Kurukshetra est une grande bataille racontée dans le grand poème épique qu’est le Mahabharata.
Cette bataille oppose deux clans qui représentent les deux forces en chaque humain, l’Etre et l’ego. Cette guerre est intense et les batailles très dures. C’est ce qui se passe au sein du sujet lorsque celui-ci est en cours de transformation sous l’effet de la croissance de l’Être. Les conflits entre l’Être et l’égo sont très puissants et se vivent au travers de conflits intérieurs émotionnels, mentaux et physiques.
Celui qui me dit que son chemin spirituel est jalonné de belles fleurs, de douceurs et de joie, n’a pas commencé sa transmutation. Il est peut être en train de la préparer. Le véritable changement est douloureux et épuisant. Il faut pour cela une très forte détermination. La volonté égotique ne suffit pas, il est indispensable que la conscience soit touchée par la Grâce. C’est cette perception même fugace qui donne envie, force et intelligence à l’aspirant pour continuer le chemin. C’est la carotte, la boussole et la nourriture. Sans elle rien n’est possible. L’ego identifié au corps et au mental ne peut rien faire. Seule la Grâce peut conduire l’aspirant sincère. Dieu mène à Dieu.
On peut voir deux phases distinctes. La première est le début de la quête, l’ego cherche une satisfaction ou tente de fuir la souffrance. Puis, un jour, la conscience est touchée par la Grâce. A ce moment commence la deuxième phase. Ce moment particulier, charnière sur le chemin, peut être appelé l’éveil. Mais ce n’est que le début du chemin véritable, le début de la transmutation du sujet. Le début du véritable changement. La bataille sera rude et longue.
La souffrance, la peur, l’insatisfaction sont les principales raisons qui conduisent les personnes à se tourner vers la spiritualité. Elles se tournent vers le ciel comme elles se sont tournées précédemment vers le matérialisme. La quête est la même ou presque.
Le sujet attend ou espère que l’extérieur en l’occurrence Dieu extérieur vienne combler son insatisfaction, vienne le rassurer, vienne le soulager. La démarche est donc purement égotique. Dans le matérialisme le sujet allait chercher ce qui était autour de lui. dans sa recherche pseudo spirituelle il va chercher dans l’au-delà. Il s’éloigne encore plus de lui même et va même tenter dans certains cas de sortir de lui-même pour trouver un monde meilleur dans les mondes parallèles. Tout ceci n’a rien à voir avec la spiritualité, c’est de l’illusion pure et simple. Plus il se fuit en fuyant sa souffrance et son insatisfaction, moins il a de chance de s’éveiller à son intériorité. L’Être est là au cœur de chacun ici et maintenant. Certaines personnes rencontreront au cours de leur quête le guide qui saura les remettre dans la bonne direction. Certains le rencontrent et se sauvent car ils n’obtiennent pas satisfaction assez rapidement ou n’ont pas assez de confiance pour suivre ses enseignements.
Toutes les situations sont possibles. Chaque chemin est absolument individuel. Là ou nous passons est là ou nous devions passer. C’est indiscutable. Le premier enseignement d’un véritable guide sera d’amener le sujet à accepter sa situation car il faut commencer là ou nous sommes. La fuite est inutile.
Hors mis certaines rares exceptions la motivation est toujours égotique. Inutile de s’en offusquer, c’est comme ça et c’est ainsi qu’il faut l’accepter. Même l’altruisme, l’humanisme sont le plus souvent égotiques. C’est ainsi. Un jour le sujet est touché par son intériorité, il est surpris par ce quelque chose d’indéfinissable qui survient du dedans de lui-même, par ce numineux comme l’appelle Graf Dürckheim (http://www.fraternet.com/magazine/etr_0410.htm) ou ce charme selon Jankélévitch (http://www.jankelevitch.fr). Être touché, saisi, surpris, sans pouvoir le maîtriser, sans pouvoir l’expliquer. Là l’ego est mis à mal, il n’a pas de prise. Pourtant il se défendra bec et ongle pour garder sa suprématie. La bagarre commence, c’est Kurukshetra (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mahabharata) qui s’annonce.
Tout le système économique est basé sur la consommation. Un infléchissement même minime de la consommation met le système en difficulté. Si chacun prenait conscience qu’en régulant sa consommation, en la ramenant à ce qui est indispensable, le système serait contraint de changer. On peut penser que si je le fais et que d’autres ne le font pas, je vais me priver pour rien. On peut aussi se dire que ce n’est pas parce que je vais diminuer de 100 euros ou de 10 euros mes dépenses mensuelles que ça va changer grand chose. Détrompez vous la moindre miette pèse très lourd. Ceux qui développent ce système pour leur propre intérêt l’ont très bien compris.
Prenons exemple dans l’actualité. La taxe professionnelle qui est un impôt supporté par les entreprises doit être supprimé en tout ou partie. Il faut donc trouver un remplacement à cette manne financière. Il est question depuis quelques temps de lever une nouvelle taxe sur les antennes de transmission de la téléphonie portable. 1000 euros seraient demandés par antenne et par an. Ne croyez surtout pas que ce sont les opérateurs de téléphonie qui vont baisser leur bénéfice du fait du prélèvement de la nouvelle taxe. L’intégralité des montants vont être répartis sur l’ensemble des communications téléphoniques par une légère augmentation du prix de la communication. je n’ai pas de chiffre mais imaginons que la minute passe de 40 centimes à 40.5 centimes soit 0.5 centimes d’augmentation, je suis persuadé qu’il n’en faut pas plus pour récupérer la somme totale de la taxe sur les antennes. ce sera donc en fin de compte le consommateur qui va payer. C’est la technique actuellement développée. Faire de très petits prélèvements en grand nombre. La même chose se développe avec cette magnifique invention du micro crédit. Sous prétexte d’aider les plus démunis à s’en sortir on leur prête un peu d’argent, avec intérêt évidemment, pour qu’ils puissent éventuellement créer une entreprise ou acheter une machine à coudre pour faire du travail à la maison. Cette action d’apparence généreuse cache une perversité inouïe. Ces pauvres gens se trouvent enchaînés à des créanciers impitoyables qui les lient définitivement à une obligation de remboursement. Ces pauvres gens sont bien souvent des gens d’honneurs qui ne supporteraient pas d’être de mauvais payeurs. En Inde un grand nombre de personnes se suicident face à cette impossibilité de rembourser ils ne peuvent pas supporter ce déshonneur qui frappe la famille.
Même les plus pauvres doivent donner une grosse partie de leur travail pour les plus riches.
Vous voyez bien qu’un tout petit peu d’argent dépensé ou économisé par un grand nombre de personnes peut influencer considérablement le cours de l’économie donc la qualité de notre vie.
Il y a cependant une grosse difficulté à résoudre pour pouvoir diminuer sa consommation. Nous sommes presque tous dépendants de la consommation car c’est à travers elle que nous recherchons notre satisfaction. L’homme étant actuellement toujours insatisfait, il consomme pour trouver une satisfaction. Tant que nous ne prendrons pas conscience que la véritable satisfaction ne peut venir que de notre intériorité, rien ne changera. Nous pouvons faire des efforts et des sacrifices au nom d’une bonne cause mais pas sur le long terme. Très peu de gens sont capables de perdre une satisfaction sans en trouver une autre. Une source de satisfaction est à peine perdue qu’aussitôt, ou presque, on en trouve une autre, quitte à faire de mauvaise fortune bon cœur. En diminuant nos satisfactions en provenance de l’extérieur il est nécessaire de trouver des satisfactions qui viennent de l’intérieur et ainsi trouver une autonomie et une indépendance vis à vis de l’extérieur. C’est là le sens de la Spiritualité. Il faut se satisfaire de la source de vie qui est au cœur de chacun.
C’est une véritable dichotomie. Si votre attention se tourne vers l’extérieur elle ne peut pas se tourner vers l(intérieur. Si vous diminuer vos sources extérieures de satisfaction il vous faut vous diriger vers une source qui ne dépende que de vous. C’est la culture de l’état dans lequel je suis qui me le permettra. Quel est mon état d’âme. « Être » a une saveur, une saveur qui peut être délicieuse et que rien ne pourra égaler, la saveur de la vie, la saveur de l’Amour. Prenez le temps de cultiver votre état, la relation sensitive, sensorielle, sensuelle que vous avez avec vous même. Ce ne sera pas du narcissisme ni de l’onirisme. Cultivez un état de bien être avec soi mais aussi avec son environnement. Il n’y a pas besoin d’argent pour cela. Cultivez la beauté, celle qui est la vôtre, faites de chaque instant un acte de beauté. Tous les plaisirs issus de la consommation sont très éphémères, Toutes les consommations même les consommations amoureuses. Si l’amour revient à consommer l’autre, ca ne peut pas être satisfaisant à long terme.
Pourquoi doit on enrayer ce système capitaliste outrancier qui prétend apporter le progrès, la santé, le bonheur. Tout simplement parce qu’il est bâti sur la souffrance des pauvres pour la satisfaction des plus riches. Un employé du bas de l’échelle salariale produit 100 points d’énergie par jour. Il ne lui reviendra en retour 5 points pour son bénéfice personnel. Les 95 points restant apporteront des profits à ceux qui sont au dessus de lui dans la pyramide et plus vous êtes près du sommet plus vous en bénéficiez. Ne croyez surtout pas que ce qui est gagné et engrangé par les plus fortunés revient automatiquement aux plus démunis. La richesse est un stockage, une immobilisation de l’énergie dans des biens inutiles. Si vous avez un bateau de 200 millions d’euros à quai et que vous vous en servez une fois par an, rendez vous compte que cette énergie nécessaire à produire et entretenir ce bateau est complètement immobilisée. Toute l’énergie produite par les plus démunis se retrouve bloquée et ils doivent en redonner pour faire marcher le système. car après avoir acheter le bateau il faudra se payer un avion puis un palace pour l’été et un autre pour l’hiver. Chaque fois que vous dépensez de l’argent dans des biens inutiles vous permettez aux plus riches de s’enrichir encore plus. Le pouvoir de chacun est dans sa manière de vivre, la consommation est un pouvoir bien plus puissant que les urnes. Il faut changer de paradigme pour sauver la planète. On nous dit que c’est en produisant plus propre. Ce ne sont que des balivernes. Produire c’est détruire on ne produit rien sans détruire quelque chose. Il faut diminuer considérablement la production et c’est tout. Alors diminuez la consommation vous enclencherez une diminution de production et comme le système tient de façon plutôt précaire, un grain de sable ne tardera pas à enrayer la machine infernale. La Spiritualité, la vraie, pas les « bondieuseries » permet à l’aspirant sincère de trouver le bonheur sans aucun artifice extérieur. Je vous le dis par expérience personnelle. Haut les cœurs. Ayez la force de vouloir ce que vous pouvez.
A force d’observer, de méditer sur les causes de la maladie et de tous les désordres qui empoisonnent la vie de tout un chacun, j’en arrive à une conclusion simple et évidente. La peur est notre seule maladie. La conscience, l’ego, le « Je » prend peur lorsqu’il n’est pas informé, comblé par l’Être. La peur constitue rapidement une prison dont le prisonnier est l’ego. Privé de l’Être en plus ou moins grande partie, la corporalité dans son ensemble est fragilisée, la bonne nature ne peut plus œuvrer de façon optimale. L’homme peureux développe des compensations et des réactions extrêmement variées et complexes pour tenir debout et trouver une satisfaction dans le monde. Toutes ces réactions ne seraient pas là sans la peur. La physiopathologie et la psychopathologie ont pour cause primordiale unique la peur.
La présence de l’être est la seule possibilité pour calmer la peur et permettre l’émergence de l’Être.