Aujourd’hui c’est la veille de Noël. Je vous souhaite donc un très joyeux Noël, joyeux dans votre cœur quelles que soient les circonstances. Comme disait Swamini (renonçante ayant prononcé des voeux définitifs d’engagement) dans son satsang (enseignement) d’hier soir : « quoique vous fassiez, ça n’a aucune importance, ce qui compte c’est l’amour que vous portez et que vous apportez dans le monde. Faites ce qui vous plaît avec Amour. »
Voilà maintenant 5 jours que je suis à l’Ashram. Tout à changé depuis 1995,année de ma première venue, dans les apparences seulement.
C’est un village fait de maison et de building en béton décorés à l’indienne. C’est un chantier permanent, les ouvriers construisent des bâtiments, le village s’est développé, le terrain sur lequel les maisons sont construites s’est considérablement agrandi. Quelques maisons de villageois locaux subsistent au milieu des immeubles de l’ashram. Elles sont entourées par une clôture en béton, ce qui me fait penser à un village breton qui résistait à l’envahisseur Romain. En prenant un point de vue extérieur, ce lieu sacré se présente comme une fourmilière grouillante d’activité. Les gens se croisent, se frottent, s’accompagnent, se côtoient, se rencontrent, mais rarement se heurtent. C’est amusant de remarquer cela. Il y’a beaucoup d’activité mais pas de violence, de la force parfois mais sans agressivité. Certaines personnes manifestent du stress, de la fatigue, de l’énervement mais il semble que cela ne puisse pas se répandre à l’extérieur, cela ne peut pas contaminer l’ambiance fondamentale qui règne dans ce lieu. C’est la même chose avec le bruit, il y en a partout et tout le temps, on peut très bien chanter les bahjans (chants sacrés) avec le bruit de la bétonnière qui, mal graissée, tourne avec un bruit qui pourrait être assourdissant. Eh bien les chants prennent le dessus et le bruit de la bétonnière s’en trouve considérablement amoindri, il disparaît pour laisser la place à la beauté des chants. Chaleur, bruit, activité permanente, aspect d’un chantier de travaux publics, population en mouvement permanent, c’est bien là que je trouve le repos et le silence nécessaire à ma méditation.
Ce matin, comme d’habitude, j’ai commencé ma journée en me levant à 4h30 pour aller réciter les 108 noms d’Amma et les 1000 noms de la Mère Divine suivis du chant « Sri Mahisasuramardini Stotram » qui est un hymne au Guru et à la Mère Divine. Ensuite un petit Chaï (Thé au lait épicé) et me voilà parti en direction de la plage pour méditer avec le doux son des vagues, qui comme la Mère Divine viennent user les remparts de ma forteresse égotique. Quelques chants venus des temples extérieurs à l’Ashram remplissaient relativement discrètement l’ambiance sonore du lieu. Dans cette méditation j’ai rencontré le bruit, le vrai, celui de mon intérieur. Cette méditation fut une lutte permanente pour tenter de me séparer de mes colocataires. J’en ai repéré quatre dont je me serais bien passé et un seul que j’aurais bien voulu garder tout seul. Celui là je l’ai appelé « Lovely » (ici on parle anglais et c’est plus séduisant qu’en Français). C’est la saveur de l’Être, du Divin, De la mère Divine. C’est lui qui me comble de bonheur, c’est lui que je viens chercher ici, c’est lui qui un jour j’espère aura mis à la porte les autres locataires. Hélas les autres colocataires étaient bien bruyants aujourd’hui. Celui qui prenait le plus de place c’était « Brainy », ma machine à penser. Elle avait du prendre de la cocaïne ce matin. Je crois qu’elle ne m’a pas lâché. Le suivant c’était ‘Body » il représente l’ensemble des sensations désagréables que mon corps me procure. Ce sont des tensions, des crispations, des douleurs, des torsions, bref tout ce qui me dérange et me donne envie de partir ou de prendre un couteau pour enlever ce qui me gêne. Body m’empêche de rester dans la posture adéquate pour méditer. Il me donne envie de bouger pour me débarrasser de ces tensions, pour fuir la douleur, pour me sentir libre. Le suivant, dans l’ordre décroissant de gêne procurée, a été baptisé « Crapy ». Il regroupe toutes les sensations de crasse, de saleté, de glu, de mélasse, d’épaisseur, il a une odeur d’égout, la texture de la poisse. Il plonge l’intérieur dans la nuit et l’épaisseur. Il obscurci tout, pose un voile de noirceur sur tout ce qu’il envahi. Le dernier qui n’est pas si petit que ça c’est « Busy ». Il me donne toujours l’impression que j’ai quelque chose d’autre à faire qu’à rester là en méditation. A l’écouter je me lèverais d’un bon pour aller faire autre chose. C’est fou toutes les bonnes raisons qu’il a de vouloir me faire abandonner ma méditation.
Voilà donc mes compagnons de voyage. Ils étaient bien en forme ce matin. Deux heures n’ont pas suffi à les anéantir, à les remettre au lit pour qu’ils fassent un gros dodo à cette heure matinale, avec la fraîcheur de la brise marine et le doux chants des vagues. Curieusement un autre colocataire n’était pas réveillé aujourd’hui, c’est « Lasy » : vous avez deviné, c’est le paresseux, celui qui vous prend dans ses voiles et vous endort. C’est la fatigue, le plomb, l’inertie, la pesanteur. Il est capable de vous mettre la tête dans le sable malgré toute votre bonne volonté à vouloir rester dans la verticalité. Il alourdi les paupières et pose sa chape de plomb dans la tête. Je l’ai donc échappé belle car avec lui en plus je n’aurais jamais pu poursuivre mon exercice de méditation. Je trouve que malgré tout ça je m’en suis bien sorti, Lovely m’a accompagné et soutenu en permanence. C’est lui qui me donne la force, l’énergie pour continuer. Avec ma propre volonté pour seule énergie, je ne m’en serais pas sorti. J’aurais probablement capitulé relativement rapidement.
Tout le jeu de cette méditation consistait à ne pas donner d’importance aux colocataires, juste à Lovely, et garder la posture de méditation. Je me suis donc centré autant que possible sur cette saveur de l’Être. Cependant inlassablement ma conscience était reprise par les autres. Pour m’aider, j’ai répété mon Mantra (phrase sacrée qu’Amma m’a transmise). C’est incroyable de s’apercevoir combien il est difficile de le répéter sans être distrait, sans attacher d’importance à autre chose. Soudain on s’aperçoit qu’on est plus en train de le répéter. On s’est fait prendre dans d’autres filets. Alors il faut recommencer, reprendre la récitation centrer sa conscience sur la saveur de l’Être et ça repart pour un tour.
Le bruit qui dérange est bien celui de l’intérieur.
Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Tout ce que je sens c’est que je suis à ma place ici et maintenant. Mon programme semble s’orienter vers la méditation. On verra plus tard le menu qu’Amma aura concocté pour moi… Surprise…
Encore un très joyeux Noël dans l’amour, le partage, la simplicité, la joie, la beauté.
Je vais aller voir ce qui se passe au village, quelles sont les festivités prévues pour cette fête de Noël.
A bientôt….
Arrivée à l’Ashram d’Amma vers 3 heures du matin après 24 heures de voyage. C’est fou comme le temps passe vite. Je n’ai même pas eu le temps de trouver ça long. Patiemment j’attendais le moment où j’allais enfin revenir à cet endroit sacré. 19 années se sont écoulées depuis ma première venue. Entre temps je suis revenu une fois en famille avec femme et enfants et la dernière fois pour le cinquantième anniversaire d’Amma, c’est à dire 10 ans plus tôt.
Ma première visite, en 1995, fut décidée, comme cette année, sans aucune intervention de ma raison. Une soudaine impulsion a jailli en moi. Il était évident que je devais partir pour un séjour à l’Ashram, rien ne pouvait me retenir. Curieusement alors que je n’avais pas l’argent pour payer le voyage et assurer mes obligations financières, une nuée de patients est arrivée. J’ai obtenu exactement ce qu’il me fallait pour partir. Je n’avais même pas pu choisir les dates de voyage. Il restait une seule place pour un aller retour Paris Trivandrum. Il s’est avéré que ces dates correspondaient exactement aux dates nécessaires à mon parcours initiatique qui dura 18 jours. Je parlais très peu l’anglais à cette époque, si bien qu’il m’était difficile de me faire comprendre et obtenir des informations sur le fonctionnement de l’Ashram. Cela m’a permis de suivre une cure de silence. Tous mes pas étaient téléguidés, il n’y avait pas de place pour ma petite volonté.
Un jour peut être je raconterai dans le détail ce que j’ai vécu durant ces 18 merveilleuses journées. En quelques mots je dirais qu’Amma avait fait sa place dans ma personne à tous les niveaux, physique émotionnel et mental. Depuis, j’ai l’habitude de dire que ce n’est pas facile de mourir. Mon ego n’est pas mort totalement, il a cependant été infiltré jusque dans ses plus petits recoins où il sait si bien se cacher.
Après cette étape en 1995, l’Être a continué de prendre de la place, de consumer mon ego, mes tendances et mes mémoires.
Cette année, c’est donc de la même façon que je suis parti. Après une méditation matinale, il fallait que je parte à l’Ashram. c’était impératif. Sans aucune discussion j’ai pris mon billet d’avion, réservé une place à l’Ashram, et organisé mon emploi du temps. Quelques jours plus tôt je me demandais si un jour j’aurais encore envie de me rendre dans ce lieu. Je n’en avais pas envie et ne ressentais pas la nécessité d’y aller. Je n’aime pas faire de tourisme en ce qui concerne la Spiritualité. Y aller pour y faire un tour parce que c’est normal de se rendre dans l’Ashram de son Guru de temps en temps ne me tente pas du tout. Je ne suis pas de ceux qui suivent les règles. J’obéis plus volontiers à ma sensation, à mon intuition.
On pourrait facilement me rétorquer que je ne suis tout simplement pas conscient de ce que je fais et que je suis mené inconsciemment par mes propre désirs. Ce qui est juste si on écarte la possibilité que l’Être qui connaît la réalité et la justesse puisse nous guider jusqu’à produire des évidences à la conscience. En ce qui me concerne, après de nombreuses années de cheminement, il m’est possible de distinguer aisément la voix de l’Être et la voix de l’ego. Ceci m’est apparu progressivement, même pour des choses relativement simples et banales. Pour l’anecdote et pour illustrer cet aspect important de la vie spirituelle, je vous raconte une petite histoire de ma vie. Je manque plutôt de rigueur dans la sauvegarde de mes données informatiques. Un jour il me prit la soudaine envie de sauvegarder le disque dur de mon ordinateur. Allez savoir pourquoi, toutes affaires cessantes, je vais acheter un disque dur externe et sauvegarde mon ordinateur. C’est quelque chose que je pensais faire un jour et que je reportais à chaque fois. Cette fois je ne pouvais pas résister à cet ordre venu de mon intérieur. Cet ordre ne venait pas de ma bonne conscience ou de mon souci de protéger mes données. Le soir même mon ordinateur tombait en panne et le disque dur était irrécupérable. C’est dans la même orientation que je mène ma vie. Si je n’ai pas cette évidence, je ne prends pas de décisions qui pourraient conditionner ma vie sur une longue période. En attendant l’évidence, je cultive la patience et le discernement. Ce sont des qualités essentielles dans la voie spirituelle. Évidemment je n’écarte pas le fait que la raison, puisque nous en avons une, doit intervenir mais à bon escient. L’Être nous inspire en permanence mais notre conscience est prise dans la raison, la logique, le politiquement correct, le conditionnement médiatique et pourquoi pas religieux. Les autres conditionnements viennent de nos tendances acquises, dans les vies antérieures, dans notre éducation. Tout ceci produit nos goûts, nos préférences, nos habitudes en résumé nos attractions et nos répulsions.
A suivre….
La contemplation c’est bien mais le « JE » réclame toujours pour pouvoir faire quelque chose. Se laisser faire c’est bien mais je veux aider ou faire. tel est le langage de l’ego identifié aux empreintes du passé. Pour palier à ce besoin pressant rien de tel que de lui faire faire ce qui peut aider au surgissement de l’être. C’est là qu’interviennent les techniques de méditation comme les postures de yoga, la respiration appelée aussi pranayama, la récitation de mantra, les visualisations et bien d’autres encore. En réalité il n’y aurait besoin de rien si la foi était suffisante, il n’y aurait qu’à se tourner vers le Divin, lui dire avec force et conviction « que Ta volonté soit faite » et se laisser faire. Celle ou celui qui parvient d’emblée à cette possibilité n’est pas loin du but.
Avoir recours aux technique n’a rien de déshonorant. Il faut cependant préciser une chose qui à mes yeux est extrêmement importante. La pratique des techniques ne doit pas faire oublier qu’en réalité ce sera le surgissement de l’Être qui réalisera la véritable transformation. Il ne faut pas croire que la technique est ce qui fait l’œuvre. La technique en elle même n’est rien. Sa pratique permet de préparer le chemin à l’œuvre de l’Être. C’est une préparation du sujet pour être le plus disponible possible. c’est faciliter le travail opéré par l’Être. La technique est pratiquée par l’ego et, comme je l’ai déjà mentionné dans d’autres billets, l’ego ne peut se changer lui-même. Il ne peut que se travestir mais il reste le même. J’insiste sur ce point car il est absolument capital. Chaque fois que vous pratiquez une technique il faut impérativement que dans votre conscience vous la dédiiez au divin. vous devez savoir que vous ne faites que préparer le chemin. C’est pour cela que je recommande de garder en permanence le souvenir du Divin, quoique l’on fasse.
Passer expert dans la pratique d’une technique n’apporte aucun changement véritable si cette expertise n’est qu’un savoir faire. La maîtrise d’une technique ou d’un art quel qu’il soit ne préjuge pas de la qualité d’Être du sujet. Le savoir faire ne garantit pas la possibilité d’Être.
Pour suivre dans ce sens il faut bien comprendre que ce sera la qualité de la conscience lors de la pratique qui sera la plus importante. Ce ne sera pas la réussite de la technique. Pratiquer du mieux que l’on peut est parfait. dans ce cas on a pas à se comparer à une réussite idéale. Il n’y a pas de réussite idéale dans la technique. A partir du moment où on fait de son mieux c’est idéal. Dans ce cas, il n’y a donc jamais de pratiques ratées. Vous verrez que ce n’est pas facile à intégrer et qu’il vous faudra reconnaître que l’ego veut toujours être le meilleur.
Je dis tout cela pour des personnes qui sont intéressées par le surgissement de l’Être.
Prochain billet = première technique. A très bientôt.
La première chose à faire avant de se placer en position de méditation est de se débarrasser de tout ce qui pourrait venir vous déranger. Vérifiez que tout et en ordre et que le téléphone est coupé. Le mental fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous extraire de la méditation. Je me souviens avoir interrompu une méditation car je pensais que j’avais laissé le gaz allumé sur la cuisinière, je suis allé voir et j’ai constaté que je n’avais pas le gaz mais que tout était électrique et éteint.
Essayez de méditer toujours à la même heure. Comme cela, dans la journée, vous pourrez préparer votre rencontre et déjà vous mettre en condition.
Je conseille de mettre un réveil ou une alarme qui vous indiquera la fin de la méditation. C’est ce que je fais toujours quand je travaille et que je dois me préparer pour une heure précise le matin. Comme cela je n’ai pas à me soucier de savoir si je dépasse le temps que je me suis accordé ou non. Pour débuter, c’est bien de se fixer un temps précis et de s’obliger à ne pas l’écourter. Ne soyez pas trop audacieux et commencez par dix minutes ou un quart d’heure. Vous pourrez allonger le temps plus tard. Parfois une méditation d’une heure semble courte et une autre d’un quart d’heure peut sembler interminable. Tout cela dépend du bruit et de l’agitation du mental. Placez vous de préférence toujours à la même place. Réservez un petit coin pour vous dans votre habitation et rendez le agréable pour y mettre un parfum de bonheur, de paix, de joie et pourquoi pas de solennité.
Préparez également un petit autel sur lequel vous placerez la représentation que vous vous faites de Dieu, une bougie, un bâton d’encens, quelques fleurs.
Asseyez vous maintenant face à votre autel. Vous pouvez évidemment vous prosterner devant la représentation de Dieu en signe d’humilité, de respect ou de vénération. C’est déjà peut être un peu trop demander pour une personne qui commence et qui ne sait pas encore ce qu’est Dieu pour elle. Rien n’est obligatoire dans un rituel, c’est pour moi un cadre formel dans lequel se trouve l’intention. L’intention est primordiale. Nous y reviendrons, c’est difficile de ne pas tout dire en même temps.
Vous voilà assis. Mais comment doit on s’assoir. Méditer allonger n’est pas pour moi une méditation telle que je la conçois. Un bon repère pour s’assoir est de toujours conserver les genoux plus bas que les hanches. Ainsi le ventre peut s’ouvrir devant et se détendre, la colonne vertébrale se placera beaucoup plus facilement en bonne position. Pour y parvenir vous pouvez vous assoir sur une chaise ou un tabouret, mettez un coussin ou deux pour surélever les fesses et les hanches par rapport aux genoux. Si vous pouvez vous assoir au sol c’est très bien mais n’essayez pas de vous mettre en tailleur avec les genoux vers le menton c’est bien inutile et invalidant. Vous pouvez vous mettre à genoux avec des coussins sous les fesses. J’ai commencé avec au moins trente à quarante centimètres de coussins sous mes fesses et c’était encore difficile. Maintenant je suis confortablement installé en demi lotus pendant plusieurs heures sans avoir jamais fait d’étirements de mes muscles et tendons. Utilisez des coussins pour caler vos genoux. N’ayez pas peur de prendre soin de vous et d’être installé confortablement.
Votre colonne vertébrale doit être soutenue et le regard bien droit devant vous un peu vers le sol comme si vous regardiez à trois mètres de distances au sol devant vous. Soutenir sa colonne ne veut pas dire se tenir raide comme un piquet. Il faut faire un petit effort et pouvoir le tenir sans entraver la respiration et sans contracter les muscles autres que ceux qui sont placés de chaque côté de la colonne vertébrale. N’essayez pas de vous mettre dans l’attitude d’un yogi confirmé, vous useriez toute votre énergie en vain et serez dégoûtés très rapidement. Ne soyons pas présomptueux.
Posez vos mains sur vos cuisses comme vous êtes bien, inutile encore une fois de prendre des positions particulières. Cela viendra, mais plus tard.
Vous voilà installé prêt pour méditer.
Regardez attentivement l’image ou le symbole de Dieu que vous avez placé sut l’autel. établissez une relation de sympathie avec lui, créez un pont virtuel entre votre cœur et l’image. Prenez soin de bien regarder les détails et de vous en imprégner. Après quelques instants vous fermez les yeux et essayez de fixer votre attention, votre conscience, votre regard intérieur sur cette image. Votre pensée se fixe sur Dieu et sur lui seul. Vous laissez votre respiration prendre le rythme qu’elle souhaite, nous verrons plus tard des exercices respiratoires. Gardez le dos soutenu. Ouvrez vous devant vous, contactez le monde avec la face antérieure de votre thorax comme si vous disiez bonjour au monde avec votre cœur. Restez dans cette attitude physique et mentale et laissez vous faire. Se laisser faire signifie accepter tout ce qui vient sans le juger, sans l’étiqueter, sans comprendre, sans savoir. Autant de choses que le mental voudra vous faire faire immédiatement. L’intention de méditation sera simple. En fixant votre attention sur Dieu vous calmerez le mental et l’agitation de la pensée. Progressivement vous aurez des sensations diverses et variées que vous voudrez identifier, comprendre. n’en faites rien. Il faut s’en remettre à Dieu pour qu’il transcende notre illusion et nous transforme progressivement.
Après cette méditation allongez vous quelques minutes et laissez votre corps se détendre et s’adapter aux nouvelles informations inconscientes apportées par la méditation.
Vous avez maintenant de quoi faire. Je vous souhaite de bonnes et heureuses pratiques.
Sachez qu’il n’y a pas deux médiations identiques. Commencez chaque méditation comme si c’était la première fois.
N’hésitez pas à poser des questions en utilisant les commentaires.
Méditer est un état, ce n’est pas une action. L’action prépare à la méditation. Pour parvenir à un état méditatif il faut créer les conditions pour y parvenir. Créer les conditions est un entraînement long et progressif qui, un jour, peut être permettra d’être en état de méditation. Il me semble important de faire le différence. Les deux phases sont bien différentes. Par exemple lorsque je récite mon mantra pour calmer mon mental et m’éveiller à Dieu, je ne médite pas, je me prépare pour parvenir à cet état méditatif. je distingue bien ces deux phases lorsque je m’adonne à la méditation. Il y a d’abord un temps pendant lequel je vais pratiquer une certaine quantité d’exercices et un temps où je suis en méditation. Nous reviendrons sur ces exercices et la façon de les pratiquer. Je ne pourrai vous livrer que ma propre expérience.
En état de méditation, je suis assis avec ma colonne vertébrale soutenue naturellement, je n’ai aucun effort à faire pour la maintenir car l’éveil de la force intérieure au cours des exercices préparatoires me permet de me tenir là, bien droit, sans rien faire. Ma pensée est au repos, je ne suis qu’un observant qui ne cherche rien. Je suis également le théâtre de la lutte qui s’opère entre mon mental égotique et mon Être. C’est en moi que s’opère cette bataille, dans mon corps physique, dans mes émotions et dans mon mental. Étant en état de méditation, je ne participe à rien, j’observe sans participer, sans donner mon avis et sans chercher quoique ce soit de particulier. Je suis positionné entre mon ego et l’Être, c’est à cet endroit que je peux ne rien faire. Dès que je glisse du côté de mon mental, je suis pris par lui et je suis obligé de faire un effort pour m’en dégager. Il ne cesse d’essayer de me reconquérir. Il me faut avoir une ferme intention dès que je suis repris par lui sans quoi il gagne la partie et j’ai beaucoup de mal à retourner dans cet état méditatif.
Méditer c’est être entre l’ego et l’Être. Il est impossible de plonger dans l’Être comme on le voudrait. On ne peut aller dans l’Être. C’est lui qui nous conquiert. La conscience qui est « je » est identifiée au mental, elle ne peut pas s’en débarrasser instantanément. On peut dire que le mental lui colle à la peau et qu’avec toutes ces mémoires on ne peut pas plonger dans la pureté absolue. Ce sera la pureté, la vérité qui viendra progressivement se substituer au mental. On ne peut que se placer au milieu avec la conscience. C’est intéressant d’observer ces phénomènes, de repérer les différentes phases, tranquillement sans s’énerver.
Au milieu c’est aussi entre ciel et terre, entre le haut et le bas, entre le dedans et le dehors, entre la nuit et la lumière.
Positionné à cet entre deux, je me laisse transformer par l’Être et j’accepte tout ce qui arrive. Je ne cherche rien de particulier, seul le désir de Dieu est présent sans aucune formalisation ni aucune pensée. Je Le laisse m’envahir.
La méditation est pour moi le plus bel outil qui soit dans ma quête spirituelle. M’asseoir, affirmer ma présence par une attitude ferme et verticale, fermer les yeux, fixer ma conscience sur Dieu et me laisser faire. Être là au présent et se laisser faire. C’est tellement simple et tellement compliqué à la fois. Pour que ce soit et que ça reste simple il ne faudrait pas avoir de mental.
D’ailleurs plus le mental s’allège et plus c’est simple.
Je me souviens de mes débuts, de ma première méditation. Je me suis assis par terre comme j’ai pu, les jambes à moitié pliées et les genoux plus près du menton que du sol. Je n’arrivais même pas à me tenir droit. J’ai fermé mes yeux et peu de temps après j’ai eu l’immense chance et l’immense bonheur de ressentir une poussée qui m’aidait et m’invitait à me grandir. Je découvrais qu’il y avait quelque chose en moi qui ne dépendait pas de ma volonté et qui me donnait la force et la direction. J’étais habité par quelque chose. A posteriori je mesure combien j’ai été aidé lors de cette méditation par la nature. Je vois tellement de gens qui essayent et ne ressentent rien, combien se perdent dans des techniques plus ou moins sophistiquées, combien sont aveuglés par des croyances illusoires. Ils finissent par abandonner ou s’enfoncent dans l’illusion.
Je ne pense pas qu’il soit possible de progresser efficacement dans la méditation sans être guidé. Le monde des sensations et des manifestations immatérielles est truffé de pièges de toute sorte, de miroir aux alouettes. notre mental est évidemment celui qui nous amènera à rechercher ce qui est bon pour lui mais pas pour notre progression spirituelle.
Méditer en présence de quelqu’un qui est déjà avancé sur le chemin est une aide précieuse. La présence de l’Être calme notre mental comme un anesthésiant et favorise notre perméabilité à l’Être qui est en nous.
Méditer en présence d’un véritable Gourou est une bénédiction.
J’ajoute dans ce blog une nouvelle catégorie intitulée « méditation » dans laquelle je vous parlerai, le pus régulièrement possible, de mon expérience et de la progression que j’ai vécu. Puisse cela vous être utile.
Bonne rentrée à tous.
La souffrance, la peur, l’insatisfaction sont les principales raisons qui conduisent les personnes à se tourner vers la spiritualité. Elles se tournent vers le ciel comme elles se sont tournées précédemment vers le matérialisme. La quête est la même ou presque.
Le sujet attend ou espère que l’extérieur en l’occurrence Dieu extérieur vienne combler son insatisfaction, vienne le rassurer, vienne le soulager. La démarche est donc purement égotique. Dans le matérialisme le sujet allait chercher ce qui était autour de lui. dans sa recherche pseudo spirituelle il va chercher dans l’au-delà. Il s’éloigne encore plus de lui même et va même tenter dans certains cas de sortir de lui-même pour trouver un monde meilleur dans les mondes parallèles. Tout ceci n’a rien à voir avec la spiritualité, c’est de l’illusion pure et simple. Plus il se fuit en fuyant sa souffrance et son insatisfaction, moins il a de chance de s’éveiller à son intériorité. L’Être est là au cœur de chacun ici et maintenant. Certaines personnes rencontreront au cours de leur quête le guide qui saura les remettre dans la bonne direction. Certains le rencontrent et se sauvent car ils n’obtiennent pas satisfaction assez rapidement ou n’ont pas assez de confiance pour suivre ses enseignements.
Toutes les situations sont possibles. Chaque chemin est absolument individuel. Là ou nous passons est là ou nous devions passer. C’est indiscutable. Le premier enseignement d’un véritable guide sera d’amener le sujet à accepter sa situation car il faut commencer là ou nous sommes. La fuite est inutile.
Hors mis certaines rares exceptions la motivation est toujours égotique. Inutile de s’en offusquer, c’est comme ça et c’est ainsi qu’il faut l’accepter. Même l’altruisme, l’humanisme sont le plus souvent égotiques. C’est ainsi. Un jour le sujet est touché par son intériorité, il est surpris par ce quelque chose d’indéfinissable qui survient du dedans de lui-même, par ce numineux comme l’appelle Graf Dürckheim (http://www.fraternet.com/magazine/etr_0410.htm) ou ce charme selon Jankélévitch (http://www.jankelevitch.fr). Être touché, saisi, surpris, sans pouvoir le maîtriser, sans pouvoir l’expliquer. Là l’ego est mis à mal, il n’a pas de prise. Pourtant il se défendra bec et ongle pour garder sa suprématie. La bagarre commence, c’est Kurukshetra (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mahabharata) qui s’annonce.