Cet article fait suite au commentaire posté par Emmanuel à propos du billet « pilotage automatique ». Il me demande si c’est mon libre arbitre que j’ai utilisé pour suivre les 13 jours de jeûne.

Quel sens donné à cette expression « libre arbitre » ?

La notion d’arbitrage sous entend que nous ayons un choix à faire, il nous faut préférer une chose ou une autre ou bien une chose parmi tant d’autres.

Libre, sous entend, le plus souvent, sans contrainte, sans obligation, en toute indépendance, en toute autonomie. Cela est-il seulement possible ?

Regardons rapidement de quoi il peut s’agir.

S’affranchir des contraintes, des conditionnements extérieurs est une velléité que bien souvent nous voudrions pouvoir mettre en application. Or il n’est pas possible de s’affranchir de la loi des hommes et des règles qui régissent cette société. Ce cadre dans lequel nous vivons est censé protéger chaque individu des mauvaises intentions des autres et lui assurer le nécessaire indispensable. Même si les lois se sont écartées de ces intentions pour servir des intérêts particuliers, il est bien difficile de ne pas être cadré.

Il est plus facile de s’affranchir du cadre moral qui tente d’organiser au mieux les relations entre les personnes. Le respect des autres étant absolument indispensable, il conviendrait alors de respecter au moins deux règles d’or. La première est de ne pas nuire aux autres et la seconde et de ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’ils nous fassent.

La liberté vis à vis de la nature implique le respect, la protection et la conservation de celle-ci.

S’affranchir du cadre religieux pourrait sembler plus facile. Après tout il n’y a pas de sanction mais la peur de désobéir à Dieu, c’est-à-dire à la religion, qui est censée être la loi de Dieu, est bien engrammée au fin fond de l’inconscient des hommes depuis des lustres. Après une approche aussi succincte, on voit déjà très bien que la liberté est bien relative. Nous pouvons tout au plus essayer de trouver le meilleur compromis en tendant si possible vers plus d’indépendance. La liberté est donc bien relative.

Intérieurement nous sommes complètement conditionnés par notre passé. L’ego est le fruit de notre passé, le fruit de cette loi karmique faite d’enchaînement de causes et d’effets. Se libérer totalement de l’ego est l’affaire de nombreuses vies. Mais peut-être êtes vous de ceux qui ont commencé il y a bien longtemps.

Les déterminismes qui conditionnent notre vie sont innombrables.

Alors à quoi peut ressembler le libre arbitre. On pourrait dire ceci : Compte tenu de tout ce que j’aperçois, en respectant le monde dans lequel je vis, je me réfère en permanence à ma justesse.

La justesse est une qualité indispensable à acquérir. Elle n’est pas de l’ordre du bien et du mal. C’est un sentiment dont la saveur est très particulière. Elle n’est pas le fruit d’un raisonnement logique, c’est plus de l’ordre d’une évidence, d’une vérité personnelle. Cette justesse sera plus ou moins teintée des informations de l’Être en fonction de l’évolution spirituelle du sujet.

L’engagement vers le libre arbitre, implique que nous ne soyons plus des objets esclaves des autres et en particulier de la société actuelle qui utilise chacun à des fins personnelles. Il est grand temps de redevenir des sujets et non des objets.

Pour cela il faut dans un premier temps repérer ses propres valeurs en distinguant ce qui est bien de moi de ce que je crois et qui m’a été enseigné ou inculqué sans que j’aie pu le vérifier par moi-même lors d’une expérience. Il faut repérer les croyances, leurs implications et leurs conséquences en tant qu’éléments conditionnant de ma vie. Ensuite il me faut découvrir mes vraies valeurs et m’appliquer à les mettre en pratique. Pour y parvenir, il n’y a que la véritable méditation qui pourra m’aider à passer les voiles, les filtres qui me masquent ma véritable personnalité. Qui suis-je en réalité ?

Après avoir aperçu notre vraie personnalité, faite d’ego et d’Être, je devrai me libérer de l’emprise de l’ego pour revenir à des valeurs naturelles. C’est à ce moment que je pourrai enfin être libre. Mais libre de quoi ? Tout simplement de mes conditionnements qui m’empêchent d’être une femme ou un homme libéré.

Il y a donc plusieurs possibilités d’exercer sont libre arbitre. Nous voyons que nous pouvons nous libérer de ceci ou de cela mais qu’en aucun cas nous ne pouvons être des sujets totalement libres au sens ou le je pourrais émettre une information ou réaliser une action sans être influencé par le passé, le monde environnant, la nature. Ceci est tout simplement impossible. Nous sommes les enfants du Divin et totalement liés à lui.

Derrière chaque action, chaque choix que nous pouvons réaliser se trouve la voix de Dieu. Rien ne peut lui échapper. Même si mon choix est purement égocentrique, il faut voir et entendre que c’est Dieu qui l’a voulu. Dieu peut tout à fait nous conduire à faire des choix dont les conséquences seront désastreuses. Ces expériences apporteront ce qui est nécessaire à notre évolution et à celle du monde.

Pour aller un peu plus loin, je dirais que Dieu nous invite à faire le choix qu’il a déjà fait pour nous.

Alors, pourquoi nous laisser la peine de choisir ? Tout simplement pour nous responsabiliser de notre passage sur cette terre en qualité d’humain. C’est un cadeau qui mérite un effort, par exemple de mener sa vie.

Le sujet est vaste et je ne prétends pas en avoir fait le tour, bien loin de moi cette pensée.

J’espère seulement vous avoir apporter des éléments de réflexion, de méditation qui vous aideront à rendre votre vie encore plus riche de sens et de valeurs.

Pourrait-on imaginer être guidé, dans les moindres détails, sans que la volonté personnelle raisonnée puisse intervenir. Je ne l’aurais jamais cru si je ne l’avais pas vécu. Quand j’étais plus jeune, j’aurai bien répondu que celui qui m’obligera n’est pas encore né. Je ne savais pas, à cette époque, qu’il n’était pas né mais avait donné naissance à toute la création. Et que, de plus, il la pilotait dans ses moindres détails.

Arrivé le lundi à l’Ashram, j’ai pu déguster quelques plats indiens qui me faisaient bien plaisir. Le mardi midi, Amma distribue le repas à toutes les personnes présentes. C’est un rituel symbolisant la mère qui donne à manger à ses enfants. Il faut quand même compter une heure et demie pour que tout le monde passe prendre son assiette donnée par les mains d’Amma, c’est impressionnant tant il y a de monde.

Après ce repas, je me suis senti gavé. Mais dans le bon sens, j’étais plein, rempli, sans aucune sensation de dégoût ou de mauvaise digestion.

Le soir venu, impossible de prendre un repas. Mes mains ne pouvaient pas prendre une assiette, je n’avais même pas faim. Cela a duré treize jours pleins, ou je suis resté sans manger. Seul une tasse d’eau de riz, deux thés par jour et beaucoup d’eau. En treize jours, la sensation de faim n’a jamais été ressentie. J’allais pousser le vice jusqu’à aller renifler la bonne odeur des plats indiens, pour voir si j’en aurais envie. Rien n’y a fait. Même les jus de fruit frais ne parvenaient pas à libérer mes mains. L’envie n’était plus là.

Aujourd’hui lundi, treize jours plus tard, vers quinze heures, une envie de banane se fait sentir très gentiment. J’ai donc acheté des bananes et dégusté trois de ces délicieuses petites bananes indiennes. Pendant que j’y étais et connaissant mes affinités avec les noix de cajous, les raisins secs et les dates, j’en ai acheté un paquet de chaque. Ils ne sont toujours pas ouverts, ce n’est pas autorisé, je ne peux pas les manger. Ce soir un peu de riz avec trois cuillères à soupe de légumes ont eu vite fait de me rassasier.

Ceci était nécessaire au travail intérieur que le Divin me proposait. La même chose m’était arrivée en 1995, la première fois ou je suis allé à l’ashram d’Amma. C’est tout à fait incroyable, tout s’est passé en douceur, sans violence ni forcing, sans ordres extérieurs reçus, sans croyance ou adhésion à une règle ou un protocole. C’est juste magique.

Certains penseront peut être que je suis manipulé sans m’en rendre compte par une pensée supérieur à la mienne. Si c’était le cas, je devrais penser que je suis une personne particulière aux yeux d’Amma pour qu’elle s’intéresse à moi personnellement. Nous sommes peut être quatre ou cinq mille dans ce lieu et Amma ne me regarde pas plus que les autres. Son regard est en dehors de notre compréhension, dans les textes il est dit que la Mère Divine a mille yeux. Imaginez quel cerveau il faudrait pour gérer en même temps les informations provenant de mille yeux à la fois. Bien évidemment ce ne sont pas des yeux de chair mais La Conscience cosmique.

Comment penser que l’on peut faire ce que l’on veut par intérêt personnel quand on vit des choses pareilles ? En prenant le raisonnement à l’envers, c’est encore plus difficile à croire, comment penser que ce qui se passe aujourd’hui au sein de l’humanité ne fait pas partie des lois de la nature ? Difficile à croire n’est-ce pas ?

Le seul obstacle à l’émergence du Divin au sein du sujet est la peur. C’est impressionnant de s’apercevoir en creusant un peu la problématique des personnes souffrantes que la seule cause véritable est la peur. Toutes les autres raisons ne sont que des conséquences de la peur.

A partir de la peur originelle, le sujet peut avoir peur de tout. Amusez vous à faire l’inventaire de toutes les peurs qui vous habitent. Je ne me lance pas dans un inventaire, ce serait trop long.

L’ego ne trouve pas de véritable solution à la peur. Il ne peut pas la dissoudre mais seulement la compenser. Parfois on appelle ça le courage, parfois la prudence, parfois l’intelligence. Combien de murs avons nous bâti autour de nous pour nous protéger, combien d’armées avons nous recrutées, combien de vigiles avons nous mis en place ? Dans quelle grotte secrète nous sommes nous réfugiés ?

Tous ces systèmes de protection, de défense que nous avons placés à l’extérieur de nous, dans le monde, dans la société sont présents et actifs au sein de notre propre personne. La peur rigidifie, contracte, immobilise, paralyse. Elle nous rend malade et malheureux.

C’est la peur qui nous prive du véritable bonheur.

« Le monde tel que je le perçois est tel que je suis moi-même ».

La seule solution pour retrouver le bonheur est de réhabiliter le Divin. Celui qui veut s’affranchir de la peur et retrouver le bonheur (pas les petits plaisirs du monde) doit rebâtir la trinité en lui. Cette trinité sera Dieu, moi et le monde. Ce n’est pas la place ici de développer cette trinité. En prenant refuge en Dieu, nous pouvons lui permettre de reconquérir les territoires mangés par la peur. Nous retrouverons la confiance, l’aisance, la paix, la sérénité, l’Amour, la compassion véritable. C’est ce que j’ai réalisé par la Grâce de mon Maître, je peux témoigner du bonheur immense que cela me procure. La sérénité obtenue n’a pas d’égal dans le monde extérieur. Aucun plaisir ne peut remplacer ce bonheur intérieur. Rien d’autre ne peut procurer ce sentiment de totale liberté. J’avais écrit il y a quelque temps « Sans Toi les plus beaux fruits du monde ont le goût de l’absence ». A goûter le monde sans Dieu, il manque toujours quelque chose. Ce quelque chose n’est autre que la présence agissante de Dieu au sein de nous même. Il y a toujours un manque un pas assez, un trop peu, un « ce sera mieux la prochaine fois ».

La nature libérée de l’ego est d’une beauté et d’une perfection absolues.

La nature libérée n’est autre que l’image de Dieu.

Celle ou celui qui s’y intéresse doit se mettre en route, décider d’y aller avec courage et détermination. C’est un choix qu’il faut poser. Il faut s’engager. Comme disait Sri Ramana Maharshi « Si tu veux aller à l’est ne va pas vers l’ouest ».

En ce jour de Noël, engageons nous à permettre à ce merveilleux qui nous habite de naître en nous et au monde et à le faire prospérer. Cela dépend de l’engagement et de la détermination de chacun.

Chaque être humain peut devenir merveilleux car il est merveilleux, c’est sa vrai nature. Il est juste voilé, étouffé par un égocentrisme peureux et paralysant.

Le monde change rapidement, mais pas dans le bon sens. Si nous ne voulons pas que ce changement inéluctable nous entraîne dans d’atroces souffrances par une croissance démesurée de la violence, nous devons impérativement reprendre les rennes et nous préparer pour qu’il se fasse le plus possible dans la douceur. Nous pouvons le faire pour nous, nos enfants et les générations qui vont suivre. Nous ne pouvons pas compter sur nos gouvernants actuels, ni sur les hommes politiques actuels qui monopolisent le terrain pour faire en sorte de conserver leur pouvoir et leurs privilèges.

Le véritable changement de paradigme qui doit s’opérer se trouve au cœur de chacun d’entre nous. Nous devons absolument nous rouvrir aux autres, la solidarité sera indispensable. Commençons dans notre famille, autour de nous avec nos voisins, nos collègues de travail, nos relations.

C’est la peur qui nous rend égocentriques.

Osons :

Osons l’impossible, parions que nous pouvons le faire.

Sans effort rien n’est possible.

De tout cœur je vous souhaite une joyeuse fin d’année.

La compassion est une qualité naturelle de l’humain que nous découvrons lorsque l’Être, source de la nature, se manifeste en nous et prend l’ascendant sur l’égocentrisme.

La compassion est donc naturelle, elle apparaît spontanément sans qu’il y ait le moindre effort à faire, seulement il faut redevenir naturel pour la découvrir dans son originalité. C’est loin d’être le cas actuellement.

Je décrirais la véritable compassion comme une empathie Spirituelle invitant la puissance de vie d’une personne à venir en aide à une autre personne en difficulté.

Il y a empathie, c’est à dire que, le sujet vit en lui, ressent en lui, la difficulté de l’autre, des autres et pour certains du monde entier. C’est une chose difficile à comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu. C’est comme cela par exemple que je peux ressentir ce qui se passe chez une personne en difficulté qui me consulte. C’est une étrange sensation de vivre l’autre ou les autres en soi, sans en être personnellement affecté. Parfois c’est un peu plus difficile car, pour donner une exemple simple, ressentir la nausée de quelqu’un d’autre n’a rien de plaisant mais la compassion étant un flot d’Amour il submerge cet affect et le consume plus ou moins facilement. La nature est magnifique car vous ne pouvez accéder à cette particularité si vous n’êtes pas dans l’amour inconditionnel. Sans quoi ce serait une contagion négative. C’est probablement ce qui se passe avec certains thérapeutes qui n’ont pas cette faculté spirituelle. Ils deviennent malades ou souffrants au contact de leurs patients. Comme nous sommes tous contagieux, il faudrait savoir lequel contamine l’autre. C’est une autre histoire que je vous raconterai peut être plus tard dans le blog ou ailleurs. Vous pouvez en lire un peu plus dans mon livre (Ainsi Sommes-Nous) qui est en téléchargement sur ce site à la page 33.

Chacun est l’univers à lui tout seul et contient en lui toutes les créatures de ce monde au niveau informationnel. Etant parvenu à un certain degré de liberté, il se trouve déconditionné et peut ainsi retrouver les qualités naturelles de l’humain et donc ressentir en lui même la souffrance d’une autre créature et pourquoi pas de la nature. C’est ainsi qu’une personne éveillée ne peut en aucun cas engendrer de la souffrance par sa propre responsabilité. Sauf évidemment si l’égocentrisme est toujours quelque peu présent. On voit par là que la nature est bonne et généreuse. Aller au secours ou en aide à d’autres est une impulsion naturelle, automatique, impérieuse. Nous en sommes bien loin et c’est évidemment ce qui assombrit le monde d’aujourd’hui.

Mais comment la compassion vient en aide à la personne souffrante, ou en difficulté ?

En premier lieu je citerais la présence, mais pas n’importe laquelle. Il ne suffit pas de se tenir à côté de quelqu’un pour lui venir en aide. La nature opère de façon très particulière. La puissance de vie vient ranimer la puissance de vie de celui qui souffre et dans le même temps applique le baume de l’Amour sur les blessures. Ce qui permet de soulager ou de donner les moyens à une personne en difficulté de retrouver les ressources en elle même pour continuer sa route. Il ne s’agit pas de prendre sur soi les problèmes des autres et de tout faire à leur place mais de leur donner les moyens de retrouver leurs capacités. C’est un point fondamental que j’ai pu expérimenter de très nombreuses fois. Spontanément, la compassion véritable régénère, soulage, apaise, réanime, revitalise. Pour moi, la présence est la part la plus essentielle de la compassion véritable. Paradoxalement c’est ce qui manque le plus en cette société. On est capable de lever des fonds importants pour venir en aide mais on ne trouve pas ou peu ou très insuffisamment des personnes qui sont prêtes à donner de leur temps personnel pour venir en aide. Nous vivons dans un monde d’isolement. La compassion ne se manifeste plus ou presque plus. L’égocentrisme a tellement pris le dessus que l’autre ou les autres, en dehors d’un cercle restreint de relations particulières, n’intéressent personne et même dérangent. Pourtant la présence véritablement compatissante peut faire des miracles que même de grosses sommes d’argent ne pourront pas faire.

Ensuite, intervient la charité, qui à mon sens découle de la compassion, de l’Amour inconditionnel. Spontanément la compassion apporte à la personne qui souffre les moyens de se remettre en route sur son propre chemin. Il ne s’agit pas de se substituer, de pallier momentanément, il s’agit bien de redonner les moyens de retrouver une autonomie. Parfois il y a urgence et il faut quelque peut se substituer à la personne en difficulté, par exemple en l’aidant à payer sa note d’électricité. Mais ça ne s’arrête pas là. Sans quoi ça ne servirait qu’à reculer pour mieux sauter. Il s’agit aussi de poursuivre son aide jusqu’à ce que l’autre puisse retrouver son autonomie. C’est une autre affaire. On voit bien qu’aujourd’hui la priorité est de donner de l’argent ou des vivres comme à la banque alimentaire par exemple pour apporter à manger à ceux qui ont faim. C’est déjà merveilleux mais comme on peut hélas le constater, il en faut de plus en plus car les malheureux sont de plus en plus nombreux. Nous sommes dans un cercle vicieux. Quand on aperçoit tous les rouages de ce mécanisme d’appauvrissement, on peut dire que c’est absolument horrible.

Une autre qualité essentielle qui découle de la compassion est la notion de partage et de sobriété. En bref, le sujet prend pour lui même ce dont il a besoin pour assumer ses propres nécessités et celle de sa famille. Il met le reste à la disposition des autres pour les aider à retrouver l’autonomie et aussi la dignité. Parfois des personnes vont jusqu’à se priver de l’essentiel pour venir en aide à des malheureux. Il n’est plus question de s’enrichir pour soi même mais d’utiliser ses richesses pour un monde meilleur. Si vous êtes dans ce cas et manquez d’idées, j’en ai plein mon sac à vous proposer.

Voilà donc en résumé ce à quoi la compassion véritable invite naturellement.

Partant de là, une personne n’étant pas éveillée et n’ayant pas ses capacités naturelles libérées et opérationnelles, peut prendre cela pour modèle et exercer ce que j’appellerais une compassion égotique. Ceci n’a rien de péjoratif, les qualités égotiques ne sont pas obligatoirement noires. Il ne faut pas voir l’ego comme le diable en personne. L’ego peut être très généreux, bienveillant, aimant, et bien sûr compatissant. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir atteint la réalisation pour être bienveillant. Bien au contraire. La bienveillance, l’attention aux autres, prendre soin des autres, les respecter, sont des qualités qui doivent impérativement être pratiquées au même titre que toutes les pratiques spirituelles si on souhaite parvenir un jour à vivre dans la plénitude de l’Amour Divin. Vous pourrez faire de la méditation, du yoga, étudier les écritures, si vous ne vous ouvrez pas au monde et aux autres alors vous perdez votre temps. Vous ne bâtirez qu’un ego spiritualisé et rien de plus. Avec cela point de salut ni de bonheur. Vous tournerez en rond sans trouver ce que vous cherchez, jusqu’au jour où une petite fenêtre s’ouvrira dans votre conscience et vous prendrez les autres en considération bienveillante.

Vous vous apercevrez alors qu’en étant compatissant, bienveillant on en tire un bénéfice extraordinaire.

Par définition l’égocentrisme c’est moi d’abord et les autres à mon service. Le sens du « Je », du « mon », du « mien » est prioritaire, impératif. Je vis ma vie pour moi-même et je me sers des autres pour me satisfaire. C’est peut être brutal mais c’est réaliste. Actuellement on délègue à des institutions ou à des entreprises le soin de venir en aide. On donne un peu d’argent et on retourne à ses occupations favorites. On souscrit à des assurances qui nous viendrons en aide en cas de difficultés car on sait très bien que personne ne nous viendra en aide. On consulte des thérapeutes juste pour parler car on ne trouve pas d’oreille attentive autour de soi. Nous avons impérativement besoin de retrouver cette bienveillance, cette attention aux autres si nous ne voulons pas sombrer dans la souffrance et la misère. Tout le monde peut tout perdre en un instant. Au vu de l’évolution du monde la solidarité sera obligatoire à moins que la violence prenne le pouvoir.

Pour conclure je citerai cette phrase bien connue « aimez vous les uns les autres comme Dieu vous aime »

Il y aurait bien des développement à faire mais ce n’est pas le but de ce blog.

Joyeux Noël à toutes et à tous.

Je vous recommande un livre très intéressant sur la compassion : Compassion par Armstrong Karen aux éditions Belfond – voir la vidéo – avec sous-titrage.

Nouveau séminaire au Maroc à Terre d’Agal.

du 8 au 15 novembre 2014

Après la réussite du premier séminaire, il est naturel de poursuivre et de vous proposer une nouvelle date.

Une rétrospective du précédent séminaire et en ligne cliquer ici.

Toutes les personnes intéressées peuvent venir. Aucun prérequis n’est nécessaire si ce n’est la bonne volonté et le désir de s’éveiller à sa véritable nature.

Le but sera le même que précédemment. Aller à SOI, s’éveiller aux manifestations du SOI, se laisser purifier par la réalité émanant de l’Être et la présence agissante de Gérard.

Par les différents yogas proposés, vous toucherez toutes les dimensions de votre incarnation. Tous les plans sont concernés, physique, émotionnel et mental, par l’émanation de l’Être.

Tout ceci dans le superbe cadre de « Terre d’Agal » à 25 km de Marrakech.

L’alimentation succulente sera essentiellement végétarienne.

Vous pratiquerez :

Le programme d’une journée type s’articule de la façon suivante :

Ce programme n’est pas figé et se trouve actualisé en fonction de la nécessité du groupe. Le prix du séminaire hors billet d’avion est fixé à 1000 euros tout compris sauf boissons alcoolisées et besoins personnels particuliers. Si vous êtes intéressé(e), inscrivez vous rapidement pour que nous puissions réserver les billets d’avion au meilleur prix.
Le plus tôt sera le mieux. Le stage vous sera confirmé à partir de 10 inscriptions fermes.

Pour résumer ce premier séminaire au Maroc, à Terre d’Agal, j’emploierais le mot « abondance » qui s’est conjugué sous toutes les formes.

Abondance du lieu où Jany et Philippe nous ont accueilli avec beaucoup de générosité dans leur superbe propriété au milieu des champs d’oliviers et des roseraies.

Abondance de soleil et de fraîcheur dans un juste équilibre permettant de respirer librement. La nature encore naturelle de l’Atlas a rempli les yeux de beauté simple et pure.

Abondance de l’Être, chacune et chacun ayant pu percevoir les manifestations de l’Être. Tous les yogas proposés ont été vécus avec bonheur même si parfois nous fleuretions avec les limites.

Abondance d’intérêt qui a permis d’approfondir les échanges sur la Spiritualité, le Divin, le cheminement dans la vie mondaine, la psychologie, la symbolique de la crucifixion (semaine Pascal oblige).

D’autres mots me viennent à l’esprit tels que fluidité, cohérence, bonne humeur, cohésion, application, bonne volonté.

J’en profite pour remercier tous les participants pour leur engagement tout au long de cette semaine intensive.

Alors en route pour un nouveau séminaire du 8 au 15 novembre 2014.

En occident et plus particulièrement en France, le mot Guru est toujours mal accepté. Lui sont associées les idées de secte, de pouvoir, de manipulation, de religion, d’occultisme. La véritable Spiritualité est très peu connue si bien que la notion de Guru qui lui est associée, qui en découle, est également peu ou pas connue.

Les faux gurus, les faux maîtres et les manipulateurs en tout genre ce sont appropriés la spiritualité et tout ce qui va avec en les dénaturants.

Actuellement l’égocentrisme issu d’un protectionnisme intense découlant d’une insécurité et d’une insatisfaction profondes, condamne toute idée de soumission. L’idée même de s’en remettre à quelqu’un, de suivre ses conseils, est difficilement tolérée quand il s’agit de Dieu et de la Spiritualité. Quand il s’agit de choses profanes, ce n’est pas la même chose. Nous assistons aujourd’hui à une croissance extraordinaire du nombre de « Coach » en tout genres. On se fait « coacher » pour tout ou presque. Qui n’a pas son coach est presque considéré comme un arriéré. Je suis toujours émerveillé d’entendre les conversations entre personnes parlant de leur expérience de « coaching » que ce soient des consommateurs ou des professionnels. Ces « coach » véhiculent et transmettent des pensées, des concepts et des méthodes d’applications qui ne sont pas autre chose que des manipulations mentales. Assister à une grand messe de coaching collectif est tout simplement hallucinant. Le but conscient ou non est de faire de l’argent en présentant à un troupeau de mouton comment ils vont pouvoir trouver de l’herbe fraîche à brouter et bien évidemment au détriment du voisin. Bref un véritable bouillon de culture égocentrique. C’est encore pire quand ces coachs jouent les messies spirituels et répandent la bonne nouvelle du merchandising spirituel. Le bonheur et la réussite assurée en trois ou quatre séminaires qui coûtent une fortune. Un coach vous éveille à tous les mondes parallèles et à dieu bien entendu en vidéoconférence par internet. Même plus besoin de se déplacer dis donc. Ça t’arrive tout cru dans le bec. Tous tes Chakas vont illuminer le stade de France en une ou deux leçons. Et dire qu’il y a une flopée de pigeons qui en réclame. Le pire c’est que ça marche, le marché est très juteux. Les grandes entreprises payent des fortunes pour ça. Il paraîtrait qu’après ce genre de séances, les moutons sont plus rentables. Ils remplissent leur rôle d’esclave avec le sourire. Ça explique tout. Il n’y a aujourd’hui que l’argent qui compte évidemment.

On a rejeté la Spiritualité et créé la religion de l’argent et de l’égocentrisme. Tout simplement. C’est consternant, mais c’est ainsi.

Le véritable Guru dans une véritable recherche Spirituelle n’est rien de tout cela. Fort heureusement.

Je vais vous parler comme d’habitude à partir de mon expérience.

J’ai eu la chance dans ma vie de rencontrer un faux guru et ensuite de rencontrer mon Guru, Le vrai. La différence fondamentale est que le faux attendait quelque chose de moi et que le vrai n’attend rien du tout. Un vrai Guru ne doit pas avoir besoin de quoi que ce soit de la part de ses disciples, il ne doit même pas avoir besoin de disciples. Ce sont les disciples qui font du Guru un Guru. Sans les disciples le Guru « est » il obéit aux lois de la nature et remplit les fonctions que la nature lui octroie comme son devoir. C’est une condition absolument indispensable. S’il a le moindre besoin alors il craindra peut être de ne pas avoir de disciples et sera obligé de marchander avec l’ego des aspirants pour obtenir ce dont il a besoin. Ce qui bien entendu est incompatible avec une véritable démarche Spirituelle.

On ne marchande pas avec l’ego.

Mon Guru ne m’a jamais rien demandé et n’a jamais rien fait pour obtenir quoi que ce soit de ma personne.

Je pensais au début que mon Maître allait me dire ce que je devais faire dans ma vie pour suivre mon chemin Spirituel au mieux et garantir un résultat. En dehors des recommandations que chacun peut consulter, je n’ai jamais reçu de sa part une injonction verbale de faire quelque chose de particulier. Elle m’a ouvert les yeux sur la réalité du présent sans me dire quelle voie je devais choisir. Elle m’a toujours obligé à faire mon choix. Ces enseignements sont lisibles dans de nombreux livres et accessibles à tous.

Il n’y a donc aucune manipulation pour obtenir quelque chose.

Comment ça marche alors si le Guru ne dit rien ou presque.

C’est très simple. Le Guru est un Être parfait , une conscience pure qui est capable de passer au travers des mailles de l’ego sans que celui-ci s’en aperçoive.

Dans un premier temps, l’ego se sent accueilli, le climat est plutôt détendu et heureux, les émotions ressenties en présence du Maître sont agréables, heureuses, joyeuses. En fait la rencontre entre le Guru et le sujet se fait à l’intérieur, là ou la conscience ordinaire ne peut avoir accès. L’ego étant dans un état de calme, d’apaisement, de confiance il est alors aisé pour le Guru de toucher l’aspirant au plus profond de lui même pour enclencher la croissance de l’Être au cœur même du sujet. Cette étape est primordiale, elle est la condition indispensable pour démarrer une véritable voie Spirituelle. Je l’appellerais volontiers l’initiation primordiale. Il faut faire germer la graine de l’Être dans l’ego du sujet. C’est à partir de l’intérieur que les transformations durables vont se produire. Ce qui est modifié par l’extérieur ne dure pas. L’ego réorganise sa structure quasi instantanément. J’ai eu maintes fois l’occasion de m’en apercevoir en recevant des patients ayant eu recours à des thérapies extérieures. Même si le praticien, en toute bonne foi pense toucher des choses profondes de l’ego du sujet, si ce n’est pas l’Être du sujet qui apporte les informations justes, cela ne tient pas dans la durée.

Pour réaliser cette première étape, il ne faut pas violenter l’ego car s’il se sent menacé il va se fermer comme une huître et ne reviendra jamais à un état de confiance indispensable. L’ego doit se sentir accueilli, accepté et reconnu. Le Guru n’est certainement pas un casseur, un tortionnaire, un manipulateur.

Dès que l’Être a commencé à reconquérir les territoires égotiques, Le Guru va encourager la croissance par la qualité de sa présence. En sa présence ou par le lien de filiation créée lors de l’initiation primordiale, l’Être du sujet est comme dynamisé, c’est comme s’il avait plus de puissance. En fait l’ego du sujet est pris en sandwich entre l’Être intérieur et le Guru. Ça devient difficile pour lui de fuir, ou de compenser. C’est là encore une des raisons essentielles d’avoir un vrai Guru. L’ego est tellement malin, intelligent et rusé qu’il est capable de retomber sur ses pattes à chaque fois qu’il est déstabilisé. Le Guru par sa présence révèle à la conscience du sujet la nature même de son ego, le Guru est le miroir parfait. La lumière révèle l’ombre.

Pour faire le chemin qui est difficile, l’aspirant a besoin de sentir qu’il va dans la bonne direction. Pour cela il faut absolument pouvoir se réfugier dans la saveur de l’Être intérieur. Seul ce n’est pas toujours facile. La présence du Guru révélera la saveur de l’Être. Ce qui encouragera le chercheur. Ce n’est pas nécessaire d’être physiquement à côté du guru. Sa présence est partout et nous pouvons le contacter n’importe où si nous avons établi le lien au préalable. Le lien se cultive par une pensée journalière voire permanente.

La plupart du temps, le Guru n’est autre que les événements de la vie. La vie nous apporte tout ce dont nous avons besoin au jour le jour pour notre cheminement Spirituel. C’est la vie qui va obliger l’ego à évoluer, le Guru apporte les réponses à la vie par l’intérieur. Ces réponses sont reconnues par le sujet comme des évidences incontournables auxquelles il adhère au mieux de ses possibilités.

Je pourrais aisément remplir bien des pages en parlant du Guru mais je pense que pour un article, les points les plus importants sont donnés.

Un vrai Guru vous rendra libre. C’est un merveilleux cadeau que me fait mon Guru. Le seul lien valide est l’Amour, la relation dans l’essentiel.

Réponse à une question suite à l’article sur l’insatisfaction.

[…] dans certains cas j’essaye de dompter ma colère, surtout dans les injustices. Mais doit on tendre l’autre joue? Agir comme un mouton sans sourciller? C’est difficile de penser au bonheur dans ces moments là. Comment puis je faire ?

Merci pour cette question très intéressante.

Quand je dis qu’il nous faut accepter le présent cela veut dire qu’il faut reconnaître la réalité du présent telle qu’elle est. Cela ne signifie pas dire amen à tout ce qui peut nous arriver. Tendre l’autre joue dans le sens ou on demanderait à recevoir une deuxième injustice n’est pas la solution. Si une souris mange mon gruyère, je la chasse et protège mon gruyère.

Prenons un exemple simple. Il pleut. Si j’accepte de considérer la réalité telle qu’elle est et que je veux sortir faire des courses, je prends un parapluie et reviendrai bien sec chez moi après avoir fait mes courses. Maintenant si je n’accepte pas de considérer la réalité telle qu’elle est, je vais peut être maudire les dieux d’avoir apporté la pluie, je vais me mettre en colère contre ma femme parce que je suis en colère d’être obligé de subir la pluie, ce climat infect et que après tout si nous sommes dans cette contrée pourrie c’est juste pour être auprès de ma belle-famille. Dans ce cas caricatural vous pouvez voir que le sujet ne s’adapte pas à la situation, à la réalité du présent mais qu’il refuse cette réalité et se retourne contre ce qu’il pense responsable de la pluie et du dérangement occasionné.

Au lieu de se retourner contre le passé, il faut envisager le plus clairement possible la situation présente, en analyser les éventuelles conséquences, et agir pour le bien de soi-même et des autres. Si je ne suis pas satisfait dans l’instant alors je mets en place une stratégie pour trouver une satisfaction dans le futur. C’est comme ça que j’envisage le présent. Le présent me donne les clés et les outils pour le futur. A moi de les voir, de les découvrir et de mettre en place des actions réalistes.

Si je suis aveuglé par la colère, je ne suis plus du tout constructif, la colère étant une volonté de destruction d’éléments du passé.

L’énergie consommée par la colère ne sert plus à construire un futur adéquat. J’essaye donc d’apercevoir le plus tôt possible la colère et j’essaye de détourner l’énergie de cette colère dans une construction positive. Il faut utiliser l’énergie qui a été libérée et ne pas la refouler.

En aucun cas nous devons nous comporter comme des moutons et subir sans sourciller. C’est bien en grande partie à cause de cela que le monde est dans cet état. Tout le monde subit et personne ou presque ne bouge. Pour râler, rouspéter, contester, grommeler, se mettre en colère les Français sont champion mais pour ce qui est de mettre en place des actions qui pourraient changer le cours des choses, il n’y a plus personne. C’est cela le « tamas » (inertie) égotique. Il vient justement de ce refus que nous avons face à la réalité de la vie. Refuser que ce qui est ici maintenant soit advenu est complètement stupide et stérile. C’est tout simplement un anti-vie, un puissant inhibiteur de la puissance de vie. Seulement, pour agir de façon constructive dans le sens du Dharma cela demande de se positionner, de fournir un effort, de ne pas attendre que les autres le fassent avant.

Les deux pieds dans la glu, les mains scotchées dans les poches et la tête dans le sable. Y aurait un problème dans ce monde ???

Si je prends un exemple extrême (j’aime bien…) quand la justice inflige une punition au coupable, c’est très rarement constructif. La punition est le plus souvent faite pour faire du mal au coupable, il faut qu’il paye pour ce qu’il a fait de mal. Mettre en prison un voleur ne sert à rien, surtout que c’est en prison qu’on risque de devenir un malfrat si on ne l’était pas avant. A sa sortie il recommencera probablement et aura certainement bénéficié des conseils de personnes plus expertes que lui. Mais nous voulons punir nous voulons faire le mal et rendre le mal que le coupable nous a fait et pourquoi pas au centuple. Ça lui apprendra. Les personnes qui nuisent à la société et aux autres ont besoin d’une « thérapie » au sens spirituel. Ce qui signifie soigner les mauvaises tendances du sujet par une expansion de sa vraie nature spirituelle. Pour cela il faudrait que le monde en soit capable et nous n’en sommes absolument pas capable car nous avons perdu notre tradition spirituelle. Nous nous enfonçons donc inexorablement vers la perdition par la croissance exponentielle des valeurs égocentriques. Nous apprenons la violence à nos enfants en les laissant regarder les films violents. Je me souviens d’un petit enfant qui frappait sa sœur car il prenait la réalité comme le jeu avec lequel il jouait sur son Ipad. Dans les jeux pour les petits ils gagnent des points quand ils cassent les maisons ou gagnent la bataille. Quelles graines faisons nous germer dans leurs tendances ?

C’est à chacun d’œuvrer à restaurer le Dharma.

Ça m’amuse de constater que, d’un certain point de vue, nous sommes tous insatisfaits et, potentiellement, tous frustrés. On pourrait dire que c’est faux, mais en fait non, nous pouvons à chaque instant basculer dans un état de frustration, indépendamment des circonstances. Je vous en parle parce que c’est quelque chose que je viens de vivre et de repérer. Très instructif pour moi.

La seule manière d’être pleinement satisfait est de vivre Dieu, ce qui signifie que l’Être doit inonder notre conscience pour que nous soyons réellement satisfaits. Il procure la joie, la beauté, le bonheur, l’Amour, l’unité et plein d’autres belles qualités que nous pourrions vivre en permanence si nous étions dominés par l’Être. Or ce n’est pas le cas et loin de là. Nous vivons dans un monde dominé par l’ego et l’égocentrisme se manifeste de plus en plus violemment. Nous sommes donc privés de cette satisfaction qui nous rendrait heureux.

Pourtant le désir de bonheur et de satisfaction est présent chez chacun. Que ce soit conscient ou pas. Ce désir est inhérent à notre nature, c’est en quelque sorte notre feuille de route pour la vie. Il nous faut retrouver ce paradis perdu. Tel est notre vrai désir, notre moteur.

Ce manque de bonheur crée une insatisfaction, un manque, qui peut générer la frustration. Il faut remarquer que la frustration est issue de la considération que j’ai de mon manque. Le manque peut me donner envie d’œuvrer pour le combler ou bien me conduire dans un état de frustration.

C’est une observation que j’ai pu faire ces temps-ci lors de mes méditations. Si je suis frustré et que je ressens ou non la frustration, c’est tout simplement parce que je refuse le manque, parce que je ne peux pas le supporter, je me retourne alors contre ce manque et ce qui, je pense, le génère, au lieu de chercher à l’apaiser ou à l’accepter tout simplement. Le manque qui nous habite ou l’insatisfaction génère différentes conséquences suivant le positionnement conscient ou non du sujet.

Première possibilité.

Je ressens l’insatisfaction et j’attends patiemment que ça change sans rien faire. Cette situation est la plupart du temps la conséquence d’un état d’inertie important. Le sujet est tellement pris dans la glu de l’inertie qu’il est incapable de faire quoi que ce soit pour sortir de son insatisfaction. Il est paralysé et vit comme il peut dans une insatisfaction permanente, il n’a même pas la force de faire quoi que ce soit pour en sortir. Finalement cet état devient une nature, si bien qu’il trouve cela normal. Beaucoup de gens sont actuellement dans cet état, ce qui permet à notre société de continuer à s’enfoncer dans le dégénérescence.

Deuxième possibilité.

L’insatisfaction n’est pas acceptée, elle est de plus refusée en bloc. C’est la frustration. Eh oui, la frustration est un refus plus ou moins violent de l’insatisfaction. Dans ce cas je me retourne contre mon manque et je me sens frustré. La frustration est une souffrance comme tous les refus. La souffrance vient toujours d’un refus ou d’une incapacité d’acceptation. Le refus conduit à bloquer le flux naturel de la vie. Le sujet utilise son énergie pour se battre contre ce qui a généré sa frustration. Par exemple, on est dimanche matin est je descends acheter des croissants à la boulangerie du coin. En arrivant à la porte, je constate que la boulangerie est fermée. Si je glisse dans la frustration, je vais réagir contre ce fait. Soit je rentre chez moi en colère et me promet d’incendier le boulanger à la première occasion. Soit je donne un grand coup de pied dans la porte pour manifester mon mécontentement d’être frustré. Vous voyez ce retournement, c’est ça le refus. C’est complètement stérile, inutile. Il me suffirait de faire cent mètres de plus pour en trouver une autre ouverte et acheter mes croissants. Cette exemple vous semble peut être stupide et simpliste mais c’est le modèle que nous avons souvent tendance à adopter dans bien des circonstances. Essayez de voir ça chez vous c’est très instructif d’apercevoir ses comportements. Juste en s’amusant.

La frustration engendre des comportements hautement destructeurs, pour soi-même et pour le monde. Elle donne de l’énergie à toutes les tendances négatives du sujet, tendances colériques, destructrices, suicidaires, dépressives… En se battant contre ce qui est arrivé on ne change rien et le monde continue d’aller dans le mur. C’est le principe qui motive la plupart des révolutions, on détruit mais on ne construit rien. Qu’a ton changé depuis la prise de la Bastille ? Juste les costumes et rien d’autre. C’est même pire qu’avant, l’humanité est de plus en plus souffrante. La domination et l’esclavagisme sont partout.

Troisième possibilité.

Je cherche à combler mon insatisfaction. Cette possibilité présente deux options. Soit je me tourne vers l’extérieur et essaye de me satisfaire avec les plaisirs que le monde peut m’apporter, soit je me tourne vers l’intérieur et tâche de me purifier pour trouver un état naturel plus satisfaisant, c’est la démarche Spirituelle.

La première option est une impasse. On pense avoir trouver l’objet qui va nous satisfaire pleinement pour le restant de nos jours et au bout de quelques temps cet objet ne procure plus ce que nous en attendions. Il faut alors aller de nouveau à la pêche pour trouver un autre objet. Nous le ferons avec un peu plus de force, plus de précautions, plus de garanties et en fin de compte nous recommencerons éternellement le même processus. Je ne vous donne pas d’exemples. Il vous suffit de regarder les démarches et stratégies mises en place par tout le monde ou presque dans le domaine de la consommation pour trouver une satisfaction. La sexualité telle qu’elle est vécue et pratiquée aujourd’hui en est un bel exemple.

La deuxième option est de se nourrir du Divin intérieur. C’est bien gentil mais ça ne marche pas me direz vous. Je peux vous garantir que ça marche et même très bien. Seulement il faut mettre quelques bémols. Pour atteindre une sensation de satisfaction et de bonheur, il faut premièrement accepter de ne pas être satisfait immédiatement et continuer sa démarche sous la direction d’une personne compétente. Il faut du temps avant que l’on s’aperçoive des bénéfices obtenus. C’est comme remplir une mare asséchée. Il faut mettre beaucoup d’eau avant de voir le niveau monter.

L’insatisfaction, le manque sont des sensations quasi permanentes dans une démarche spirituelle valide. Celui qui n’a pas faim ne cherchera pas à manger. Vous comprenez que le manque, le besoin devient un moteur. Dans la Spiritualité, on ne peut pas être repu comme après une orgie. On reste en permanence sur sa faim même si de toute évidence une progression est ressentie. Jusqu’au bout il y aura ce manque, cette soif et cette faim de Dieu. C’est un moteur fabuleux, il nous faut apprivoiser cette sensation au lieu de la rejeter, de la masquer ou de la combler par un plaisir extérieur. Tout cela dans une juste mesure. Au début nous utilisons les deux voies, extérieures et intérieures pour calmer l’insatisfaction trop intense. Plus tard on en privilégie une plus que l’autre. La démarche Spirituelles ne devrait pas nous conduire à la frustration.

Dans notre société, nous pensons que nous devons être pleinement satisfait. Nous cherchons par tous les moyens à atteindre ou gagner la satisfaction ou le bonheur. Cette course, cette avidité nous amène à utiliser nos tendances les plus sombres pour parvenir à nos fins. Mais jamais nous ne parvenons à atteindre durablement un état de satisfaction acceptable. Suite à cette insatisfaction, la frustration apparaît et le sujet se retourne contre la vie, il se retourne contre ce qu’il croit être la source de son insatisfaction. Il entame une démarche punitive contre la vie. Dans ce sens il s’enfonce progressivement dans les ténèbres. Il s’obscurcit, devient dense, ramassé sur lui même et en guerre permanente.

Dans une démarche Spirituelle nous devons apprivoiser ce manque pour en faire un moteur tourné vers Dieu. De plus, nous pouvons et je dirais devons trouver notre satisfaction dans l’aide aux autres, dans une convivialité tournée vers les valeurs Spirituelles. Je ressens aujourd’hui, avec beaucoup plus d’intensité, ce désir de partage, de vivre ensemble dans la joie qu’apporte la communion dans une vie tournée vers l’essentiel.

Je suis toujours étonné de constater bien souvent que la démarche Spirituelle conduit à un isolement et un repli sur soi même. Je suis d’accord si cela ne dure qu’un temps particulier pour accomplir une étape particulière invitant le sujet à explorer le fin fond de nos nuits noires. Mais quand cet isolement devient une attitude permanente, je pense qu’il y a un « bug » quelque part.