C’est en 1982 que ma conscience s’est éveillée à quelque chose en moi qui ne dépendait ni de ma volonté, ni de mes croyances, ni de mes désirs.

Ce fut après une longue journée de travail dans mon cabinet de kinésithérapie.

Je me suis soudainement décidé à m’asseoir sur un marchepied avant de rentrer chez moi. Mes yeux se sont fermés sans que je le veuille, je n’en avais pas l’habitude. Soudain, une force intérieure m’a redressé, ma colonne vertébrale s’est érigée, le sommet de ma tête montait vers le ciel et je me sentais rempli avec une saveur extrêmement agréable. Ce fut très surprenant.

A partir de ce moment-là, je me suis intéressé à « ça », ne sachant rien de ce qui se passait. Je me suis mis à méditer, c’est un bien grand mot pour dire que je fermais les yeux et que je dirigeais mon attention vers mon intérieur à la recherche de la source qui avait déclenché cette sensation de plénitude surprenante et agréable.

La suite de mon chemin s’est déroulée sans que ma volonté intervienne, sans avoir d’objectif particulier sinon celui d’aller vers cette source. Je ne savais rien de la spiritualité et de l’ésotérisme, je ne pouvais que constater les manifestations variées qui s’imposaient à moi. Cependant, j’étais très intéressé, curieux, avide de ce que je ne savais pas, ne connaissais pas.

Petit à petit, je sentais que ma pratique de kinésithérapie, même si elle apportait de l’aide et du soulagement à mes patients, ne me convenait pas. Il me fallait faire autre chose. Le toucher thérapeutique me plaisait beaucoup. Une publicité attira mon attention et je me suis inscrit à cette formation de thérapie manuelle douce. Cette école m’a ouvert à la possibilité de rentrer en relation avec le sujet de manière plus profonde. J’ai découvert qu’il existait, au delà de la peau, au delà de ce que l’on peut voir avec les yeux, une vie plus intime. Au delà de la surface, je pouvais percevoir une mouvance intérieure qui résonnait avec la mienne.

Quelques temps plus tard, ma pratique en cabinet m’a révélé autre chose que ce que l’on m’avait enseigné et que, en bon élève j’avais appliqué scrupuleusement. En fait il n’y avait rien à faire sur le sujet, rien à imposer, rien à empêcher ou amplifier. Il me suffisait d’entrer en relation avec le patient par l’intermédiaire de mes mains pour qu’un processus constructif libératoire se déclenche. Il me suffisait d’accompagner en gardant une bonne relation de présence. Nul besoin de savoir quoi que ce soit, juste être là dans la verticalité, sans autre intention. Il fallait tout accueillir, sans jugement sans interprétation. Accueillir ce qui se passait chez le patient mais aussi en moi-même.

Que ce soit par des soins thérapeutiques, des enseignements, des pratiques spirituelles ou l’étude des textes sacrés, le but est le même : éveiller et accompagner sur le chemin de la vie.