surprenantes. C’est l’expérience quotidienne qui m’a montré le chemin à suivre et révélé progressivement les possibilités de cette pratique manuelle initiatique. La compréhension n’est venue que plus tard, comme une évidence.
Au départ, j’allais de surprise en surprise. Je plongeais totalement dans l’inconnu avec une confiance absolue. Ce n’était pas de l’aveuglement car la conscience était toujours présente et, avec elle, la vigilance. Cette progression était en étroite relation avec mon évolution spirituelle personnelle.
Il est en effet certain qu’on ne peut accéder en l’autre qu’à ce que l’on accède en soi-même.
Une caractéristique importante était qu’il ne fallait rien faire. Je ne me sentais pas autorisé à manipuler quoi que ce soit avec ma propre volonté et mes propres forces, suivant des idées personnelles de justesse, de bien, de bon, de normal, de pathologique, de sain, que j’aurais pu avoir.
En fait, je n’avais pas d’idée du tout, tellement tout cela me dépassait. Je ne savais que faire de toutes ces sensations et manifestations. La seule chose importante était d’aller avec mes mains et avec ma conscience à la rencontre de l’autre, de plus en plus intimement, de plus en plus profondément.
L’attitude était identique à celle d’une personne voulant entendre ce qui se passe de l’autre côté de la porte. Je ne collais pas mon oreille contre la porte mais mes mains contre la résistance de la matière.
C’était de l’autre côté de la résistance que se trouvait la clé, le guérisseur. Lorsque je passais de l’autre côté de la résistance, je pénétrais de plus en plus profondément au cœur de la matière, comme l’on descend d’étage en étage au fond de la mine pour y trouver le diamant. Je ne peux pas décrire toutes les sensations que j’ai pu avoir, tellement elles sont nombreuses et variées.

Dire que je n’ai jamais été inquiet serait mentir mais j’avais confiance. Je me sentais et je me sens toujours dans la réalité. Il n’y a pas de place pour le phantasme. Ma conscience est totalement mobilisée dans l’instant présent. Elle pénètre en l’autre, dans l’intimité de son intériorité, parce qu’il m’y autorise. La volonté égocentrique ne peut pas pénétrer dans l’intériorité. L’ego de l’un fait obstacle à l’ego de l’autre. La capacité de pénétration du thérapeute dans l’intériorité du patient dépend exclusivement de l’importance du mental égotique du thérapeute. Je dirais volontiers que la carapace mentale incarnée dans la matière est une sorte de filet dont les mailles sont plus ou moins serrées. Le thérapeute doit passer au travers des mailles et des interstices pour accéder à l’intériorité du patient. Plus le mental du thérapeute est important, plus il lui sera difficile de passer au travers des mailles les plus fines, car il sera trop grossier.

Une fois parvenu à un niveau particulier de relation intérieure avec le patient, des forces se mettaient en marche, avec une intelligence extraordinairement aiguisée. Un processus de ré- information et de restructuration s’opérait. J’ai compris plus tard qu’il s’agissait là de la transmutation de la matière. Ce n’était pas moi qui décidais du lieu corporel, de l’émotion et des données mentales qu’il fallait transmuter.

Le sujet possède dans son intériorité une intelligence et des forces que personne ne peut soupçonner avant de les avoir vécues par soi-même. C’est lui le véritable guérisseur.
Mais qui est-il ? Ce qui est particulièrement curieux et intéressant, c’est qu’il y a une rencontre avec rien. Au niveau de relation où l’émergence de forces transformatrices se fait sentir, je ne rencontre rien de particulier. Je ne peux pas dire que je touche ou que je voie quelque chose. Je ne perçois que les conséquences, au sein de la corporalité, de l’émergence des nouvelles informations qui se substituent aux précédentes.

Deux critères parmi tant d’autres marquent bien la différence entre la thérapie manuelle initiatique et les autres thérapies manuelles.
    • La matière est vivante. Elle présente donc la caractéristique essentielle de la vie, qui est le mouvement. Elle est en mouvement permanent. La vie de la matière est une danse perpétuelle ordonnancée. Quand les mains rencontrent la mouvance de la matière, elles peuvent distinguer des mouvements, des micromouvements, des sensations de mouvement ou de mouvance. Le thérapeute évalue, la plupart du temps, la qualité et l’orientation du mouvement, qu’il compare à ce qu’il pense être juste, c’est-à-dire comme on lui a enseigné. Chaque ostéopathe sait quel est le micromouvement juste pour le foie, l’estomac, les os, les articulations, les os du crâne, etc.
Il se trouve que tout cela ne m’intéresse pas du tout et que je n’ai aucune idée de ce qui peut être juste. Ma main accompagne ces mouvements, que je qualifie de transversaux. Ils correspondent à une sensation de déplacement en trois dimensions. Pour moi, ces sensations sont celles de la manifestation du sujet dans son bien-être ou son mal-être. Comme je ne sais pas ce qui est bien pour lui, je ne tente pas de modifier quoi que ce soit par mes propres forces pour amener ces sensations à une situation qui correspondrait à mes croyances. Je me contente de les suivre au plus près pour ne pas les déranger et ne pas induire de réactions de défense. Par contre, je cherche à passer de l’autre côté, à un étage plus profond, qui est au-delà de la manifestation. Lorsque je parviens à passer la barrière et que j’accède à un certain niveau de profondeur, les mouvements changent spontanément et de façon durable, voire définitive. C’est l’émergence de l’information intérieure qui modifie la manifestation. En revanche, il est totalement impossible de matérialiser la source de ces informations.
Je sais qu’elle est atteinte par les effets qui s’ensuivent mais pas parce que je l’ai vue ou identifiée.
Encore une fois, je ne peux pas dire que je l’ai rencontrée mais j’en ai perçu les manifestations. Je reviendrai sur tout cela dans le développement du toucher spécifique.

    • Les thérapies, qui s’intéressent plus aux sensations provenant d’un contact immatériel, ce qui est improprement qualifié de toucher énergétique, comme le reiki par exemple, ont un contact qui s’établit en dehors de la matière ou à sa surface. Le thérapeute perçoit des corps immatériels en dehors du sujet. Là encore, la différence est fondamentale car, dans ma pratique, je cherche ce qui est au-delà de la matière, dans l’intimité profonde de la matière. Beaucoup de thérapeutes énergétiques pensent faire la même chose mais ils sont extrêmement surpris lorsque je leur fais vivre ce dont il s’agit. Après l’expérience, on ne discute plus et les croyances s’envolent. Je ne nie pas qu’il y ait des modifications après un travail sur les énergies superficielles, mais ce n’est tout simplement pas la même chose. Ces changements proviennent de la « contagion animique ». Il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études de thérapeute pour obtenir cette contagion. Deux personnes placées dans une relation de proximité suffisante se modifient réciproquement au niveau de leurs énergies manifestées.
Le thérapeute se caractérise par son intention et la connaissance qu’il a acquise de sa pratique.
L’intention est le plus souvent suffisante car les connaissances apprises ne sont que des croyances qui autorisent le sujet à pratiquer en qualité de thérapeute. Sans ce soi-disant savoir, le résultat serait le même, voire bien meilleur, car plus authentique et plus conforme à la réalité.

La croyance écarte de la réalité du présent. Je l’ai particulièrement bien vécu lors de mes études. Savoir n’est rien, il faut être. Dans la thérapie manuelle initiatique, je vais là encore chercher une source au-delà du manifesté, je ne cherche pas à modifier les manifestations suivant mes croyances. Je les accompagne et cherche à m’approcher de ce qui est au-delà de ces énergies, dans la profondeur mais pas dans l’éther environnant. Comme pour la matière physique, tout se modifie dès l’instant où la source délivre ses informations. Il suffit alors d’accompagner et d’accueillir le changement. Surtout ne rien faire mais laisser faire en maintenant sa présence et la relation avec l’intériorité.

Je parle souvent de source et c’est bien comme cela que je le vis. Il y a une source de justesse au cœur de chacun. Elle est au fond de la matière, par delà la manifestation. Elle sous-tend toute la vie. Après plusieurs années de cheminement, j’ai dû me rendre à l’évidence que le guérisseur n’était pas autre chose que l’Être du sujet.
L’Être est une dénomination qui est employée par beaucoup de monde, mais le sens donné est parfois bien différent. L’Être, le Soi, Dieu, être soi-même, l’enfant intérieur, la vraie nature, la vraie personnalité sont des termes qui se confondent pour la plupart des personnes. Nous assistons à une sorte de lissage du vocabulaire. Si l’on demandait à plusieurs personnes de définir précisément le vocabulaire qu’elles emploient, on serait surpris.
Le Soi est considéré dans la tradition comme la source de toutes les informations et de toutes les énergies qui contribuent à la manifestation de chaque créature au sein de la création.
On sait que, dans notre galaxie, la source de la lumière du jour est le soleil. On sait d’où vient la lumière du jour, on en connaît le lieu d’origine, on a identifié l’objet source qui est le soleil et on a une idée assez précise de son mode de fonctionnement.
En ce qui concerne le Soi, c’est beaucoup plus problématique car, lorsque l’on parle de source, on voudrait bien en avoir une description précise comme pour le soleil, il nous faut un objet. C’est là que se trouve le mystère du mystique car il n’y a aucune description possible de cette source qui n’est pas identifiable. Il est impossible de lui attribuer un lieu et une forme. Il est donc impossible de la voir, de l’apercevoir, de la décrire ou de la situer.
Cette source présente au sein de chaque créature n’est autre que Dieu. En sanskrit, on le nomme JivAtman, ce qui signifie l’Atman (Dieu) au sein de l’individu. Cette acception de Dieu est bien loin de celle qui est accréditée par ceux qui font de Dieu un super homme, par ceux qui l’humanisent ou l’anthropomorphisent. Il est devenu très délicat d’employer le mot « Dieu ». Il est tellement connoté, coloré par des croyances diverses et variées, qu’il est quasiment impossible de l’utiliser sans déclencher des réactions négatives et être identifié à une croyance ou à une autre.
J’emploierai donc le mot « Soi » plutôt que « Dieu ». Mais là encore, le mot « Soi » est déjà très utilisé et les sens sont bien différents. Le mot « Soi » étant un pronom qui s’adresse au sujet, à l’individu, il sera plus approprié que le mot « Dieu » qui est plus impersonnel et qui semble plus à l’extérieur du sujet.
Je ne différencie pas les mots « Soi » et « Être ».
En psychologie, le terme « Soi » est utilisé pour décrire, le plus souvent, une personnalité particulière, qui serait la véritable nature du sujet, avant qu’elle ne soit travestie par les conséquences de la vie dans ce monde. Autrement dit, le sujet vient au monde par la naissance avec une personnalité singulière, le « soi », qui est très rapidement sollicité lors de sa relation avec le monde. Cette relation plus ou moins harmonieuse engendre des réactivités qui colorent cette personnalité originelle. Dans cette acception, le « soi » est identifié à quelque chose, c’est une personnalité particulière et singulière. On peut en faire une description, il est chosifié. Il ne doit donc pas être confondu avec le « Soi » spirituel qui est une source d’informations et d’énergie. Le Soi est sans attribut. Il est par conséquent indescriptible, impalpable, comme Dieu au sens purement spirituel et non au sens usité par la plupart des religions.
Le Soi spirituel sera donc pour moi le véritable sens du Soi. Si j’emploie le terme « Soi » en dehors du sens spirituel, je ne manquerai pas de le préciser.

Il apparaît bien prétentieux de prétendre toucher Dieu ou le Soi. Il est d’autant plus fou de penser le dynamiser ou le canaliser. Mais alors, que se passe-t-il pour qu’enfin il délivre ses informations ?
Pourquoi les garde-t-il pour lui et laisse-t-il les humains errer dans le monde avec leurs croyances qui conduisent à la souffrance ?

En réalité, tout est disponible tout le temps pour tout le monde. La source est partout en tout lieu et en toute chose en permanence. Le Soi est là, au cœur de chacun, et délivre en continu les informations justes et les forces nécessaires pour manifester la réalité en permanence. Il est donc inutile de le dynamiser puisqu’il est partout et à pleine puissance, si l’on peut s’exprimer ainsi. Qui peut prétendre avoir un pouvoir sur Dieu si ce n’est un imposteur.
En reprenant la comparaison avec le soleil, on sait bien que personne n’a le pouvoir d’en contrôler la puissance ni d’en modifier l’intensité de rayonnement. Par contre, on peut s’en cacher, on peut se tapir dans l’ombre ou dans la cave, on peut fermer les volets de la maison. C’est bien ce que nous faisons avec le Soi. Nous nous en distancions par un voile, plus ou moins épais, qui est le mental.
C’est comme une toile d’araignée qui enveloppe le bouton de rose et l’empêche ainsi de se développer et de manifester sa beauté au monde. Chez nous les humains, la toile est faite de nos propres fibres, si bien que, si nous voulions l’enlever avec une force extérieure, comme fait le jardinier avec ses doigts pour la rose, on déchirerait le sujet. Ce qui est impossible. Seul le surgissement des informations de l’Être pourra se substituer à celles du mental. Ainsi, la toile contraignante se transformera en pétale de rose.

Il ne reste donc qu’une solution, puisque nous ne pouvons pas intervenir sur l’Être. Il nous faut affaiblir le mental. C’est le but de toutes les démarches spirituelles authentiques et de la thérapie manuelle initiatique.
Le mental, au sens où je l’entends, est un ensemble de mémoires gravées dans le sujet. Le mental fera l’objet d’un chapitre entier mais, pour l’instant, nous pouvons dire que tout notre comportement au présent est conditionné par ces mémoires. Notre référenciel est lié au passé, aux expériences du passé, si bien que, au présent, les informations issues de l’Être ne sont pas prises en compte dans leur originalité et leur singularité. Elles sont teintées, colorées, travesties par le mental, avant d’être prises en compte pour ordonnancer la matière. L’Être délivre en permanence les informations nécessaires et utiles pour une parfaite adaptation du sujet au présent.
La reine (le Soi) délivre une information et le premier ministre (le mental) l’intercepte et la transforme à sa façon, si bien que le pays part en déroute.
Le mental dominant nous contraint à vivre au passé. Prenons un exemple très simple. Dans le passé, j’ai subi des traumatismes graves liés à un abus d’autorité de la part d’une autre personne.
Aujourd’hui, je ne supporte plus l’autorité, ni même les conseils ou les propositions issus de l’extérieur. Je suis donc handicapé d’une partie de la vie, car l’autorité ou les conseils ne sont pas toujours négatifs. Prenons un autre exemple dans un sens différent. J’ai vécu une très belle relation avec une personne aux cheveux bruns. Je sais inconsciemment que seule une personne brune peut m’apporter du bonheur. Je me détourne donc d’une part importante des possibilités. Ces deux exemples fort simples et même caricaturaux sont très différents l’un de l’autre par leur manière de s’engrammer et de limiter les possibilités. Nous verrons cela plus tard.
Ici, il y a deux possibilités pour traiter le problème : soit nous passons par-dessus l’engramme, soit nous le dissolvons.
    • Dans le premier cas, nous ne guérissons pas mais nous développons des forces qui domineront le problème et l’occulteront. Le sujet élargit quelque peu l’espace de liberté dont il a conscience mais ne se libère pas des restrictions engrammées dans l’inconscient. Le sujet est alors soigné mais pas guéri. L’engramme resurgira occasionnellement ou se manifestera plus tard. Cette manière de soigner est celle de la plupart des thérapies.
    • La seconde manière est de dissoudre l’engramme et tout ce qui y est attaché. Seule l’émergence de l’Être est capable de réaliser cela. Lui seul est capable d’effacer définitivement les mémoires erronées et inconscientes liées au passé. Pour avoir soigné bon nombre de thérapeutes, notamment des psychologues, des psychanalystes et des énergéticiens de toutes obédiences, j’ai toujours été étonné de constater, en même temps que ces patients, que le passé qu’ils pensaient avoir résolu était toujours présent. Je ne veux pas dire par là que ces thérapies ne sont pas utiles mais elles n’apportent pas un changement des données du mental lui-même. Elles permettent de mieux vivre avec un mental moins dominant et une conscience plus au clair avec la réalité quotidienne. Ce qui, de toute façon, est indispensable pour aller plus loin dans l’exploration de l’inconscient.

Pour permettre l’émergence de l’Être, il faut donc calmer le mental, le rendre moins actif, moins dominant. Je parle ici de mémoires totalement inconscientes et se situant dans des structures profondes de la mémoire. Pour se fixer, ces mémoires utilisent tous les éléments de la corporalité.
C’est ce que j’appellerais volontiers la cause des manifestations dites psychosomatiques. La matière, les émotions et le psychisme sont conditionnés par le mental. La mémoire n’est pas un simple souvenir. Elle est faite de tout ce qui a été lié à cet événement passé. L’hypnose par exemple ne parvient pas à toucher l’ensemble de ces structures dans le même instant.
La seule façon de réduire l’action du mental est la présence de l’Être. Ce sera le Soi présent au sein du thérapeute qui pourra calmer le mental du patient. Pour cela, il faut déjà que l’Être du thérapeute soit plus accompli que celui du patient. Autrement dit, que le thérapeute soit plus gouverné par le Soi que le patient. L’Être de l’un et l’Être de l’autre sont les mêmes, il n’y a qu’un « Soi », il n’y a qu’une source omniprésente et présente en chacun. La qualité de cette présence est apportée par l’état personnel du thérapeute. La qualité de son toucher, la liberté de sa conscience, la liberté des différents éléments de sa corporalité, son équanimité, son absence de volonté pour l’autre, l’efficience de son Être, définissent la qualité de la présence. C’est cette présence globale, précisée par le toucher et la conscience, qui permet aux restrictions du mental de se desserrer globalement ou localement. Dès que le mental desserre son étau, les informations issues de l’Être prennent immédiatement la place de celles du mental. La transformation du mental s’opère et se prolonge tant que le thérapeute reste présent et accompagne la transmutation et ses conséquences sur les différents éléments de la corporalité du sujet. Après la séance, le patient a passé une étape et continuera son adaptation, suite à l’apport des nouvelles données. Toute sa corporalité, dans les dimensions physique, émotionnelle et cognitive, a été modifiée, et il va poursuivre seul cette transformation en s’adaptant aux changements survenus pendant la séance.
Les techniques de relaxation, de sophrologie, d’hypnose, ainsi que les méditations ordinaires, ne peuvent pas parvenir à ce type de lâcher prise du mental. Elles permettent un lâcher prise de l’emprise du mental sur la conscience mais pas du mental lui-même. Par exemple, on peut faire lâcher la prise de la pince d’un crabe sur votre peau en l’endormant mais le crabe existe toujours. Dès que vous arrêtez ce qui l’empêche de pincer, il repince à nouveau, au même endroit ou ailleurs. La présence de l’Être quant à elle permet de modifier le crabe, de le changer et, progressivement, de le dissoudre totalement. Parfois, c’est toute une colonie qu’il faut dissoudre avec tous ses ascendants. La différence entre l’anesthésie et la transmutation est très importante et ne donne absolument pas le même résultat. Certains penseront qu’il suffit de tuer le crabe mais, dans ce cas, c’est le sujet lui- même qu’ils doivent tuer. Le mental est notre seul ennemi.
Ce n’est pas le thérapeute qui décide de la chronologie des changements nécessaires pour guérir ou soulager le sujet. L’Être possède sa propre intelligence et commencera par transformer ce qui est nécessaire et indispensable. On ne peut pas dire que l’Être choisisse, ni qu’il ait une préférence, comme nous choisissons ou préférons une glace à la fraise plutôt qu’un chocolat chaud.
L’Être apporte la loi de la nécessité. Cela est fait parce que c’est nécessaire et c’est tout et c’est incontournable. Il n’y a pas d’autre alternative possible. Le déroulement du traitement sera, par conséquent, sous la gouverne de l’Être. Il amènera les différents éléments à se modifier suivant une succession chronologique que seul l’Être connaît. Par exemple, il arrive que, pour soulager ou guérir une simple difficulté à marcher à cause d’une douleur dans le pied, l’Être invite à une transformation au niveau de la hanche, voire de la colonne vertébrale, pour revenir au genou puis aux intestins et enfin libérer le pied. Imaginez ce que cela peut être si le motif de la consultation est une dépression de plus de vingt ans. Cela ne préjuge en rien de la rapidité du traitement. On peut guérir d’une dépression profonde en trois séances et, pourquoi pas, en une séance, comme j’ai pu le constater, et guérir d’une douleur mal définie au bout de vingt séances. Ce qui compte n’est pas l’importance du mal dont on souffre mais la disponibilité de l’Être, c’est-à-dire la ténacité du mental. Cette ténacité du mental n’a rien à voir avec la volonté consciente. Ce serait trop simple. Nous y reviendrons. L’Être est donc doué d’une connaissance qui n’est pas dépendante de notre savoir mémoriel.

Il faut bien remarquer que l’Être du thérapeute n’est pas le guérisseur, même s’il est identique.
Il est impératif que l’Être du patient (ce sera la même chose pour un aspirant spirituel) vienne lui-même ré-informer la corporalité. Il serait facile de penser, étant donné que l’Être du patient et celui du thérapeute sont identiques, qu’il soit égal que la transmutation s’opère par l’Être de l’un ou par celui de l’autre. S’il était possible que l’Être d’une personne extérieure au sujet puisse modifier le sujet lui-même, ce serait un acte de domination, de pouvoir de l’un sur l’autre. Heureusement, cette action est totalement impossible.
Même le plus parfait des Maîtres spirituels ne transformera pas une personne par sa propre force ou volonté. Par contre, ce Maître permettra au sujet de se transformer lui-même. Ce qui est fondamentalement différent. Nous sommes donc doués d’une certaine liberté, d’une autonomie relative. Cette autonomie peut être perdue par l’influence d’une domination extérieure. Il faut bien faire la distinction entre un changement, qui intervient suite à une libération des conditionnements grâce à un surgissement de l’Être, et une autre transformation qui s’opère par une nouvelle domination extérieure. Le changement est bien différent de l’endoctrinement ou de la contrainte.

Il y a donc deux phases dans la thérapie. La première dépend de la présence ontique du thérapeute, qui permet de relâcher la vigilance et l’emprise du mental inconscient du patient.
La seconde dépend de l’Être du patient qui vient ré-informer la corporalité.
    • Dans la première phase, le thérapeute pourra libérer le sujet de toutes les emprises énergétiques extérieures. Par emprises extérieures, il faut comprendre toutes les influences énergétiques extérieures. Les plus connues sont les influences magiques, les prises de pouvoir par d’autres personnes, communément appelées « les mauvais sorts », les entités, les âmes errantes, les possessions. Il est tout à fait possible par la même pratique de libérer un lieu, une maison, un objet, de toute présence étrangère à la nature. Une fois ce travail effectué, s’il était nécessaire, le cheminement vers l’intériorité du patient commence. Il est impossible de prévoir le temps nécessaire à cette phase car on ne peut pas prédire ce que l’on va rencontrer. Si vous partez de Paris pour aller à Berlin, vous ne pouvez pas savoir ce que la vie vous réserve en chemin. C’est bien la même chose en thérapie.
    • La seconde phase commence à partir du moment où la carapace égotique, ou la prison mentale, a été suffisamment pénétrée par l’Être du thérapeute. La transmutation des éléments de la corporalité commence et, comme pour la première phase, il est impossible de savoir ce qui se passera.
C’est donc une aventure en terres totalement inconnues.

Le patient perçoit très nettement la différence entre ces deux phases. La phase de guérison est la seconde. La première est une phase d’approche ou préparatoire. Il est fréquent de voir les symptômes s’améliorer au cours de la première phase et le patient pense parfois qu’il n’est plus utile de poursuivre. Hélas, lorsqu’il en reste là, il n’est pas guéri mais juste soigné. Le mal reprendra inévitablement quelque temps plus tard. Cette amélioration n’est pas durable. C’est un argument supplémentaire pour dire que l’Être du thérapeute ne peut pas guérir le patient. Toute la puissance de la vie est au cœur de chacun.
Lorsque la phase de guérison est enclenchée, le patient ressent bien souvent des sensations peu agréables, voire parfois douloureuses. Ces sensations sont compensées par un sentiment profond de justesse et de nécessité. C’est cela qui permet d’accepter la pénibilité du travail intérieur.
L’expression bien connue « Tu enfanteras dans la douleur » prend tout son sens. Le corps doit se décristalliser, le plomb doit se changer en or et la pierre en éther. Les douleurs sont le témoin de deux forces qui s’affrontent, le mental (ou l’illusion) contre le Soi (ou la réalité). Des états d’âme désagréables comme la peur, la tristesse, la colère, la fatigue peuvent être vécus. Ils témoignent du fait que ces énergies gravées dans l’inconscient sont en train d’être transmutées. La présence du thérapeute permet de minimiser de façon importante les difficultés. La présence essentialisée du praticien apporte une aide précieuse à la transmutation ; c’est ce que l’on appelle la compassion. C’est bien dans la chair que se trouvent les ancrages de notre mental. Ce n’est pas dans notre cerveau. Nous avons le corps de notre mental. Le corps est aussi le temple du Soi. Ce sera le Soi qui détruira et reconstruira le corps pour en faire une manifestation parfaite de la perfection du Divin.

Je me suis souvent demandé pourquoi j’étais amené à penser que c’était bien le Soi qui se substituait au mental et pas une autre énergie. Cela paraît au premier abord prétentieux de penser que l’on puisse permettre une émergence du Divin au sein d’un patient ou d’un aspirant à la spiritualité. Prétendre c’est une chose, mais quelles sont les preuves ?
Une fois convaincu que c’était bien du Soi dont il s’agissait, et après en avoir eu confirmation par mon Maître spirituel, en qui j’ai toute confiance, je me suis interrogé sur la manière de présenter cela à d’autres et de le leur faire comprendre. C’est en effet facile de dire : « C’est cela et vous n’avez qu’à me croire ». Mais apporter les arguments les moins contournables possibles ne me paraissait pas évident. La meilleure façon de le faire, à mon avis, est de vous exposer le cheminement qui m’a convaincu en me conduisant à l’évidence.
Tout commence par une expérience personnelle, je veux dire un vécu, pas une croyance ou une logique. Il s’agit de l’évidence. L’évidence que c’est bien la source de la vie, la source de ce que je suis, qui se manifeste par les sensations particulières que je perçois en moi, lorsqu’elle me comble de sa présence, lorsque je deviens ce qu’en réalité je suis. L’évidence, car notre conscience n’est autre que cette source en nous. Notre conscience, désidentifiée de la prison du mental, de toutes nos mémoires réactionnelles, de nos croyances et de nos tendances égocentriques, s’aperçoit de ce qu’elle est en réalité. Elle se reconnaît elle-même. C’est bien une Re-connaissance car la conscience a déjà eu conscience de ce qu’elle était à l’origine, avant sa séparation du tout, avant son individuation au sein d’un humain. Lorsque le parfum du Soi se manifeste, chacun le reconnaît et n’a curieusement aucun doute dans l’instant présent sur la réalité de son identité.
« Oui, c’est bien lui, je le reconnais. C’est lui, c’est moi, c’est ce que je suis ». Combien de patients ou d’élèves ont vécu cette expérience et ont abouti à cette même conclusion, se sont rendus à l’évidence. Une fois l’expérience passée, le mental reprend les choses en main et recommence à installer le doute car il doit sauver sa peau : « C’est lui ou moi. Il n’y a pas de place pour deux ».
C’est ainsi, hélas, qu’après avoir vécu ce moment intense et incontournable de la reconnaissance, des personnes tournent le dos et sont prêtes à tout pour nier l’évidence et sauver leur ego mentalisé.
C’est donc après l’avoir reconnu en moi-même que j’ai pu le reconnaître en une autre personne. Nul ne peut trouver en l’autre ce qu’il n’a pas déjà trouvé en lui. Le reconnaître, ce n’est pas le rencontrer sur son nuage, avec sa belle barbe et sa couronne, assis sur son trône. « Tiens te voilà, comment ça va aujourd’hui ? ». Ou pire encore : « Il est là, je le vois ». Le Soi est invisible, nous ne pouvons percevoir que ses manifestations. C’est comme l’électricité, elle est invisible mais nous savons qu’elle est là quand nous mettons les doigts dans la prise ou lorsque la lampe s’allume.

Les manifestations du Soi se produisent dans tous les plans de la corporalité, au niveau physique, émotionnel et cognitif. Ces manifestations ne sont pas programmées par le thérapeute. Je ne cherche pas tel ou tel effet ou sensation. J’accepte ce qui survient. L’Être n’obéit pas à l’ego de l’homme. C’est un premier point très important. Si je pouvais le manipuler, ce ne serait pas le Soi.
    • Sur le plan physique, j’assiste à une mise en mouvement de tous les éléments. La matière retrouve du mouvement et, en même temps, de l’élasticité, de la fluidité, de la légèreté. J’ai la sensation que les éléments constitutifs acceptent de prendre un peu de distance dans leurs rapports, si bien que le mouvement peut de nouveau prendre de l’amplitude. Il ne s’agit pas d’un mouvement induit par un autre élément en mouvement, mais bien d’une information qui change et permet au mouvement, présent mais quasiment imperceptible, de reprendre de l’amplitude. Pour redonner du mouvement, à une boule par exemple, on peut la percuter avec autre chose, et elle se mettra en mouvement. Ici, il s’agit d’un mouvement autonome qui naît et se perpétue. La boule se met en mouvement en elle-même, sans avoir reçu une force extérieure à elle. Ce fait est très important et caractéristique de l’Être. L’immobilité du Soi donne naissance au mouvement. Autrement dit, c’est de l’immobilité que naît le mouvement. Par cette renaissance du mouvement, c’est toute la physiologie du corps qui retrouve ses possibilités. À la source de la pathologie, il y a toujours une fixité, une densification, un point d’arrêt. Le mouvement c’est la vie. Progressivement, par la renaissance du mouvement, localement ou globalement, le corps se décristallise, les toxines s’éliminent, la matière se restructure. C’est un véritable rajeunissement.
    • Sur le plan émotionnel, j’assiste à une libération des capacités émotionnelles du patient. Habituellement, le sujet est fixé dans une cartographie émotionnelle réduite et permanente. Une ou deux émotions dominent, par exemple la peur et la colère. Elles empêchent, par leur état permanent, de vivre d’autres émotions telles que la joie, le contentement, alors même que les situations de la vie sont joyeuses pour le patient. La fixité caractérise la pathologie. L’Être apporte une libération des émotions fixées mais, en plus il amène la personne à un état particulier. La joie, le contentement, la légèreté, la douceur, la paix, la beauté, la chaleur, l’amour sont autant de sensations émotionnelles qui, progressivement, s’installent, alors que les situations extérieures n’ont pas changé ou presque.
Ces états ne sont pas générés par une persuasion mentale, par la volonté du patient ou celle du thérapeute. Ces émotions naturelles s’installent spontanément et progressivement. Ce sont bien là les caractéristiques d’une personne essentialisée par un surgissement du Soi.
    • Sur le plan cognitif, c’est toujours surprenant de voir comment une personne, cloisonnée et restreinte dans les domaines de la pensée, se retrouve soudainement plus libre et peut envisager dans sa pensée des données ou des aspects de la vie qui, jusque là, étaient inenvisageables. La pathologie se matérialise encore une fois par la restriction, la fixité. L’ego mentalisé a besoin de permanence, de choses établies pour longtemps. Il faut que l’avenir soit conforme à ce que l’on en attend et l’ego rumine en permanence le passé, avec tous les ressentiments qui l’accompagnent. Par la thérapie ou l’initiation, le sujet retrouve sa liberté car une sécurité intérieure, inconsciente puis consciente, naturelle, spontanée, l’amène à une acceptation du présent. Contemporainement, il aperçoit aisément son positionnement, et un sentiment de justesse apparaît. La vie n’est plus vécue en termes de bien et de mal mais en qualité de justesse. Je trouve que le sentiment de justesse est le plus beau que nous puissions avoir. Les informations nécessaires à notre adaptation nous apparaissent naturellement. Tout devient plus facile, plus léger, même si les conditions de vie n’ont pas changé.
L’Être délivre la connaissance, qui est une information en temps réel, contrairement au savoir qui est une somme d’informations mémorisées. Le savoir se réfère au passé, alors que la connaissance se réfère au présent. C’est bien le Soi qui apporte la connaissance, qui délivre de la peur, qui efface les ressentiments. C’est encore lui qui apporte le sens de la vie et du présent. Il devient inutile de réfléchir, cela vient comme une évidence. Chacun trouve son propre sens. Si tout le monde trouvait le même sens, ce serait un endoctrinement ou une contagion. Mais je peux aisément m’apercevoir que chaque personne est conduite dans sa propre direction. Chacun suit son propre itinéraire, guidé par le Soi. Je ne me permets pas de dire aux personnes ce qu’elles doivent faire ou de leur donner une réponse à un questionnement sur le bien et le mal, le bon ou le mauvais. Seul le patient saura ce qui est bon pour lui. Il s’ensuit une vie plus autonome, plus ouverte au monde, plus en relation étroite avec le monde et les autres, mais aussi avec soi-même. Nous nous sentons intégrés au monde, dans et avec le monde et ses créatures.
Comme la beauté s’éveille au-dedans, elle se perçoit au dehors. Nous ne voyons du monde que ce que nous voyons de nous-mêmes. Tout cela n’est pas le fruit d’un endoctrinement mais le résultat de l’émergence du Soi. La singularité de chacun est respectée et se manifeste spontanément. Le sujet aperçoit le sens de sa vie et se trouve muni de tout ce dont il a besoin pour l’accomplir.

Globalement, nous pouvons définir la direction vers laquelle une personne s’orientera progressivement, au fil de son évolution, au cours de la thérapie initiatique ou de l’initiation.

Amélioration de l’état de santé, avec une amélioration de la physiologie localement ou globalement.
Le sujet est de moins en moins dérangé par les manifestions diverses et variées en provenance de son corps. Il les apprécie à leur juste valeur et se comporte de façon adéquate pour préserver sa santé et le bon état de son corps physique. Il ne s’en inquiète pas mais y est attentif et diligent naturellement.
Rarement fatigué, il est capable, sans se forcer, de travailler beaucoup et longtemps si la nécessité le demande. Aucune tâche ne le rebute. Il est capable de tout faire avec la même équanimité. Il n’obéit qu’à la nécessité.
Il respecte son corps et en prend soin sans peur ni exagération.

Autonomie.
Le sujet perçoit naturellement la réalité des choses et des événements. Il trouve une réponse en lui- même, sans avoir besoin de se référer à une culture particulière.
Les événements difficiles sont vécus comme des occasions de développer des forces et des capacités qui, jusque-là, étaient en sommeil. Ces événements permettent également de prendre conscience et de se libérer de comportements automatiques inculqués, non adaptés au présent, mais liés au passé.

Adéquation parfaite au présent.
Le sujet ne réagit pas en prenant le passé pour modèle.

Indépendance de jugement, sans besoin de se référer à une culture ou à un groupe.
Le sujet est indépendant vis-à-vis de la pensée collective. Il se fait sa propre opinion. Il n’accepte pas l’endoctrinement, ni pour lui-même ni pour les autres. Il respecte les différences. Reconnaît la singularité des personnes et ne cherche pas à les modeler à sa façon.

Réelles valeurs d’humanité, de fraternité, sans fusion ni confusion.
Le sujet s’intéresse aux autres et au monde, sans chercher à imposer sa vision, mais il est attentif et prêt à apporter son soutien et son aide si nécessaire. Il développe une compassion spontanée et sincère. Prend soin de ne jamais blesser les autres créatures. Aime la nature et se sent en lien avec elle. Il perçoit dans le monde la beauté de la création et s’en réjouit.
Spontané, naturel, il est joyeux, aimant, créatif. Il aime vivre et jouer comme un enfant en toute innocence. Il ne manifeste pas de passions excessives et se comporte en toutes choses avec tact et mesure.
Il n’a pas de volonté pour les autres et le monde. Il vit au présent, en suivant son bon sens naturel. Il ne cherche pas à imposer son point de vue mais n’hésite pas à le partager. Il ne se cache pas mais garde pudeur et réserve. Il peut développer une vie relationnelle intense avec beaucoup de monde mais ne garde qu’une poignée d’amis vraiment intimes. Il ne se déballe pas sur la place publique mais vit avec humilité et respect. Il aime se retrouver avec lui-même. Il développe naturellement une vie contemplative et active.

Liberté par rapport au monde, ses modes et ses modèles.
Ayant peu ou pas d’attaches, le sujet peut tout changer en permanence, en fonction de la nécessité du présent. Il reste cependant fidèle à lui-même.

Développement envers le Divin d’une dévotion naturelle, empreinte d’humilité et de respect, sans aucun fanatisme ni excès de religiosité.
Le sujet se place spontanément au service du monde, tout en respectant ses propres convictions. Il se caractérise par une indépendance qui empêche tout comportement grégaire. Son moteur est en lui, son futur est au présent.

Toutes ces caractéristiques se retrouvent chez toutes les personnes animées par le Soi. Si bien que je ne peux qu’admettre que c’est bien le Soi qui transforme le sujet au cours de la thérapie ou de l’initiation puisque, spontanément, les patients qui font un travail relativement long et suivi manifestent ces caractéristiques.
Le but de la thérapie n’est pas d’amener tout le monde à ce type de personnalité mais, comme l’on dit souvent : « Qui peut le plus peut le moins ».
Chacun trouvera ce dont il a besoin, sans jamais se sentir obligé.
J’accorde la même importance à une personne qui me demande de soigner son mal de dos qu’à une personne qui cherche le Divin. Il n’est pas nécessaire de croire en quoi que ce soit pour bénéficier de cette thérapie. Il suffit d’être sincère dans sa demande.

Le Soi, véritable guérisseur, apportera au sujet ce dont il a besoin sans jamais le contraindre.
C’est en calmant le mental que le Soi se manifestera. Or il est impossible de contraindre le mental. Ce serait un exercice de pouvoir, ce qui n’est pas compatible avec un lâcher prise du mental.

Si au cours de l’année il y a des périodes particulières cela n’est pas contradictoire avec le fait que la transmutation s’opère pas à pas de façon constante. C’est point par point que l’être ré-informe toutes les parties de notre corporalité. J’entends par corporalité l’ensemble des éléments qui constituent notre personne humaine. Seul l’être est capable d’effectuer cette transmutation. On pourrait comparer en imaginant deux bases de données qui permettent de faire vivre le sujet; L’une est le mental, basé sur les acquisitions du passé, l’autre est l’être, basé sur la connaissance absolue, la nature. La première est une illusion la seconde la réalité. Dans l’évolution spirituelle, la connaissance se substitue progressivement au mental. L’ego qui est la conscience à laquelle sont attachés les attributs humains (ce qui le caractérise et lui offre des possibilités) se trouve sous la domination d’une base de donnée ou de l’autre. Actuellement nous sommes dans une phase de l’humanité où le mental est extrêmement prédominant ce qui conduit l’humanité vers une illusion de plus en plus importante qui est la source de toutes les souffrances. L’ego mentalisé veut être le maître et gouverner le monde et sa personne à sa guise. Le monde doit être conforme à ses souhaits, à ses exigences. Étant dans l’illusion, il lui est impossible d’imposer sa loi au-delà d’une limite fixée par les lois naturelles. Cette volonté égotique est extrêmement puissante. Lors de la transmutation, l’ego prend quelque peu conscience de ce qui se passe et souhaite y participer.

C’est un infernal petit bonhomme qui veut toujours tout faire, il est incapable de se laisser faire. Il faut qu’il participe, qu’il aide, il faut qu’il fasse quelque chose. Toute la difficulté est là car il doit se laisser faire totalement., Il n’a pas son mot à dire. Le seul qu’il puisse prononcer c’est « oui ».

Mais non, c’est vraiment très difficile. Combien de fois ai-je entendu cette fameuse phrase « je travaille sur moi », je n’ai presque pas entendu « je me livre à Lui ».

Lors des méditations, le sujet se place sur l’autel du sacrifice. Cela peut paraître prétentieux mais il n’en est rien, je m’en explique. Sacrifier signifie ici « rendre sacré ». C’est l’être qui sacralise le sujet pas à pas. L’ego, le sujet décide de méditer. Il se place comme il se doit, il se présente, s’installe sur l’autel et se livre aux pouvoirs de l’être. A partir de là il lui suffit de rester là et de se laisser faire non sans être parfaitement en conscience, éveillé et totalement désireux et acceptant.

La réalité prend le pas sur l’illusion, minutieusement. Comme un orfèvre l’être détruit et reconstruit le temple dans un même instant, pierre par pierre, dans tous les plans de la corporalité. C’est cela la transmutation, c’est la victoire de la nature sur l’illusion. Il n’en demeure pas moins que l’ego mentalisé voudra toujours se mêler de ce qui ne le regarde pas. La conscience éclairée par l’être saura reconnaître ses interventions. La discrimination permettra de distinguer ce qui est de la nature et ce qui est du mental. A ce moment seulement le poids de la conscience fera pencher la balance en faveur de l’un où de l’autre. Le poids d’une plume suffit à faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. On ne peut pas imaginer le pouvoir de la conscience. La conscience est présence. Elle ne peut se défaire de ses attributs sans quitter l’incarnation humaine, elle y est toujours liée. Elle est donc liée également à l’illusion qui colore ses attributs.

N’est pas saint qui veut. Seule la transmutation sanctifiera le sujet, pas la volonté. On pourra avoir la volonté d’être transfiguré par l’être en sachant que c’est lui seul, l’être, qui sera l’opérateur de la transmutation.

Cela me rappelle un séjour que j’avais effectué auprès de mon Maître, Amma. A peine arrivé, il m’a été totalement impossible de faire quoi que ce soit de ma propre volonté. Tout ce que je voulais faire s’avérait impossible. C’est comme cela que pendant 18 jours j’ai été conduit pas à pas dans une transmutation radicale. Le chemin était étroit et parfaitement balisé sans qu’à aucun moment je ne reçoive des informations verbales par mon Maître. Lorsque je suis arrivé Elle m’a donné son Darshan, Elle ne m’a pas regardé dans les yeux mais Elle a regardé au dessus de ma tête en disant « Oh Oh ». Elle ne m’a plus du tout regardé au cours du séjour, j’ai pourtant développé toutes sortes de stratégies pour y parvenir mais ce fut impossible. Le dernier jour, juste avant de repartir Elle m’a pris dans ses bras pour un Darshan improvisé, elle a regardé au dessus de ma tête et a dit « Oh Oh » avec un immense sourire mais Elle n’a pas croisé mon regard. Ce qui devait être fait avait été fait. Elle m’a bien fait comprendre qu’elle n’était absolument pas intéressée par ce que j’étais, par qui j’étais; Elle n’était intéressée que par mon être.

Toutes proportions gardées, c’est se qui se passe en thérapie initiatique. La conscience traverse les couches créées par le mental pour s’approcher de l’être et permettre la transmutation par le surgissement de l’être. Je constate tous les jours combien il est difficile de se laisser faire. L’ego mentalisé a peur et il croit tout savoir. Alors, se laisser faire, est une affaire bien difficile. Chacun met sa limite et pourtant il est bien souvent indispensable de franchir cette limite. Ce sera une négociation parfois bien longue avant d’obtenir l’acceptation et le laisser faire. Il en est ainsi, c’est la vie humaine.

Le consumérisme est comme toutes les choses en « isme » une exagération et dans ce cas une exagération de la consommation. Nous devons consommer pour vivre et survivre. C’est indéniable. Ce qui pousse à l’exagération est le manque qui ne diminue pas, ou seulement passagèrement, avec la consommation. Cette sensation de manque cherche une compensation permanente par tous les moyens possibles imaginables par le sujet.

Le manque vient du fait que l’homme n’est pas fini. Lorsque l’homme sera fini, réalisé totalement, il baignera dans ce que certains appellent le paradis. L’ancien testament nous dit que l’homme et la femme vivaient dans le paradis et qu’ils ont péché. En conséquence ils ont été chassés et ont du subvenir à leur besoin par leurs propres moyens. C’est une vision que je ne partage pas pour de multiples raisons que je ne peux détailler ici. Je préfère penser que l’homme n’est pas fini, qu’il est sur la voie de sa réalisation totale. En quoi n’est il pas fini? Il lui manque la plénitude de Dieu. Quand l’homme est parvenu à sa réalisation, il baigne dans la connaissance qui lui procure une totale sécurité et une plénitude absolue. Dans ce cas il n’a absolument pas besoin de consommer outre mesure les fruits de ce monde. Hélas nous n’en sommes pas là.

Nous baignons de plus en plus dans l’ignorance car nous sommes de plus en plus vides de Dieu. Pourtant tout est là au dedans de chacun. Le manque de Dieu ou d’Être, induit chez le sujet une insatisfaction considérable, une peur immense et une ignorance abyssale. De nos jours les hommes ne se tournent pas vers Dieu pour combler ce manque mais vers l’extérieur. Ils se tournent vers le conjoint, vers la famille ou la société et ce qu’elle produit. L’homme a besoin de se rassurer, de se satisfaire, et de savoir pour y parvenir. Tout cela il le puise dans le monde extérieur à lui.

Aujourd’hui on peut commencer à s’apercevoir que le consumérisme tourné vers les biens matériels plafonne et donne même quelques signes de régression. Ce qui alerte évidemment les responsables chargés de faire brouter les moutons là ou cela leur rapporte. Il faut booster la consommation, augmenter la croissance pour que les riches soient encore plus riches pour combler leur manque d’Être et leur donner l’illusion d’être quelque chose ou quelqu’un. Certains parlent de nouvel art de vivre en se tournant vers la spiritualité et prétendent diminuer le consumérisme en intégrant dans leur vie une dimension spirituelle. D’un point de vue théorique c’est tout à fait valide. Mais d’un point de vue objectif, ce n’est pas la même chose. Le phénomène me paraît assez simple. Les personnes déçues par la consommation de biens matériels se tournent vers l’immatériel. Ils assimilent le plus souvent la spiritualité à l’énergie, au savoir ésotérique, et aux pratiques qui en découlent, en fait tout ce qui est immatériel. Cet engouement attire son lot de marchands plus ou moins sérieux, plus ou moins scrupuleux. Précédemment les religions étaient une sorte de garde fou qui empêchait les gens de se tourner vers un peu n’importe quoi. Elles ont tellement perdu de leurs crédits que maintenant la plupart se tournent vers des propositions dites spirituelles qui ne sont pas en lien avec la tradition. Cette tendance ne fait qu’éloigner encore plus le sujet de lui-même. Au lieu d’aller chercher des plaisirs dans le supermarché du coin, il va chercher sa satisfactions dans les fruits que le ciel doit lui apporter. On s’éloigne de plus en plus de son centre, de plus en plus de soi donc de Dieu.

Ce n’est pas la quête qui change mais l’objet. En fait le quêteur est le même, il change juste d’objet. On passe de la fraise à la vanille. Le sujet veut obtenir satisfaction sans avoir changé lui-même. Il est impossible d’être totalement satisfait par une quête spirituelle authentique. Le manque sera toujours là jusqu’au jour de la réalisation totale. Le manque est une souffrance et personne ne veut accepter de souffrir, de vivre avec ce manque, avec cette absence qui est motrice. Celui ou celle qui est totalement comblé par sa démarche spirituelle ne peut l’être que passagèrement. Le manque revient après un moment de satisfaction. Ces moments étant comme des carottes qui nous aident à continuer sur la voie. C’est d’ailleurs pour cela qu’il ne faut pas s’y attacher. On peut être comblé, c’est mon cas, et malgré cela vivre avec le manque de Dieu. Je suis comblé mais tu me manques, quel paradoxe. Ce qui signifie, je suis porté par la foi mais Tu me manques.

Le consumérisme se caractérise par le fait que le sujet attend une satisfaction en provenance de l’extérieur. La spiritualité propose d’aller vers l’intérieur et de puiser à la source qui est au cœur de chacun. Pour cela il faut se mettre ne route dans la bonne direction et ne pas attendre de satisfactions importantes immédiates. Il faut accepter de perdre les satisfactions venues de l’extérieur pour pouvoir goûter aux joies de l’intériorité. Le changement est considérable. On ne peut pas boire à deux sources en même temps. L’une doit baisser pour que l’autre grandisse. Je constate très fréquemment que le besoin de satisfaction est tel qu’il doit se concrétiser immédiatement ou presque. La réalisation totale en trois jours. Les promesses sont absolument époustouflantes. Tout tout de suite, sans effort ni souffrances. Il faut bien cela pour attirer le consommateur. Ce sont ces propositions qui font recette. C’est bien la preuve que le consumérisme a encore de beaux jours devant lui.

Pourtant des personnes se tournent vers le cœur, elles ne sont pas légions mais elles se multiplieront.

Le changement de croyances ne signifie absolument pas qu’une personne ait changé. Un homme qui croyait fermement à l’individualisme et qui est devenu humaniste collectiviste ne veut pas dire qu’il soit passé de l’égocentrisme à la charité spirituelle. Son besoin profond a peut être simplement trouvé une plus grande satisfaction dans une nouvelle croyance plutôt que dans la précédente. C’est exactement comme l’athée qui deviendrait religieux.

En réalité ce ne sont pas les croyances qui importent mais ce qui les motive. Une véritable démarche spirituelle ou thérapeutique devrait donc s’intéresser aux tendances profondes qui motivent les croyances plutôt qu’aux croyances elles mêmes.

Ce sont les tendances profondes appelées vasanas dans l’hindouisme qui conditionnent le sujet à croire en quelque chose. Si ce quelque chose satisfait ses tendances il le conserve mais s’il ne les satisfait pas ou trouve quelque chose de plus satisfaisant il en changera sans problèmes. Il est donc complètement inutile de chercher à changer les croyances de qui que ce soit sauf, bien sûr, si celles ci deviennent dangereuses pour lui. Il est beaucoup plus intéressant de chercher à changer les vasanas mais c’est beaucoup plus difficile. D’autant plus difficile que ce réel changement ne peut pas être fait par soi-même mais uniquement par la croissance de l’Être. En règle générale, nous avons toujours tendance à changer ce qui est extérieur plutôt que ce qui est intérieur, c’est tellement plus facile.

Il est relativement aisé de comprendre ce que sont les vasanas primaires ou tendances égotiques primaires. L’absence ou l’insuffisance de présence de l’Être chez une personne engendre immédiatement trois conséquences fondamentales. Ce sont l’ignorance, la peur et l’insatisfaction. L’Être apporte la connaissance, la satisfaction totale et par conséquent l’innocence, l’insouciance et la confiance totale. L’ignorance, la peur et l’insatisfaction sont comblées par des acquisitions puisées dans l’extérieur. L’ignorance est comblée par le savoir, l’insatisfaction par une quête permanente de plaisir et de bonheur tirés d’une source extérieure, la peur par des garanties extérieures. Tous ces substituts constituent nos croyances fondamentales. Vous voyez bien que changer de croyance ne change en rien nos vasanas.

Seule une évolution spirituelle vraie peut changer profondément l’intensité des vasanas primaires. Tous les autres moyens sont des palliatifs qui ne sont que des adaptations de croyances pour vivre mieux ou moins mal.

En thérapie initiatique, je ne m’attache pas à changer les croyances des patients sauf si elles sont dangereuses pour lui à plus ou moins long terme. Bien des fois il sera obligatoire d’attendre que la personne commence à sentir les effets négatifs liés à sa croyance pour consentir à envisager de la remettre en question. Cela devient très gênant lorsque la croyance est satisfaisante pour l’égo mais nuisible à l’évolution de l’Être. Le patient ne sera pas prêt à consentir d’envisager un changement de sa croyance puisqu’elle lui fait du bien. Ce serait comme dire à quelqu’un d’arrêter de prendre une tisane de plante qui lui calme ses nausées mais qui insidieusement et silencieusement lui détruit l’intestin. Tant que vous ne lui apporterez pas la preuve irréfutable que son intestin est en train de se détérioré ou tant qu’il n’aura pas un problème intestinal évident vous ne pourrez pas lui faire abandonner sa tisane. Je vous laisse le soin de remplacer la tisane par d’autres croyances et l’intestin par ce que vous voudrez car je ne souhaite pas mettre en doute vos croyances. Il ne faut jamais scandaliser ou blesser l’égo. C’est pour cela qu’avec un patient il faudra être très patient et attendre que la preuve de la nuisance lui apparaisse plutôt que de lui mettre devant son nez. En thérapie initiatique, la croissance de l’Être est ralentie par les croyances mais elle n’est pas arrêtée. La croissance de l’Être mettra en évidence la nuisance ou l’inutilité de la croyance et le patient en changera ou l’abandonnera alors sans problèmes.