Cet article fait suite au commentaire posté par Emmanuel à propos du billet « pilotage automatique ». Il me demande si c’est mon libre arbitre que j’ai utilisé pour suivre les 13 jours de jeûne.
Quel sens donné à cette expression « libre arbitre » ?
La notion d’arbitrage sous entend que nous ayons un choix à faire, il nous faut préférer une chose ou une autre ou bien une chose parmi tant d’autres.
Libre, sous entend, le plus souvent, sans contrainte, sans obligation, en toute indépendance, en toute autonomie. Cela est-il seulement possible ?
Regardons rapidement de quoi il peut s’agir.
S’affranchir des contraintes, des conditionnements extérieurs est une velléité que bien souvent nous voudrions pouvoir mettre en application. Or il n’est pas possible de s’affranchir de la loi des hommes et des règles qui régissent cette société. Ce cadre dans lequel nous vivons est censé protéger chaque individu des mauvaises intentions des autres et lui assurer le nécessaire indispensable. Même si les lois se sont écartées de ces intentions pour servir des intérêts particuliers, il est bien difficile de ne pas être cadré.
Il est plus facile de s’affranchir du cadre moral qui tente d’organiser au mieux les relations entre les personnes. Le respect des autres étant absolument indispensable, il conviendrait alors de respecter au moins deux règles d’or. La première est de ne pas nuire aux autres et la seconde et de ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’ils nous fassent.
La liberté vis à vis de la nature implique le respect, la protection et la conservation de celle-ci.
S’affranchir du cadre religieux pourrait sembler plus facile. Après tout il n’y a pas de sanction mais la peur de désobéir à Dieu, c’est-à-dire à la religion, qui est censée être la loi de Dieu, est bien engrammée au fin fond de l’inconscient des hommes depuis des lustres. Après une approche aussi succincte, on voit déjà très bien que la liberté est bien relative. Nous pouvons tout au plus essayer de trouver le meilleur compromis en tendant si possible vers plus d’indépendance. La liberté est donc bien relative.
Intérieurement nous sommes complètement conditionnés par notre passé. L’ego est le fruit de notre passé, le fruit de cette loi karmique faite d’enchaînement de causes et d’effets. Se libérer totalement de l’ego est l’affaire de nombreuses vies. Mais peut-être êtes vous de ceux qui ont commencé il y a bien longtemps.
Les déterminismes qui conditionnent notre vie sont innombrables.
Alors à quoi peut ressembler le libre arbitre. On pourrait dire ceci : Compte tenu de tout ce que j’aperçois, en respectant le monde dans lequel je vis, je me réfère en permanence à ma justesse.
La justesse est une qualité indispensable à acquérir. Elle n’est pas de l’ordre du bien et du mal. C’est un sentiment dont la saveur est très particulière. Elle n’est pas le fruit d’un raisonnement logique, c’est plus de l’ordre d’une évidence, d’une vérité personnelle. Cette justesse sera plus ou moins teintée des informations de l’Être en fonction de l’évolution spirituelle du sujet.
L’engagement vers le libre arbitre, implique que nous ne soyons plus des objets esclaves des autres et en particulier de la société actuelle qui utilise chacun à des fins personnelles. Il est grand temps de redevenir des sujets et non des objets.
Pour cela il faut dans un premier temps repérer ses propres valeurs en distinguant ce qui est bien de moi de ce que je crois et qui m’a été enseigné ou inculqué sans que j’aie pu le vérifier par moi-même lors d’une expérience. Il faut repérer les croyances, leurs implications et leurs conséquences en tant qu’éléments conditionnant de ma vie. Ensuite il me faut découvrir mes vraies valeurs et m’appliquer à les mettre en pratique. Pour y parvenir, il n’y a que la véritable méditation qui pourra m’aider à passer les voiles, les filtres qui me masquent ma véritable personnalité. Qui suis-je en réalité ?
Après avoir aperçu notre vraie personnalité, faite d’ego et d’Être, je devrai me libérer de l’emprise de l’ego pour revenir à des valeurs naturelles. C’est à ce moment que je pourrai enfin être libre. Mais libre de quoi ? Tout simplement de mes conditionnements qui m’empêchent d’être une femme ou un homme libéré.
Il y a donc plusieurs possibilités d’exercer sont libre arbitre. Nous voyons que nous pouvons nous libérer de ceci ou de cela mais qu’en aucun cas nous ne pouvons être des sujets totalement libres au sens ou le je pourrais émettre une information ou réaliser une action sans être influencé par le passé, le monde environnant, la nature. Ceci est tout simplement impossible. Nous sommes les enfants du Divin et totalement liés à lui.
Derrière chaque action, chaque choix que nous pouvons réaliser se trouve la voix de Dieu. Rien ne peut lui échapper. Même si mon choix est purement égocentrique, il faut voir et entendre que c’est Dieu qui l’a voulu. Dieu peut tout à fait nous conduire à faire des choix dont les conséquences seront désastreuses. Ces expériences apporteront ce qui est nécessaire à notre évolution et à celle du monde.
Pour aller un peu plus loin, je dirais que Dieu nous invite à faire le choix qu’il a déjà fait pour nous.
Alors, pourquoi nous laisser la peine de choisir ? Tout simplement pour nous responsabiliser de notre passage sur cette terre en qualité d’humain. C’est un cadeau qui mérite un effort, par exemple de mener sa vie.
Le sujet est vaste et je ne prétends pas en avoir fait le tour, bien loin de moi cette pensée.
J’espère seulement vous avoir apporter des éléments de réflexion, de méditation qui vous aideront à rendre votre vie encore plus riche de sens et de valeurs.
Le seul obstacle à l’émergence du Divin au sein du sujet est la peur. C’est impressionnant de s’apercevoir en creusant un peu la problématique des personnes souffrantes que la seule cause véritable est la peur. Toutes les autres raisons ne sont que des conséquences de la peur.
A partir de la peur originelle, le sujet peut avoir peur de tout. Amusez vous à faire l’inventaire de toutes les peurs qui vous habitent. Je ne me lance pas dans un inventaire, ce serait trop long.
L’ego ne trouve pas de véritable solution à la peur. Il ne peut pas la dissoudre mais seulement la compenser. Parfois on appelle ça le courage, parfois la prudence, parfois l’intelligence. Combien de murs avons nous bâti autour de nous pour nous protéger, combien d’armées avons nous recrutées, combien de vigiles avons nous mis en place ? Dans quelle grotte secrète nous sommes nous réfugiés ?
Tous ces systèmes de protection, de défense que nous avons placés à l’extérieur de nous, dans le monde, dans la société sont présents et actifs au sein de notre propre personne. La peur rigidifie, contracte, immobilise, paralyse. Elle nous rend malade et malheureux.
C’est la peur qui nous prive du véritable bonheur.
« Le monde tel que je le perçois est tel que je suis moi-même ».
La seule solution pour retrouver le bonheur est de réhabiliter le Divin. Celui qui veut s’affranchir de la peur et retrouver le bonheur (pas les petits plaisirs du monde) doit rebâtir la trinité en lui. Cette trinité sera Dieu, moi et le monde. Ce n’est pas la place ici de développer cette trinité. En prenant refuge en Dieu, nous pouvons lui permettre de reconquérir les territoires mangés par la peur. Nous retrouverons la confiance, l’aisance, la paix, la sérénité, l’Amour, la compassion véritable. C’est ce que j’ai réalisé par la Grâce de mon Maître, je peux témoigner du bonheur immense que cela me procure. La sérénité obtenue n’a pas d’égal dans le monde extérieur. Aucun plaisir ne peut remplacer ce bonheur intérieur. Rien d’autre ne peut procurer ce sentiment de totale liberté. J’avais écrit il y a quelque temps « Sans Toi les plus beaux fruits du monde ont le goût de l’absence ». A goûter le monde sans Dieu, il manque toujours quelque chose. Ce quelque chose n’est autre que la présence agissante de Dieu au sein de nous même. Il y a toujours un manque un pas assez, un trop peu, un « ce sera mieux la prochaine fois ».
La nature libérée de l’ego est d’une beauté et d’une perfection absolues.
La nature libérée n’est autre que l’image de Dieu.
Celle ou celui qui s’y intéresse doit se mettre en route, décider d’y aller avec courage et détermination. C’est un choix qu’il faut poser. Il faut s’engager. Comme disait Sri Ramana Maharshi « Si tu veux aller à l’est ne va pas vers l’ouest ».
La compassion est une qualité naturelle de l’humain que nous découvrons lorsque l’Être, source de la nature, se manifeste en nous et prend l’ascendant sur l’égocentrisme.
La compassion est donc naturelle, elle apparaît spontanément sans qu’il y ait le moindre effort à faire, seulement il faut redevenir naturel pour la découvrir dans son originalité. C’est loin d’être le cas actuellement.
Je décrirais la véritable compassion comme une empathie Spirituelle invitant la puissance de vie d’une personne à venir en aide à une autre personne en difficulté.
Il y a empathie, c’est à dire que, le sujet vit en lui, ressent en lui, la difficulté de l’autre, des autres et pour certains du monde entier. C’est une chose difficile à comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu. C’est comme cela par exemple que je peux ressentir ce qui se passe chez une personne en difficulté qui me consulte. C’est une étrange sensation de vivre l’autre ou les autres en soi, sans en être personnellement affecté. Parfois c’est un peu plus difficile car, pour donner une exemple simple, ressentir la nausée de quelqu’un d’autre n’a rien de plaisant mais la compassion étant un flot d’Amour il submerge cet affect et le consume plus ou moins facilement. La nature est magnifique car vous ne pouvez accéder à cette particularité si vous n’êtes pas dans l’amour inconditionnel. Sans quoi ce serait une contagion négative. C’est probablement ce qui se passe avec certains thérapeutes qui n’ont pas cette faculté spirituelle. Ils deviennent malades ou souffrants au contact de leurs patients. Comme nous sommes tous contagieux, il faudrait savoir lequel contamine l’autre. C’est une autre histoire que je vous raconterai peut être plus tard dans le blog ou ailleurs. Vous pouvez en lire un peu plus dans mon livre (Ainsi Sommes-Nous) qui est en téléchargement sur ce site à la page 33.
Chacun est l’univers à lui tout seul et contient en lui toutes les créatures de ce monde au niveau informationnel. Etant parvenu à un certain degré de liberté, il se trouve déconditionné et peut ainsi retrouver les qualités naturelles de l’humain et donc ressentir en lui même la souffrance d’une autre créature et pourquoi pas de la nature. C’est ainsi qu’une personne éveillée ne peut en aucun cas engendrer de la souffrance par sa propre responsabilité. Sauf évidemment si l’égocentrisme est toujours quelque peu présent. On voit par là que la nature est bonne et généreuse. Aller au secours ou en aide à d’autres est une impulsion naturelle, automatique, impérieuse. Nous en sommes bien loin et c’est évidemment ce qui assombrit le monde d’aujourd’hui.
Mais comment la compassion vient en aide à la personne souffrante, ou en difficulté ?
En premier lieu je citerais la présence, mais pas n’importe laquelle. Il ne suffit pas de se tenir à côté de quelqu’un pour lui venir en aide. La nature opère de façon très particulière. La puissance de vie vient ranimer la puissance de vie de celui qui souffre et dans le même temps applique le baume de l’Amour sur les blessures. Ce qui permet de soulager ou de donner les moyens à une personne en difficulté de retrouver les ressources en elle même pour continuer sa route. Il ne s’agit pas de prendre sur soi les problèmes des autres et de tout faire à leur place mais de leur donner les moyens de retrouver leurs capacités. C’est un point fondamental que j’ai pu expérimenter de très nombreuses fois. Spontanément, la compassion véritable régénère, soulage, apaise, réanime, revitalise. Pour moi, la présence est la part la plus essentielle de la compassion véritable. Paradoxalement c’est ce qui manque le plus en cette société. On est capable de lever des fonds importants pour venir en aide mais on ne trouve pas ou peu ou très insuffisamment des personnes qui sont prêtes à donner de leur temps personnel pour venir en aide. Nous vivons dans un monde d’isolement. La compassion ne se manifeste plus ou presque plus. L’égocentrisme a tellement pris le dessus que l’autre ou les autres, en dehors d’un cercle restreint de relations particulières, n’intéressent personne et même dérangent. Pourtant la présence véritablement compatissante peut faire des miracles que même de grosses sommes d’argent ne pourront pas faire.
Ensuite, intervient la charité, qui à mon sens découle de la compassion, de l’Amour inconditionnel. Spontanément la compassion apporte à la personne qui souffre les moyens de se remettre en route sur son propre chemin. Il ne s’agit pas de se substituer, de pallier momentanément, il s’agit bien de redonner les moyens de retrouver une autonomie. Parfois il y a urgence et il faut quelque peut se substituer à la personne en difficulté, par exemple en l’aidant à payer sa note d’électricité. Mais ça ne s’arrête pas là. Sans quoi ça ne servirait qu’à reculer pour mieux sauter. Il s’agit aussi de poursuivre son aide jusqu’à ce que l’autre puisse retrouver son autonomie. C’est une autre affaire. On voit bien qu’aujourd’hui la priorité est de donner de l’argent ou des vivres comme à la banque alimentaire par exemple pour apporter à manger à ceux qui ont faim. C’est déjà merveilleux mais comme on peut hélas le constater, il en faut de plus en plus car les malheureux sont de plus en plus nombreux. Nous sommes dans un cercle vicieux. Quand on aperçoit tous les rouages de ce mécanisme d’appauvrissement, on peut dire que c’est absolument horrible.
Une autre qualité essentielle qui découle de la compassion est la notion de partage et de sobriété. En bref, le sujet prend pour lui même ce dont il a besoin pour assumer ses propres nécessités et celle de sa famille. Il met le reste à la disposition des autres pour les aider à retrouver l’autonomie et aussi la dignité. Parfois des personnes vont jusqu’à se priver de l’essentiel pour venir en aide à des malheureux. Il n’est plus question de s’enrichir pour soi même mais d’utiliser ses richesses pour un monde meilleur. Si vous êtes dans ce cas et manquez d’idées, j’en ai plein mon sac à vous proposer.
Voilà donc en résumé ce à quoi la compassion véritable invite naturellement.
Partant de là, une personne n’étant pas éveillée et n’ayant pas ses capacités naturelles libérées et opérationnelles, peut prendre cela pour modèle et exercer ce que j’appellerais une compassion égotique. Ceci n’a rien de péjoratif, les qualités égotiques ne sont pas obligatoirement noires. Il ne faut pas voir l’ego comme le diable en personne. L’ego peut être très généreux, bienveillant, aimant, et bien sûr compatissant. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir atteint la réalisation pour être bienveillant. Bien au contraire. La bienveillance, l’attention aux autres, prendre soin des autres, les respecter, sont des qualités qui doivent impérativement être pratiquées au même titre que toutes les pratiques spirituelles si on souhaite parvenir un jour à vivre dans la plénitude de l’Amour Divin. Vous pourrez faire de la méditation, du yoga, étudier les écritures, si vous ne vous ouvrez pas au monde et aux autres alors vous perdez votre temps. Vous ne bâtirez qu’un ego spiritualisé et rien de plus. Avec cela point de salut ni de bonheur. Vous tournerez en rond sans trouver ce que vous cherchez, jusqu’au jour où une petite fenêtre s’ouvrira dans votre conscience et vous prendrez les autres en considération bienveillante.
Vous vous apercevrez alors qu’en étant compatissant, bienveillant on en tire un bénéfice extraordinaire.
Par définition l’égocentrisme c’est moi d’abord et les autres à mon service. Le sens du « Je », du « mon », du « mien » est prioritaire, impératif. Je vis ma vie pour moi-même et je me sers des autres pour me satisfaire. C’est peut être brutal mais c’est réaliste. Actuellement on délègue à des institutions ou à des entreprises le soin de venir en aide. On donne un peu d’argent et on retourne à ses occupations favorites. On souscrit à des assurances qui nous viendrons en aide en cas de difficultés car on sait très bien que personne ne nous viendra en aide. On consulte des thérapeutes juste pour parler car on ne trouve pas d’oreille attentive autour de soi. Nous avons impérativement besoin de retrouver cette bienveillance, cette attention aux autres si nous ne voulons pas sombrer dans la souffrance et la misère. Tout le monde peut tout perdre en un instant. Au vu de l’évolution du monde la solidarité sera obligatoire à moins que la violence prenne le pouvoir.
Pour conclure je citerai cette phrase bien connue « aimez vous les uns les autres comme Dieu vous aime »
Il y aurait bien des développement à faire mais ce n’est pas le but de ce blog.
Joyeux Noël à toutes et à tous.
Je vous recommande un livre très intéressant sur la compassion : Compassion par Armstrong Karen aux éditions Belfond – voir la vidéo – avec sous-titrage.
Le titre vous paraîtra peut être étrange, mais c’est une question que je me pose souvent. Méditer, prier, faire du yoga et toutes sortes de pratiques dites spirituelles sert à quoi ? Qu’y a-t-il de plus noble ou de plus important dans ces pratiques que dans une vie profane ordinaire ? Sommes nous meilleurs que les autres une fois que l’on a pratiqué ces méthodes, une fois que l’on a consacré une bonne partie de sa vie à essayer d’atteindre quelque chose qui pourrait apporter un plus dans la vie ?
Est-ce bien utile de s’intéresser et de consacrer à la Spiritualité ?
Après tout, objectivement, je me consacre à moi-même et recherche ma propre satisfaction au travers de la spiritualité. Je veux devenir quelqu’un qui soit comme ceci ou comme cela parce que je crois que ce sera mieux pour moi. Je crois que la spiritualité m’apportera ce que je cherche. Il ne faut pas se leurrer et bien se regarder en face. En m’adonnant à la spiritualité et à ses pratiques, il faut se poser la question : « qu’est-ce que je cherche ? » Si chaque aspirant voulait bien se poser la question honnêtement, sérieusement sans se faire de cadeaux, on s’apercevrait probablement que la recherche est tout simplement égocentrique. C’est pour moi-même et mon bonheur, pour mon espoir de bonheur, pour moins souffrir, pour appartenir à une communauté qui m’accueille et me considère, pour trouver l’amour ou simplement des amis ou des copains, pour me donner une valeur. La liste des raisons égotiques pourrait être longue. C’est le cas d’une grande majorité de personnes et c’est normal, ce n’est pas possible autrement pour toutes ces personnes.
A ce stade là cela ne fait pas grande différence entre une personne qui s’adonne à la spiritualité sous quelque forme que ce soit ou une personne qui vit comme tout le monde. Le but de chacun dans la vie est de trouver le bonheur, chacun espère le trouver d’une façon ou d’une autre. L’humain est condamné dès sa naissance à chercher le bonheur de même que sa sécurité ainsi qu’assurer sa survie. La preuve en est que c’est le principal argument publicitaire que je peux lire sur les publicités multiples et variées que je peux recevoir par internet. On peut lire : «Devenez meilleurs, élargissez vos facultés, trouvez l’amour, devenez je ne sais quoi de plus en plus rocambolesque, l’illumination en trois séances par internet ». La pub marche bien puisque c’est ce que chacun cherche. En plus les choses sont présentées de telle façon qu’il est facile de croire que ça marche à tous les coups, de plus c’est facile à faire et c’est rapide.
Après avoir dépensé une fortune et sué sang et eau pour obtenir quelque chose qui au bout de quelques jours de pseudo jouissance vous ramène dans le même état de mendiant du bonheur. Le bonheur promis n’est pas au rendez-vous.
Où est l’erreur ? Y a-t-il une erreur ?
L’erreur est simple, tant que je m’adonne à la spiritualité ou pratique des méthodes dites spirituelles ou ésotériques pour obtenir quelque chose pour moi-même, je n’obtiendrai pas un bonheur durable. Je serai toujours obligé de remettre de l’énergie dans la machine parce que en réalité je ne change pas vraiment. Même si j’obtiens de petites satisfactions qui font penser que le bonheur attendu arrive, il n’est pas encore là.
Rechercher une satisfaction personnelle d’une manière ou d’une autre ne procure jamais le bonheur, cela procure des plaisirs passagers et aussi l’illusion de pouvoir le trouver un jour. De façon plus subtile, si les enseignements dispensés ne sont pas adéquats, cela conduit le sujet à développer un égocentrisme spirituel, le sujet se prend pour quelqu’un de spirituel, de plus important et de meilleur que les autres.
Ce n’est pas dramatique. La recherche peut parfaitement commencer par là, en cherchant une satisfaction personnelle ou en essayant de soulager sa propre souffrance. Le problème n’est pas là. Mais il ne faut pas en rester là.
C’est encore une fois la nécessité d’être guidé par un vrai guide. Celui-ci ne vous laissera pas là. Subtilement, il vous donnera la saveur de Dieu, il sèmera une graine au fond de vous même qui, lorsqu’elle aura quelque peu grandi, vous donnera le désir d’aller plus loin pour goûter un peu plus à cette saveur Divine que l‘Hindouisme appelle l’ambroisie. « Une seule goutte de ton ambroisie me donnera le bonheur pour des vies entières, s’écrie l’aspirant en s’adressant à Dieu ». Le guide, le Maître doit être capable de démarrer le processus de purification de l’ego par le Divin lui même. Seul le Divin est capable de cela. Toutes les autres méthodes sont illusoires et ne consistent qu’à se travestir différemment à force d’entraînement. L’ego reste inchangé, seules ses manifestations sont contrôlées et le sujet se manifeste différemment.
En poursuivant la quête, en pratiquant les recommandations de son guide, l’aspirant se trouvera dépouillé progressivement de son égocentrisme par le Divin et découvrira la merveilleuse saveur de la compassion et de l’Amour inconditionnel. Une fois qu’on y a goûté c’est fini plus jamais on ne pourra s’en séparer même pour tout l’or du monde, à moins qu’une fâcheuse mauvaise tendance bien cachée dans l’inconscient conduise à vendre son âme au diable.
Le bonheur vrai et durable n’est pas autre chose que l’amour vrai, inconditionnel et la compassion qui, on pourrait dire est le fruit de l’Amour Divin.
Ce n’est pas parce qu’on devient un spécialiste d’une technique comme le hatha yoga qu’on devient plus spirituel, plus essentialisé. Le défaut actuel est de penser que c’est en apprenant et maîtrisant une technique ou un art que l’ego peut être déraciné. C’est fondamentalement faux. Si en pratiquant vous ne pensez qu’à réussir l’exercice vous vous trompez de voie.
La société, extraordinairement égocentrique, dans laquelle nous vivons s’ingénie à récupérer pour son propre compte toutes les pratiques utilisées jadis dans la spiritualité. J’en prends pour preuve, le hatha yoga, qui devient une gymnastique, la « méditation de pleine conscience » qui devient une maîtrise de la pensée et bien d’autres encore.
L’outil qui n’était qu’une aide pour aller à Dieu devient le but. On devient un bon pratiquant de la technique, de la même façon qu’on peut être un champion de sport ou un spécialiste de la peinture à l’huile. Il n’y a aucune différence sur le plan spirituel. Quelque fois c’est un facteur aggravant, je ne connais pas plus difficile à corriger que l’orgueil spirituel parce qu’il touche à l’estime que le sujet a de lui même, il est sa valeur.
En récupérant toutes ces pratiques, la société, les humains qui la constituent retirent Dieu du programme. On n’en parle plus, c’est tabou, accessoire, inutile. Comme je l’ai souvent dit et écrit, parler de Dieu ou simplement le nommer devient suspect. Il est d‘ailleurs énoncé dans les écritures que les humains iront jusqu’à vouloir tuer Dieu tellement l’égocentrisme et la toute puissance égotique prendront de l’ampleur.
Sans Dieu la démarche Spirituelle n’est pas valide car c’est Dieu qui mène à Dieu. La démarche Spirituelle a quelques prérequis. D’une part il faut reconnaître que nous ne sommes pas les maîtres du monde et de nous même mais qu’une intelligence et une puissance que nous ne pouvons maîtriser siège en nous même. D’autre part, que toutes les pratiques ne seront qu’un moyen de faciliter le travail du Divin mais pas de le remplacer. Il faut mettre en place une trinité : la conscience, l’ego et le Divin. J’y reviendrai plus tard, mais peut être en ai-je déjà parlé ailleurs.
Si nous ne voulons pas sombrer dans les extrêmes de l’égocentrisme et de la toute puissance, génératrices de souffrances et d’atrocités telles que nous en voyons ou vivons en ce moment, il faudra réhabiliter Dieu. Les codes de bonne conduite ne suffiront pas, pas plus que les guerres déclarées pour soit disant éradiquer la violence. La violence génère la violence, l’ego fait grandir l’ego, l’Amour et la Compassion font grandir l’Amour et la Compassion seuls capables de guérir le monde.
Comme l’année précédente je suis revenu à l’Ashram d’Amma en Inde pour y passer quatre semaines dans la Divine présence d’Amma.
Comme l’an passé, l’impulsion a précédé la raison. Je ne suis pas venu par raison ou pour des raisons particulières. Je suis venu parce qu’il me fallait venir sans savoir pourquoi. On pourra objecter que ce n’est pas raisonnable. C’est effectivement pas raisonnable du point de vue de la raison ordinaire, celle qui se base sur les règles, la logique, la morale ou le politiquement correct sur la raison de la pensée collective. Par contre la raison de l’être est toute différente. Ne dit-on pas que Dieu a ses raisons que la raison ignore. L’appel par le Divin existe. Je le vis au quotidien mais je n’aurais jamais pu le croire avant de l’avoir vécu. C’est un peu comme les hirondelles qui se rassemblent pour partir faire leur migration. Elles n’ont pas internet ou Facebook pour sonner le rassemblement. On appelle cela l’instinct animal, avec un peu de mépris, pour nous faire croire que nous avons un cerveau plus développé qui a d’autres moyens de savoir ce qu’il faut faire ou pas, l’homme a la raison, il est raisonnable, raisonné. Grâce a cette raison surabondante, nous passons à côté de l’évidence que la vie nous procure en permanence. Nous passons à côté du bon sens. Par contre il serait stupide de s’affranchir de la raison ordinaire si notre conscience n’est pas en relation avec l’Être, n’est pas informée par l’Être. Le sujet est vaste et j’aurai certainement l’occasion d’y revenir.
Voilà maintenant trente ans que je chemine consciemment vers la réalisation du Soi. Toutes ces années ont été très riches en événement et aussi en découvertes. Tout ceci m’a permis de me rapprocher du Divin et d’en vivre les plus belles manifestations dans mon intériorité. Après tout cela je me ressens aujourd’hui bloqué, limité, je me sens lourd et intoxiqué.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Je pourrais me dire que je régresse ou que je suis fatigué, intoxiqué par la nourriture ou une mauvaise hygiène de vie. Mais rien de tout cela.
En présence d’un véritable Maître, les limitations qui se cachent bien dans l’inconscient se révèlent. Comme on dit la lumière révèle l’ombre. Plutôt qu’une régression c’est au contraire une avancée qui demande de purifier d’avantage l’ego. C’est une nouvelle étape à franchir, une nouvelle porte qui va s’ouvrir pour avancer sur le chemin qui mène à Dieu.
Sans la Divine Présence du Guru ceci ne serait pas réalisable. J’ai toujours pensé que seul on ne peut rien faire. Tout juste peut-on s’illusionner sur nos capacités et sur notre évolution spirituelle. Pour pouvoir avancer dans cette voie de la Spiritualité opérationnelle, Il faut absolument être en relation avec un Maître. On peut aussi être guidé par une personne plus avancée sur le chemin qui elle aussi est en relation avec un Maître vivant et poursuit sa quête honnêtement.
Le chemin se fait par étapes et beaucoup pourront penser que ce ne sera jamais fini. Il arrive fréquemment que des personnes engagées sur la voie manifestent un certain découragement, une certaine lassitude à toujours devoir faire un effort. Le paradis n’est pas derrière la porte d’à côté. Il faudra peut être plusieurs vies consacrées à la spiritualité pour parvenir au but, à la réalisation, ou pour tout simplement s’éveiller aux manifestations intérieures du Divin.
Le plus important sur cette route n’est pas de parvenir au but dans cette vie ou dans une autre. Un but qui avant d’être atteint ne peut être que le fruit de l’imagination. Le plus important, je ne cesse de le répéter, est de se sentir à sa place, sur le bon chemin. Ce sentiment de justesse apporte beaucoup de paix et de douceur dans la vie. Il est accompagné de confiance et de quiétude. Le doute est aujourd’hui le plus souvent présent et place le sujet dans une insécurité majeure. Cela devient parfois une véritable torture de se demander tous les jours si on fait bien ou mal, si on est sur la bonne route, si il y a un avenir qui pourra apporter un peu de bonheur dans la vie.
Se sentir à sa place n’a pas d’équivalent. C’est, je pense, un des premiers bénéfices et le plus important que la voie spirituelle puisse offrir.
Le doute est un poison subtile qui s’insinue partout et assombrit toutes les expériences de vie. La motivation principale du doute est la peur de ne pas obtenir ce que l’on attend de la vie ou plus simplement de son conjoint ou de son patron. La référence commune est que nous devons jouir de la vie. Il n’est écrit nulle part que la vie doit être une partie de jouissance dans les plaisirs du monde. Le bonheur n’est pas autre chose que de se sentir à sa place, en confiance, en chemin, en route. C’est une saveur délicieuse et je la goûte profondément aujourd’hui même si ce n’est pas facile de se retrouver à devoir encore faire un effort pour poursuivre la route. Le goût de l’effort nous est donné par l’impulsion de l’Être. Le Soi nous donne toute l’énergie nécessaire pour cheminer. Il suffit de ne pas se laisser prendre par le chant des sirènes qui invitent à l’abandon dans les marécages de la vie extérieure ou à la jouissance des plaisirs du monde.
Nous avons le choix et nous devons choisir, Dieu nous laisse libre.
En occident et plus particulièrement en France, le mot Guru est toujours mal accepté. Lui sont associées les idées de secte, de pouvoir, de manipulation, de religion, d’occultisme. La véritable Spiritualité est très peu connue si bien que la notion de Guru qui lui est associée, qui en découle, est également peu ou pas connue.
Les faux gurus, les faux maîtres et les manipulateurs en tout genre ce sont appropriés la spiritualité et tout ce qui va avec en les dénaturants.
Actuellement l’égocentrisme issu d’un protectionnisme intense découlant d’une insécurité et d’une insatisfaction profondes, condamne toute idée de soumission. L’idée même de s’en remettre à quelqu’un, de suivre ses conseils, est difficilement tolérée quand il s’agit de Dieu et de la Spiritualité. Quand il s’agit de choses profanes, ce n’est pas la même chose. Nous assistons aujourd’hui à une croissance extraordinaire du nombre de « Coach » en tout genres. On se fait « coacher » pour tout ou presque. Qui n’a pas son coach est presque considéré comme un arriéré. Je suis toujours émerveillé d’entendre les conversations entre personnes parlant de leur expérience de « coaching » que ce soient des consommateurs ou des professionnels. Ces « coach » véhiculent et transmettent des pensées, des concepts et des méthodes d’applications qui ne sont pas autre chose que des manipulations mentales. Assister à une grand messe de coaching collectif est tout simplement hallucinant. Le but conscient ou non est de faire de l’argent en présentant à un troupeau de mouton comment ils vont pouvoir trouver de l’herbe fraîche à brouter et bien évidemment au détriment du voisin. Bref un véritable bouillon de culture égocentrique. C’est encore pire quand ces coachs jouent les messies spirituels et répandent la bonne nouvelle du merchandising spirituel. Le bonheur et la réussite assurée en trois ou quatre séminaires qui coûtent une fortune. Un coach vous éveille à tous les mondes parallèles et à dieu bien entendu en vidéoconférence par internet. Même plus besoin de se déplacer dis donc. Ça t’arrive tout cru dans le bec. Tous tes Chakas vont illuminer le stade de France en une ou deux leçons. Et dire qu’il y a une flopée de pigeons qui en réclame. Le pire c’est que ça marche, le marché est très juteux. Les grandes entreprises payent des fortunes pour ça. Il paraîtrait qu’après ce genre de séances, les moutons sont plus rentables. Ils remplissent leur rôle d’esclave avec le sourire. Ça explique tout. Il n’y a aujourd’hui que l’argent qui compte évidemment.
On a rejeté la Spiritualité et créé la religion de l’argent et de l’égocentrisme. Tout simplement. C’est consternant, mais c’est ainsi.
Le véritable Guru dans une véritable recherche Spirituelle n’est rien de tout cela. Fort heureusement.
Je vais vous parler comme d’habitude à partir de mon expérience.
J’ai eu la chance dans ma vie de rencontrer un faux guru et ensuite de rencontrer mon Guru, Le vrai. La différence fondamentale est que le faux attendait quelque chose de moi et que le vrai n’attend rien du tout. Un vrai Guru ne doit pas avoir besoin de quoi que ce soit de la part de ses disciples, il ne doit même pas avoir besoin de disciples. Ce sont les disciples qui font du Guru un Guru. Sans les disciples le Guru « est » il obéit aux lois de la nature et remplit les fonctions que la nature lui octroie comme son devoir. C’est une condition absolument indispensable. S’il a le moindre besoin alors il craindra peut être de ne pas avoir de disciples et sera obligé de marchander avec l’ego des aspirants pour obtenir ce dont il a besoin. Ce qui bien entendu est incompatible avec une véritable démarche Spirituelle.
On ne marchande pas avec l’ego.
Mon Guru ne m’a jamais rien demandé et n’a jamais rien fait pour obtenir quoi que ce soit de ma personne.
Je pensais au début que mon Maître allait me dire ce que je devais faire dans ma vie pour suivre mon chemin Spirituel au mieux et garantir un résultat. En dehors des recommandations que chacun peut consulter, je n’ai jamais reçu de sa part une injonction verbale de faire quelque chose de particulier. Elle m’a ouvert les yeux sur la réalité du présent sans me dire quelle voie je devais choisir. Elle m’a toujours obligé à faire mon choix. Ces enseignements sont lisibles dans de nombreux livres et accessibles à tous.
Il n’y a donc aucune manipulation pour obtenir quelque chose.
Comment ça marche alors si le Guru ne dit rien ou presque.
C’est très simple. Le Guru est un Être parfait , une conscience pure qui est capable de passer au travers des mailles de l’ego sans que celui-ci s’en aperçoive.
Dans un premier temps, l’ego se sent accueilli, le climat est plutôt détendu et heureux, les émotions ressenties en présence du Maître sont agréables, heureuses, joyeuses. En fait la rencontre entre le Guru et le sujet se fait à l’intérieur, là ou la conscience ordinaire ne peut avoir accès. L’ego étant dans un état de calme, d’apaisement, de confiance il est alors aisé pour le Guru de toucher l’aspirant au plus profond de lui même pour enclencher la croissance de l’Être au cœur même du sujet. Cette étape est primordiale, elle est la condition indispensable pour démarrer une véritable voie Spirituelle. Je l’appellerais volontiers l’initiation primordiale. Il faut faire germer la graine de l’Être dans l’ego du sujet. C’est à partir de l’intérieur que les transformations durables vont se produire. Ce qui est modifié par l’extérieur ne dure pas. L’ego réorganise sa structure quasi instantanément. J’ai eu maintes fois l’occasion de m’en apercevoir en recevant des patients ayant eu recours à des thérapies extérieures. Même si le praticien, en toute bonne foi pense toucher des choses profondes de l’ego du sujet, si ce n’est pas l’Être du sujet qui apporte les informations justes, cela ne tient pas dans la durée.
Pour réaliser cette première étape, il ne faut pas violenter l’ego car s’il se sent menacé il va se fermer comme une huître et ne reviendra jamais à un état de confiance indispensable. L’ego doit se sentir accueilli, accepté et reconnu. Le Guru n’est certainement pas un casseur, un tortionnaire, un manipulateur.
Dès que l’Être a commencé à reconquérir les territoires égotiques, Le Guru va encourager la croissance par la qualité de sa présence. En sa présence ou par le lien de filiation créée lors de l’initiation primordiale, l’Être du sujet est comme dynamisé, c’est comme s’il avait plus de puissance. En fait l’ego du sujet est pris en sandwich entre l’Être intérieur et le Guru. Ça devient difficile pour lui de fuir, ou de compenser. C’est là encore une des raisons essentielles d’avoir un vrai Guru. L’ego est tellement malin, intelligent et rusé qu’il est capable de retomber sur ses pattes à chaque fois qu’il est déstabilisé. Le Guru par sa présence révèle à la conscience du sujet la nature même de son ego, le Guru est le miroir parfait. La lumière révèle l’ombre.
Pour faire le chemin qui est difficile, l’aspirant a besoin de sentir qu’il va dans la bonne direction. Pour cela il faut absolument pouvoir se réfugier dans la saveur de l’Être intérieur. Seul ce n’est pas toujours facile. La présence du Guru révélera la saveur de l’Être. Ce qui encouragera le chercheur. Ce n’est pas nécessaire d’être physiquement à côté du guru. Sa présence est partout et nous pouvons le contacter n’importe où si nous avons établi le lien au préalable. Le lien se cultive par une pensée journalière voire permanente.
La plupart du temps, le Guru n’est autre que les événements de la vie. La vie nous apporte tout ce dont nous avons besoin au jour le jour pour notre cheminement Spirituel. C’est la vie qui va obliger l’ego à évoluer, le Guru apporte les réponses à la vie par l’intérieur. Ces réponses sont reconnues par le sujet comme des évidences incontournables auxquelles il adhère au mieux de ses possibilités.
Je pourrais aisément remplir bien des pages en parlant du Guru mais je pense que pour un article, les points les plus importants sont donnés.
Un vrai Guru vous rendra libre. C’est un merveilleux cadeau que me fait mon Guru. Le seul lien valide est l’Amour, la relation dans l’essentiel.
» Bonjour Gérard, Merci pour ces nouveaux articles. Je me réjouis de voire que tu chemines dans la joie et la bonne humeur. Je profite de ton temps pour te poser quelques questions issues de ma lecture de ton livre « Ainsi sommes-nous » et que j’avais mises de côté. Si je comprends bien : l’homme comprend 3 éléments fondamentaux : le corps, l’âme et l’Esprit (ou Dieu ou Etre). L’Esprit n’est pas notre individualité puisqu’il est en nous comme dans tout le vivant, il ne nous appartient pas. L’âme (l’ensemble de nos énergies passées et présentes) est notre singularité. Elle se réincarne indéfiniment jusqu’à ce qu’elle soit complètement libérée/accomplie. Etre complètement libéré/accompli signifie-t-il atteindre l’état des personnes comme Jésus, Amma…? Si oui cela peut prendre un temps très long et donc un grand nombre de réincarnation. Toutes les âmes avant de se réincarner errent-elles (les âmes qui peuvent interagir avec certaines personnes sur terre qui en ont la capacité) ou certaines accèdent-elles à un autre état intermédiaire? Que devient l’âme une fois totalement libérée? Se dissout-elle dans l’Un Divin ou continue-t-elle à exister en tant que telle? Tout au long de son parcours l’âme est-elle consciente d’elle-même? ET…je n’oublie pas, malgré ces questions, que seul compte le présent ! Mais au cas où les moments de présent dureraient pour l’éternité il vaut mieux se préparer car, comme dirait Woody Allen, « l’éternité c’est long, surtout sur la fin. «
Bien à toi.
Emmanuel
Merci pour ta question.
La dissociation corps, âme, Esprit (source de la réalité et de la création) est bien comprise.
On trouve toujours une trinité qui en fait ne font qu’un. De même on peut penser mental, émotion, physique, tu ne peux pas en enlever un sans rendre le sujet non viable. Chaque partie peut être détériorée mais ne peut pas être supprimée. C’est un tout indissociable que l’on dissocie pour faire plaisir à notre intellect discursif. Tu sais bien qu’on veut toujours tout savoir. C’est mignon, on a beau le savoir on en demande quand même.
Ce que je voudrais exprimer, pour répondre à ta question, ce sont mes interrogations et mes compréhensions limitées tirées de mon vécu et j’éviterai de répéter ce que les grandes âmes nous disent. C’est amusant car quelqu’un a posé à peu près la même question à Amma lors de son Satsang de la semaine dernière. Je ne vais donc pas recopier sa réponse, qui à mon sens est plus faite pour nous permettre d’arrêter de se poser des questions que d’apporter une réponse précise indiscutable et logique. Notre logique ne trouve pas sa place quand elle veut comprendre le mystère de la création. Comme je disais on attrape mal à la tête et on se perd dans un labyrinthe sans issue. A force de se faire mal on arrive un jour peut être à s’abandonner à Dieu et à accepter que le mystère reste mystérieux sans s’en inquiéter.
Donc après ce long préambule, je dirais tout d’abord que ce qui, à mon sens, se réincarne, ce sont les mémoires du sujet sous forme de tendances. La conscience individualisée est comme enveloppée d’un cocon représentant l’ensemble de ses tendances à purifier. Par exemple une personne avide d’argent, dans l’insécurité permanente et la peur de manquer va se réincarner dans l’état où elle est morte.
Nous avons des centaines de tendances qui sont, inhibées, exaltées ou entre les deux, qui définissent notre personnalité. Les combinaisons sont multiples, ce qui nous rend unique. La notion de Karma (loi de cause à effet) se retrouve bien dans cette conceptualisation car suivant les bonnes ou mauvaises actions que je vais faire dans cette vie, suivant que je progresse sur une voie spirituelle ou pas, ces actions et l’état dans lequel je suis quand je les réalise, vont modifier mes tendances en les rendant plus ou moins justes. Si bien qu’en se réincarnant cette âme va trouver dans le monde ce qui est nécessaire à son accomplissement. L’accomplissement étant la perfection de toutes les tendances. La perfection doit être vue comme un univers de possibilités (les tendances) qui se manifestent parfaitement sous l’impulsion de la nécessité. Sans la nécessité il n’y a rien. La nécessité est dans ce cas la volonté Divine. Mère disait : « lorsque chaque élément sera à sa place, le tout reflétera l’image du Divin » Cette vision satisfait à ma curiosité.
Je pense qu’à notre mort, la conscience réflexive que nous avons de nous même disparaît. A ma mort le sujet nommé Gérard disparaîtra.
Ce « Je » nommé Gérard n’existe que dans cet espace temps, dans cette incarnation. L’homme a cette particularité de se sentir, de se voir, de s’entendre ce qui lui donne la sensation d’exister. L’existence n’est autre que cette capacité réflexive de notre intellect. Conscience, aperception, identification, mémorisation sont l’enchaînement qui se produit dans notre intellect à chaque instant. Je pense que cette conscience de soi-même qui est une de nos caractéristiques existentielles, disparaît après la mort. Je pense que l’arbre n’a pas conscience de lui même. Lors de mes méditations, j’ai eu à plusieurs reprises la grâce de vivre au présent, dans cet instant sans temps. A posteriori, de retour de ces expériences, je me souviens que je n’avais aucune conscience de moi-même, mon corps n’existait pas et la pensée de moi-même en qualité d’homme n’existait pas non plus. Il n’y avait rien et il y avait cette sensation que tout était parfait. Une seule chose était de trop c’était que la conscience avait conscience d’elle même, elle avait la conscience d’être séparée de ce tout. C’était de trop car le désir était de se fondre dans cet océan de rien comme la goutte d’eau se fond dans l’océan. Le témoin qui n’est rien sinon témoin veut disparaître pour se fondre dans la perfection. Cet instant, je l’appellerais la dissolution finale (retour à la source).
Après la mort je pense que la conscience n’est plus identifiée à un individu humain et qu’elle a peut être cette conscience d’être. Je ne peux pas te dire où va cette conscience. Je n’ai pas de réponse personnelle à ce sujet.
Par contre, à propos des « âmes errantes », ayant eu plusieurs fois l’occasion d’en rencontrer et de les libérer pour libérer les personnes qui en étaient affectées, je dirais ceci. Une très forte pensée, au moment de la mort, généralement une pensée de peur ou de volonté, rattache l’âme au plan terrestre où nous vivons. C’est comme si le sujet voulait s’accrocher à la terre et à son passé. Les attachements des proches à ces personnes mourantes peuvent également créer un lien qui empêche l’âme de poursuivre sa route. Ces âmes ont besoin d’énergie pour rester dans ce plan et pompent de l’énergie sur les personnes ou les créatures animales, végétales, ou minérales sur lesquelles elles sont fixées. Ou alors elles survivent par l’énergie donnée par les personnes qui s’y intéressent ou qui y sont attachées. Elles sont en grande souffrance et attendent d’être libérées de ce plan pour pouvoir poursuivre leur route. Ces âmes errantes demeurent dans l’intention qu’elles avaient au moment de la mort. Elles ne peuvent pas agir suivant leur bon plaisir comme nous le faisons de notre vivant.
Je dois reconnaître que dans tout ce que j’ai pu rencontrer et vivre, il y a beaucoup de choses que je n’ai pas compris et que je ne comprends toujours pas. La plupart du temps j’ai pu apporter un soulagement ou une « guérison » aux personnes en souffrance sans pour autant comprendre dans le détail ce qui se passait pour elles. Le Divin connaît tout et j’essaye de n’être que son instrument. Ce qui me convient à merveille.
Je voudrais préciser que dans ce plan intermédiaire ou les âmes et toutes sortes d’énergies pullulent, il es très difficile de s’y retrouver. On pourrait comparer cet espace à l’atmosphère qui est entre l’infini du ciel et la terre. Cet espace est rempli d’énergies diverses et variées. C’est un espace intermédiaire ou règnent la loi Divine et la loi égotique comme sur terre. C’est un espace ou l’ego peut y mettre son grain de sel et y faire régner sa propre volonté. C’est un lieu dangereux où il n’est pas prudent de s’aventurer sans être bien accompagné. C’est le lieu de prédilection des voyants, des manipulateurs d’énergies de toute sorte, des chamans, et de tous les bricoleurs énergétiques. C’est aussi l’espace où toutes les croyances trouvent une justification.
Nous avons effectivement du chemin à parcourir pour arriver à la purification totale et à vivre dans un état de pure conscience permanente dans ce plan terrestre. Comme tu dis on en a pour un bon moment et un bon nombre de réincarnations. Je suis tout à fait d’accord.
Ma question est : qu’est-ce que ça peut faire ? Quelle en est l’importance ?
On se demande si on va souffrir entre les réincarnations. Je pense que le paradis, le purgatoire et l’enfer sont ici sur cette terre à chaque instant. Je ne crains pas de me faire rôtir les pieds par le diable quand je serai mort parce que j’ai péché. J’ai visité les tréfonds de la mort, là où la matière est dissoute, je pense avoir rencontré la mort, ce n’est pas ce qui rend joyeux mais je n’y ai pas ressenti de souffrance.
C’est une activité naturelle. Notre corps se décompose à la mort ce sont donc des énergies particulières qui œuvrent à cette dissolution de la matière. L’âme ne meurt pas.
Le but de la vie n’est pas pour moi de me réaliser c’est à dire de me dissoudre en toute fin dans cet océan de pureté. Si cela m’est donné tant mieux ou tant pis, mais mon but est d’être en chemin et heureux sur ce chemin. Me sentir à ma place, en évolution Spirituelle et servir le Divin en servant la création me suffit. C’est mon but. Comme tu dis c’est au présent. C’est en étant à ma place, inspiré par l’Être, que je suis utile au monde.
Gérard disparaîtra à ma mort. Je ne sais pas comment je m’appelais avant, j’ai des milliers ou des milliards de vies derrière moi ; heureusement que tous mes noms ne sont pas écrits sur mon passeport. Je n’ai aucun souvenir de qui j’ai été ni où ni quand. Toutes ces histoires racontées par des voyants sur nos personnalités passées ne sont que des balivernes tirées du mental des consultants. Comme je ne me souviens pas de mon grand passé sous la forme d’une personne particulière, il n’y a aucune raison pour que je me souvienne de moi la prochaine fois. La mémoires factuelles de cette incarnation disparaît totalement après la mort. Alors des fois je me dis : « à quoi bon m’en faire pour après puisque ce en sera pas moi qui vivrai cet après ». La réponse qui survient immédiatement est : « fais ton devoir d’enfant de Dieu ici et maintenant et t’occupes pas du reste ». C’est pas plus simple comme ça ?
J’espère avoir répondu à ta question. Si ce n’est pas le cas tu peux en poser une autre.
C’est avec grand plaisir que je te répondrai.
Ça m’amuse de constater que, d’un certain point de vue, nous sommes tous insatisfaits et, potentiellement, tous frustrés. On pourrait dire que c’est faux, mais en fait non, nous pouvons à chaque instant basculer dans un état de frustration, indépendamment des circonstances. Je vous en parle parce que c’est quelque chose que je viens de vivre et de repérer. Très instructif pour moi.
La seule manière d’être pleinement satisfait est de vivre Dieu, ce qui signifie que l’Être doit inonder notre conscience pour que nous soyons réellement satisfaits. Il procure la joie, la beauté, le bonheur, l’Amour, l’unité et plein d’autres belles qualités que nous pourrions vivre en permanence si nous étions dominés par l’Être. Or ce n’est pas le cas et loin de là. Nous vivons dans un monde dominé par l’ego et l’égocentrisme se manifeste de plus en plus violemment. Nous sommes donc privés de cette satisfaction qui nous rendrait heureux.
Pourtant le désir de bonheur et de satisfaction est présent chez chacun. Que ce soit conscient ou pas. Ce désir est inhérent à notre nature, c’est en quelque sorte notre feuille de route pour la vie. Il nous faut retrouver ce paradis perdu. Tel est notre vrai désir, notre moteur.
Ce manque de bonheur crée une insatisfaction, un manque, qui peut générer la frustration. Il faut remarquer que la frustration est issue de la considération que j’ai de mon manque. Le manque peut me donner envie d’œuvrer pour le combler ou bien me conduire dans un état de frustration.
C’est une observation que j’ai pu faire ces temps-ci lors de mes méditations. Si je suis frustré et que je ressens ou non la frustration, c’est tout simplement parce que je refuse le manque, parce que je ne peux pas le supporter, je me retourne alors contre ce manque et ce qui, je pense, le génère, au lieu de chercher à l’apaiser ou à l’accepter tout simplement. Le manque qui nous habite ou l’insatisfaction génère différentes conséquences suivant le positionnement conscient ou non du sujet.
Première possibilité.
Je ressens l’insatisfaction et j’attends patiemment que ça change sans rien faire. Cette situation est la plupart du temps la conséquence d’un état d’inertie important. Le sujet est tellement pris dans la glu de l’inertie qu’il est incapable de faire quoi que ce soit pour sortir de son insatisfaction. Il est paralysé et vit comme il peut dans une insatisfaction permanente, il n’a même pas la force de faire quoi que ce soit pour en sortir. Finalement cet état devient une nature, si bien qu’il trouve cela normal. Beaucoup de gens sont actuellement dans cet état, ce qui permet à notre société de continuer à s’enfoncer dans le dégénérescence.
Deuxième possibilité.
L’insatisfaction n’est pas acceptée, elle est de plus refusée en bloc. C’est la frustration. Eh oui, la frustration est un refus plus ou moins violent de l’insatisfaction. Dans ce cas je me retourne contre mon manque et je me sens frustré. La frustration est une souffrance comme tous les refus. La souffrance vient toujours d’un refus ou d’une incapacité d’acceptation. Le refus conduit à bloquer le flux naturel de la vie. Le sujet utilise son énergie pour se battre contre ce qui a généré sa frustration. Par exemple, on est dimanche matin est je descends acheter des croissants à la boulangerie du coin. En arrivant à la porte, je constate que la boulangerie est fermée. Si je glisse dans la frustration, je vais réagir contre ce fait. Soit je rentre chez moi en colère et me promet d’incendier le boulanger à la première occasion. Soit je donne un grand coup de pied dans la porte pour manifester mon mécontentement d’être frustré. Vous voyez ce retournement, c’est ça le refus. C’est complètement stérile, inutile. Il me suffirait de faire cent mètres de plus pour en trouver une autre ouverte et acheter mes croissants. Cette exemple vous semble peut être stupide et simpliste mais c’est le modèle que nous avons souvent tendance à adopter dans bien des circonstances. Essayez de voir ça chez vous c’est très instructif d’apercevoir ses comportements. Juste en s’amusant.
La frustration engendre des comportements hautement destructeurs, pour soi-même et pour le monde. Elle donne de l’énergie à toutes les tendances négatives du sujet, tendances colériques, destructrices, suicidaires, dépressives… En se battant contre ce qui est arrivé on ne change rien et le monde continue d’aller dans le mur. C’est le principe qui motive la plupart des révolutions, on détruit mais on ne construit rien. Qu’a ton changé depuis la prise de la Bastille ? Juste les costumes et rien d’autre. C’est même pire qu’avant, l’humanité est de plus en plus souffrante. La domination et l’esclavagisme sont partout.
Troisième possibilité.
Je cherche à combler mon insatisfaction. Cette possibilité présente deux options. Soit je me tourne vers l’extérieur et essaye de me satisfaire avec les plaisirs que le monde peut m’apporter, soit je me tourne vers l’intérieur et tâche de me purifier pour trouver un état naturel plus satisfaisant, c’est la démarche Spirituelle.
La première option est une impasse. On pense avoir trouver l’objet qui va nous satisfaire pleinement pour le restant de nos jours et au bout de quelques temps cet objet ne procure plus ce que nous en attendions. Il faut alors aller de nouveau à la pêche pour trouver un autre objet. Nous le ferons avec un peu plus de force, plus de précautions, plus de garanties et en fin de compte nous recommencerons éternellement le même processus. Je ne vous donne pas d’exemples. Il vous suffit de regarder les démarches et stratégies mises en place par tout le monde ou presque dans le domaine de la consommation pour trouver une satisfaction. La sexualité telle qu’elle est vécue et pratiquée aujourd’hui en est un bel exemple.
La deuxième option est de se nourrir du Divin intérieur. C’est bien gentil mais ça ne marche pas me direz vous. Je peux vous garantir que ça marche et même très bien. Seulement il faut mettre quelques bémols. Pour atteindre une sensation de satisfaction et de bonheur, il faut premièrement accepter de ne pas être satisfait immédiatement et continuer sa démarche sous la direction d’une personne compétente. Il faut du temps avant que l’on s’aperçoive des bénéfices obtenus. C’est comme remplir une mare asséchée. Il faut mettre beaucoup d’eau avant de voir le niveau monter.
L’insatisfaction, le manque sont des sensations quasi permanentes dans une démarche spirituelle valide. Celui qui n’a pas faim ne cherchera pas à manger. Vous comprenez que le manque, le besoin devient un moteur. Dans la Spiritualité, on ne peut pas être repu comme après une orgie. On reste en permanence sur sa faim même si de toute évidence une progression est ressentie. Jusqu’au bout il y aura ce manque, cette soif et cette faim de Dieu. C’est un moteur fabuleux, il nous faut apprivoiser cette sensation au lieu de la rejeter, de la masquer ou de la combler par un plaisir extérieur. Tout cela dans une juste mesure. Au début nous utilisons les deux voies, extérieures et intérieures pour calmer l’insatisfaction trop intense. Plus tard on en privilégie une plus que l’autre. La démarche Spirituelles ne devrait pas nous conduire à la frustration.
Dans notre société, nous pensons que nous devons être pleinement satisfait. Nous cherchons par tous les moyens à atteindre ou gagner la satisfaction ou le bonheur. Cette course, cette avidité nous amène à utiliser nos tendances les plus sombres pour parvenir à nos fins. Mais jamais nous ne parvenons à atteindre durablement un état de satisfaction acceptable. Suite à cette insatisfaction, la frustration apparaît et le sujet se retourne contre la vie, il se retourne contre ce qu’il croit être la source de son insatisfaction. Il entame une démarche punitive contre la vie. Dans ce sens il s’enfonce progressivement dans les ténèbres. Il s’obscurcit, devient dense, ramassé sur lui même et en guerre permanente.
Dans une démarche Spirituelle nous devons apprivoiser ce manque pour en faire un moteur tourné vers Dieu. De plus, nous pouvons et je dirais devons trouver notre satisfaction dans l’aide aux autres, dans une convivialité tournée vers les valeurs Spirituelles. Je ressens aujourd’hui, avec beaucoup plus d’intensité, ce désir de partage, de vivre ensemble dans la joie qu’apporte la communion dans une vie tournée vers l’essentiel.
Je suis toujours étonné de constater bien souvent que la démarche Spirituelle conduit à un isolement et un repli sur soi même. Je suis d’accord si cela ne dure qu’un temps particulier pour accomplir une étape particulière invitant le sujet à explorer le fin fond de nos nuits noires. Mais quand cet isolement devient une attitude permanente, je pense qu’il y a un « bug » quelque part.
Une question très intéressante vient de m’être posée en dehors du blog. J’en profite pour répondre par un article. « Peut-on s’intéresser à de belles personnes, s’y attacher sans pour autant sortir de sa route et aller droit dans le mur comme tu l’as dit ? Peut-on être accompagné pendant et sur le chemin du divin ? »
La question est vaste et je vais y répondre de façon précise et concise. Ne soyez donc pas heurté si je ne fais pas de détail. Je réponds également dans un sens général. Tout ce que je vais dire ne concerne pas forcément la personne qui a posé la question.
C’est toi qui définis, qui considères qu’une personne est belle ou pas. Elle est belle et en plus elle t’intéresse. C’est à toi de sentir ce que cette personne t’apporte, ce qu’elle met en mouvement et fait résonner en toi. Quelles sont les sensations qu’elle te génère, quelles tendances elle exalte.
On s’attache toujours à ce qui vient nourrir quelque chose en soi. Une personne peut parfaitement nourrir le Divin, le désir de Dieu ou d’absolu. On peut aussi s’attacher à quelqu’un qui vient nourrir nos tendances perverses. Un bon copain de comptoir, une femme ou un homme prêt à toutes les perversions sexuelles, un couple sado-maso. Vous voyez que l’attachement peut nourrir la perversion égotique ou le désir de Divin. A chacun de voir pour lui-même.
La question à se poser est : qu’est-ce que cette personne vient nourrir en moi. L’introspection, la méditation sont des outils forts intéressants dans ce cas. Il ne faut pas se faire de cadeaux dans ce cas. Ce n’est pas toujours facile. Je me souviens très bien comment les personnes que j’accompagne sont habiles pour se détourner au dernier moment de la vision de la réalité. Ça fait pas toujours plaisir ces choses-là.
En ce qui concerne le chemin Spirituel (dans le monde pas dans un monastère ou un Ashram) je ne vois pas pourquoi il faudrait supprimer ou s’interdire un attachement ou un intérêt pour une personne qui nourrit, encourage, facilite la relation à Dieu. Deux personnes peuvent parfaitement cheminer côte à côte vers le Divin dans une relation fraternelle ou une relation de couple. Au passage, pour être direct, la sexualité en elle même, n’est pas, à mon avis, un obstacle sur le chemin. Elle peut même être une aide sous certaines conditions.
L’attachement à une personne, ne doit pas dispenser de suivre sa propre route par ses propres moyens. L’autre personne aussi belle soit elle, sera une aide, un plus mais elle ne doit pas devenir la voiture dans laquelle on s’installe confortablement pour poursuivre sa route.
Sans efforts personnels rien ne peut faire avancer sur la route. C’est un grand danger. Se reposer sur une autre personne, la laisser faire le travail pour soi-même. J’ai fait cette expérience dans ma vie. J’ai porté, aidé, tout fait ou presque pour aider des personnes à avancer sur la voie. Hélas je me suis aperçu que j’avais beau tout faire, sans efforts personnels de la part de ces personnes, rien n’était possible.
Le Guru, aussi parfait soit-il ne pourra rien faire sans les efforts de l’aspirant. Il l’aidera ou le conduira jusqu’à ce qu’il puisse et doive fournir des efforts. Si le sujet ne fournit pas les efforts nécessaires et qui plus est, dans le bon sens, il ne progressera pas. J’ai vu des gens nager à contre courant pour rejoindre la mer, persuadés d’être dans la bonne direction. Ça me rappelle une histoire d’Amma : un homme âgé roule sur l’autoroute, sa femme l’appelle sur le téléphone de la voiture pour lui signaler qu’elle vient d’entendre à la radio qu’une voiture roulait en sens inverse sur l’autoroute. Le mari lui répond : « si ce n’était qu’une voiture en sens inverse ça irait mais ils sont tous en sens inverse ».
Comme d’habitude il est extrêmement important de définir clairement ses intentions. On ne peut pas conjuguer le « toujours plus de plaisirs du monde » avec une recherche Spirituelle vraie.
Lorsqu’une personne se rapproche d’une autre et souhaite s’y attacher ou se trouve attachée par différents liens, il faut faire le point pour soi-même et aussi en commun. Il faudrait définir un but ou un objectif clair et précis. Ce qui manque dans les couples aujourd’hui, c’est le manque d’échanges clairs et précis. On ne dit pas la vérité pour ne pas heurter, ne pas déranger et ne pas assumer les conséquences du dérangement. On se cache à l’autre. On a peur de le perdre si on dit la vérité.
Amma disait cette semaine dans un Satsang, unissez vous à quelqu’un si vous le souhaitez mais faites attention de ne pas être entraîné dans le sens inverse de votre démarche. (Le bon sens s’appelle Dharma et le mauvais sens Adharma).
Un autre point important de l’attachement est qu’il implique l’obtention d’un bénéfice. Eh oui c’est comme ça. Si je m’attache à quelque chose ou à quelqu’un c’est pour en tirer un profit personnel. Même les attachements considérés comme les plus nobles ont une attente égotique, une exigence. Amma disait : « je suis merveilleuse à vos yeux tant que je vous rapporte quelque chose mais il suffit que je commence à toucher à votre ego pour devenir votre pire ennemi ». Ou encore : « quand la vache ne donne plus de lait on la mène à l’abattoir ». C’est pas tendre hein ? Qu’est-ce que vous en pensez ? J’ai rencontré des personnes œuvrant au sein d’associations humanitaires qui sont parties en courant parce qu’elles n’obtenaient pas ce qu’elles voulaient. C’est pareil dans les couples.
C’est la même chose pour Dieu. On s’attache à lui pour qu’il nous comble de bienfaits. Il faudra que la foi s’éveille pour que ce soit sans exigence.
Il faut donc également faire le point sur les attentes. Attention encore une fois à ne pas se mentir à soi-même. L’ego souffre tellement de ne pas être reconnu comme quelqu’un de bien qu’il est capable de se cacher ses intentions qui ne sont pas très louables.
Combien de couples sont capables de se dire « je t’aime parce que » ou « je suis avec toi parce que » et de dire la vérité toute crue. Encore une fois on va me dire : « je ne veux pas blesser ». D’accord mais plus tard la blessure sera cent fois plus forte, car le non dit conduira certainement à l’impossible. Deux personnes sont à Paris et décident d’aller à Rome. L’une d’entre elle voulait aller à Bruxelles. Chemin faisant cette personne aura de plus en plus de mal à trouver du plaisir à aller vers Rome et au bout de 500 kilomètres sa frustration étant tellement importante, elle éclatera dans une colère contre son ou sa partenaire de voyage.
Je vous accorde que nous ne sommes pas toujours conscients de nos réelles motivations. Mais lorsqu’on en a conscience il ne faut pas les travestir.
Le cheminement Spirituel doit être heureux. Avant d’être un Saint il vaut mieux accepter de ne pas l’être. Nous devons vivre en conformité avec nos besoins indispensables. Une personne vivra très bien seule alors qu’une autre fera parfaitement son chemin accompagné, ou en famille avec des enfants. On peut atteindre la réalisation en ayant mari ou femme et enfant. Ce n’est pas le fait d’être attaché à une personne qui est nuisible, c’est comme je disais, la nature de l’attachement, motivations et attentes.
L’amour humain attend quelque chose de l’aimé. L’amant est en attente des bienfaits de sa bien aimée. Soyons clairs la dessus. L’Amour Divin n’est jamais dirigé vers une personne ou une autre créature. C’est l’ego qui prend une part ou la totalité de l’Amour Divin pour le détourner à son profit. « Mais ma chérie je ne vis que pour toi seul ton bonheur compte à mes yeux », elle est bien bonne celle-là. C’est une histoire drôle… qui finit toujours mal…
Je suis conscient de ne pas avoir traité le sujet dans la totalité mais je pense en avoir dit l’essentiel. Les questions sont toujours les bien venues, ça fait vivre le blog.
J’espère n’avoir heurté personne, ce que j’écris est avec compassion. Je ne juge personne, je propose une vision du monde et de la vie en souhaitant qu’elle puisse contribuer au bonheur de ceux qui lisent ma prose.
Un dernier point important. Avant de vous attacher, essayez de connaître la nature du piquet auquel vous voulez vous attacher. Avant il y avait la période de fiançailles pendant laquelle les amants prenaient le temps de se découvrir avant de s’engager. Maintenant on couche ensemble et après on demande : « au fait, comment tu t’appelles ? »
Bon week-end dans la joie.
Alléluia le Christ est vivant au cœur de chacun.
Ne vous inquiétez pas je ne suis pas en délire mystique (rire) :-)))
Je suis sur la plage après avoir récité les noms d’Amma et de la Mère Divine. Il fait encore nuit, la mer est calme. Je m’installe donc pour une nouvelle méditation qui, je le souhaite, sera aussi merveilleuse que la précédente.
Hélas je ne me sens pas confortable dans mon corps, il m’encombre, j’aimerais m’en débarrasser pour accéder à l’absolu. En arrière fond je perçois la beauté et la puissance de l’Amour.
Des vagues de tristesse et de chagrin apparaissent, sans que j’ai quelques raisons au présent d’être triste. Elles sont pourtant puissantes. Je les accueille avec bienveillance, en récitant mon mantra. Une tendance à l’identification est là. J’aurais tendance dans ce cas à me dire que « j’ai » du chagrin et que « je suis » triste. En cédant à cette tendance je vais me noyer dans mon chagrin comme je pourrais me noyer dans la mer. Je me contente de faire un coucou au chagrin et à la tristesse.
En observant ces sentiments, ces sensations, il est évident que l’Amour pur d’Amma très présent en ce lieu est en train de me purifier et de dissoudre ces empreintes du passé. L’Amour, la lumière révèlent l’ombre. Ce sont des vagues de surface et l’Amour est au fond. Je choisis donc de me fixer sur l’Amour et de laisser le reste de côté. C’est comme en conduisant une voiture, vous fixez votre regard sur le but et le reste est dans une vision latérale, de côté. Vous voyez les arbres sur le côté sans les regarder, vous voyez le fossé également. Oh une superbe créature, vous tournez la tête et paf vous allez droit dans le mur. Il faut se fixer sur le but avec joie et enthousiasme.
Tout le reste est comme accessoire.
Toutes ces tristesses et ces chagrins proviennent du passé. Ils sont les traces de tout ce que je n’ai pas reçu, pas obtenu, tous mes manques, mes regrets, tout ce que j’ai perdu, justifié ou non. C’est la métaphore du chercheur d’or. Si après avoir creusé il ne trouve pas l’or, il se trouve découragé, triste et se met à pleurer avec un lourd chagrin. Il lui faudra de nouveau une forte motivation pour aller creuser ailleurs. S’il reste dans son chagrin il n’ira pas creuser plus loin et pourra tomber dans une dépression.
Lorsqu’on s’identifie à la tristesse, c’est le signe d’une insuffisance de motivation. On perd le but et on reste sur place. Ce n’est pas pour cela qu’il faut la nier, mais comme en conduisant il faut les laisser de côté, les voir de côté et se fixer sur le but. Vous avez certainement remarqué que ces tendances surgissent et peuvent prendre le dessus lorsqu’on est fatigué.
En matière de Spiritualité il faut se fixer sur le but. C’est ce que je m’applique à faire sans quoi je pourrais être triste toute la journée. L’Être transmute, dissout toutes ces mémoires, sans qu’il soit besoin de les intellectualiser, de les comprendre, de savoir si c’est du lard ou du cochon comme disait ma mère. C’est cela s’en remettre à Dieu. Je peux vous garantir que ça marche. Testé pour vous :-)) et approuvé.
Quelques temps plus tard les nuages ont disparu et la poussée intérieure est puissante. Super, la suite au prochain épisode.