La compassion est une qualité naturelle de l’humain que nous découvrons lorsque l’Être, source de la nature, se manifeste en nous et prend l’ascendant sur l’égocentrisme.
La compassion est donc naturelle, elle apparaît spontanément sans qu’il y ait le moindre effort à faire, seulement il faut redevenir naturel pour la découvrir dans son originalité. C’est loin d’être le cas actuellement.
Je décrirais la véritable compassion comme une empathie Spirituelle invitant la puissance de vie d’une personne à venir en aide à une autre personne en difficulté.
Il y a empathie, c’est à dire que, le sujet vit en lui, ressent en lui, la difficulté de l’autre, des autres et pour certains du monde entier. C’est une chose difficile à comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu. C’est comme cela par exemple que je peux ressentir ce qui se passe chez une personne en difficulté qui me consulte. C’est une étrange sensation de vivre l’autre ou les autres en soi, sans en être personnellement affecté. Parfois c’est un peu plus difficile car, pour donner une exemple simple, ressentir la nausée de quelqu’un d’autre n’a rien de plaisant mais la compassion étant un flot d’Amour il submerge cet affect et le consume plus ou moins facilement. La nature est magnifique car vous ne pouvez accéder à cette particularité si vous n’êtes pas dans l’amour inconditionnel. Sans quoi ce serait une contagion négative. C’est probablement ce qui se passe avec certains thérapeutes qui n’ont pas cette faculté spirituelle. Ils deviennent malades ou souffrants au contact de leurs patients. Comme nous sommes tous contagieux, il faudrait savoir lequel contamine l’autre. C’est une autre histoire que je vous raconterai peut être plus tard dans le blog ou ailleurs. Vous pouvez en lire un peu plus dans mon livre (Ainsi Sommes-Nous) qui est en téléchargement sur ce site à la page 33.
Chacun est l’univers à lui tout seul et contient en lui toutes les créatures de ce monde au niveau informationnel. Etant parvenu à un certain degré de liberté, il se trouve déconditionné et peut ainsi retrouver les qualités naturelles de l’humain et donc ressentir en lui même la souffrance d’une autre créature et pourquoi pas de la nature. C’est ainsi qu’une personne éveillée ne peut en aucun cas engendrer de la souffrance par sa propre responsabilité. Sauf évidemment si l’égocentrisme est toujours quelque peu présent. On voit par là que la nature est bonne et généreuse. Aller au secours ou en aide à d’autres est une impulsion naturelle, automatique, impérieuse. Nous en sommes bien loin et c’est évidemment ce qui assombrit le monde d’aujourd’hui.
Mais comment la compassion vient en aide à la personne souffrante, ou en difficulté ?
En premier lieu je citerais la présence, mais pas n’importe laquelle. Il ne suffit pas de se tenir à côté de quelqu’un pour lui venir en aide. La nature opère de façon très particulière. La puissance de vie vient ranimer la puissance de vie de celui qui souffre et dans le même temps applique le baume de l’Amour sur les blessures. Ce qui permet de soulager ou de donner les moyens à une personne en difficulté de retrouver les ressources en elle même pour continuer sa route. Il ne s’agit pas de prendre sur soi les problèmes des autres et de tout faire à leur place mais de leur donner les moyens de retrouver leurs capacités. C’est un point fondamental que j’ai pu expérimenter de très nombreuses fois. Spontanément, la compassion véritable régénère, soulage, apaise, réanime, revitalise. Pour moi, la présence est la part la plus essentielle de la compassion véritable. Paradoxalement c’est ce qui manque le plus en cette société. On est capable de lever des fonds importants pour venir en aide mais on ne trouve pas ou peu ou très insuffisamment des personnes qui sont prêtes à donner de leur temps personnel pour venir en aide. Nous vivons dans un monde d’isolement. La compassion ne se manifeste plus ou presque plus. L’égocentrisme a tellement pris le dessus que l’autre ou les autres, en dehors d’un cercle restreint de relations particulières, n’intéressent personne et même dérangent. Pourtant la présence véritablement compatissante peut faire des miracles que même de grosses sommes d’argent ne pourront pas faire.
Ensuite, intervient la charité, qui à mon sens découle de la compassion, de l’Amour inconditionnel. Spontanément la compassion apporte à la personne qui souffre les moyens de se remettre en route sur son propre chemin. Il ne s’agit pas de se substituer, de pallier momentanément, il s’agit bien de redonner les moyens de retrouver une autonomie. Parfois il y a urgence et il faut quelque peut se substituer à la personne en difficulté, par exemple en l’aidant à payer sa note d’électricité. Mais ça ne s’arrête pas là. Sans quoi ça ne servirait qu’à reculer pour mieux sauter. Il s’agit aussi de poursuivre son aide jusqu’à ce que l’autre puisse retrouver son autonomie. C’est une autre affaire. On voit bien qu’aujourd’hui la priorité est de donner de l’argent ou des vivres comme à la banque alimentaire par exemple pour apporter à manger à ceux qui ont faim. C’est déjà merveilleux mais comme on peut hélas le constater, il en faut de plus en plus car les malheureux sont de plus en plus nombreux. Nous sommes dans un cercle vicieux. Quand on aperçoit tous les rouages de ce mécanisme d’appauvrissement, on peut dire que c’est absolument horrible.
Une autre qualité essentielle qui découle de la compassion est la notion de partage et de sobriété. En bref, le sujet prend pour lui même ce dont il a besoin pour assumer ses propres nécessités et celle de sa famille. Il met le reste à la disposition des autres pour les aider à retrouver l’autonomie et aussi la dignité. Parfois des personnes vont jusqu’à se priver de l’essentiel pour venir en aide à des malheureux. Il n’est plus question de s’enrichir pour soi même mais d’utiliser ses richesses pour un monde meilleur. Si vous êtes dans ce cas et manquez d’idées, j’en ai plein mon sac à vous proposer.
Voilà donc en résumé ce à quoi la compassion véritable invite naturellement.
Partant de là, une personne n’étant pas éveillée et n’ayant pas ses capacités naturelles libérées et opérationnelles, peut prendre cela pour modèle et exercer ce que j’appellerais une compassion égotique. Ceci n’a rien de péjoratif, les qualités égotiques ne sont pas obligatoirement noires. Il ne faut pas voir l’ego comme le diable en personne. L’ego peut être très généreux, bienveillant, aimant, et bien sûr compatissant. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir atteint la réalisation pour être bienveillant. Bien au contraire. La bienveillance, l’attention aux autres, prendre soin des autres, les respecter, sont des qualités qui doivent impérativement être pratiquées au même titre que toutes les pratiques spirituelles si on souhaite parvenir un jour à vivre dans la plénitude de l’Amour Divin. Vous pourrez faire de la méditation, du yoga, étudier les écritures, si vous ne vous ouvrez pas au monde et aux autres alors vous perdez votre temps. Vous ne bâtirez qu’un ego spiritualisé et rien de plus. Avec cela point de salut ni de bonheur. Vous tournerez en rond sans trouver ce que vous cherchez, jusqu’au jour où une petite fenêtre s’ouvrira dans votre conscience et vous prendrez les autres en considération bienveillante.
Vous vous apercevrez alors qu’en étant compatissant, bienveillant on en tire un bénéfice extraordinaire.
Par définition l’égocentrisme c’est moi d’abord et les autres à mon service. Le sens du « Je », du « mon », du « mien » est prioritaire, impératif. Je vis ma vie pour moi-même et je me sers des autres pour me satisfaire. C’est peut être brutal mais c’est réaliste. Actuellement on délègue à des institutions ou à des entreprises le soin de venir en aide. On donne un peu d’argent et on retourne à ses occupations favorites. On souscrit à des assurances qui nous viendrons en aide en cas de difficultés car on sait très bien que personne ne nous viendra en aide. On consulte des thérapeutes juste pour parler car on ne trouve pas d’oreille attentive autour de soi. Nous avons impérativement besoin de retrouver cette bienveillance, cette attention aux autres si nous ne voulons pas sombrer dans la souffrance et la misère. Tout le monde peut tout perdre en un instant. Au vu de l’évolution du monde la solidarité sera obligatoire à moins que la violence prenne le pouvoir.
Pour conclure je citerai cette phrase bien connue « aimez vous les uns les autres comme Dieu vous aime »
Il y aurait bien des développement à faire mais ce n’est pas le but de ce blog.
Joyeux Noël à toutes et à tous.
Je vous recommande un livre très intéressant sur la compassion : Compassion par Armstrong Karen aux éditions Belfond – voir la vidéo – avec sous-titrage.
Le titre vous paraîtra peut être étrange, mais c’est une question que je me pose souvent. Méditer, prier, faire du yoga et toutes sortes de pratiques dites spirituelles sert à quoi ? Qu’y a-t-il de plus noble ou de plus important dans ces pratiques que dans une vie profane ordinaire ? Sommes nous meilleurs que les autres une fois que l’on a pratiqué ces méthodes, une fois que l’on a consacré une bonne partie de sa vie à essayer d’atteindre quelque chose qui pourrait apporter un plus dans la vie ?
Est-ce bien utile de s’intéresser et de consacrer à la Spiritualité ?
Après tout, objectivement, je me consacre à moi-même et recherche ma propre satisfaction au travers de la spiritualité. Je veux devenir quelqu’un qui soit comme ceci ou comme cela parce que je crois que ce sera mieux pour moi. Je crois que la spiritualité m’apportera ce que je cherche. Il ne faut pas se leurrer et bien se regarder en face. En m’adonnant à la spiritualité et à ses pratiques, il faut se poser la question : « qu’est-ce que je cherche ? » Si chaque aspirant voulait bien se poser la question honnêtement, sérieusement sans se faire de cadeaux, on s’apercevrait probablement que la recherche est tout simplement égocentrique. C’est pour moi-même et mon bonheur, pour mon espoir de bonheur, pour moins souffrir, pour appartenir à une communauté qui m’accueille et me considère, pour trouver l’amour ou simplement des amis ou des copains, pour me donner une valeur. La liste des raisons égotiques pourrait être longue. C’est le cas d’une grande majorité de personnes et c’est normal, ce n’est pas possible autrement pour toutes ces personnes.
A ce stade là cela ne fait pas grande différence entre une personne qui s’adonne à la spiritualité sous quelque forme que ce soit ou une personne qui vit comme tout le monde. Le but de chacun dans la vie est de trouver le bonheur, chacun espère le trouver d’une façon ou d’une autre. L’humain est condamné dès sa naissance à chercher le bonheur de même que sa sécurité ainsi qu’assurer sa survie. La preuve en est que c’est le principal argument publicitaire que je peux lire sur les publicités multiples et variées que je peux recevoir par internet. On peut lire : «Devenez meilleurs, élargissez vos facultés, trouvez l’amour, devenez je ne sais quoi de plus en plus rocambolesque, l’illumination en trois séances par internet ». La pub marche bien puisque c’est ce que chacun cherche. En plus les choses sont présentées de telle façon qu’il est facile de croire que ça marche à tous les coups, de plus c’est facile à faire et c’est rapide.
Après avoir dépensé une fortune et sué sang et eau pour obtenir quelque chose qui au bout de quelques jours de pseudo jouissance vous ramène dans le même état de mendiant du bonheur. Le bonheur promis n’est pas au rendez-vous.
Où est l’erreur ? Y a-t-il une erreur ?
L’erreur est simple, tant que je m’adonne à la spiritualité ou pratique des méthodes dites spirituelles ou ésotériques pour obtenir quelque chose pour moi-même, je n’obtiendrai pas un bonheur durable. Je serai toujours obligé de remettre de l’énergie dans la machine parce que en réalité je ne change pas vraiment. Même si j’obtiens de petites satisfactions qui font penser que le bonheur attendu arrive, il n’est pas encore là.
Rechercher une satisfaction personnelle d’une manière ou d’une autre ne procure jamais le bonheur, cela procure des plaisirs passagers et aussi l’illusion de pouvoir le trouver un jour. De façon plus subtile, si les enseignements dispensés ne sont pas adéquats, cela conduit le sujet à développer un égocentrisme spirituel, le sujet se prend pour quelqu’un de spirituel, de plus important et de meilleur que les autres.
Ce n’est pas dramatique. La recherche peut parfaitement commencer par là, en cherchant une satisfaction personnelle ou en essayant de soulager sa propre souffrance. Le problème n’est pas là. Mais il ne faut pas en rester là.
C’est encore une fois la nécessité d’être guidé par un vrai guide. Celui-ci ne vous laissera pas là. Subtilement, il vous donnera la saveur de Dieu, il sèmera une graine au fond de vous même qui, lorsqu’elle aura quelque peu grandi, vous donnera le désir d’aller plus loin pour goûter un peu plus à cette saveur Divine que l‘Hindouisme appelle l’ambroisie. « Une seule goutte de ton ambroisie me donnera le bonheur pour des vies entières, s’écrie l’aspirant en s’adressant à Dieu ». Le guide, le Maître doit être capable de démarrer le processus de purification de l’ego par le Divin lui même. Seul le Divin est capable de cela. Toutes les autres méthodes sont illusoires et ne consistent qu’à se travestir différemment à force d’entraînement. L’ego reste inchangé, seules ses manifestations sont contrôlées et le sujet se manifeste différemment.
En poursuivant la quête, en pratiquant les recommandations de son guide, l’aspirant se trouvera dépouillé progressivement de son égocentrisme par le Divin et découvrira la merveilleuse saveur de la compassion et de l’Amour inconditionnel. Une fois qu’on y a goûté c’est fini plus jamais on ne pourra s’en séparer même pour tout l’or du monde, à moins qu’une fâcheuse mauvaise tendance bien cachée dans l’inconscient conduise à vendre son âme au diable.
Le bonheur vrai et durable n’est pas autre chose que l’amour vrai, inconditionnel et la compassion qui, on pourrait dire est le fruit de l’Amour Divin.
Ce n’est pas parce qu’on devient un spécialiste d’une technique comme le hatha yoga qu’on devient plus spirituel, plus essentialisé. Le défaut actuel est de penser que c’est en apprenant et maîtrisant une technique ou un art que l’ego peut être déraciné. C’est fondamentalement faux. Si en pratiquant vous ne pensez qu’à réussir l’exercice vous vous trompez de voie.
La société, extraordinairement égocentrique, dans laquelle nous vivons s’ingénie à récupérer pour son propre compte toutes les pratiques utilisées jadis dans la spiritualité. J’en prends pour preuve, le hatha yoga, qui devient une gymnastique, la « méditation de pleine conscience » qui devient une maîtrise de la pensée et bien d’autres encore.
L’outil qui n’était qu’une aide pour aller à Dieu devient le but. On devient un bon pratiquant de la technique, de la même façon qu’on peut être un champion de sport ou un spécialiste de la peinture à l’huile. Il n’y a aucune différence sur le plan spirituel. Quelque fois c’est un facteur aggravant, je ne connais pas plus difficile à corriger que l’orgueil spirituel parce qu’il touche à l’estime que le sujet a de lui même, il est sa valeur.
En récupérant toutes ces pratiques, la société, les humains qui la constituent retirent Dieu du programme. On n’en parle plus, c’est tabou, accessoire, inutile. Comme je l’ai souvent dit et écrit, parler de Dieu ou simplement le nommer devient suspect. Il est d‘ailleurs énoncé dans les écritures que les humains iront jusqu’à vouloir tuer Dieu tellement l’égocentrisme et la toute puissance égotique prendront de l’ampleur.
Sans Dieu la démarche Spirituelle n’est pas valide car c’est Dieu qui mène à Dieu. La démarche Spirituelle a quelques prérequis. D’une part il faut reconnaître que nous ne sommes pas les maîtres du monde et de nous même mais qu’une intelligence et une puissance que nous ne pouvons maîtriser siège en nous même. D’autre part, que toutes les pratiques ne seront qu’un moyen de faciliter le travail du Divin mais pas de le remplacer. Il faut mettre en place une trinité : la conscience, l’ego et le Divin. J’y reviendrai plus tard, mais peut être en ai-je déjà parlé ailleurs.
Si nous ne voulons pas sombrer dans les extrêmes de l’égocentrisme et de la toute puissance, génératrices de souffrances et d’atrocités telles que nous en voyons ou vivons en ce moment, il faudra réhabiliter Dieu. Les codes de bonne conduite ne suffiront pas, pas plus que les guerres déclarées pour soit disant éradiquer la violence. La violence génère la violence, l’ego fait grandir l’ego, l’Amour et la Compassion font grandir l’Amour et la Compassion seuls capables de guérir le monde.
Comme l’année précédente je suis revenu à l’Ashram d’Amma en Inde pour y passer quatre semaines dans la Divine présence d’Amma.
Comme l’an passé, l’impulsion a précédé la raison. Je ne suis pas venu par raison ou pour des raisons particulières. Je suis venu parce qu’il me fallait venir sans savoir pourquoi. On pourra objecter que ce n’est pas raisonnable. C’est effectivement pas raisonnable du point de vue de la raison ordinaire, celle qui se base sur les règles, la logique, la morale ou le politiquement correct sur la raison de la pensée collective. Par contre la raison de l’être est toute différente. Ne dit-on pas que Dieu a ses raisons que la raison ignore. L’appel par le Divin existe. Je le vis au quotidien mais je n’aurais jamais pu le croire avant de l’avoir vécu. C’est un peu comme les hirondelles qui se rassemblent pour partir faire leur migration. Elles n’ont pas internet ou Facebook pour sonner le rassemblement. On appelle cela l’instinct animal, avec un peu de mépris, pour nous faire croire que nous avons un cerveau plus développé qui a d’autres moyens de savoir ce qu’il faut faire ou pas, l’homme a la raison, il est raisonnable, raisonné. Grâce a cette raison surabondante, nous passons à côté de l’évidence que la vie nous procure en permanence. Nous passons à côté du bon sens. Par contre il serait stupide de s’affranchir de la raison ordinaire si notre conscience n’est pas en relation avec l’Être, n’est pas informée par l’Être. Le sujet est vaste et j’aurai certainement l’occasion d’y revenir.
Voilà maintenant trente ans que je chemine consciemment vers la réalisation du Soi. Toutes ces années ont été très riches en événement et aussi en découvertes. Tout ceci m’a permis de me rapprocher du Divin et d’en vivre les plus belles manifestations dans mon intériorité. Après tout cela je me ressens aujourd’hui bloqué, limité, je me sens lourd et intoxiqué.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Je pourrais me dire que je régresse ou que je suis fatigué, intoxiqué par la nourriture ou une mauvaise hygiène de vie. Mais rien de tout cela.
En présence d’un véritable Maître, les limitations qui se cachent bien dans l’inconscient se révèlent. Comme on dit la lumière révèle l’ombre. Plutôt qu’une régression c’est au contraire une avancée qui demande de purifier d’avantage l’ego. C’est une nouvelle étape à franchir, une nouvelle porte qui va s’ouvrir pour avancer sur le chemin qui mène à Dieu.
Sans la Divine Présence du Guru ceci ne serait pas réalisable. J’ai toujours pensé que seul on ne peut rien faire. Tout juste peut-on s’illusionner sur nos capacités et sur notre évolution spirituelle. Pour pouvoir avancer dans cette voie de la Spiritualité opérationnelle, Il faut absolument être en relation avec un Maître. On peut aussi être guidé par une personne plus avancée sur le chemin qui elle aussi est en relation avec un Maître vivant et poursuit sa quête honnêtement.
Le chemin se fait par étapes et beaucoup pourront penser que ce ne sera jamais fini. Il arrive fréquemment que des personnes engagées sur la voie manifestent un certain découragement, une certaine lassitude à toujours devoir faire un effort. Le paradis n’est pas derrière la porte d’à côté. Il faudra peut être plusieurs vies consacrées à la spiritualité pour parvenir au but, à la réalisation, ou pour tout simplement s’éveiller aux manifestations intérieures du Divin.
Le plus important sur cette route n’est pas de parvenir au but dans cette vie ou dans une autre. Un but qui avant d’être atteint ne peut être que le fruit de l’imagination. Le plus important, je ne cesse de le répéter, est de se sentir à sa place, sur le bon chemin. Ce sentiment de justesse apporte beaucoup de paix et de douceur dans la vie. Il est accompagné de confiance et de quiétude. Le doute est aujourd’hui le plus souvent présent et place le sujet dans une insécurité majeure. Cela devient parfois une véritable torture de se demander tous les jours si on fait bien ou mal, si on est sur la bonne route, si il y a un avenir qui pourra apporter un peu de bonheur dans la vie.
Se sentir à sa place n’a pas d’équivalent. C’est, je pense, un des premiers bénéfices et le plus important que la voie spirituelle puisse offrir.
Le doute est un poison subtile qui s’insinue partout et assombrit toutes les expériences de vie. La motivation principale du doute est la peur de ne pas obtenir ce que l’on attend de la vie ou plus simplement de son conjoint ou de son patron. La référence commune est que nous devons jouir de la vie. Il n’est écrit nulle part que la vie doit être une partie de jouissance dans les plaisirs du monde. Le bonheur n’est pas autre chose que de se sentir à sa place, en confiance, en chemin, en route. C’est une saveur délicieuse et je la goûte profondément aujourd’hui même si ce n’est pas facile de se retrouver à devoir encore faire un effort pour poursuivre la route. Le goût de l’effort nous est donné par l’impulsion de l’Être. Le Soi nous donne toute l’énergie nécessaire pour cheminer. Il suffit de ne pas se laisser prendre par le chant des sirènes qui invitent à l’abandon dans les marécages de la vie extérieure ou à la jouissance des plaisirs du monde.
Nous avons le choix et nous devons choisir, Dieu nous laisse libre.
En occident et plus particulièrement en France, le mot Guru est toujours mal accepté. Lui sont associées les idées de secte, de pouvoir, de manipulation, de religion, d’occultisme. La véritable Spiritualité est très peu connue si bien que la notion de Guru qui lui est associée, qui en découle, est également peu ou pas connue.
Les faux gurus, les faux maîtres et les manipulateurs en tout genre ce sont appropriés la spiritualité et tout ce qui va avec en les dénaturants.
Actuellement l’égocentrisme issu d’un protectionnisme intense découlant d’une insécurité et d’une insatisfaction profondes, condamne toute idée de soumission. L’idée même de s’en remettre à quelqu’un, de suivre ses conseils, est difficilement tolérée quand il s’agit de Dieu et de la Spiritualité. Quand il s’agit de choses profanes, ce n’est pas la même chose. Nous assistons aujourd’hui à une croissance extraordinaire du nombre de « Coach » en tout genres. On se fait « coacher » pour tout ou presque. Qui n’a pas son coach est presque considéré comme un arriéré. Je suis toujours émerveillé d’entendre les conversations entre personnes parlant de leur expérience de « coaching » que ce soient des consommateurs ou des professionnels. Ces « coach » véhiculent et transmettent des pensées, des concepts et des méthodes d’applications qui ne sont pas autre chose que des manipulations mentales. Assister à une grand messe de coaching collectif est tout simplement hallucinant. Le but conscient ou non est de faire de l’argent en présentant à un troupeau de mouton comment ils vont pouvoir trouver de l’herbe fraîche à brouter et bien évidemment au détriment du voisin. Bref un véritable bouillon de culture égocentrique. C’est encore pire quand ces coachs jouent les messies spirituels et répandent la bonne nouvelle du merchandising spirituel. Le bonheur et la réussite assurée en trois ou quatre séminaires qui coûtent une fortune. Un coach vous éveille à tous les mondes parallèles et à dieu bien entendu en vidéoconférence par internet. Même plus besoin de se déplacer dis donc. Ça t’arrive tout cru dans le bec. Tous tes Chakas vont illuminer le stade de France en une ou deux leçons. Et dire qu’il y a une flopée de pigeons qui en réclame. Le pire c’est que ça marche, le marché est très juteux. Les grandes entreprises payent des fortunes pour ça. Il paraîtrait qu’après ce genre de séances, les moutons sont plus rentables. Ils remplissent leur rôle d’esclave avec le sourire. Ça explique tout. Il n’y a aujourd’hui que l’argent qui compte évidemment.
On a rejeté la Spiritualité et créé la religion de l’argent et de l’égocentrisme. Tout simplement. C’est consternant, mais c’est ainsi.
Le véritable Guru dans une véritable recherche Spirituelle n’est rien de tout cela. Fort heureusement.
Je vais vous parler comme d’habitude à partir de mon expérience.
J’ai eu la chance dans ma vie de rencontrer un faux guru et ensuite de rencontrer mon Guru, Le vrai. La différence fondamentale est que le faux attendait quelque chose de moi et que le vrai n’attend rien du tout. Un vrai Guru ne doit pas avoir besoin de quoi que ce soit de la part de ses disciples, il ne doit même pas avoir besoin de disciples. Ce sont les disciples qui font du Guru un Guru. Sans les disciples le Guru « est » il obéit aux lois de la nature et remplit les fonctions que la nature lui octroie comme son devoir. C’est une condition absolument indispensable. S’il a le moindre besoin alors il craindra peut être de ne pas avoir de disciples et sera obligé de marchander avec l’ego des aspirants pour obtenir ce dont il a besoin. Ce qui bien entendu est incompatible avec une véritable démarche Spirituelle.
On ne marchande pas avec l’ego.
Mon Guru ne m’a jamais rien demandé et n’a jamais rien fait pour obtenir quoi que ce soit de ma personne.
Je pensais au début que mon Maître allait me dire ce que je devais faire dans ma vie pour suivre mon chemin Spirituel au mieux et garantir un résultat. En dehors des recommandations que chacun peut consulter, je n’ai jamais reçu de sa part une injonction verbale de faire quelque chose de particulier. Elle m’a ouvert les yeux sur la réalité du présent sans me dire quelle voie je devais choisir. Elle m’a toujours obligé à faire mon choix. Ces enseignements sont lisibles dans de nombreux livres et accessibles à tous.
Il n’y a donc aucune manipulation pour obtenir quelque chose.
Comment ça marche alors si le Guru ne dit rien ou presque.
C’est très simple. Le Guru est un Être parfait , une conscience pure qui est capable de passer au travers des mailles de l’ego sans que celui-ci s’en aperçoive.
Dans un premier temps, l’ego se sent accueilli, le climat est plutôt détendu et heureux, les émotions ressenties en présence du Maître sont agréables, heureuses, joyeuses. En fait la rencontre entre le Guru et le sujet se fait à l’intérieur, là ou la conscience ordinaire ne peut avoir accès. L’ego étant dans un état de calme, d’apaisement, de confiance il est alors aisé pour le Guru de toucher l’aspirant au plus profond de lui même pour enclencher la croissance de l’Être au cœur même du sujet. Cette étape est primordiale, elle est la condition indispensable pour démarrer une véritable voie Spirituelle. Je l’appellerais volontiers l’initiation primordiale. Il faut faire germer la graine de l’Être dans l’ego du sujet. C’est à partir de l’intérieur que les transformations durables vont se produire. Ce qui est modifié par l’extérieur ne dure pas. L’ego réorganise sa structure quasi instantanément. J’ai eu maintes fois l’occasion de m’en apercevoir en recevant des patients ayant eu recours à des thérapies extérieures. Même si le praticien, en toute bonne foi pense toucher des choses profondes de l’ego du sujet, si ce n’est pas l’Être du sujet qui apporte les informations justes, cela ne tient pas dans la durée.
Pour réaliser cette première étape, il ne faut pas violenter l’ego car s’il se sent menacé il va se fermer comme une huître et ne reviendra jamais à un état de confiance indispensable. L’ego doit se sentir accueilli, accepté et reconnu. Le Guru n’est certainement pas un casseur, un tortionnaire, un manipulateur.
Dès que l’Être a commencé à reconquérir les territoires égotiques, Le Guru va encourager la croissance par la qualité de sa présence. En sa présence ou par le lien de filiation créée lors de l’initiation primordiale, l’Être du sujet est comme dynamisé, c’est comme s’il avait plus de puissance. En fait l’ego du sujet est pris en sandwich entre l’Être intérieur et le Guru. Ça devient difficile pour lui de fuir, ou de compenser. C’est là encore une des raisons essentielles d’avoir un vrai Guru. L’ego est tellement malin, intelligent et rusé qu’il est capable de retomber sur ses pattes à chaque fois qu’il est déstabilisé. Le Guru par sa présence révèle à la conscience du sujet la nature même de son ego, le Guru est le miroir parfait. La lumière révèle l’ombre.
Pour faire le chemin qui est difficile, l’aspirant a besoin de sentir qu’il va dans la bonne direction. Pour cela il faut absolument pouvoir se réfugier dans la saveur de l’Être intérieur. Seul ce n’est pas toujours facile. La présence du Guru révélera la saveur de l’Être. Ce qui encouragera le chercheur. Ce n’est pas nécessaire d’être physiquement à côté du guru. Sa présence est partout et nous pouvons le contacter n’importe où si nous avons établi le lien au préalable. Le lien se cultive par une pensée journalière voire permanente.
La plupart du temps, le Guru n’est autre que les événements de la vie. La vie nous apporte tout ce dont nous avons besoin au jour le jour pour notre cheminement Spirituel. C’est la vie qui va obliger l’ego à évoluer, le Guru apporte les réponses à la vie par l’intérieur. Ces réponses sont reconnues par le sujet comme des évidences incontournables auxquelles il adhère au mieux de ses possibilités.
Je pourrais aisément remplir bien des pages en parlant du Guru mais je pense que pour un article, les points les plus importants sont donnés.
Un vrai Guru vous rendra libre. C’est un merveilleux cadeau que me fait mon Guru. Le seul lien valide est l’Amour, la relation dans l’essentiel.
Réponse à une question suite à l’article sur l’insatisfaction.
[…] dans certains cas j’essaye de dompter ma colère, surtout dans les injustices. Mais doit on tendre l’autre joue? Agir comme un mouton sans sourciller? C’est difficile de penser au bonheur dans ces moments là. Comment puis je faire ?
Merci pour cette question très intéressante.
Quand je dis qu’il nous faut accepter le présent cela veut dire qu’il faut reconnaître la réalité du présent telle qu’elle est. Cela ne signifie pas dire amen à tout ce qui peut nous arriver. Tendre l’autre joue dans le sens ou on demanderait à recevoir une deuxième injustice n’est pas la solution. Si une souris mange mon gruyère, je la chasse et protège mon gruyère.
Prenons un exemple simple. Il pleut. Si j’accepte de considérer la réalité telle qu’elle est et que je veux sortir faire des courses, je prends un parapluie et reviendrai bien sec chez moi après avoir fait mes courses. Maintenant si je n’accepte pas de considérer la réalité telle qu’elle est, je vais peut être maudire les dieux d’avoir apporté la pluie, je vais me mettre en colère contre ma femme parce que je suis en colère d’être obligé de subir la pluie, ce climat infect et que après tout si nous sommes dans cette contrée pourrie c’est juste pour être auprès de ma belle-famille. Dans ce cas caricatural vous pouvez voir que le sujet ne s’adapte pas à la situation, à la réalité du présent mais qu’il refuse cette réalité et se retourne contre ce qu’il pense responsable de la pluie et du dérangement occasionné.
Au lieu de se retourner contre le passé, il faut envisager le plus clairement possible la situation présente, en analyser les éventuelles conséquences, et agir pour le bien de soi-même et des autres. Si je ne suis pas satisfait dans l’instant alors je mets en place une stratégie pour trouver une satisfaction dans le futur. C’est comme ça que j’envisage le présent. Le présent me donne les clés et les outils pour le futur. A moi de les voir, de les découvrir et de mettre en place des actions réalistes.
Si je suis aveuglé par la colère, je ne suis plus du tout constructif, la colère étant une volonté de destruction d’éléments du passé.
L’énergie consommée par la colère ne sert plus à construire un futur adéquat. J’essaye donc d’apercevoir le plus tôt possible la colère et j’essaye de détourner l’énergie de cette colère dans une construction positive. Il faut utiliser l’énergie qui a été libérée et ne pas la refouler.
En aucun cas nous devons nous comporter comme des moutons et subir sans sourciller. C’est bien en grande partie à cause de cela que le monde est dans cet état. Tout le monde subit et personne ou presque ne bouge. Pour râler, rouspéter, contester, grommeler, se mettre en colère les Français sont champion mais pour ce qui est de mettre en place des actions qui pourraient changer le cours des choses, il n’y a plus personne. C’est cela le « tamas » (inertie) égotique. Il vient justement de ce refus que nous avons face à la réalité de la vie. Refuser que ce qui est ici maintenant soit advenu est complètement stupide et stérile. C’est tout simplement un anti-vie, un puissant inhibiteur de la puissance de vie. Seulement, pour agir de façon constructive dans le sens du Dharma cela demande de se positionner, de fournir un effort, de ne pas attendre que les autres le fassent avant.
Les deux pieds dans la glu, les mains scotchées dans les poches et la tête dans le sable. Y aurait un problème dans ce monde ???
Si je prends un exemple extrême (j’aime bien…) quand la justice inflige une punition au coupable, c’est très rarement constructif. La punition est le plus souvent faite pour faire du mal au coupable, il faut qu’il paye pour ce qu’il a fait de mal. Mettre en prison un voleur ne sert à rien, surtout que c’est en prison qu’on risque de devenir un malfrat si on ne l’était pas avant. A sa sortie il recommencera probablement et aura certainement bénéficié des conseils de personnes plus expertes que lui. Mais nous voulons punir nous voulons faire le mal et rendre le mal que le coupable nous a fait et pourquoi pas au centuple. Ça lui apprendra. Les personnes qui nuisent à la société et aux autres ont besoin d’une « thérapie » au sens spirituel. Ce qui signifie soigner les mauvaises tendances du sujet par une expansion de sa vraie nature spirituelle. Pour cela il faudrait que le monde en soit capable et nous n’en sommes absolument pas capable car nous avons perdu notre tradition spirituelle. Nous nous enfonçons donc inexorablement vers la perdition par la croissance exponentielle des valeurs égocentriques. Nous apprenons la violence à nos enfants en les laissant regarder les films violents. Je me souviens d’un petit enfant qui frappait sa sœur car il prenait la réalité comme le jeu avec lequel il jouait sur son Ipad. Dans les jeux pour les petits ils gagnent des points quand ils cassent les maisons ou gagnent la bataille. Quelles graines faisons nous germer dans leurs tendances ?
C’est à chacun d’œuvrer à restaurer le Dharma.
» Bonjour Gérard, Merci pour ces nouveaux articles. Je me réjouis de voire que tu chemines dans la joie et la bonne humeur. Je profite de ton temps pour te poser quelques questions issues de ma lecture de ton livre « Ainsi sommes-nous » et que j’avais mises de côté. Si je comprends bien : l’homme comprend 3 éléments fondamentaux : le corps, l’âme et l’Esprit (ou Dieu ou Etre). L’Esprit n’est pas notre individualité puisqu’il est en nous comme dans tout le vivant, il ne nous appartient pas. L’âme (l’ensemble de nos énergies passées et présentes) est notre singularité. Elle se réincarne indéfiniment jusqu’à ce qu’elle soit complètement libérée/accomplie. Etre complètement libéré/accompli signifie-t-il atteindre l’état des personnes comme Jésus, Amma…? Si oui cela peut prendre un temps très long et donc un grand nombre de réincarnation. Toutes les âmes avant de se réincarner errent-elles (les âmes qui peuvent interagir avec certaines personnes sur terre qui en ont la capacité) ou certaines accèdent-elles à un autre état intermédiaire? Que devient l’âme une fois totalement libérée? Se dissout-elle dans l’Un Divin ou continue-t-elle à exister en tant que telle? Tout au long de son parcours l’âme est-elle consciente d’elle-même? ET…je n’oublie pas, malgré ces questions, que seul compte le présent ! Mais au cas où les moments de présent dureraient pour l’éternité il vaut mieux se préparer car, comme dirait Woody Allen, « l’éternité c’est long, surtout sur la fin. «
Bien à toi.
Emmanuel
Merci pour ta question.
La dissociation corps, âme, Esprit (source de la réalité et de la création) est bien comprise.
On trouve toujours une trinité qui en fait ne font qu’un. De même on peut penser mental, émotion, physique, tu ne peux pas en enlever un sans rendre le sujet non viable. Chaque partie peut être détériorée mais ne peut pas être supprimée. C’est un tout indissociable que l’on dissocie pour faire plaisir à notre intellect discursif. Tu sais bien qu’on veut toujours tout savoir. C’est mignon, on a beau le savoir on en demande quand même.
Ce que je voudrais exprimer, pour répondre à ta question, ce sont mes interrogations et mes compréhensions limitées tirées de mon vécu et j’éviterai de répéter ce que les grandes âmes nous disent. C’est amusant car quelqu’un a posé à peu près la même question à Amma lors de son Satsang de la semaine dernière. Je ne vais donc pas recopier sa réponse, qui à mon sens est plus faite pour nous permettre d’arrêter de se poser des questions que d’apporter une réponse précise indiscutable et logique. Notre logique ne trouve pas sa place quand elle veut comprendre le mystère de la création. Comme je disais on attrape mal à la tête et on se perd dans un labyrinthe sans issue. A force de se faire mal on arrive un jour peut être à s’abandonner à Dieu et à accepter que le mystère reste mystérieux sans s’en inquiéter.
Donc après ce long préambule, je dirais tout d’abord que ce qui, à mon sens, se réincarne, ce sont les mémoires du sujet sous forme de tendances. La conscience individualisée est comme enveloppée d’un cocon représentant l’ensemble de ses tendances à purifier. Par exemple une personne avide d’argent, dans l’insécurité permanente et la peur de manquer va se réincarner dans l’état où elle est morte.
Nous avons des centaines de tendances qui sont, inhibées, exaltées ou entre les deux, qui définissent notre personnalité. Les combinaisons sont multiples, ce qui nous rend unique. La notion de Karma (loi de cause à effet) se retrouve bien dans cette conceptualisation car suivant les bonnes ou mauvaises actions que je vais faire dans cette vie, suivant que je progresse sur une voie spirituelle ou pas, ces actions et l’état dans lequel je suis quand je les réalise, vont modifier mes tendances en les rendant plus ou moins justes. Si bien qu’en se réincarnant cette âme va trouver dans le monde ce qui est nécessaire à son accomplissement. L’accomplissement étant la perfection de toutes les tendances. La perfection doit être vue comme un univers de possibilités (les tendances) qui se manifestent parfaitement sous l’impulsion de la nécessité. Sans la nécessité il n’y a rien. La nécessité est dans ce cas la volonté Divine. Mère disait : « lorsque chaque élément sera à sa place, le tout reflétera l’image du Divin » Cette vision satisfait à ma curiosité.
Je pense qu’à notre mort, la conscience réflexive que nous avons de nous même disparaît. A ma mort le sujet nommé Gérard disparaîtra.
Ce « Je » nommé Gérard n’existe que dans cet espace temps, dans cette incarnation. L’homme a cette particularité de se sentir, de se voir, de s’entendre ce qui lui donne la sensation d’exister. L’existence n’est autre que cette capacité réflexive de notre intellect. Conscience, aperception, identification, mémorisation sont l’enchaînement qui se produit dans notre intellect à chaque instant. Je pense que cette conscience de soi-même qui est une de nos caractéristiques existentielles, disparaît après la mort. Je pense que l’arbre n’a pas conscience de lui même. Lors de mes méditations, j’ai eu à plusieurs reprises la grâce de vivre au présent, dans cet instant sans temps. A posteriori, de retour de ces expériences, je me souviens que je n’avais aucune conscience de moi-même, mon corps n’existait pas et la pensée de moi-même en qualité d’homme n’existait pas non plus. Il n’y avait rien et il y avait cette sensation que tout était parfait. Une seule chose était de trop c’était que la conscience avait conscience d’elle même, elle avait la conscience d’être séparée de ce tout. C’était de trop car le désir était de se fondre dans cet océan de rien comme la goutte d’eau se fond dans l’océan. Le témoin qui n’est rien sinon témoin veut disparaître pour se fondre dans la perfection. Cet instant, je l’appellerais la dissolution finale (retour à la source).
Après la mort je pense que la conscience n’est plus identifiée à un individu humain et qu’elle a peut être cette conscience d’être. Je ne peux pas te dire où va cette conscience. Je n’ai pas de réponse personnelle à ce sujet.
Par contre, à propos des « âmes errantes », ayant eu plusieurs fois l’occasion d’en rencontrer et de les libérer pour libérer les personnes qui en étaient affectées, je dirais ceci. Une très forte pensée, au moment de la mort, généralement une pensée de peur ou de volonté, rattache l’âme au plan terrestre où nous vivons. C’est comme si le sujet voulait s’accrocher à la terre et à son passé. Les attachements des proches à ces personnes mourantes peuvent également créer un lien qui empêche l’âme de poursuivre sa route. Ces âmes ont besoin d’énergie pour rester dans ce plan et pompent de l’énergie sur les personnes ou les créatures animales, végétales, ou minérales sur lesquelles elles sont fixées. Ou alors elles survivent par l’énergie donnée par les personnes qui s’y intéressent ou qui y sont attachées. Elles sont en grande souffrance et attendent d’être libérées de ce plan pour pouvoir poursuivre leur route. Ces âmes errantes demeurent dans l’intention qu’elles avaient au moment de la mort. Elles ne peuvent pas agir suivant leur bon plaisir comme nous le faisons de notre vivant.
Je dois reconnaître que dans tout ce que j’ai pu rencontrer et vivre, il y a beaucoup de choses que je n’ai pas compris et que je ne comprends toujours pas. La plupart du temps j’ai pu apporter un soulagement ou une « guérison » aux personnes en souffrance sans pour autant comprendre dans le détail ce qui se passait pour elles. Le Divin connaît tout et j’essaye de n’être que son instrument. Ce qui me convient à merveille.
Je voudrais préciser que dans ce plan intermédiaire ou les âmes et toutes sortes d’énergies pullulent, il es très difficile de s’y retrouver. On pourrait comparer cet espace à l’atmosphère qui est entre l’infini du ciel et la terre. Cet espace est rempli d’énergies diverses et variées. C’est un espace intermédiaire ou règnent la loi Divine et la loi égotique comme sur terre. C’est un espace ou l’ego peut y mettre son grain de sel et y faire régner sa propre volonté. C’est un lieu dangereux où il n’est pas prudent de s’aventurer sans être bien accompagné. C’est le lieu de prédilection des voyants, des manipulateurs d’énergies de toute sorte, des chamans, et de tous les bricoleurs énergétiques. C’est aussi l’espace où toutes les croyances trouvent une justification.
Nous avons effectivement du chemin à parcourir pour arriver à la purification totale et à vivre dans un état de pure conscience permanente dans ce plan terrestre. Comme tu dis on en a pour un bon moment et un bon nombre de réincarnations. Je suis tout à fait d’accord.
Ma question est : qu’est-ce que ça peut faire ? Quelle en est l’importance ?
On se demande si on va souffrir entre les réincarnations. Je pense que le paradis, le purgatoire et l’enfer sont ici sur cette terre à chaque instant. Je ne crains pas de me faire rôtir les pieds par le diable quand je serai mort parce que j’ai péché. J’ai visité les tréfonds de la mort, là où la matière est dissoute, je pense avoir rencontré la mort, ce n’est pas ce qui rend joyeux mais je n’y ai pas ressenti de souffrance.
C’est une activité naturelle. Notre corps se décompose à la mort ce sont donc des énergies particulières qui œuvrent à cette dissolution de la matière. L’âme ne meurt pas.
Le but de la vie n’est pas pour moi de me réaliser c’est à dire de me dissoudre en toute fin dans cet océan de pureté. Si cela m’est donné tant mieux ou tant pis, mais mon but est d’être en chemin et heureux sur ce chemin. Me sentir à ma place, en évolution Spirituelle et servir le Divin en servant la création me suffit. C’est mon but. Comme tu dis c’est au présent. C’est en étant à ma place, inspiré par l’Être, que je suis utile au monde.
Gérard disparaîtra à ma mort. Je ne sais pas comment je m’appelais avant, j’ai des milliers ou des milliards de vies derrière moi ; heureusement que tous mes noms ne sont pas écrits sur mon passeport. Je n’ai aucun souvenir de qui j’ai été ni où ni quand. Toutes ces histoires racontées par des voyants sur nos personnalités passées ne sont que des balivernes tirées du mental des consultants. Comme je ne me souviens pas de mon grand passé sous la forme d’une personne particulière, il n’y a aucune raison pour que je me souvienne de moi la prochaine fois. La mémoires factuelles de cette incarnation disparaît totalement après la mort. Alors des fois je me dis : « à quoi bon m’en faire pour après puisque ce en sera pas moi qui vivrai cet après ». La réponse qui survient immédiatement est : « fais ton devoir d’enfant de Dieu ici et maintenant et t’occupes pas du reste ». C’est pas plus simple comme ça ?
J’espère avoir répondu à ta question. Si ce n’est pas le cas tu peux en poser une autre.
C’est avec grand plaisir que je te répondrai.
Ça m’amuse de constater que, d’un certain point de vue, nous sommes tous insatisfaits et, potentiellement, tous frustrés. On pourrait dire que c’est faux, mais en fait non, nous pouvons à chaque instant basculer dans un état de frustration, indépendamment des circonstances. Je vous en parle parce que c’est quelque chose que je viens de vivre et de repérer. Très instructif pour moi.
La seule manière d’être pleinement satisfait est de vivre Dieu, ce qui signifie que l’Être doit inonder notre conscience pour que nous soyons réellement satisfaits. Il procure la joie, la beauté, le bonheur, l’Amour, l’unité et plein d’autres belles qualités que nous pourrions vivre en permanence si nous étions dominés par l’Être. Or ce n’est pas le cas et loin de là. Nous vivons dans un monde dominé par l’ego et l’égocentrisme se manifeste de plus en plus violemment. Nous sommes donc privés de cette satisfaction qui nous rendrait heureux.
Pourtant le désir de bonheur et de satisfaction est présent chez chacun. Que ce soit conscient ou pas. Ce désir est inhérent à notre nature, c’est en quelque sorte notre feuille de route pour la vie. Il nous faut retrouver ce paradis perdu. Tel est notre vrai désir, notre moteur.
Ce manque de bonheur crée une insatisfaction, un manque, qui peut générer la frustration. Il faut remarquer que la frustration est issue de la considération que j’ai de mon manque. Le manque peut me donner envie d’œuvrer pour le combler ou bien me conduire dans un état de frustration.
C’est une observation que j’ai pu faire ces temps-ci lors de mes méditations. Si je suis frustré et que je ressens ou non la frustration, c’est tout simplement parce que je refuse le manque, parce que je ne peux pas le supporter, je me retourne alors contre ce manque et ce qui, je pense, le génère, au lieu de chercher à l’apaiser ou à l’accepter tout simplement. Le manque qui nous habite ou l’insatisfaction génère différentes conséquences suivant le positionnement conscient ou non du sujet.
Première possibilité.
Je ressens l’insatisfaction et j’attends patiemment que ça change sans rien faire. Cette situation est la plupart du temps la conséquence d’un état d’inertie important. Le sujet est tellement pris dans la glu de l’inertie qu’il est incapable de faire quoi que ce soit pour sortir de son insatisfaction. Il est paralysé et vit comme il peut dans une insatisfaction permanente, il n’a même pas la force de faire quoi que ce soit pour en sortir. Finalement cet état devient une nature, si bien qu’il trouve cela normal. Beaucoup de gens sont actuellement dans cet état, ce qui permet à notre société de continuer à s’enfoncer dans le dégénérescence.
Deuxième possibilité.
L’insatisfaction n’est pas acceptée, elle est de plus refusée en bloc. C’est la frustration. Eh oui, la frustration est un refus plus ou moins violent de l’insatisfaction. Dans ce cas je me retourne contre mon manque et je me sens frustré. La frustration est une souffrance comme tous les refus. La souffrance vient toujours d’un refus ou d’une incapacité d’acceptation. Le refus conduit à bloquer le flux naturel de la vie. Le sujet utilise son énergie pour se battre contre ce qui a généré sa frustration. Par exemple, on est dimanche matin est je descends acheter des croissants à la boulangerie du coin. En arrivant à la porte, je constate que la boulangerie est fermée. Si je glisse dans la frustration, je vais réagir contre ce fait. Soit je rentre chez moi en colère et me promet d’incendier le boulanger à la première occasion. Soit je donne un grand coup de pied dans la porte pour manifester mon mécontentement d’être frustré. Vous voyez ce retournement, c’est ça le refus. C’est complètement stérile, inutile. Il me suffirait de faire cent mètres de plus pour en trouver une autre ouverte et acheter mes croissants. Cette exemple vous semble peut être stupide et simpliste mais c’est le modèle que nous avons souvent tendance à adopter dans bien des circonstances. Essayez de voir ça chez vous c’est très instructif d’apercevoir ses comportements. Juste en s’amusant.
La frustration engendre des comportements hautement destructeurs, pour soi-même et pour le monde. Elle donne de l’énergie à toutes les tendances négatives du sujet, tendances colériques, destructrices, suicidaires, dépressives… En se battant contre ce qui est arrivé on ne change rien et le monde continue d’aller dans le mur. C’est le principe qui motive la plupart des révolutions, on détruit mais on ne construit rien. Qu’a ton changé depuis la prise de la Bastille ? Juste les costumes et rien d’autre. C’est même pire qu’avant, l’humanité est de plus en plus souffrante. La domination et l’esclavagisme sont partout.
Troisième possibilité.
Je cherche à combler mon insatisfaction. Cette possibilité présente deux options. Soit je me tourne vers l’extérieur et essaye de me satisfaire avec les plaisirs que le monde peut m’apporter, soit je me tourne vers l’intérieur et tâche de me purifier pour trouver un état naturel plus satisfaisant, c’est la démarche Spirituelle.
La première option est une impasse. On pense avoir trouver l’objet qui va nous satisfaire pleinement pour le restant de nos jours et au bout de quelques temps cet objet ne procure plus ce que nous en attendions. Il faut alors aller de nouveau à la pêche pour trouver un autre objet. Nous le ferons avec un peu plus de force, plus de précautions, plus de garanties et en fin de compte nous recommencerons éternellement le même processus. Je ne vous donne pas d’exemples. Il vous suffit de regarder les démarches et stratégies mises en place par tout le monde ou presque dans le domaine de la consommation pour trouver une satisfaction. La sexualité telle qu’elle est vécue et pratiquée aujourd’hui en est un bel exemple.
La deuxième option est de se nourrir du Divin intérieur. C’est bien gentil mais ça ne marche pas me direz vous. Je peux vous garantir que ça marche et même très bien. Seulement il faut mettre quelques bémols. Pour atteindre une sensation de satisfaction et de bonheur, il faut premièrement accepter de ne pas être satisfait immédiatement et continuer sa démarche sous la direction d’une personne compétente. Il faut du temps avant que l’on s’aperçoive des bénéfices obtenus. C’est comme remplir une mare asséchée. Il faut mettre beaucoup d’eau avant de voir le niveau monter.
L’insatisfaction, le manque sont des sensations quasi permanentes dans une démarche spirituelle valide. Celui qui n’a pas faim ne cherchera pas à manger. Vous comprenez que le manque, le besoin devient un moteur. Dans la Spiritualité, on ne peut pas être repu comme après une orgie. On reste en permanence sur sa faim même si de toute évidence une progression est ressentie. Jusqu’au bout il y aura ce manque, cette soif et cette faim de Dieu. C’est un moteur fabuleux, il nous faut apprivoiser cette sensation au lieu de la rejeter, de la masquer ou de la combler par un plaisir extérieur. Tout cela dans une juste mesure. Au début nous utilisons les deux voies, extérieures et intérieures pour calmer l’insatisfaction trop intense. Plus tard on en privilégie une plus que l’autre. La démarche Spirituelles ne devrait pas nous conduire à la frustration.
Dans notre société, nous pensons que nous devons être pleinement satisfait. Nous cherchons par tous les moyens à atteindre ou gagner la satisfaction ou le bonheur. Cette course, cette avidité nous amène à utiliser nos tendances les plus sombres pour parvenir à nos fins. Mais jamais nous ne parvenons à atteindre durablement un état de satisfaction acceptable. Suite à cette insatisfaction, la frustration apparaît et le sujet se retourne contre la vie, il se retourne contre ce qu’il croit être la source de son insatisfaction. Il entame une démarche punitive contre la vie. Dans ce sens il s’enfonce progressivement dans les ténèbres. Il s’obscurcit, devient dense, ramassé sur lui même et en guerre permanente.
Dans une démarche Spirituelle nous devons apprivoiser ce manque pour en faire un moteur tourné vers Dieu. De plus, nous pouvons et je dirais devons trouver notre satisfaction dans l’aide aux autres, dans une convivialité tournée vers les valeurs Spirituelles. Je ressens aujourd’hui, avec beaucoup plus d’intensité, ce désir de partage, de vivre ensemble dans la joie qu’apporte la communion dans une vie tournée vers l’essentiel.
Je suis toujours étonné de constater bien souvent que la démarche Spirituelle conduit à un isolement et un repli sur soi même. Je suis d’accord si cela ne dure qu’un temps particulier pour accomplir une étape particulière invitant le sujet à explorer le fin fond de nos nuits noires. Mais quand cet isolement devient une attitude permanente, je pense qu’il y a un « bug » quelque part.
Je suis sur la plage après avoir récité les noms d’Amma et de la Mère Divine. Il fait encore nuit, la mer est calme. Je m’installe donc pour une nouvelle méditation qui, je le souhaite, sera aussi merveilleuse que la précédente.
Hélas je ne me sens pas confortable dans mon corps, il m’encombre, j’aimerais m’en débarrasser pour accéder à l’absolu. En arrière fond je perçois la beauté et la puissance de l’Amour.
Des vagues de tristesse et de chagrin apparaissent, sans que j’ai quelques raisons au présent d’être triste. Elles sont pourtant puissantes. Je les accueille avec bienveillance, en récitant mon mantra. Une tendance à l’identification est là. J’aurais tendance dans ce cas à me dire que « j’ai » du chagrin et que « je suis » triste. En cédant à cette tendance je vais me noyer dans mon chagrin comme je pourrais me noyer dans la mer. Je me contente de faire un coucou au chagrin et à la tristesse.
En observant ces sentiments, ces sensations, il est évident que l’Amour pur d’Amma très présent en ce lieu est en train de me purifier et de dissoudre ces empreintes du passé. L’Amour, la lumière révèlent l’ombre. Ce sont des vagues de surface et l’Amour est au fond. Je choisis donc de me fixer sur l’Amour et de laisser le reste de côté. C’est comme en conduisant une voiture, vous fixez votre regard sur le but et le reste est dans une vision latérale, de côté. Vous voyez les arbres sur le côté sans les regarder, vous voyez le fossé également. Oh une superbe créature, vous tournez la tête et paf vous allez droit dans le mur. Il faut se fixer sur le but avec joie et enthousiasme.
Tout le reste est comme accessoire.
Toutes ces tristesses et ces chagrins proviennent du passé. Ils sont les traces de tout ce que je n’ai pas reçu, pas obtenu, tous mes manques, mes regrets, tout ce que j’ai perdu, justifié ou non. C’est la métaphore du chercheur d’or. Si après avoir creusé il ne trouve pas l’or, il se trouve découragé, triste et se met à pleurer avec un lourd chagrin. Il lui faudra de nouveau une forte motivation pour aller creuser ailleurs. S’il reste dans son chagrin il n’ira pas creuser plus loin et pourra tomber dans une dépression.
Lorsqu’on s’identifie à la tristesse, c’est le signe d’une insuffisance de motivation. On perd le but et on reste sur place. Ce n’est pas pour cela qu’il faut la nier, mais comme en conduisant il faut les laisser de côté, les voir de côté et se fixer sur le but. Vous avez certainement remarqué que ces tendances surgissent et peuvent prendre le dessus lorsqu’on est fatigué.
En matière de Spiritualité il faut se fixer sur le but. C’est ce que je m’applique à faire sans quoi je pourrais être triste toute la journée. L’Être transmute, dissout toutes ces mémoires, sans qu’il soit besoin de les intellectualiser, de les comprendre, de savoir si c’est du lard ou du cochon comme disait ma mère. C’est cela s’en remettre à Dieu. Je peux vous garantir que ça marche. Testé pour vous :-)) et approuvé.
Quelques temps plus tard les nuages ont disparu et la poussée intérieure est puissante. Super, la suite au prochain épisode.
En voyant toute la population qui est à l’Ashram, on ne peut que constater qu’Amma accueille tout le monde sans aucune discrimination. L’élitisme n’a pas sa place et si tu crois être une personne plus importante que les autres, la vie ici ne manquera sûrement pas de te prouver le contraire. C’est donc un enseignement direct qui invite à l’humilité, sentiment essentiel à la démarche Spirituelle.
Au passage, j’en profite pour préciser la différence entre humilité et modestie. La modestie consiste à se diminuer, à minimiser la propre valeur ouvertement ou non aux yeux des autres. On évitera en ce sens d’accepter les compliments, les récompenses. Quelle que soit la raison de ce comportement, c’est une manifestation égotique. L’ego se donne une importance en refusant d’accepter la gratification qu’il reçoit du monde. La modestie étant considérée comme une valeur, il se donne de la valeur. Par contre l’humilité consiste à avoir une conscience aiguisée de ses capacités, de sa nature, les reconnaître et les accepter sans en tirer la moindre fierté. L’humilité répond à ce fameux « ainsi soit-il » qui peut être entendu comme un « ainsi je suis ». L’acceptation du présent sans effort, par nature, est une valeur Spirituelle.
Pour en revenir à cette diversité de population, je me disais en observant toutes ces personnes que la motivation initiale pour démarrer une démarche Spirituelle consciente et volontaire n’a que peu d’importance. Chacun commence avec ce qu’il est, avec qui il est. Le principal étant de s’approcher de la source pour pouvoir être touché. N’est-ce pas en s’approchant de la flamme que l’on peut en ressentir la douce chaleur ?
Le Guru répondra à cette première ou « énième » approche avec la justesse du présent. Chacun recevra ce qui lui est nécessaire pour poursuivre son chemin. L’un sera comblé de reconnaissance, de cadeaux, l’autre ne sera même pas regardé. L’un ressentira un tsunami d’Amour et l’autre rien du tout. C’est extraordinaire de contempler Amma donnant son Darshan. Son expression change à chaque nouvelle personne avec une rapidité incroyable. Chacun recevant ce dont il a besoin pour poursuivre son évolution Spirituelle. La vie elle-même est une évolution Spirituelle qu’on le veuille ou non, qu’on en soit conscient ou non. Bien souvent c’est au travers des événements de la vie ou des circonstances que le Guru s’exprime.
Par la suite, nous sommes tous guidés sur le même chemin. Chacun le vit en fonction de sa propre vision du monde mais nous passons tous par les mêmes étapes. Nous avons les mêmes obstacles à dissoudre. L’ego se manifeste de différentes façons mais les racines sont les mêmes chez tout le monde. Seules les feuilles de l’arbre diffèrent mais les racines sont les mêmes.
De tout ceci je dirais qu’il est inutile de se comparer à qui que ce soit et encore moins de tenter d’imiter qui que ce soit. L’envie et la jalousie n’ont donc aucune raison d’être, pas plus que les notions d’infériorité et de supériorité.
Sur le chemin chacun devrait faire ce qui lui semble juste en relation avec les valeurs Spirituelles promues par le Guru, se faire confiance, croire en la bienveillance permanente du Guru et de la vie.
Je voudrais répondre plus largement au commentaire d’Emmanuel à propos du non attachement et la manière dont cela s’est passé dans mon cheminement personnel.
Je vais essayer de le résumer, car ce sujet nécessite un livre complet tellement les nuances sont importantes et nombreuses.
Il faut déjà distinguer « se détacher », « être détaché » et « se croire détaché ».
Se détacher est une action volontaire que je qualifie d’égotique. Le sujet se sépare volontairement de quelque chose car il pense ou croit que c’est nécessaire à son progrès spirituel. C’est le principe de la démarche ascétique. Je n’ai jamais pu adhérer à ce genre de pratique et mon maître ne m’a jamais rien demandé de tel. Je lui avais pourtant demandé si je pouvais devenir moine et elle a refusé tout simplement. Je pense que ces austérités sont violentes et si le sujet est seul, il va certainement compenser un attachement par un autre, une addiction par une autre ou alors il va devoir faire face à une sorte de révolte intérieure, ses tendances qu’il veut supprimer vont très certainement réclamer de la nourriture de plus en plus fortement. On voit souvent des personnes qui arrêtent de fumer brutalement devenir boulimiques ou très agressives ou alors complètement déprimées.
La démarche ascétique ne devrait, à mon avis, n’être pratiquée que sous la direction et avec l’accompagnement d’un vrai Guru qui par sa qualité va diminuer et transmuter les tendances qui surgissent ou alors éviter la compensation en nourrissant son disciple de son Amour
pur.
Le risque est aussi de vouloir faire une performance sur son chemin spirituel, ce qui bien entendu est nuisible au cheminement puisqu’il y a renforcement de la volonté égotique et désir orgueilleux.
En pratiquant seul de cette façon je pense et j’ai pu le constater chez un bon nombre de personnes que la manifestation de la tendance a disparu mais l’attachement est toujours là. Par exemple le besoin d’alcool est bien souvent la manifestation d’une tendance colérique importante. Cette colère se manifestera sous une autre forme et générera peut-être une autre forme d’attachement. Ce sera éventuellement un besoin de domination qui s’exprimera alors qu’auparavant il ne se manifestait pas. Si vous supprimez l’alcool vous ne supprimez pas la tendance colérique pour autant. Si bien que tout peut revenir un beau matin sans prévenir. Il faut beaucoup d’énergie pour maintenir la tendance sous un couvercle inhibiteur. Une petite déprime et hop on se reprend un bon petit verre d’alcool. Ou bien une grosse problématique générant de l’angoisse provoque un retour du besoin de fumer. Je prends volontairement des exemples d’attachement très simples pour me faire comprendre plus facilement. Les attachements ne se résument pas aux addictions. Ils sont très subtiles parfois. Une petite manifestation peut cacher un attachement puissant. La manifestation de l’attachement est le reflet d’un besoin profond. Ce sera donc le besoin qu’il faudra curer. La manifestation elle même n’a que peu d’importance. Elle prendra de l’importance en fonction des conséquences qu’elle va engendrer.
Les personnes qui choisissent ce mode pour se détacher sont généralement des combattants, des compétiteurs. Il ne faut pas confondre effort et performance.
Tout au long de mon évolution je n’ai pratiqué qu’une seule méthode, le détachement par l’attachement. Mon évolution m’a procuré une saveur de moi-même, une qualité d’Être à laquelle je me suis attaché. Cette saveur s’appelle Satva. Je me suis attaché à la manifestation du Soi, aux sensations générées par la présence efficiente du Soi. Cette qualité d’être est de suite reconnue par la conscience comme sa vraie nature, il s’en suit un désir important de vivre cette qualité consciemment de plus en plus intensément et de plus en plus souvent. Pour ne pas la perdre, on sacrifie un bon nombre d’attachements qui viennent perturber cette qualité. Le point de départ du détachement coïncide avec le surgissement de l’Être. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de se détacher de quelque chose pour obtenir ce surgissement de l’Être si on est accompagné par une personne compétente qui fera germer la graine du Soi au cœur de l’ego. Le guide ou le Maître demandera peut être une modération, ou simplement demandera à l’aspirant d’observer ses comportements, ses tendances, il l’aidera à en prendre conscience et cela peut très bien suffire. La violence, la force ne sont pas nécessaires.
Le risque du détachement par une action volontaire est de renforcer l’ego, ce qui est l’opposé de ce qui est recherché. On peut devenir très fier de ses prouesses, se vanter à soi-même d’avoir réussi une performance en ayant supprimé l’attachement que l’on portait à quelque chose ou à quelqu’un. Cela ne sert absolument à rien. Ce qui est important, nécessaire et indispensable c’est que les racines de l’attachement soient dissoutes et non la manifestation de l’attachement. Par exemple un homme est très attaché à sa fortune matérielle, il décide de tout donner à des œuvres de bienfaisance. Formidable, quel exploit. Il s’en suit une fierté d’avoir réussi un tel sacrifice. Cet homme va peut être en attendre une récompense Spirituelle, il va attendre que son Guru le félicite ou autre chose du même genre. Peut-être va-t-il se loger dans une toute petite cabane au fond de la forêt et en fera dans son intérieur sa possession à laquelle il tiendra autant qu’à sa fortune précédente. Vous voyez ce n’est pas facile et je ne rentre pas dans le détail qui est tellement complexe. Le jeu des compensations est extrêmement puissant et intelligent. Il se joue dans l’inconscient au plus profond de nos mémoires. L’ego constitué à 99% dans l’inconscient est plus rusé qu’une bande de renards et de singes réunis. C’est pourquoi il faut, à mon sens, être accompagné par une personne compétente.
Si vous voulez faire un exercice essayez de voir comment vous pourriez vous y prendre pour vous débarrasser de l’attachement que vous avez à la valeur que vous vous donnez ou que vous voudriez obtenir. Bon courage…
Cette méthode par l’action me paraît inappropriée pour des personnes vivant dans le monde, dans notre société. Comme je le disais les compensations et les risques de décompensation sont trop importants. Seule la présence d’un Maître au côté de l’aspirant peut apaiser les réactions négatives.
Au cours de mon cheminement, je n’ai jamais pratiqué cette méthode. Chaque fois que j’ai tenté de le faire je me suis aperçu que je me faisais plus de mal que de bien.
Le détachement est arrivé tout seul et continue de se faire ainsi. J’ai l’impression que ce sont les choses qui se détachent de moi.
C’est comme cela que j’ai arrêté de fumer et de boire de l’alcool par exemple. Je me suis aperçu que ces toxiques me nuisaient et surtout me privaient de la sensation d’Être vivant. J’ai donc repéré les sensations, celles qui se pointaient juste avant de prendre une cigarette ou un verre d’alcool. C’était un jeu, je cherchais les sensations et une fois repérées, je « discutais » avec. Petit à petit je pouvais discuter plus longtemps et parfois je ne prenais pas ma drogue. Le fait de poser sa conscience sur la sensation engendre une dissolution de ce qui n’est pas juste. La dissolution est progressive et de plus en plus puissante au fur et à mesure que l’Être prend de la place. La conscience n’est rien d’autre que Dieu lui-même. Certes elle est enveloppée de filtres qui l’opacifient, mais c’est toujours le Divin, son efficience est diminuée par les filtres comme la chaleur du soleil par les nuages, mais il est là quand même. C’est d’ailleurs ce même principe que j’applique dans mes séances de thérapie. En posant ma conscience sur une possession égotique, elle se dissout.
Il m’aura fallut 7 années pour que j’arrête définitivement de fumer et bien une dizaine pour que je ne boive plus d’alcool. Il m’arrive encore de boire un peu d’alcool par convivialité mais le prix à payer est très cher. Je subis la toxicité immédiatement et dans toute son ampleur, il me faut du temps pour revenir à mon état habituel. La fatigue est un générateur de tendances à la prise de toxique. On verra ça une autre fois.
Chemin faisant, des attachements de toute nature ont été dissous. Ce n’est pas moi qui ai choisi de dissoudre tel ou tel attachement.
C’est chemin faisant (j’aime bien cette expression) que les choses apparaissent. C’est comme un bateau qui lève l’ancre et part faire son voyage. Le capitaine largue les amarres. En partant il se rend compte de ce qui le retient attaché au quai. Il y avait des amarres cachées au fond de l’eau qu’il ne voyait pas. En se mettant en route il aperçoit ce qui l’attache au port. C’est en chemin que l’on prend conscience de notre nature égotique et que nous pouvons aider à la dissolution par une attitude appropriée.
Il faut se mettre en route, avec une intention claire et déterminée. Il faut un désir fort et un but clair et précis. Chacun doit faire au mieux avec ce qu’il a au présent. Inutile de dire « je veux bien mais il me manque ceci ou cela ». Comme je disais dans un précédent article, chacun a tout ce qu’il lui faut pour faire le pas qu’il doit faire aujourd’hui.
Au fur et à mesure de sa croissance intérieure, l’Être va révéler ce qui le gène pour continuer sa progression. Le sujet en prendra donc conscience. Ces révélations se feront aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. La vie elle même sert de révélateur. Nous pouvons nous retrouver privés de quelque chose pour nous montrer combien nous y sommes attachés ou, au contraire, comblés pour nous montrer que ça ne sert à rien. Jésus disait « abandonne tout et suis moi ». Le livre de Job est un parfait exemple du total détachement conduit et imposé par Dieu lui-même.
Pour conclure cet article qui prend déjà beaucoup de place, je voudrais vous résumer quelques éléments qui m’ont paru très importants sur mon chemin à propos du détachement. Libre à vous de poser des questions si vous souhaitez plus de précisions.
Tout ce que je fais par moi-même, avec ma propre volonté, ma raison et ma force devra être refait par l’Être. Jésus disait : « je détruirai et rebâtirai le temple en trois jours ». Le temple est le corps, le sujet dans lequel Dieu habite.
Il est donc inutile de vouloir faire des prouesses mais ce n’est pas pour cela qu’il ne faut rien faire. Ce que nous faisons doit préparer la venue du Seigneur qui, lorsqu’il arrivera, trouvera ainsi un terrain bien préparé.
Sachez que le véritable détachement est un résultat non une action. Être détaché plutôt que se détacher.
Seul l’Être est capable de dissoudre les attachements.
Un des freins les plus important sur le chemin est l’orgueil Spirituel. Dieu sait si c’est commun. J’en ai moi-même fait les frais.
Heureusement que la vie, mon Guru ont créé les situations de vie qui ont empêché mon ego d’arriver à ses fins.
Evitez autant que possible d’attendre un résultat. La confiance, la détermination et la justesse remplacent le besoin de résultat. Cheminez pas à pas au présent. Faites ce que vous pouvez du mieux que vous pouvez et surtout faites vous confiance. Si vous faites des erreurs, ce n’est pas pour cela que vous serez condamné ou puni. Vous serez juste éclairés.
Le chemin est long, n’en faites pas un calvaire. Le contentement doit remplir votre vie, même si elle est difficile. La démarche ascétique n’est pas faite pour tout le monde.
Inspirez vous des écritures et de la vie de ceux qui ont fait le chemin mais n’en faite pas un modèle à imiter. Votre chemin est unique.
Bien ça va suffire comme ça.
Les commentaires sont toujours les bienvenus.