La thérapie manuelle initiatique n’exerce aucune force sur le patient pour contraindre celui-ci à s’orienter suivant les directives du thérapeute. Le thérapeute n’est donc pas la véritable force de guérison. Il se contente de permettre à l’essence même du sujet de venir ré-informer l’ensemble des éléments de la corporalité concernés par la pathologie.
Plusieurs thérapies proposent la même chose et le discours est souvent semblable. Le reiki, l’ostéopathie fluidique, la fasciathérapie, certains guérisseurs, et bien d’autres thérapies énergétiques emploient les mêmes termes et parlent de force intérieure ou d’énergie vitale.
La pratique de la thérapie manuelle initiatique est pourtant bien différente et originale. Pour saisir la différence, il est évident que l’expérience vaudra bien mieux qu’un discours. Mais avant de s’aventurer dans l’expérience, beaucoup ont besoin d’explications.
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La démarche qui m’a conduit à cette pratique de thérapie manuelle initiatique fut totalement empirique. Je pratiquais et j’enseignais une autre thérapie manuelle et, en pratiquant, je me suis aperçu que mes mains ne respectaient pas les protocoles appris. Les manifestations vécues par mes patients étaient inhabituelles et plutôt surprenantes. C’est l’expérience quotidienne qui m’a montré le chemin à suivre et révélé progressivement les possibilités de cette pratique manuelle initiatique. La compréhension n’est venue que plus tard, comme une évidence.
Au départ, j’allais de surprise en surprise. Je plongeais totalement dans l’inconnu avec une confiance absolue. Ce n’était pas de l’aveuglement car la conscience était toujours présente et, avec elle, la vigilance. Cette progression était en étroite relation avec mon évolution spirituelle personnelle.
Il est en effet certain qu’on ne peut accéder en l’autre qu’à ce que l’on accède en soi-même.
Une caractéristique importante était qu’il ne fallait rien faire. Je ne me sentais pas autorisé à manipuler quoi que ce soit avec ma propre volonté et mes propres forces, suivant des idées personnelles de justesse, de bien, de bon, de normal, de pathologique, de sain, que j’aurais pu avoir.
En fait, je n’avais pas d’idée du tout, tellement tout cela me dépassait. Je ne savais que faire de toutes ces sensations et manifestations. La seule chose importante était d’aller avec mes mains et avec ma conscience à la rencontre de l’autre, de plus en plus intimement, de plus en plus profondément.
L’attitude était identique à celle d’une personne voulant entendre ce qui se passe de l’autre côté de la porte. Je ne collais pas mon oreille contre la porte mais mes mains contre la résistance de la matière.
C’était de l’autre côté de la résistance que se trouvait la clé, le guérisseur. Lorsque je passais de l’autre côté de la résistance, je pénétrais de plus en plus profondément au cœur de la matière, comme l’on descend d’étage en étage au fond de la mine pour y trouver le diamant. Je ne peux pas décrire toutes les sensations que j’ai pu avoir, tellement elles sont nombreuses et variées.
Dire que je n’ai jamais été inquiet serait mentir mais j’avais confiance. Je me sentais et je me sens toujours dans la réalité. Il n’y a pas de place pour le phantasme. Ma conscience est totalement mobilisée dans l’instant présent. Elle pénètre en l’autre, dans l’intimité de son intériorité, parce qu’il m’y autorise. La volonté égocentrique ne peut pas pénétrer dans l’intériorité. L’ego de l’un fait obstacle à l’ego de l’autre. La capacité de pénétration du thérapeute dans l’intériorité du patient dépend exclusivement de l’importance du mental égotique du thérapeute. Je dirais volontiers que la carapace mentale incarnée dans la matière est une sorte de filet dont les mailles sont plus ou moins serrées. Le thérapeute doit passer au travers des mailles et des interstices pour accéder à l’intériorité du patient. Plus le mental du thérapeute est important, plus il lui sera difficile de passer au travers des mailles les plus fines, car il sera trop grossier.
Une fois parvenu à un niveau particulier de relation intérieure avec le patient, des forces se mettaient en marche, avec une intelligence extraordinairement aiguisée. Un processus de ré- information et de restructuration s’opérait. J’ai compris plus tard qu’il s’agissait là de la transmutation de la matière. Ce n’était pas moi qui décidais du lieu corporel, de l’émotion et des données mentales qu’il fallait transmuter.
Le sujet possède dans son intériorité une intelligence et des forces que personne ne peut soupçonner avant de les avoir vécues par soi-même. C’est lui le véritable guérisseur.
Mais qui est-il ? Ce qui est particulièrement curieux et intéressant, c’est qu’il y a une rencontre avec rien. Au niveau de relation où l’émergence de forces transformatrices se fait sentir, je ne rencontre rien de particulier. Je ne peux pas dire que je touche ou que je voie quelque chose. Je ne perçois que les conséquences, au sein de la corporalité, de l’émergence des nouvelles informations qui se substituent aux précédentes.
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Deux critères parmi tant d’autres marquent bien la différence entre la thérapie manuelle initiatique et les autres thérapies manuelles.
• La matière est vivante. Elle présente donc la caractéristique essentielle de la vie, qui est le mouvement. Elle est en mouvement permanent. La vie de la matière est une danse perpétuelle ordonnancée. Quand les mains rencontrent la mouvance de la matière, elles peuvent distinguer des mouvements, des micromouvements, des sensations de mouvement ou de mouvance. Le thérapeute évalue, la plupart du temps, la qualité et l’orientation du mouvement, qu’il compare à ce qu’il pense être juste, c’est-à-dire comme on lui a enseigné. Chaque ostéopathe sait quel est le micromouvement juste pour le foie, l’estomac, les os, les articulations, les os du crâne, etc.
Il se trouve que tout cela ne m’intéresse pas du tout et que je n’ai aucune idée de ce qui peut être juste. Ma main accompagne ces mouvements, que je qualifie de transversaux. Ils correspondent à une sensation de déplacement en trois dimensions. Pour moi, ces sensations sont celles de la manifestation du sujet dans son bien-être ou son mal-être. Comme je ne sais pas ce qui est bien pour lui, je ne tente pas de modifier quoi que ce soit par mes propres forces pour amener ces sensations à une situation qui correspondrait à mes croyances. Je me contente de les suivre au plus près pour ne pas les déranger et ne pas induire de réactions de défense. Par contre, je cherche à passer de l’autre côté, à un étage plus profond, qui est au-delà de la manifestation. Lorsque je parviens à passer la barrière et que j’accède à un certain niveau de profondeur, les mouvements changent spontanément et de façon durable, voire définitive. C’est l’émergence de l’information intérieure qui modifie la manifestation. En revanche, il est totalement impossible de matérialiser la source de ces informations.
Je sais qu’elle est atteinte par les effets qui s’ensuivent mais pas parce que je l’ai vue ou identifiée.
Encore une fois, je ne peux pas dire que je l’ai rencontrée mais j’en ai perçu les manifestations. Je reviendrai sur tout cela dans le développement du toucher spécifique.
• Les thérapies, qui s’intéressent plus aux sensations provenant d’un contact immatériel, ce qui est improprement qualifié de toucher énergétique, comme le reiki par exemple, ont un contact qui s’établit en dehors de la matière ou à sa surface. Le thérapeute perçoit des corps immatériels en dehors du sujet. Là encore, la différence est fondamentale car, dans ma pratique, je cherche ce qui est au-delà de la matière, dans l’intimité profonde de la matière. Beaucoup de thérapeutes énergétiques pensent faire la même chose mais ils sont extrêmement surpris lorsque je leur fais vivre ce dont il s’agit. Après l’expérience, on ne discute plus et les croyances s’envolent. Je ne nie pas qu’il y ait des modifications après un travail sur les énergies superficielles, mais ce n’est tout simplement pas la même chose. Ces changements proviennent de la « contagion animique ». Il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études de thérapeute pour obtenir cette contagion. Deux personnes placées dans une relation de proximité suffisante se modifient réciproquement au niveau de leurs énergies manifestées.
Le thérapeute se caractérise par son intention et la connaissance qu’il a acquise de sa pratique.
L’intention est le plus souvent suffisante car les connaissances apprises ne sont que des croyances qui autorisent le sujet à pratiquer en qualité de thérapeute. Sans ce soi-disant savoir, le résultat serait le même, voire bien meilleur, car plus authentique et plus conforme à la réalité.
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La croyance écarte de la réalité du présent. Je l’ai particulièrement bien vécu lors de mes études. Savoir n’est rien, il faut être. Dans la thérapie manuelle initiatique, je vais là encore chercher une source au-delà du manifesté, je ne cherche pas à modifier les manifestations suivant mes croyances. Je les accompagne et cherche à m’approcher de ce qui est au-delà de ces énergies, dans la profondeur mais pas dans l’éther environnant. Comme pour la matière physique, tout se modifie dès l’instant où la source délivre ses informations. Il suffit alors d’accompagner et d’accueillir le changement. Surtout ne rien faire mais laisser faire en maintenant sa présence et la relation avec l’intériorité.
Je parle souvent de source et c’est bien comme cela que je le vis. Il y a une source de justesse au cœur de chacun. Elle est au fond de la matière, par delà la manifestation. Elle sous-tend toute la vie. Après plusieurs années de cheminement, j’ai dû me rendre à l’évidence que le guérisseur n’était pas autre chose que l’Être du sujet.
L’Être est une dénomination qui est employée par beaucoup de monde, mais le sens donné est parfois bien différent. L’Être, le Soi, Dieu, être soi-même, l’enfant intérieur, la vraie nature, la vraie personnalité sont des termes qui se confondent pour la plupart des personnes. Nous assistons à une sorte de lissage du vocabulaire. Si l’on demandait à plusieurs personnes de définir précisément le vocabulaire qu’elles emploient, on serait surpris.
Le Soi est considéré dans la tradition comme la source de toutes les informations et de toutes les énergies qui contribuent à la manifestation de chaque créature au sein de la création.
On sait que, dans notre galaxie, la source de la lumière du jour est le soleil. On sait d’où vient la lumière du jour, on en connaît le lieu d’origine, on a identifié l’objet source qui est le soleil et on a une idée assez précise de son mode de fonctionnement.
En ce qui concerne le Soi, c’est beaucoup plus problématique car, lorsque l’on parle de source, on voudrait bien en avoir une description précise comme pour le soleil, il nous faut un objet. C’est là que se trouve le mystère du mystique car il n’y a aucune description possible de cette source qui n’est pas identifiable. Il est impossible de lui attribuer un lieu et une forme. Il est donc impossible de la voir, de l’apercevoir, de la décrire ou de la situer.
Cette source présente au sein de chaque créature n’est autre que Dieu. En sanskrit, on le nomme JivAtman, ce qui signifie l’Atman (Dieu) au sein de l’individu. Cette acception de Dieu est bien loin de celle qui est accréditée par ceux qui font de Dieu un super homme, par ceux qui l’humanisent ou l’anthropomorphisent. Il est devenu très délicat d’employer le mot « Dieu ». Il est tellement connoté, coloré par des croyances diverses et variées, qu’il est quasiment impossible de l’utiliser sans déclencher des réactions négatives et être identifié à une croyance ou à une autre.
J’emploierai donc le mot « Soi » plutôt que « Dieu ». Mais là encore, le mot « Soi » est déjà très utilisé et les sens sont bien différents. Le mot « Soi » étant un pronom qui s’adresse au sujet, à l’individu, il sera plus approprié que le mot « Dieu » qui est plus impersonnel et qui semble plus à l’extérieur du sujet.
Je ne différencie pas les mots « Soi » et « Être ».
En psychologie, le terme « Soi » est utilisé pour décrire, le plus souvent, une personnalité particulière, qui serait la véritable nature du sujet, avant qu’elle ne soit travestie par les conséquences de la vie dans ce monde. Autrement dit, le sujet vient au monde par la naissance avec une personnalité singulière, le « soi », qui est très rapidement sollicité lors de sa relation avec le monde. Cette relation plus ou moins harmonieuse engendre des réactivités qui colorent cette personnalité originelle. Dans cette acception, le « soi » est identifié à quelque chose, c’est une personnalité particulière et singulière. On peut en faire une description, il est chosifié. Il ne doit donc pas être confondu avec le « Soi » spirituel qui est une source d’informations et d’énergie. Le Soi est sans attribut. Il est par conséquent indescriptible, impalpable, comme Dieu au sens purement spirituel et non au sens usité par la plupart des religions.
Le Soi spirituel sera donc pour moi le véritable sens du Soi. Si j’emploie le terme « Soi » en dehors du sens spirituel, je ne manquerai pas de le préciser.
Il apparaît bien prétentieux de prétendre toucher Dieu ou le Soi. Il est d’autant plus fou de penser le dynamiser ou le canaliser. Mais alors, que se passe-t-il pour qu’enfin il délivre ses informations ?
Pourquoi les garde-t-il pour lui et laisse-t-il les humains errer dans le monde avec leurs croyances qui conduisent à la souffrance ?
En réalité, tout est disponible tout le temps pour tout le monde. La source est partout en tout lieu et en toute chose en permanence. Le Soi est là, au cœur de chacun, et délivre en continu les informations justes et les forces nécessaires pour manifester la réalité en permanence. Il est donc inutile de le dynamiser puisqu’il est partout et à pleine puissance, si l’on peut s’exprimer ainsi. Qui peut prétendre avoir un pouvoir sur Dieu si ce n’est un imposteur.
En reprenant la comparaison avec le soleil, on sait bien que personne n’a le pouvoir d’en contrôler la puissance ni d’en modifier l’intensité de rayonnement. Par contre, on peut s’en cacher, on peut se tapir dans l’ombre ou dans la cave, on peut fermer les volets de la maison. C’est bien ce que nous faisons avec le Soi. Nous nous en distancions par un voile, plus ou moins épais, qui est le mental.
C’est comme une toile d’araignée qui enveloppe le bouton de rose et l’empêche ainsi de se développer et de manifester sa beauté au monde. Chez nous les humains, la toile est faite de nos propres fibres, si bien que, si nous voulions l’enlever avec une force extérieure, comme fait le jardinier avec ses doigts pour la rose, on déchirerait le sujet. Ce qui est impossible. Seul le surgissement des informations de l’Être pourra se substituer à celles du mental. Ainsi, la toile contraignante se transformera en pétale de rose.
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Il ne reste donc qu’une solution, puisque nous ne pouvons pas intervenir sur l’Être. Il nous faut affaiblir le mental. C’est le but de toutes les démarches spirituelles authentiques et de la thérapie manuelle initiatique.
Le mental, au sens où je l’entends, est un ensemble de mémoires gravées dans le sujet. Le mental fera l’objet d’un chapitre entier mais, pour l’instant, nous pouvons dire que tout notre comportement au présent est conditionné par ces mémoires. Notre référenciel est lié au passé, aux expériences du passé, si bien que, au présent, les informations issues de l’Être ne sont pas prises en compte dans leur originalité et leur singularité. Elles sont teintées, colorées, travesties par le mental, avant d’être prises en compte pour ordonnancer la matière. L’Être délivre en permanence les informations nécessaires et utiles pour une parfaite adaptation du sujet au présent.
La reine (le Soi) délivre une information et le premier ministre (le mental) l’intercepte et la transforme à sa façon, si bien que le pays part en déroute.
Le mental dominant nous contraint à vivre au passé. Prenons un exemple très simple. Dans le passé, j’ai subi des traumatismes graves liés à un abus d’autorité de la part d’une autre personne.
Aujourd’hui, je ne supporte plus l’autorité, ni même les conseils ou les propositions issus de l’extérieur. Je suis donc handicapé d’une partie de la vie, car l’autorité ou les conseils ne sont pas toujours négatifs. Prenons un autre exemple dans un sens différent. J’ai vécu une très belle relation avec une personne aux cheveux bruns. Je sais inconsciemment que seule une personne brune peut m’apporter du bonheur. Je me détourne donc d’une part importante des possibilités. Ces deux exemples fort simples et même caricaturaux sont très différents l’un de l’autre par leur manière de s’engrammer et de limiter les possibilités. Nous verrons cela plus tard.
Ici, il y a deux possibilités pour traiter le problème : soit nous passons par-dessus l’engramme, soit nous le dissolvons.
• Dans le premier cas, nous ne guérissons pas mais nous développons des forces qui domineront le problème et l’occulteront. Le sujet élargit quelque peu l’espace de liberté dont il a conscience mais ne se libère pas des restrictions engrammées dans l’inconscient. Le sujet est alors soigné mais pas guéri. L’engramme resurgira occasionnellement ou se manifestera plus tard. Cette manière de soigner est celle de la plupart des thérapies.
• La seconde manière est de dissoudre l’engramme et tout ce qui y est attaché. Seule l’émergence de l’Être est capable de réaliser cela. Lui seul est capable d’effacer définitivement les mémoires erronées et inconscientes liées au passé. Pour avoir soigné bon nombre de thérapeutes, notamment des psychologues, des psychanalystes et des énergéticiens de toutes obédiences, j’ai toujours été étonné de constater, en même temps que ces patients, que le passé qu’ils pensaient avoir résolu était toujours présent. Je ne veux pas dire par là que ces thérapies ne sont pas utiles mais elles n’apportent pas un changement des données du mental lui-même. Elles permettent de mieux vivre avec un mental moins dominant et une conscience plus au clair avec la réalité quotidienne. Ce qui, de toute façon, est indispensable pour aller plus loin dans l’exploration de l’inconscient.
Pour permettre l’émergence de l’Être, il faut donc calmer le mental, le rendre moins actif, moins dominant. Je parle ici de mémoires totalement inconscientes et se situant dans des structures profondes de la mémoire. Pour se fixer, ces mémoires utilisent tous les éléments de la corporalité.
C’est ce que j’appellerais volontiers la cause des manifestations dites psychosomatiques. La matière, les émotions et le psychisme sont conditionnés par le mental. La mémoire n’est pas un simple souvenir. Elle est faite de tout ce qui a été lié à cet événement passé. L’hypnose par exemple ne parvient pas à toucher l’ensemble de ces structures dans le même instant.
La seule façon de réduire l’action du mental est la présence de l’Être. Ce sera le Soi présent au sein du thérapeute qui pourra calmer le mental du patient. Pour cela, il faut déjà que l’Être du thérapeute soit plus accompli que celui du patient. Autrement dit, que le thérapeute soit plus gouverné par le Soi que le patient. L’Être de l’un et l’Être de l’autre sont les mêmes, il n’y a qu’un « Soi », il n’y a qu’une source omniprésente et présente en chacun. La qualité de cette présence est apportée par l’état personnel du thérapeute. La qualité de son toucher, la liberté de sa conscience, la liberté des différents éléments de sa corporalité, son équanimité, son absence de volonté pour l’autre, l’efficience de son Être, définissent la qualité de la présence. C’est cette présence globale, précisée par le toucher et la conscience, qui permet aux restrictions du mental de se desserrer globalement ou localement. Dès que le mental desserre son étau, les informations issues de l’Être prennent immédiatement la place de celles du mental. La transformation du mental s’opère et se prolonge tant que le thérapeute reste présent et accompagne la transmutation et ses conséquences sur les différents éléments de la corporalité du sujet. Après la séance, le patient a passé une étape et continuera son adaptation, suite à l’apport des nouvelles données. Toute sa corporalité, dans les dimensions physique, émotionnelle et cognitive, a été modifiée, et il va poursuivre seul cette transformation en s’adaptant aux changements survenus pendant la séance.
Les techniques de relaxation, de sophrologie, d’hypnose, ainsi que les méditations ordinaires, ne peuvent pas parvenir à ce type de lâcher prise du mental. Elles permettent un lâcher prise de l’emprise du mental sur la conscience mais pas du mental lui-même. Par exemple, on peut faire lâcher la prise de la pince d’un crabe sur votre peau en l’endormant mais le crabe existe toujours. Dès que vous arrêtez ce qui l’empêche de pincer, il repince à nouveau, au même endroit ou ailleurs. La présence de l’Être quant à elle permet de modifier le crabe, de le changer et, progressivement, de le dissoudre totalement. Parfois, c’est toute une colonie qu’il faut dissoudre avec tous ses ascendants. La différence entre l’anesthésie et la transmutation est très importante et ne donne absolument pas le même résultat. Certains penseront qu’il suffit de tuer le crabe mais, dans ce cas, c’est le sujet lui- même qu’ils doivent tuer. Le mental est notre seul ennemi.
Ce n’est pas le thérapeute qui décide de la chronologie des changements nécessaires pour guérir ou soulager le sujet. L’Être possède sa propre intelligence et commencera par transformer ce qui est nécessaire et indispensable. On ne peut pas dire que l’Être choisisse, ni qu’il ait une préférence, comme nous choisissons ou préférons une glace à la fraise plutôt qu’un chocolat chaud.
L’Être apporte la loi de la nécessité. Cela est fait parce que c’est nécessaire et c’est tout et c’est incontournable. Il n’y a pas d’autre alternative possible. Le déroulement du traitement sera, par conséquent, sous la gouverne de l’Être. Il amènera les différents éléments à se modifier suivant une succession chronologique que seul l’Être connaît. Par exemple, il arrive que, pour soulager ou guérir une simple difficulté à marcher à cause d’une douleur dans le pied, l’Être invite à une transformation au niveau de la hanche, voire de la colonne vertébrale, pour revenir au genou puis aux intestins et enfin libérer le pied. Imaginez ce que cela peut être si le motif de la consultation est une dépression de plus de vingt ans. Cela ne préjuge en rien de la rapidité du traitement. On peut guérir d’une dépression profonde en trois séances et, pourquoi pas, en une séance, comme j’ai pu le constater, et guérir d’une douleur mal définie au bout de vingt séances. Ce qui compte n’est pas l’importance du mal dont on souffre mais la disponibilité de l’Être, c’est-à-dire la ténacité du mental. Cette ténacité du mental n’a rien à voir avec la volonté consciente. Ce serait trop simple. Nous y reviendrons. L’Être est donc doué d’une connaissance qui n’est pas dépendante de notre savoir mémoriel.
Il faut bien remarquer que l’Être du thérapeute n’est pas le guérisseur, même s’il est identique.
Il est impératif que l’Être du patient (ce sera la même chose pour un aspirant spirituel) vienne lui-même ré-informer la corporalité. Il serait facile de penser, étant donné que l’Être du patient et celui du thérapeute sont identiques, qu’il soit égal que la transmutation s’opère par l’Être de l’un ou par celui de l’autre. S’il était possible que l’Être d’une personne extérieure au sujet puisse modifier le sujet lui-même, ce serait un acte de domination, de pouvoir de l’un sur l’autre. Heureusement, cette action est totalement impossible.
Même le plus parfait des Maîtres spirituels ne transformera pas une personne par sa propre force ou volonté. Par contre, ce Maître permettra au sujet de se transformer lui-même. Ce qui est fondamentalement différent. Nous sommes donc doués d’une certaine liberté, d’une autonomie relative. Cette autonomie peut être perdue par l’influence d’une domination extérieure. Il faut bien faire la distinction entre un changement, qui intervient suite à une libération des conditionnements grâce à un surgissement de l’Être, et une autre transformation qui s’opère par une nouvelle domination extérieure. Le changement est bien différent de l’endoctrinement ou de la contrainte.
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Il y a donc deux phases dans la thérapie. La première dépend de la présence ontique du thérapeute, qui permet de relâcher la vigilance et l’emprise du mental inconscient du patient.
La seconde dépend de l’Être du patient qui vient ré-informer la corporalité.
• Dans la première phase, le thérapeute pourra libérer le sujet de toutes les emprises énergétiques extérieures. Par emprises extérieures, il faut comprendre toutes les influences énergétiques extérieures. Les plus connues sont les influences magiques, les prises de pouvoir par d’autres personnes, communément appelées « les mauvais sorts », les entités, les âmes errantes, les possessions. Il est tout à fait possible par la même pratique de libérer un lieu, une maison, un objet, de toute présence étrangère à la nature. Une fois ce travail effectué, s’il était nécessaire, le cheminement vers l’intériorité du patient commence. Il est impossible de prévoir le temps nécessaire à cette phase car on ne peut pas prédire ce que l’on va rencontrer. Si vous partez de Paris pour aller à Berlin, vous ne pouvez pas savoir ce que la vie vous réserve en chemin. C’est bien la même chose en thérapie.
• La seconde phase commence à partir du moment où la carapace égotique, ou la prison mentale, a été suffisamment pénétrée par l’Être du thérapeute. La transmutation des éléments de la corporalité commence et, comme pour la première phase, il est impossible de savoir ce qui se passera.
C’est donc une aventure en terres totalement inconnues.
Le patient perçoit très nettement la différence entre ces deux phases. La phase de guérison est la seconde. La première est une phase d’approche ou préparatoire. Il est fréquent de voir les symptômes s’améliorer au cours de la première phase et le patient pense parfois qu’il n’est plus utile de poursuivre. Hélas, lorsqu’il en reste là, il n’est pas guéri mais juste soigné. Le mal reprendra inévitablement quelque temps plus tard. Cette amélioration n’est pas durable. C’est un argument supplémentaire pour dire que l’Être du thérapeute ne peut pas guérir le patient. Toute la puissance de la vie est au cœur de chacun.
Lorsque la phase de guérison est enclenchée, le patient ressent bien souvent des sensations peu agréables, voire parfois douloureuses. Ces sensations sont compensées par un sentiment profond de justesse et de nécessité. C’est cela qui permet d’accepter la pénibilité du travail intérieur.
L’expression bien connue « Tu enfanteras dans la douleur » prend tout son sens. Le corps doit se décristalliser, le plomb doit se changer en or et la pierre en éther. Les douleurs sont le témoin de deux forces qui s’affrontent, le mental (ou l’illusion) contre le Soi (ou la réalité). Des états d’âme désagréables comme la peur, la tristesse, la colère, la fatigue peuvent être vécus. Ils témoignent du fait que ces énergies gravées dans l’inconscient sont en train d’être transmutées. La présence du thérapeute permet de minimiser de façon importante les difficultés. La présence essentialisée du praticien apporte une aide précieuse à la transmutation ; c’est ce que l’on appelle la compassion. C’est bien dans la chair que se trouvent les ancrages de notre mental. Ce n’est pas dans notre cerveau. Nous avons le corps de notre mental. Le corps est aussi le temple du Soi. Ce sera le Soi qui détruira et reconstruira le corps pour en faire une manifestation parfaite de la perfection du Divin.
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Je me suis souvent demandé pourquoi j’étais amené à penser que c’était bien le Soi qui se substituait au mental et pas une autre énergie. Cela paraît au premier abord prétentieux de penser que l’on puisse permettre une émergence du Divin au sein d’un patient ou d’un aspirant à la spiritualité. Prétendre c’est une chose, mais quelles sont les preuves ?
Une fois convaincu que c’était bien du Soi dont il s’agissait, et après en avoir eu confirmation par mon Maître spirituel, en qui j’ai toute confiance, je me suis interrogé sur la manière de présenter cela à d’autres et de le leur faire comprendre. C’est en effet facile de dire : « C’est cela et vous n’avez qu’à me croire ». Mais apporter les arguments les moins contournables possibles ne me paraissait pas évident. La meilleure façon de le faire, à mon avis, est de vous exposer le cheminement qui m’a convaincu en me conduisant à l’évidence.
Tout commence par une expérience personnelle, je veux dire un vécu, pas une croyance ou une logique. Il s’agit de l’évidence. L’évidence que c’est bien la source de la vie, la source de ce que je suis, qui se manifeste par les sensations particulières que je perçois en moi, lorsqu’elle me comble de sa présence, lorsque je deviens ce qu’en réalité je suis. L’évidence, car notre conscience n’est autre que cette source en nous. Notre conscience, désidentifiée de la prison du mental, de toutes nos mémoires réactionnelles, de nos croyances et de nos tendances égocentriques, s’aperçoit de ce qu’elle est en réalité. Elle se reconnaît elle-même. C’est bien une Re-connaissance car la conscience a déjà eu conscience de ce qu’elle était à l’origine, avant sa séparation du tout, avant son individuation au sein d’un humain. Lorsque le parfum du Soi se manifeste, chacun le reconnaît et n’a curieusement aucun doute dans l’instant présent sur la réalité de son identité.
« Oui, c’est bien lui, je le reconnais. C’est lui, c’est moi, c’est ce que je suis ». Combien de patients ou d’élèves ont vécu cette expérience et ont abouti à cette même conclusion, se sont rendus à l’évidence. Une fois l’expérience passée, le mental reprend les choses en main et recommence à installer le doute car il doit sauver sa peau : « C’est lui ou moi. Il n’y a pas de place pour deux ».
C’est ainsi, hélas, qu’après avoir vécu ce moment intense et incontournable de la reconnaissance, des personnes tournent le dos et sont prêtes à tout pour nier l’évidence et sauver leur ego mentalisé.
C’est donc après l’avoir reconnu en moi-même que j’ai pu le reconnaître en une autre personne. Nul ne peut trouver en l’autre ce qu’il n’a pas déjà trouvé en lui. Le reconnaître, ce n’est pas le rencontrer sur son nuage, avec sa belle barbe et sa couronne, assis sur son trône. « Tiens te voilà, comment ça va aujourd’hui ? ». Ou pire encore : « Il est là, je le vois ». Le Soi est invisible, nous ne pouvons percevoir que ses manifestations. C’est comme l’électricité, elle est invisible mais nous savons qu’elle est là quand nous mettons les doigts dans la prise ou lorsque la lampe s’allume.
Les manifestations du Soi se produisent dans tous les plans de la corporalité, au niveau physique, émotionnel et cognitif. Ces manifestations ne sont pas programmées par le thérapeute. Je ne cherche pas tel ou tel effet ou sensation. J’accepte ce qui survient. L’Être n’obéit pas à l’ego de l’homme. C’est un premier point très important. Si je pouvais le manipuler, ce ne serait pas le Soi.
• Sur le plan physique, j’assiste à une mise en mouvement de tous les éléments. La matière retrouve du mouvement et, en même temps, de l’élasticité, de la fluidité, de la légèreté. J’ai la sensation que les éléments constitutifs acceptent de prendre un peu de distance dans leurs rapports, si bien que le mouvement peut de nouveau prendre de l’amplitude. Il ne s’agit pas d’un mouvement induit par un autre élément en mouvement, mais bien d’une information qui change et permet au mouvement, présent mais quasiment imperceptible, de reprendre de l’amplitude. Pour redonner du mouvement, à une boule par exemple, on peut la percuter avec autre chose, et elle se mettra en mouvement. Ici, il s’agit d’un mouvement autonome qui naît et se perpétue. La boule se met en mouvement en elle-même, sans avoir reçu une force extérieure à elle. Ce fait est très important et caractéristique de l’Être. L’immobilité du Soi donne naissance au mouvement. Autrement dit, c’est de l’immobilité que naît le mouvement. Par cette renaissance du mouvement, c’est toute la physiologie du corps qui retrouve ses possibilités. À la source de la pathologie, il y a toujours une fixité, une densification, un point d’arrêt. Le mouvement c’est la vie. Progressivement, par la renaissance du mouvement, localement ou globalement, le corps se décristallise, les toxines s’éliminent, la matière se restructure. C’est un véritable rajeunissement.
• Sur le plan émotionnel, j’assiste à une libération des capacités émotionnelles du patient. Habituellement, le sujet est fixé dans une cartographie émotionnelle réduite et permanente. Une ou deux émotions dominent, par exemple la peur et la colère. Elles empêchent, par leur état permanent, de vivre d’autres émotions telles que la joie, le contentement, alors même que les situations de la vie sont joyeuses pour le patient. La fixité caractérise la pathologie. L’Être apporte une libération des émotions fixées mais, en plus il amène la personne à un état particulier. La joie, le contentement, la légèreté, la douceur, la paix, la beauté, la chaleur, l’amour sont autant de sensations émotionnelles qui, progressivement, s’installent, alors que les situations extérieures n’ont pas changé ou presque.
Ces états ne sont pas générés par une persuasion mentale, par la volonté du patient ou celle du thérapeute. Ces émotions naturelles s’installent spontanément et progressivement. Ce sont bien là les caractéristiques d’une personne essentialisée par un surgissement du Soi.
• Sur le plan cognitif, c’est toujours surprenant de voir comment une personne, cloisonnée et restreinte dans les domaines de la pensée, se retrouve soudainement plus libre et peut envisager dans sa pensée des données ou des aspects de la vie qui, jusque là, étaient inenvisageables. La pathologie se matérialise encore une fois par la restriction, la fixité. L’ego mentalisé a besoin de permanence, de choses établies pour longtemps. Il faut que l’avenir soit conforme à ce que l’on en attend et l’ego rumine en permanence le passé, avec tous les ressentiments qui l’accompagnent. Par la thérapie ou l’initiation, le sujet retrouve sa liberté car une sécurité intérieure, inconsciente puis consciente, naturelle, spontanée, l’amène à une acceptation du présent. Contemporainement, il aperçoit aisément son positionnement, et un sentiment de justesse apparaît. La vie n’est plus vécue en termes de bien et de mal mais en qualité de justesse. Je trouve que le sentiment de justesse est le plus beau que nous puissions avoir. Les informations nécessaires à notre adaptation nous apparaissent naturellement. Tout devient plus facile, plus léger, même si les conditions de vie n’ont pas changé.
L’Être délivre la connaissance, qui est une information en temps réel, contrairement au savoir qui est une somme d’informations mémorisées. Le savoir se réfère au passé, alors que la connaissance se réfère au présent. C’est bien le Soi qui apporte la connaissance, qui délivre de la peur, qui efface les ressentiments. C’est encore lui qui apporte le sens de la vie et du présent. Il devient inutile de réfléchir, cela vient comme une évidence. Chacun trouve son propre sens. Si tout le monde trouvait le même sens, ce serait un endoctrinement ou une contagion. Mais je peux aisément m’apercevoir que chaque personne est conduite dans sa propre direction. Chacun suit son propre itinéraire, guidé par le Soi. Je ne me permets pas de dire aux personnes ce qu’elles doivent faire ou de leur donner une réponse à un questionnement sur le bien et le mal, le bon ou le mauvais. Seul le patient saura ce qui est bon pour lui. Il s’ensuit une vie plus autonome, plus ouverte au monde, plus en relation étroite avec le monde et les autres, mais aussi avec soi-même. Nous nous sentons intégrés au monde, dans et avec le monde et ses créatures.
Comme la beauté s’éveille au-dedans, elle se perçoit au dehors. Nous ne voyons du monde que ce que nous voyons de nous-mêmes. Tout cela n’est pas le fruit d’un endoctrinement mais le résultat de l’émergence du Soi. La singularité de chacun est respectée et se manifeste spontanément. Le sujet aperçoit le sens de sa vie et se trouve muni de tout ce dont il a besoin pour l’accomplir.
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Globalement, nous pouvons définir la direction vers laquelle une personne s’orientera progressivement, au fil de son évolution, au cours de la thérapie initiatique ou de l’initiation.
Amélioration de l’état de santé, avec une amélioration de la physiologie localement ou globalement.
Le sujet est de moins en moins dérangé par les manifestions diverses et variées en provenance de son corps. Il les apprécie à leur juste valeur et se comporte de façon adéquate pour préserver sa santé et le bon état de son corps physique. Il ne s’en inquiète pas mais y est attentif et diligent naturellement.
Rarement fatigué, il est capable, sans se forcer, de travailler beaucoup et longtemps si la nécessité le demande. Aucune tâche ne le rebute. Il est capable de tout faire avec la même équanimité. Il n’obéit qu’à la nécessité.
Il respecte son corps et en prend soin sans peur ni exagération.
Autonomie.
Le sujet perçoit naturellement la réalité des choses et des événements. Il trouve une réponse en lui- même, sans avoir besoin de se référer à une culture particulière.
Les événements difficiles sont vécus comme des occasions de développer des forces et des capacités qui, jusque-là, étaient en sommeil. Ces événements permettent également de prendre conscience et de se libérer de comportements automatiques inculqués, non adaptés au présent, mais liés au passé.
Adéquation parfaite au présent.
Le sujet ne réagit pas en prenant le passé pour modèle.
Indépendance de jugement, sans besoin de se référer à une culture ou à un groupe.
Le sujet est indépendant vis-à-vis de la pensée collective. Il se fait sa propre opinion. Il n’accepte pas l’endoctrinement, ni pour lui-même ni pour les autres. Il respecte les différences. Reconnaît la singularité des personnes et ne cherche pas à les modeler à sa façon.
Réelles valeurs d’humanité, de fraternité, sans fusion ni confusion.
Le sujet s’intéresse aux autres et au monde, sans chercher à imposer sa vision, mais il est attentif et prêt à apporter son soutien et son aide si nécessaire. Il développe une compassion spontanée et sincère. Prend soin de ne jamais blesser les autres créatures. Aime la nature et se sent en lien avec elle. Il perçoit dans le monde la beauté de la création et s’en réjouit.
Spontané, naturel, il est joyeux, aimant, créatif. Il aime vivre et jouer comme un enfant en toute innocence. Il ne manifeste pas de passions excessives et se comporte en toutes choses avec tact et mesure.
Il n’a pas de volonté pour les autres et le monde. Il vit au présent, en suivant son bon sens naturel. Il ne cherche pas à imposer son point de vue mais n’hésite pas à le partager. Il ne se cache pas mais garde pudeur et réserve. Il peut développer une vie relationnelle intense avec beaucoup de monde mais ne garde qu’une poignée d’amis vraiment intimes. Il ne se déballe pas sur la place publique mais vit avec humilité et respect. Il aime se retrouver avec lui-même. Il développe naturellement une vie contemplative et active.
Liberté par rapport au monde, ses modes et ses modèles.
Ayant peu ou pas d’attaches, le sujet peut tout changer en permanence, en fonction de la nécessité du présent. Il reste cependant fidèle à lui-même.
Développement envers le Divin d’une dévotion naturelle, empreinte d’humilité et de respect, sans aucun fanatisme ni excès de religiosité.
Le sujet se place spontanément au service du monde, tout en respectant ses propres convictions. Il se caractérise par une indépendance qui empêche tout comportement grégaire. Son moteur est en lui, son futur est au présent.
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Toutes ces caractéristiques se retrouvent chez toutes les personnes animées par le Soi. Si bien que je ne peux qu’admettre que c’est bien le Soi qui transforme le sujet au cours de la thérapie ou de l’initiation puisque, spontanément, les patients qui font un travail relativement long et suivi manifestent ces caractéristiques.
Le but de la thérapie n’est pas d’amener tout le monde à ce type de personnalité mais, comme l’on dit souvent : « Qui peut le plus peut le moins ».
Chacun trouvera ce dont il a besoin, sans jamais se sentir obligé.
J’accorde la même importance à une personne qui me demande de soigner son mal de dos qu’à une personne qui cherche le Divin. Il n’est pas nécessaire de croire en quoi que ce soit pour bénéficier de cette thérapie. Il suffit d’être sincère dans sa demande.
Le Soi, véritable guérisseur, apportera au sujet ce dont il a besoin sans jamais le contraindre.
C’est en calmant le mental que le Soi se manifestera. Or il est impossible de contraindre le mental. Ce serait un exercice de pouvoir, ce qui n’est pas compatible avec un lâcher prise du mental.
La première chose à faire avant de se placer en position de méditation est de se débarrasser de tout ce qui pourrait venir vous déranger. Vérifiez que tout et en ordre et que le téléphone est coupé. Le mental fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous extraire de la méditation. Je me souviens avoir interrompu une méditation car je pensais que j’avais laissé le gaz allumé sur la cuisinière, je suis allé voir et j’ai constaté que je n’avais pas le gaz mais que tout était électrique et éteint.
Essayez de méditer toujours à la même heure. Comme cela, dans la journée, vous pourrez préparer votre rencontre et déjà vous mettre en condition.
Je conseille de mettre un réveil ou une alarme qui vous indiquera la fin de la méditation. C’est ce que je fais toujours quand je travaille et que je dois me préparer pour une heure précise le matin. Comme cela je n’ai pas à me soucier de savoir si je dépasse le temps que je me suis accordé ou non. Pour débuter, c’est bien de se fixer un temps précis et de s’obliger à ne pas l’écourter. Ne soyez pas trop audacieux et commencez par dix minutes ou un quart d’heure. Vous pourrez allonger le temps plus tard. Parfois une méditation d’une heure semble courte et une autre d’un quart d’heure peut sembler interminable. Tout cela dépend du bruit et de l’agitation du mental. Placez vous de préférence toujours à la même place. Réservez un petit coin pour vous dans votre habitation et rendez le agréable pour y mettre un parfum de bonheur, de paix, de joie et pourquoi pas de solennité.
Préparez également un petit autel sur lequel vous placerez la représentation que vous vous faites de Dieu, une bougie, un bâton d’encens, quelques fleurs.
Asseyez vous maintenant face à votre autel. Vous pouvez évidemment vous prosterner devant la représentation de Dieu en signe d’humilité, de respect ou de vénération. C’est déjà peut être un peu trop demander pour une personne qui commence et qui ne sait pas encore ce qu’est Dieu pour elle. Rien n’est obligatoire dans un rituel, c’est pour moi un cadre formel dans lequel se trouve l’intention. L’intention est primordiale. Nous y reviendrons, c’est difficile de ne pas tout dire en même temps.
Vous voilà assis. Mais comment doit on s’assoir. Méditer allonger n’est pas pour moi une méditation telle que je la conçois. Un bon repère pour s’assoir est de toujours conserver les genoux plus bas que les hanches. Ainsi le ventre peut s’ouvrir devant et se détendre, la colonne vertébrale se placera beaucoup plus facilement en bonne position. Pour y parvenir vous pouvez vous assoir sur une chaise ou un tabouret, mettez un coussin ou deux pour surélever les fesses et les hanches par rapport aux genoux. Si vous pouvez vous assoir au sol c’est très bien mais n’essayez pas de vous mettre en tailleur avec les genoux vers le menton c’est bien inutile et invalidant. Vous pouvez vous mettre à genoux avec des coussins sous les fesses. J’ai commencé avec au moins trente à quarante centimètres de coussins sous mes fesses et c’était encore difficile. Maintenant je suis confortablement installé en demi lotus pendant plusieurs heures sans avoir jamais fait d’étirements de mes muscles et tendons. Utilisez des coussins pour caler vos genoux. N’ayez pas peur de prendre soin de vous et d’être installé confortablement.
Votre colonne vertébrale doit être soutenue et le regard bien droit devant vous un peu vers le sol comme si vous regardiez à trois mètres de distances au sol devant vous. Soutenir sa colonne ne veut pas dire se tenir raide comme un piquet. Il faut faire un petit effort et pouvoir le tenir sans entraver la respiration et sans contracter les muscles autres que ceux qui sont placés de chaque côté de la colonne vertébrale. N’essayez pas de vous mettre dans l’attitude d’un yogi confirmé, vous useriez toute votre énergie en vain et serez dégoûtés très rapidement. Ne soyons pas présomptueux.
Posez vos mains sur vos cuisses comme vous êtes bien, inutile encore une fois de prendre des positions particulières. Cela viendra, mais plus tard.
Vous voilà installé prêt pour méditer.
Regardez attentivement l’image ou le symbole de Dieu que vous avez placé sut l’autel. établissez une relation de sympathie avec lui, créez un pont virtuel entre votre cœur et l’image. Prenez soin de bien regarder les détails et de vous en imprégner. Après quelques instants vous fermez les yeux et essayez de fixer votre attention, votre conscience, votre regard intérieur sur cette image. Votre pensée se fixe sur Dieu et sur lui seul. Vous laissez votre respiration prendre le rythme qu’elle souhaite, nous verrons plus tard des exercices respiratoires. Gardez le dos soutenu. Ouvrez vous devant vous, contactez le monde avec la face antérieure de votre thorax comme si vous disiez bonjour au monde avec votre cœur. Restez dans cette attitude physique et mentale et laissez vous faire. Se laisser faire signifie accepter tout ce qui vient sans le juger, sans l’étiqueter, sans comprendre, sans savoir. Autant de choses que le mental voudra vous faire faire immédiatement. L’intention de méditation sera simple. En fixant votre attention sur Dieu vous calmerez le mental et l’agitation de la pensée. Progressivement vous aurez des sensations diverses et variées que vous voudrez identifier, comprendre. n’en faites rien. Il faut s’en remettre à Dieu pour qu’il transcende notre illusion et nous transforme progressivement.
Après cette méditation allongez vous quelques minutes et laissez votre corps se détendre et s’adapter aux nouvelles informations inconscientes apportées par la méditation.
Vous avez maintenant de quoi faire. Je vous souhaite de bonnes et heureuses pratiques.
Sachez qu’il n’y a pas deux médiations identiques. Commencez chaque méditation comme si c’était la première fois.
N’hésitez pas à poser des questions en utilisant les commentaires.
Méditer est un état, ce n’est pas une action. L’action prépare à la méditation. Pour parvenir à un état méditatif il faut créer les conditions pour y parvenir. Créer les conditions est un entraînement long et progressif qui, un jour, peut être permettra d’être en état de méditation. Il me semble important de faire le différence. Les deux phases sont bien différentes. Par exemple lorsque je récite mon mantra pour calmer mon mental et m’éveiller à Dieu, je ne médite pas, je me prépare pour parvenir à cet état méditatif. je distingue bien ces deux phases lorsque je m’adonne à la méditation. Il y a d’abord un temps pendant lequel je vais pratiquer une certaine quantité d’exercices et un temps où je suis en méditation. Nous reviendrons sur ces exercices et la façon de les pratiquer. Je ne pourrai vous livrer que ma propre expérience.
En état de méditation, je suis assis avec ma colonne vertébrale soutenue naturellement, je n’ai aucun effort à faire pour la maintenir car l’éveil de la force intérieure au cours des exercices préparatoires me permet de me tenir là, bien droit, sans rien faire. Ma pensée est au repos, je ne suis qu’un observant qui ne cherche rien. Je suis également le théâtre de la lutte qui s’opère entre mon mental égotique et mon Être. C’est en moi que s’opère cette bataille, dans mon corps physique, dans mes émotions et dans mon mental. Étant en état de méditation, je ne participe à rien, j’observe sans participer, sans donner mon avis et sans chercher quoique ce soit de particulier. Je suis positionné entre mon ego et l’Être, c’est à cet endroit que je peux ne rien faire. Dès que je glisse du côté de mon mental, je suis pris par lui et je suis obligé de faire un effort pour m’en dégager. Il ne cesse d’essayer de me reconquérir. Il me faut avoir une ferme intention dès que je suis repris par lui sans quoi il gagne la partie et j’ai beaucoup de mal à retourner dans cet état méditatif.
Méditer c’est être entre l’ego et l’Être. Il est impossible de plonger dans l’Être comme on le voudrait. On ne peut aller dans l’Être. C’est lui qui nous conquiert. La conscience qui est « je » est identifiée au mental, elle ne peut pas s’en débarrasser instantanément. On peut dire que le mental lui colle à la peau et qu’avec toutes ces mémoires on ne peut pas plonger dans la pureté absolue. Ce sera la pureté, la vérité qui viendra progressivement se substituer au mental. On ne peut que se placer au milieu avec la conscience. C’est intéressant d’observer ces phénomènes, de repérer les différentes phases, tranquillement sans s’énerver.
Au milieu c’est aussi entre ciel et terre, entre le haut et le bas, entre le dedans et le dehors, entre la nuit et la lumière.
Positionné à cet entre deux, je me laisse transformer par l’Être et j’accepte tout ce qui arrive. Je ne cherche rien de particulier, seul le désir de Dieu est présent sans aucune formalisation ni aucune pensée. Je Le laisse m’envahir.
La méditation est pour moi le plus bel outil qui soit dans ma quête spirituelle. M’asseoir, affirmer ma présence par une attitude ferme et verticale, fermer les yeux, fixer ma conscience sur Dieu et me laisser faire. Être là au présent et se laisser faire. C’est tellement simple et tellement compliqué à la fois. Pour que ce soit et que ça reste simple il ne faudrait pas avoir de mental.
D’ailleurs plus le mental s’allège et plus c’est simple.
Je me souviens de mes débuts, de ma première méditation. Je me suis assis par terre comme j’ai pu, les jambes à moitié pliées et les genoux plus près du menton que du sol. Je n’arrivais même pas à me tenir droit. J’ai fermé mes yeux et peu de temps après j’ai eu l’immense chance et l’immense bonheur de ressentir une poussée qui m’aidait et m’invitait à me grandir. Je découvrais qu’il y avait quelque chose en moi qui ne dépendait pas de ma volonté et qui me donnait la force et la direction. J’étais habité par quelque chose. A posteriori je mesure combien j’ai été aidé lors de cette méditation par la nature. Je vois tellement de gens qui essayent et ne ressentent rien, combien se perdent dans des techniques plus ou moins sophistiquées, combien sont aveuglés par des croyances illusoires. Ils finissent par abandonner ou s’enfoncent dans l’illusion.
Je ne pense pas qu’il soit possible de progresser efficacement dans la méditation sans être guidé. Le monde des sensations et des manifestations immatérielles est truffé de pièges de toute sorte, de miroir aux alouettes. notre mental est évidemment celui qui nous amènera à rechercher ce qui est bon pour lui mais pas pour notre progression spirituelle.
Méditer en présence de quelqu’un qui est déjà avancé sur le chemin est une aide précieuse. La présence de l’Être calme notre mental comme un anesthésiant et favorise notre perméabilité à l’Être qui est en nous.
Méditer en présence d’un véritable Gourou est une bénédiction.
J’ajoute dans ce blog une nouvelle catégorie intitulée « méditation » dans laquelle je vous parlerai, le pus régulièrement possible, de mon expérience et de la progression que j’ai vécu. Puisse cela vous être utile.
Bonne rentrée à tous.
« Vivre au présent » est une phrase qui revient sans cesse dans la bouche de tous ceux qui parlent de Spiritualité. On s’en fait presque une obligation pour être un bon élève. On va même jusqu’à ne plus rien faire ni entreprendre ni rêver pour être au présent comme le disent les livres. C’est intéressant de voir comment le mental s’approprie les qualités qui seront celles d’un sujet réalisé ou en passe de l’être pour être avant d’être. On confond bien souvent le résultat et le moyen. Vivre au présent est un résultat. Lorsque le mental se sera désagrégé, lorsque la conscience ne sera plus identifiée, qu’elle sera redevenue libre, alors il restera le présent. Ce présent sera celui de l’éternité dont on ne peut absolument pas imaginer ce que c’est avant d’y être. Peu y parviennent. En attendant mon présent est bien autre chose. Ce que je vis au jour le jour est mon présent, bien éloigné du présent absolu. Pourtant c’est avec lui que je dois vivre même si j’espère autre chose. C’est avec ce présent que je chemine. Là encore il faut accepter son imperfection. La perfection de mon imperfection. C’est à partir de ce que je suis que je peux évoluer vers Dieu. C’est celui que je suis qui est guidé vers Dieu par Dieu. Il est donc stupide de jouer à être une autre car c’est faire le propre du mental de faire que je sois un autre que ce que je suis réellement. La première qualité de l’aspirant est l’acceptation de ce qu’il est, avec ses particularités. On peut même s’apercevoir que l’on est celui qui est toujours en train d’être ce qu’il n’est pas.
Ce présent relatif et individuel, parfaitement singulier est le reflet de notre mental. toutes nos peurs toutes nos aspirations et toutes nos croyances teintent notre présent. Inutile de vouloir s’en débarrasser par la force du mental, ce serait ajouter une couche de plus. Il suffit d’apercevoir et de s’en remettre à Dieu.
Apercevoir, maître mot du chercheur de Dieu. Et la question revient : que dois-je faire lorsque j’ai aperçu ? La réponse est simple : fait ce que tu peux. Tu ne peux rien d’autre que ce que tu peux.
Ce que tu feras sera encore conditionné par ton mental. Tout ce que nous faisons est conditionné par l’Être et par le mental. Tant que nous serons identifiés au mental il en sera ainsi.
Apercevoir, faire ce qui nous semble juste et nous en remettre au Divin pour le reste. Vouloir être ceci ou cela c’est toujours vouloir, peu importe le ceci ou le cela. Vouloir c’est avoir une idée de ce qui est juste, mais ce n’est qu’une idée. Dans l’éternel présent la volonté a disparu, c’est ainsi que l’on dit que l’être réalisé ne fait rien, sous entendu de sa propre volonté, il se confère à la volonté du présent qui n’est autre que nécessité pour le dharma (le chemin qui mène à Dieu).
Celui ou celle qui adopte cette attitude verra progressivement les changements survenir. Ils surviendront naturellement sans avoir besoin d’adopter un comportement particulier. Le changement se fera à l’insu de la conscience. Soudain on s’aperçoit que quelque chose a changé, les sentiments, les émotions, le corps changent. Je ne me change pas mais je me découvre différent. Patience et persévérance.
Le cheminement m’amène aujourd’hui à une sensation très particulière quand je regarde devant moi, vers l’avenir. Cette sensation est tout d’abord apparue occasionnellement pour finir par s’établir continuellement. Il aura fallu plusieurs années pour qu’elle soit maintenant permanente. L’avenir est une infinité de possibilités dont aucune ne retient plus particulièrement mon attention.
Si je pense à essayer de définir l’avenir par anticipation, j’aperçois un immense espace à l’intérieur duquel je pourrais choisir de m’intéresser à l’une ou l’autre de toutes les possibilités qui se présentent. Cependant je ne vois aucune information qui me permette de choisir plus précisément une possibilité particulière. Tout est égal, tout est possible, mais il m’est impossible de choisir et de me diriger vers un avenir particulier. C’est une sensation très curieuse qui induit un comportement singulier. Je suis positionné au présent rien du passé ne me retient et rien d’un avenir ne me séduit. Mon avenir est donc totalement conditionné par le présent. Chaque pas me mène ou je dois aller sans savoir où je vais. Cette attitude non volontaire peut être très discutable. Je pourrais dire que je ne sais pas ce que je veux. Je sais très bien ce à quoi j’aspire. J’aspire à l’absolu, à Dieu, à la beauté, à la paix, à la liberté, à l’amour inconditionnel, à la compassion. Je n’ai cependant aucune idée du chemin que j’emprunterai pour y accéder. Avant je voulais, je savais ce qu’il fallait faire et par où ou par quoi il fallait que je passe. J’aurais levé des armées, construit des temples. Je me serais fait moine, ermite. Ce n’est pas que je voulais être moine au présent mais que je voulais être moine pour aller vers mon objectif. C’est très différent. Je disais, également, que je ne ferais jamais ceci ou cela. La vie m’a montré que toutes ces croyances étaient inutiles et vaines. J’ai fait ce que jamais je n’aurais voulu faire et pire encore je n’ai jamais réussi à mener à bien mes projets ambitieux pour parvenir à devenir ce que je croyais indispensable de devenir pour aller à Dieu.
Mon chemin me ramène de plus en plus au présent. A un présent de plus en plus immédiat. Je ne fais aucun effort pour cela, je n’ai fait aucun effort pour être comme cela. Je ne savais absolument pas ce que ça pouvait être que de se rapprocher du présent. Je pensais comme beaucoup que c’était « être à ce que l’on fait », contraindre son mental, sa pensée à être au moment présent et se détourner de tous les projets d’avenir ou de tous les regards vers le passé. Ca c’est une attitude, ce n’est pas un état naturel, il faut faire un effort pour être comme cela. Ca peut être un exercice mais ce n’est pas un résultat. Être au présent ne nécessite aucun effort, aucune volonté. Le passé et l’avenir sont dans le présent. Plus on s’en approche plus c’est vide de tout et plein de rien de distinguable. L’avenir est vu comme un ensemble de possibilités dont aucune ne remporte ma préférence pour me mettre en route vers elle. Il y a bien des « j’aimerais bien », des « ce serait sympa », des « surtout pas » Mais aucun élan vers ou contre. Il n’y a plus de mouvement vers. Oui c’est ça, il n’y a plus de mouvement vers. Tout est là, dans l’instant. Ma place est là, ici maintenant. Toutes les circonstances et les contingences sont idéales dans l’instant pour me conduire là où je dois aller. Au début, quand j’ai commencé à vivre occasionnellement dans cet état, c’était plutôt angoissant. J’avais encore peur de l’avenir, j’avais peur qu’il ne soit pas bon c’est-à-dire qu’il ne soit pas conforme à mes croyances, à mes idéaux, à mes espoirs. La peur s’est estompée avec toutes mes croyances en l’avenir. Encore une fois je n’ai pas fait d’effort pour les gommer, les effacer, les masquer, les remplacer. C’est le développement de l’être qui a permis toutes ces transformations. La transmutation s’est opérée progressivement et s’opère encore pas à pas. Je m’approche du véritable présent. Là où il n’y a plus rien, plus de distance, plus de temps, tout et dans ça, « béatitude ».
Cet état n’est pas facile pour les personnes qui me fréquentent. Tout engagement n’est véritable que dans l’instant. Je ne sais jamais de quoi demain sera fait. Tout peut changer, je ne suis sûr de rien. C’est vraiment très inconfortable pour ceux qui veulent des certitudes sur l’avenir.
On me dit que je souhaite aller à Dieu et que c’est un objectif d’avenir comme un autre. En fait, non, ce n’est pas pareil car Dieu est au présent, il est là ici maintenant, il n’est pas à demain il est là. La réalité est là, il suffit que le regard change, qu’il se décroche du passé et de l’avenir.
Je mesure combien c’est dans le présent que l’avenir se construit. C’est là que chacun peut œuvrer pour orienter sa vie vers les illusions du mental ou vers la réalité de l’Être.
« Elle est pas belle la vie ? »
Si au cours de l’année il y a des périodes particulières cela n’est pas contradictoire avec le fait que la transmutation s’opère pas à pas de façon constante. C’est point par point que l’être ré-informe toutes les parties de notre corporalité. J’entends par corporalité l’ensemble des éléments qui constituent notre personne humaine. Seul l’être est capable d’effectuer cette transmutation. On pourrait comparer en imaginant deux bases de données qui permettent de faire vivre le sujet; L’une est le mental, basé sur les acquisitions du passé, l’autre est l’être, basé sur la connaissance absolue, la nature. La première est une illusion la seconde la réalité. Dans l’évolution spirituelle, la connaissance se substitue progressivement au mental. L’ego qui est la conscience à laquelle sont attachés les attributs humains (ce qui le caractérise et lui offre des possibilités) se trouve sous la domination d’une base de donnée ou de l’autre. Actuellement nous sommes dans une phase de l’humanité où le mental est extrêmement prédominant ce qui conduit l’humanité vers une illusion de plus en plus importante qui est la source de toutes les souffrances. L’ego mentalisé veut être le maître et gouverner le monde et sa personne à sa guise. Le monde doit être conforme à ses souhaits, à ses exigences. Étant dans l’illusion, il lui est impossible d’imposer sa loi au-delà d’une limite fixée par les lois naturelles. Cette volonté égotique est extrêmement puissante. Lors de la transmutation, l’ego prend quelque peu conscience de ce qui se passe et souhaite y participer.
C’est un infernal petit bonhomme qui veut toujours tout faire, il est incapable de se laisser faire. Il faut qu’il participe, qu’il aide, il faut qu’il fasse quelque chose. Toute la difficulté est là car il doit se laisser faire totalement., Il n’a pas son mot à dire. Le seul qu’il puisse prononcer c’est « oui ».
Mais non, c’est vraiment très difficile. Combien de fois ai-je entendu cette fameuse phrase « je travaille sur moi », je n’ai presque pas entendu « je me livre à Lui ».
Lors des méditations, le sujet se place sur l’autel du sacrifice. Cela peut paraître prétentieux mais il n’en est rien, je m’en explique. Sacrifier signifie ici « rendre sacré ». C’est l’être qui sacralise le sujet pas à pas. L’ego, le sujet décide de méditer. Il se place comme il se doit, il se présente, s’installe sur l’autel et se livre aux pouvoirs de l’être. A partir de là il lui suffit de rester là et de se laisser faire non sans être parfaitement en conscience, éveillé et totalement désireux et acceptant.
La réalité prend le pas sur l’illusion, minutieusement. Comme un orfèvre l’être détruit et reconstruit le temple dans un même instant, pierre par pierre, dans tous les plans de la corporalité. C’est cela la transmutation, c’est la victoire de la nature sur l’illusion. Il n’en demeure pas moins que l’ego mentalisé voudra toujours se mêler de ce qui ne le regarde pas. La conscience éclairée par l’être saura reconnaître ses interventions. La discrimination permettra de distinguer ce qui est de la nature et ce qui est du mental. A ce moment seulement le poids de la conscience fera pencher la balance en faveur de l’un où de l’autre. Le poids d’une plume suffit à faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. On ne peut pas imaginer le pouvoir de la conscience. La conscience est présence. Elle ne peut se défaire de ses attributs sans quitter l’incarnation humaine, elle y est toujours liée. Elle est donc liée également à l’illusion qui colore ses attributs.
N’est pas saint qui veut. Seule la transmutation sanctifiera le sujet, pas la volonté. On pourra avoir la volonté d’être transfiguré par l’être en sachant que c’est lui seul, l’être, qui sera l’opérateur de la transmutation.
Cela me rappelle un séjour que j’avais effectué auprès de mon Maître, Amma. A peine arrivé, il m’a été totalement impossible de faire quoi que ce soit de ma propre volonté. Tout ce que je voulais faire s’avérait impossible. C’est comme cela que pendant 18 jours j’ai été conduit pas à pas dans une transmutation radicale. Le chemin était étroit et parfaitement balisé sans qu’à aucun moment je ne reçoive des informations verbales par mon Maître. Lorsque je suis arrivé Elle m’a donné son Darshan, Elle ne m’a pas regardé dans les yeux mais Elle a regardé au dessus de ma tête en disant « Oh Oh ». Elle ne m’a plus du tout regardé au cours du séjour, j’ai pourtant développé toutes sortes de stratégies pour y parvenir mais ce fut impossible. Le dernier jour, juste avant de repartir Elle m’a pris dans ses bras pour un Darshan improvisé, elle a regardé au dessus de ma tête et a dit « Oh Oh » avec un immense sourire mais Elle n’a pas croisé mon regard. Ce qui devait être fait avait été fait. Elle m’a bien fait comprendre qu’elle n’était absolument pas intéressée par ce que j’étais, par qui j’étais; Elle n’était intéressée que par mon être.
Toutes proportions gardées, c’est se qui se passe en thérapie initiatique. La conscience traverse les couches créées par le mental pour s’approcher de l’être et permettre la transmutation par le surgissement de l’être. Je constate tous les jours combien il est difficile de se laisser faire. L’ego mentalisé a peur et il croit tout savoir. Alors, se laisser faire, est une affaire bien difficile. Chacun met sa limite et pourtant il est bien souvent indispensable de franchir cette limite. Ce sera une négociation parfois bien longue avant d’obtenir l’acceptation et le laisser faire. Il en est ainsi, c’est la vie humaine.
Pour rassurer les fidèles lectrices et lecteurs, le blog n’est pas en panne, mais je n’ai que peu de temps pour écrire en ce moment.
La période du printemps qui est également liée à Pâques, est depuis bon nombre d’années un moment particulier dans ma vie intérieure. La vie intérieure et extérieure sont complètement liées. Il m’est tout à fait impossible de les dissocier.
Moment important qui m’amène à beaucoup plus de regard vers mon intériorité. C’est le temps où, tout ce qui a été touché lors de la plongée de l’automne, dans le fond de la nuit, arrive à maturité et s’épanouit dans un déploiement de plus en plus merveilleux. Autant dire que je suis très captivé. Ce serait comme un jardinier qui, après avoir patiemment cultivé une fleur rare et précieuse, dont le parfum promet d’être enchanteur, attend avec ferveur le moment où elle va enfin s’ouvrir. Ce moment est maintenant. Chaque année une nouvelle fleur éclot.
Durant tout le printemps et l’été, toutes les informations et toutes les énergies nouvellement disponibles pourront être largement utilisées. Je suis toujours émerveillé de constater combien le corps est lié à l’évolution spirituelle. La reprogrammation de l’incarnation par les énergies naturelles réalise la transmutation de la matière de l’émotion et du mental. Les trois modes sont transmutés simultanément. Une véritable évolution ne peut pas être sans cette transmutation dans les trois modes. Je constate quotidiennement cet état de fait dans mon corps et dans celui de mes patients.
Le consumérisme est comme toutes les choses en « isme » une exagération et dans ce cas une exagération de la consommation. Nous devons consommer pour vivre et survivre. C’est indéniable. Ce qui pousse à l’exagération est le manque qui ne diminue pas, ou seulement passagèrement, avec la consommation. Cette sensation de manque cherche une compensation permanente par tous les moyens possibles imaginables par le sujet.
Le manque vient du fait que l’homme n’est pas fini. Lorsque l’homme sera fini, réalisé totalement, il baignera dans ce que certains appellent le paradis. L’ancien testament nous dit que l’homme et la femme vivaient dans le paradis et qu’ils ont péché. En conséquence ils ont été chassés et ont du subvenir à leur besoin par leurs propres moyens. C’est une vision que je ne partage pas pour de multiples raisons que je ne peux détailler ici. Je préfère penser que l’homme n’est pas fini, qu’il est sur la voie de sa réalisation totale. En quoi n’est il pas fini? Il lui manque la plénitude de Dieu. Quand l’homme est parvenu à sa réalisation, il baigne dans la connaissance qui lui procure une totale sécurité et une plénitude absolue. Dans ce cas il n’a absolument pas besoin de consommer outre mesure les fruits de ce monde. Hélas nous n’en sommes pas là.
Nous baignons de plus en plus dans l’ignorance car nous sommes de plus en plus vides de Dieu. Pourtant tout est là au dedans de chacun. Le manque de Dieu ou d’Être, induit chez le sujet une insatisfaction considérable, une peur immense et une ignorance abyssale. De nos jours les hommes ne se tournent pas vers Dieu pour combler ce manque mais vers l’extérieur. Ils se tournent vers le conjoint, vers la famille ou la société et ce qu’elle produit. L’homme a besoin de se rassurer, de se satisfaire, et de savoir pour y parvenir. Tout cela il le puise dans le monde extérieur à lui.
Aujourd’hui on peut commencer à s’apercevoir que le consumérisme tourné vers les biens matériels plafonne et donne même quelques signes de régression. Ce qui alerte évidemment les responsables chargés de faire brouter les moutons là ou cela leur rapporte. Il faut booster la consommation, augmenter la croissance pour que les riches soient encore plus riches pour combler leur manque d’Être et leur donner l’illusion d’être quelque chose ou quelqu’un. Certains parlent de nouvel art de vivre en se tournant vers la spiritualité et prétendent diminuer le consumérisme en intégrant dans leur vie une dimension spirituelle. D’un point de vue théorique c’est tout à fait valide. Mais d’un point de vue objectif, ce n’est pas la même chose. Le phénomène me paraît assez simple. Les personnes déçues par la consommation de biens matériels se tournent vers l’immatériel. Ils assimilent le plus souvent la spiritualité à l’énergie, au savoir ésotérique, et aux pratiques qui en découlent, en fait tout ce qui est immatériel. Cet engouement attire son lot de marchands plus ou moins sérieux, plus ou moins scrupuleux. Précédemment les religions étaient une sorte de garde fou qui empêchait les gens de se tourner vers un peu n’importe quoi. Elles ont tellement perdu de leurs crédits que maintenant la plupart se tournent vers des propositions dites spirituelles qui ne sont pas en lien avec la tradition. Cette tendance ne fait qu’éloigner encore plus le sujet de lui-même. Au lieu d’aller chercher des plaisirs dans le supermarché du coin, il va chercher sa satisfactions dans les fruits que le ciel doit lui apporter. On s’éloigne de plus en plus de son centre, de plus en plus de soi donc de Dieu.
Ce n’est pas la quête qui change mais l’objet. En fait le quêteur est le même, il change juste d’objet. On passe de la fraise à la vanille. Le sujet veut obtenir satisfaction sans avoir changé lui-même. Il est impossible d’être totalement satisfait par une quête spirituelle authentique. Le manque sera toujours là jusqu’au jour de la réalisation totale. Le manque est une souffrance et personne ne veut accepter de souffrir, de vivre avec ce manque, avec cette absence qui est motrice. Celui ou celle qui est totalement comblé par sa démarche spirituelle ne peut l’être que passagèrement. Le manque revient après un moment de satisfaction. Ces moments étant comme des carottes qui nous aident à continuer sur la voie. C’est d’ailleurs pour cela qu’il ne faut pas s’y attacher. On peut être comblé, c’est mon cas, et malgré cela vivre avec le manque de Dieu. Je suis comblé mais tu me manques, quel paradoxe. Ce qui signifie, je suis porté par la foi mais Tu me manques.
Le consumérisme se caractérise par le fait que le sujet attend une satisfaction en provenance de l’extérieur. La spiritualité propose d’aller vers l’intérieur et de puiser à la source qui est au cœur de chacun. Pour cela il faut se mettre ne route dans la bonne direction et ne pas attendre de satisfactions importantes immédiates. Il faut accepter de perdre les satisfactions venues de l’extérieur pour pouvoir goûter aux joies de l’intériorité. Le changement est considérable. On ne peut pas boire à deux sources en même temps. L’une doit baisser pour que l’autre grandisse. Je constate très fréquemment que le besoin de satisfaction est tel qu’il doit se concrétiser immédiatement ou presque. La réalisation totale en trois jours. Les promesses sont absolument époustouflantes. Tout tout de suite, sans effort ni souffrances. Il faut bien cela pour attirer le consommateur. Ce sont ces propositions qui font recette. C’est bien la preuve que le consumérisme a encore de beaux jours devant lui.
Pourtant des personnes se tournent vers le cœur, elles ne sont pas légions mais elles se multiplieront.
Le changement de croyances ne signifie absolument pas qu’une personne ait changé. Un homme qui croyait fermement à l’individualisme et qui est devenu humaniste collectiviste ne veut pas dire qu’il soit passé de l’égocentrisme à la charité spirituelle. Son besoin profond a peut être simplement trouvé une plus grande satisfaction dans une nouvelle croyance plutôt que dans la précédente. C’est exactement comme l’athée qui deviendrait religieux.
En réalité ce ne sont pas les croyances qui importent mais ce qui les motive. Une véritable démarche spirituelle ou thérapeutique devrait donc s’intéresser aux tendances profondes qui motivent les croyances plutôt qu’aux croyances elles mêmes.
Ce sont les tendances profondes appelées vasanas dans l’hindouisme qui conditionnent le sujet à croire en quelque chose. Si ce quelque chose satisfait ses tendances il le conserve mais s’il ne les satisfait pas ou trouve quelque chose de plus satisfaisant il en changera sans problèmes. Il est donc complètement inutile de chercher à changer les croyances de qui que ce soit sauf, bien sûr, si celles ci deviennent dangereuses pour lui. Il est beaucoup plus intéressant de chercher à changer les vasanas mais c’est beaucoup plus difficile. D’autant plus difficile que ce réel changement ne peut pas être fait par soi-même mais uniquement par la croissance de l’Être. En règle générale, nous avons toujours tendance à changer ce qui est extérieur plutôt que ce qui est intérieur, c’est tellement plus facile.
Il est relativement aisé de comprendre ce que sont les vasanas primaires ou tendances égotiques primaires. L’absence ou l’insuffisance de présence de l’Être chez une personne engendre immédiatement trois conséquences fondamentales. Ce sont l’ignorance, la peur et l’insatisfaction. L’Être apporte la connaissance, la satisfaction totale et par conséquent l’innocence, l’insouciance et la confiance totale. L’ignorance, la peur et l’insatisfaction sont comblées par des acquisitions puisées dans l’extérieur. L’ignorance est comblée par le savoir, l’insatisfaction par une quête permanente de plaisir et de bonheur tirés d’une source extérieure, la peur par des garanties extérieures. Tous ces substituts constituent nos croyances fondamentales. Vous voyez bien que changer de croyance ne change en rien nos vasanas.
Seule une évolution spirituelle vraie peut changer profondément l’intensité des vasanas primaires. Tous les autres moyens sont des palliatifs qui ne sont que des adaptations de croyances pour vivre mieux ou moins mal.
En thérapie initiatique, je ne m’attache pas à changer les croyances des patients sauf si elles sont dangereuses pour lui à plus ou moins long terme. Bien des fois il sera obligatoire d’attendre que la personne commence à sentir les effets négatifs liés à sa croyance pour consentir à envisager de la remettre en question. Cela devient très gênant lorsque la croyance est satisfaisante pour l’égo mais nuisible à l’évolution de l’Être. Le patient ne sera pas prêt à consentir d’envisager un changement de sa croyance puisqu’elle lui fait du bien. Ce serait comme dire à quelqu’un d’arrêter de prendre une tisane de plante qui lui calme ses nausées mais qui insidieusement et silencieusement lui détruit l’intestin. Tant que vous ne lui apporterez pas la preuve irréfutable que son intestin est en train de se détérioré ou tant qu’il n’aura pas un problème intestinal évident vous ne pourrez pas lui faire abandonner sa tisane. Je vous laisse le soin de remplacer la tisane par d’autres croyances et l’intestin par ce que vous voudrez car je ne souhaite pas mettre en doute vos croyances. Il ne faut jamais scandaliser ou blesser l’égo. C’est pour cela qu’avec un patient il faudra être très patient et attendre que la preuve de la nuisance lui apparaisse plutôt que de lui mettre devant son nez. En thérapie initiatique, la croissance de l’Être est ralentie par les croyances mais elle n’est pas arrêtée. La croissance de l’Être mettra en évidence la nuisance ou l’inutilité de la croyance et le patient en changera ou l’abandonnera alors sans problèmes.