Représentation de Krishna conduisant le char d'Arjuna.
Représentation de Krishna conduisant le char d’Arjuna. Il est tiré par cinq chevaux qui symbolisent les cinq éléments. Ce qui veut dire que Krishna est maître de la nature.

L’épopée du Mahabharata rapporte l’histoire de la guerre qui oppose le clan de l’égo et le clan de l’Être. Comme toutes les grandes épopées elles sont écrites sur un plan symbolique.

Il me semble qu’aujourd’hui, nous sommes en train de jouer cette guerre. Notre époque correspond à l’ère du Kaliyuga qui est celle de la prédominance de l’égo. L’homme ira jusqu’à vouloir détruire Dieu et tout ce qui se rapporte à Dieu pour assoir son pouvoir.

Dans le Mahabharata, au moment où la guerre est pratiquement terminée et que l’égo l’emporte, Krishna qui est un Mahatma ou un Avatar, manifeste sa vraie nature au clan du Divin auquel il appartient. S’opère à ce moment le renversement qui conduira à la victoire de l’Être sur l’égo. C’est Krishna qui reprend les rennes de la bataille.

On peut donc constater que Le Divin ne se manifeste qu’au moment où tout est presque perdu. Le pouvoir Divin et Dieu lui-même sont indestructibles, l’égo tire sa puissance de l’énergie Divine et la détourne à son profit. En voulant tuer Dieu, s’il le pouvait, il se détruirait lui-même. N’est-ce pas ce qui est en train de nous arriver. Nous ne suivons plus la voie de la nature mais celle de la toute puissance égotique, ce faisant, nous détruisons la nature qui n’est pas autre chose que Dieu manifesté. En continuant dans cette voie, nous nous détruisons nous-même puisque nous sommes bel et bien en train de nous couper l’herbe sous le pied en polluant la terre et en rendant celle-ci incapable de nous nourrir. Nous allons même jusqu’à rendre l’eau, si indispensable à la survie, impropre à la consommation et rare. Les exemples ne manquent pas comme la destruction des abeilles qui pollinisent les végétaux.

Nous allons donc directement à l’épuisement des ressources indispensables à la survie de l’humanité. La bataille pour se procurer ces ressources indispensables risque d’advenir.

Toutes les tentatives pour freiner cette surconsommation se trouve considérablement freinée par les lobbies qui voient là un risque de perte de puissance. Pire encore ils récupèrent à leur profit les solutions présentées comme biologiques. Par exemple le carburant à base de colza est en train de ruiner la qualité des sols et l’équilibre des cultures. Là aussi les exemples ne manquent pas. On veut rééquilibrer dans un sens et on déséquilibre dans un autre sens. Il faut diminuer notre consommation d’énergie au lieu de chercher des substitutifs au pétrole.

Le consumérisme sert au maintient du pouvoir égotique. Je veux dire par là que la surconsommation d’énergie induite par la surconsommation, ne sert qu’à assouvir le besoin de puissance et la volonté de pouvoir. La consommation et la surconsommation génèrent un besoin croissant d’énergie. Cette énergie puisée dans la terre se transforme en richesses inutiles qui enrichissent considérablement quelques personnes et leur donne ainsi le pouvoir. C’est exactement comme si 99,9% des hommes puisaient l’eau et la stockaient dans des réservoirs auxquels ils n’ont pas accès. Les personnes riches possédant ces réservoirs la distribueraient selon leur bon vouloir. Toute cette énergie accumulée, bloquée devra être libérée pour revenir à un état naturel. Nous sommes allés très loin dans le déséquilibre et ce n’est probablement pas fini.

C’est à l’image du balancier qui monte très haut dans un sens et va à un moment donné revenir avec une force considérable proportionnelle au point haut qu’il avait atteint.

Krishna intervient ce qui signifie qu’au moment opportun, il reprend la direction des opérations conduisant le char d’Arjuna qui jusque là était incapable de faire la guerre contre l’autre clan qui est une part de sa famille, entendons par là que l’égo est une part de nous même. Le principe de l’égo étant le détournement des forces naturelles au profit de l’individu. Dieu, sous la forme de Krishna, laisse donc les hommes se débrouiller. Il est cependant toujours présent, dès le début. Il me semble qu’il prépare le moment où il devra intervenir. Tout cela est dans le plan Divin. Ce sont les lois de la nature.

Nous allons donc droit dans le mur, tout le monde le sait, mais les décisionnaires ne peuvent rien faire car la soif de pouvoir de quelques personnes détenant le pouvoir que l’argent confère, suffit à maintenir leur pouvoir et leur volonté en place. La ruée vers la chute s’accélère. Cependant on voit des consciences qui s’éveillent. Amma ne fait pas autre chose qu’éveiller les consciences. Toute son œuvre est tournée vers la restauration du Dharma (ordre naturel des choses de la vie). En sillonnant le monde et faisant germer la graine de la sagesse dans des millions de personnes (je crois qu’elle a rencontré, en donnant son Darshan, 50 millions de personnes), elle prépare peut-être le moment du retournement. Le moment venu elle manifestera alors sa vraie nature qui jusqu’à présent ne s’est pas révélée.

Comme le chantait Nougaro, « alors le peuple moribond se lèvera d’un bond armé d’Amour jusqu’aux dents ». Inutile de vous dire que cette vision est tout à fait personnelle et n’engage que moi. C’est peut être mon rêve, mon utopie, mon désir, mon espoir.

En attendant poursuivons notre quête et œuvrons autant que possible pour retrouver et promouvoir les valeurs naturelles et Spirituelles (c’est la même chose). Il nous faut sortir de l’égocentrisme en portant plus d’attention désintéressée aux autres.

Ici, à l’Ashram, Amma attache une grande importance au service désintéressé appelé Séva. J’en parlerai dans un autre article.

Les chants Sacrés appelés « Bahjan » parlent bien souvent de la difficulté de rencontrer Dieu dans sa manifestation d’Amour pur. Les textes racontent la souffrance du chercheur Spirituel qui invoque le Divin ou Krishna, Shiva ou d’autres divinités. « Ô Krishna combien de vies me faudra-t-il encore pour qu’enfin je t’aperçoive, ne vois tu pas les larmes et la souffrance de ton fils qui t’implore, qu’ai-je fait pour mériter un tel supplice ? Ai pitié de moi je t’en prie et abreuve mon âme de ta compassion etc… » Ces chants portés par Amma sont très puissants et éveillent la dévotion envers Dieu.

C’est ce que j’ai vécu une fois de plus au matin de Noël. Lors de ma méditation du matin au bord de la plage, bercé par le doux son des vagues et caressé par la brise matinale, je me sentais plutôt heureux, les idées apaisées, le cœur en joie, le corps bien déployé dans la posture, c’était facile et léger. Progressivement ma conscience s’est immergée dans l’océan intérieur, les vagues de surface disparurent et je me suis trouvé devant une porte qui, je le ressentais, ouvrait vers l’espace infini empli de l’Amour pur tant convoité. Hélas je suis resté devant la porte, elle ne s’est pas ouverte. Même avec le temps je me suis retrouvé bloqué. C’est à ce moment que le chagrin, les pleurs, la souffrance sont apparus causés par la frustration de ne pas pouvoir accéder à ce qui me semblait être le paradis. Tout était comme dans les chants, ce n’était pas une imagination mais bien un vécu. Ayant déjà eu l’occasion de passer cette porte, je savais bien ce que je manquais en restant du mauvais côté.

Ce chagrin avec tous ces pleurs, cette détresse, purifient l’âme et le corps par la même occasion. Les mémoires, les tendances perverses sont éliminées par le souffle ou par les larmes, et bien souvent par les deux en même temps. C’est bien le but de la démarche Spirituelle, il faut se purifier pour pénétrer dans le royaume Divin. Ca ne se fait pas la fleur aux dents et le sourire en bandoulière. L’épuration est douloureuse mais soutenue en arrière plan par la présence Divine. Sans elle ce ne serait pas possible. Il faut parfois rester bien longtemps à la porte avant qu’elle ne laisse transpirer quelques effluves de ce qui est de l’autre côté. C’est de cette difficulté que nous parlent les chants dévotionnels ils nous animent par la même occasion en éveillant la dévotion.

La frustration est une compagne quasi permanente. Le désir d’atteindre la pureté qui elle seule peut combler le désir s’accompagne de frustration. La difficulté ne réside pas dans la frustration qui, si elle est tout simplement acceptée et vécue comme elle est et pour ce qu’elle est ne génère pas de négativité. Elle devient une compagne du désir, elle l’accompagne en permanence. Ce chagrin d’Amour est donc une expression du désir et de la frustration. Il devient souffrance lorsqu’il est refusé ou plus simplement non accepté.

Si le divin ne veut pas me donner cet amour, s’il ne veut pas m’apporter la satisfaction que j’implore alors mon ego réagit. Il réagit contre la frustration qu’il refuse d’assumer qu’il ne peut pas supporter de vivre. Les réactions sont différentes en fonction de la nature égotique de chacun. Une personne va se mettre à boire pour noyer son chagrin, une autre va se mettre en colère contre tout ce qui bouge, un autre va déprimer et s’enfoncer dans la détresse, un autre va chercher une compensation sous une forme ou sous une autre.

Personnellement, je me suis senti irrité, nerveux et grandement insatisfait après cette méditation j’aurais pu m’énerver ou devenir violent si je m’étais totalement laissé prendre par cette réaction. Autrement dit, si ma conscience s’était identifiée à cette frustration, à cet ego frustré et réactif. Ces énergies, ces forces de réactivité étaient palpables autour de moi.

La bonne façon de gérer cette situation était de laisser ces énergies se manifester intérieurement et simplement les regarder, les apercevoir sans se laisser mener par elles. C’est comme être pris dans une tempête et se laisser emporter par le vent jusqu’à devenir le vent lui-même. Au contraire il faut regarder et vivre cette tempête intérieure et rester enraciné dans la présence bienveillante envers soi et envers le monde. Ce n’est pas facile du tout, c’est un sport de haute compétition qui requiert un entraînement assidu. Poser sa conscience sur les désirs de manifestation égotique réactionnels, sans les encourager, sans les refuser, sans chercher à les maîtriser ou en faire quoi que ce soit est pour moi la méthode que je trouve la plus efficace. La lumière révèle l’ombre et la présence de la conscience dissout cette ombre, la lumière dissout les ténèbres. Toutes les réactions et les compensations ne font qu’alimenter les racines de la réactivité, elles leur donnent de l’énergie, de la nourriture, de la force et leur permettent de grandir. Il faut les confier à Dieu, à l’Être. Prenons un exemple pour illustrer ce point important. Vous avez un désir d’Amour Spirituel intense et vous ne parvenez pas à vivre cet Amour pur malgré tous vos efforts. Il se peut qu’après une tentative infructueuse générant une intense frustration, une réaction de colère germe en vous. Vous retrouvez votre mari ou votre femme et souhaitez compenser cet frustration par une tentative d’amour que l’on va appeler humain. Vous attendez de votre relation avec votre conjoint une satisfaction qui fasse diminuer votre frustration. Par manque de chance, votre conjoint est très occupé à autre chose et ne répond pas du tout à vos attentes. La colère qui avait germer en vous va redoubler et vous allez probablement l’exprimer en invectivant votre partenaire car vous le rendez responsable de votre frustration. Je pense que vous voyez ou est l’erreur, la méprise. Hors mis le fait qu’un amour humain ne remplacera jamais le désir d’Amour, vous vous mettez en colère lorsque votre conjoint ne répond pas favorablement. L’attitude juste serait d’observer la sensation de colère, de la vivre intérieurement sans la manifester en la projetant sur quelqu’un d’extérieur. Il ne serait pas bon non plus de sur compenser en allant se défouler dans une salle de sport ou en faisant des trous dans un mur avec un marteau. Cette sur compensation utiliserait l’énergie de la colère et la nourrirait. En fait il faut accepter de vivre cette sensation intérieurement en la regardant avec bienveillance et au bout d’un certain temps, avec quelques larmes peut-être, elle disparaîtra et laissera la place à un état plus paisible. Vous aurez par cet effort d’attention contribué activement à réduire les racines de la colère. Il faudrait donc accepter la sensation et en refuser l’expression extérieure sur un objet de substitution.

L’exemple ci-dessus illustre le processus des compensations à la frustration générée par le manque de conscience et de jouissance de la présence de Dieu en nous. Le principe de la compensation est de chercher dehors ce que je devrais trouver dedans. Dieu est en nous, inutile de le chercher dehors ou de compenser le manque par une recherche de jouissance extérieure. Si les femmes et les hommes de notre société pouvaient comprendre cela et l’appliquer, nous vivrions en paix et par la même occasion nous rétablirions immédiatement le déséquilibre qui rend notre société malade, perverse et souffrante. Tout le marketing repose sur ce principe, il fait croire que le bonheur est attaché à l’objet que l’on veux faire désirer. Nous tombons régulièrement dans le piège en achetant le dernier téléphone portable qui ne nous apportera pas plus que le précédent. C’est par cette attitude boulimique, compulsionnelle, réactionnelle que nous enrichissons les grands capitalistes et réduisons les autres à l’esclavagisme. Nous ne faisons pas mieux dans ce cas que nos ancêtres du moyen âge. Nous ne sommes pas plus heureux que ce soient les princes ou les serfs.

Serons nous capable de puiser dans les ressources du monde seulement ce dont nous avons besoin pour vivre simplement au lieu de vouloir toujours plus et toujours différent. Les mécanismes sont bien enracinés. La tâche est rude et pénible. Seul un intense désir peut nous aider. Ce n’est pas facile de vivre dans la sensation de manque qui est aussi la sensation de désir sans les compenser. Nous devrions l’enseigner à nos enfants dès le plus jeune âge. Cela n’empêche pas d’être heureux mais pas complètement. Il reste toujours un manque. Nous pouvons essayer également de n’attendre du monde extérieur que ce qu’il peut nous donner, un confort, un plaisir mais pas le bonheur absolu. Une démarche Spirituelle véritable peut nous aider. Bien des gens utilisent la spiritualité comme une compensation. ce n’est pas facile de s’y retrouver tout seul. Un guide ayant déjà parcouru le chemin est indispensable.

Le jour de Noël à l’Ashram d’Amma est un jour comme un autre. Comme tous les mercredi Amma donne son Darshan à partir de 11 heures jusque dans la soirée vers 9 heures quelques fois plus tard. Par contre la célébration de Noël s’est faite au cours de la soirée. Les résidents avaient préparé un spectacle musical retraçant l’histoire de la nativité de Jésus. Ce fut un bon moment. Amma applaudissait à chaque acte et visiblement était heureuse de voir ses enfants présenter cette pièce avec beaucoup d’enthousiasme. Une danseuse Indienne nous a offert deux belles danses traditionnelles.

Traditionnellement Amma a fait son Satsang de Noël. Elle a insisté sur le fait que chacun devait participer au changement dont le monde a besoin en s’intéressant aux autres et en aidant ceux qui en ont besoin. Elle nous a dit : la grange où Jésus est né représente notre coeur où il doit renaître en chacun de nous. Amma a parlé des grands Mahatmas, tels que Krishna, Jésus, et du rôle qu’ils ont à jouer sur la terre. En résumé, ils s’incarnent au moment où il est nécessaire de rétablir la balance entre l’égocentrisme et les valeurs naturelles. Pour finir Amma a chanté deux magnifiques Bahjans. A 18h30 nous avions déjà eu une séance de Bahjans avec Amma, l’énergie de dévotion était très intense.

Je n’ai pas compté mais nous devions être environ 5000 personnes. Chacun a pu recevoir sa part de gâteau au chocolat béni par Amma. Au lit à 1 heure du matin, fatigué mais plein d’énergie et heureux de cette belle soirée de Noël sans neige ni sapin. J’attendais mon cadeau de Noël comme les enfants. Je n’ai pas vu le paquet cadeau mais je découvrirai probablement le cadeau lui-même au fil des jours qui vont suivre.

Aujourd’hui c’est la veille de Noël. Je vous souhaite donc un très joyeux Noël, joyeux dans votre cœur quelles que soient les circonstances. Comme disait Swamini (renonçante ayant prononcé des voeux définitifs d’engagement) dans son satsang (enseignement) d’hier soir : « quoique vous fassiez, ça n’a aucune importance, ce qui compte c’est l’amour que vous portez et que vous apportez dans le monde. Faites ce qui vous plaît avec Amour. »

Voilà maintenant 5 jours que je suis à l’Ashram. Tout à changé depuis 1995,année de ma première venue, dans les apparences seulement.

C’est un village fait de maison et de building en béton décorés à l’indienne. C’est un chantier permanent, les ouvriers construisent des bâtiments, le village s’est développé, le terrain sur lequel les maisons sont construites s’est considérablement agrandi. Quelques maisons de villageois locaux subsistent au milieu des immeubles de l’ashram. Elles sont entourées par une clôture en béton, ce qui me fait penser à un village breton qui résistait à l’envahisseur Romain. En prenant un point de vue extérieur, ce lieu sacré se présente comme une fourmilière grouillante d’activité. Les gens se croisent, se frottent, s’accompagnent, se côtoient, se rencontrent, mais rarement se heurtent. C’est amusant de remarquer cela. Il y’a beaucoup d’activité mais pas de violence, de la force parfois mais sans agressivité. Certaines personnes manifestent du stress, de la fatigue, de l’énervement mais il semble que cela ne puisse pas se répandre à l’extérieur, cela ne peut pas contaminer l’ambiance fondamentale qui règne dans ce lieu. C’est la même chose avec le bruit, il y en a partout et tout le temps, on peut très bien chanter les bahjans (chants sacrés) avec le bruit de la bétonnière qui, mal graissée, tourne avec un bruit qui pourrait être assourdissant. Eh bien les chants prennent le dessus et le bruit de la bétonnière s’en trouve considérablement amoindri, il disparaît pour laisser la place à la beauté des chants. Chaleur, bruit, activité permanente, aspect d’un chantier de travaux publics, population en mouvement permanent, c’est bien là que je trouve le repos et le silence nécessaire à ma méditation.

Ce matin, comme d’habitude, j’ai commencé ma journée en me levant à 4h30 pour aller réciter les 108 noms d’Amma et les 1000 noms de la Mère Divine suivis du chant « Sri Mahisasuramardini Stotram » qui est un hymne au Guru et à la Mère Divine. Ensuite un petit Chaï (Thé au lait épicé) et me voilà parti en direction de la plage pour méditer avec le doux son des vagues, qui comme la Mère Divine viennent user les remparts de ma forteresse égotique. Quelques chants venus des temples extérieurs à l’Ashram remplissaient relativement discrètement l’ambiance sonore du lieu. Dans cette méditation j’ai rencontré le bruit, le vrai, celui de mon intérieur. Cette méditation fut une lutte permanente pour tenter de me séparer de mes colocataires. J’en ai repéré quatre dont je me serais bien passé et un seul que j’aurais bien voulu garder tout seul. Celui là je l’ai appelé « Lovely » (ici on parle anglais et c’est plus séduisant qu’en Français). C’est la saveur de l’Être, du Divin, De la mère Divine. C’est lui qui me comble de bonheur, c’est lui que je viens chercher ici, c’est lui qui un jour j’espère aura mis à la porte les autres locataires. Hélas les autres colocataires étaient bien bruyants aujourd’hui. Celui qui prenait le plus de place c’était « Brainy », ma machine à penser. Elle avait du prendre de la cocaïne ce matin. Je crois qu’elle ne m’a pas lâché. Le suivant c’était ‘Body » il représente l’ensemble des sensations désagréables que mon corps me procure. Ce sont des tensions, des crispations, des douleurs, des torsions, bref tout ce qui me dérange et me donne envie de partir ou de prendre un couteau pour enlever ce qui me gêne. Body m’empêche de rester dans la posture adéquate pour méditer. Il me donne envie de bouger pour me débarrasser de ces tensions, pour fuir la douleur, pour me sentir libre. Le suivant, dans l’ordre décroissant de gêne procurée, a été baptisé « Crapy ». Il regroupe toutes les sensations de crasse, de saleté, de glu, de mélasse, d’épaisseur, il a une odeur d’égout, la texture de la poisse. Il plonge l’intérieur dans la nuit et l’épaisseur. Il obscurci tout, pose un voile de noirceur sur tout ce qu’il envahi. Le dernier qui n’est pas si petit que ça c’est « Busy ». Il me donne toujours l’impression que j’ai quelque chose d’autre à faire qu’à rester là en méditation. A l’écouter je me lèverais d’un bon pour aller faire autre chose. C’est fou toutes les bonnes raisons qu’il a de vouloir me faire abandonner ma méditation.

Voilà donc mes compagnons de voyage. Ils étaient bien en forme ce matin. Deux heures n’ont pas suffi à les anéantir, à les remettre au lit pour qu’ils fassent un gros dodo à cette heure matinale, avec la fraîcheur de la brise marine et le doux chants des vagues. Curieusement un autre colocataire n’était pas réveillé aujourd’hui, c’est « Lasy » : vous avez deviné, c’est le paresseux, celui qui vous prend dans ses voiles et vous endort. C’est la fatigue, le plomb, l’inertie, la pesanteur. Il est capable de vous mettre la tête dans le sable malgré toute votre bonne volonté à vouloir rester dans la verticalité. Il alourdi les paupières et pose sa chape de plomb dans la tête. Je l’ai donc échappé belle car avec lui en plus je n’aurais jamais pu poursuivre mon exercice de méditation. Je trouve que malgré tout ça je m’en suis bien sorti, Lovely m’a accompagné et soutenu en permanence. C’est lui qui me donne la force, l’énergie pour continuer. Avec ma propre volonté pour seule énergie, je ne m’en serais pas sorti. J’aurais probablement capitulé relativement rapidement.

Tout le jeu de cette méditation consistait à ne pas donner d’importance aux colocataires, juste à Lovely, et garder la posture de méditation. Je me suis donc centré autant que possible sur cette saveur de l’Être. Cependant inlassablement ma conscience était reprise par les autres. Pour m’aider, j’ai répété mon Mantra (phrase sacrée qu’Amma m’a transmise). C’est incroyable de s’apercevoir combien il est difficile de le répéter sans être distrait, sans attacher d’importance à autre chose. Soudain on s’aperçoit qu’on est plus en train de le répéter. On s’est fait prendre dans d’autres filets. Alors il faut recommencer, reprendre la récitation centrer sa conscience sur la saveur de l’Être et ça repart pour un tour.

Le bruit qui dérange est bien celui de l’intérieur.

Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Tout ce que je sens c’est que je suis à ma place ici et maintenant. Mon programme semble s’orienter vers la méditation. On verra plus tard le menu qu’Amma aura concocté pour moi… Surprise…

Encore un très joyeux Noël dans l’amour, le partage, la simplicité, la joie, la beauté.

Je vais aller voir ce qui se passe au village, quelles sont les festivités prévues pour cette fête de Noël.

A bientôt….

Arrivée à l’Ashram d’Amma vers 3 heures du matin après 24 heures de voyage. C’est fou comme le temps passe vite. Je n’ai même pas eu le temps de trouver ça long. Patiemment j’attendais le moment où j’allais enfin revenir à cet endroit sacré. 19 années se sont écoulées depuis ma première venue. Entre temps je suis revenu une fois en famille avec femme et enfants et la dernière fois pour le cinquantième anniversaire d’Amma, c’est à dire 10 ans plus tôt.

Ma première visite, en 1995, fut décidée, comme cette année, sans aucune intervention de ma raison. Une soudaine impulsion a jailli en moi. Il était évident que je devais partir pour un séjour à l’Ashram, rien ne pouvait me retenir. Curieusement alors que je n’avais pas l’argent pour payer le voyage et assurer mes obligations financières, une nuée de patients est arrivée. J’ai obtenu exactement ce qu’il me fallait pour partir. Je n’avais même pas pu choisir les dates de voyage. Il restait une seule place pour un aller retour Paris Trivandrum. Il s’est avéré que ces dates correspondaient exactement aux dates nécessaires à mon parcours initiatique qui dura 18 jours. Je parlais très peu l’anglais à cette époque, si bien qu’il m’était difficile de me faire comprendre et obtenir des informations sur le fonctionnement de l’Ashram. Cela m’a permis de suivre une cure de silence. Tous mes pas étaient téléguidés, il n’y avait pas de place pour ma petite volonté.

Un jour peut être je raconterai dans le détail ce que j’ai vécu durant ces 18 merveilleuses journées. En quelques mots je dirais qu’Amma avait fait sa place dans ma personne à tous les niveaux, physique émotionnel et mental. Depuis, j’ai l’habitude de dire que ce n’est pas facile de mourir. Mon ego n’est pas mort totalement, il a cependant été infiltré jusque dans ses plus petits recoins où il sait si bien se cacher.

Après cette étape en 1995, l’Être a continué de prendre de la place, de consumer mon ego, mes tendances et mes mémoires.

Cette année, c’est donc de la même façon que je suis parti. Après une méditation matinale, il fallait que je parte à l’Ashram. c’était impératif. Sans aucune discussion j’ai pris mon billet d’avion, réservé une place à l’Ashram, et organisé mon emploi du temps. Quelques jours plus tôt je me demandais si un jour j’aurais encore envie de me rendre dans ce lieu. Je n’en avais pas envie et ne ressentais pas la nécessité d’y aller. Je n’aime pas faire de tourisme en ce qui concerne la Spiritualité. Y aller pour y faire un tour parce que c’est normal de se rendre dans l’Ashram de son Guru de temps en temps ne me tente pas du tout. Je ne suis pas de ceux qui suivent les règles. J’obéis plus volontiers à ma sensation, à mon intuition.

On pourrait facilement me rétorquer que je ne suis tout simplement pas conscient de ce que je fais et que je suis mené inconsciemment par mes propre désirs. Ce qui est juste si on écarte la possibilité que l’Être qui connaît la réalité et la justesse puisse nous guider jusqu’à produire des évidences à la conscience. En ce qui me concerne, après de nombreuses années de cheminement, il m’est possible de distinguer aisément la voix de l’Être et la voix de l’ego. Ceci m’est apparu progressivement, même pour des choses relativement simples et banales. Pour l’anecdote et pour illustrer cet aspect important de la vie spirituelle, je vous raconte une petite histoire de ma vie. Je manque plutôt de rigueur dans la sauvegarde de mes données informatiques. Un jour il me prit la soudaine envie de sauvegarder le disque dur de mon ordinateur. Allez savoir pourquoi, toutes affaires cessantes, je vais acheter un disque dur externe et sauvegarde mon ordinateur. C’est quelque chose que je pensais faire un jour et que je reportais à chaque fois. Cette fois je ne pouvais pas résister à cet ordre venu de mon intérieur. Cet ordre ne venait pas de ma bonne conscience ou de mon souci de protéger mes données. Le soir même mon ordinateur tombait en panne et le disque dur était irrécupérable. C’est dans la même orientation que je mène ma vie. Si je n’ai pas cette évidence, je ne prends pas de décisions qui pourraient conditionner ma vie sur une longue période. En attendant l’évidence, je cultive la patience et le discernement. Ce sont des qualités essentielles dans la voie spirituelle. Évidemment je n’écarte pas le fait que la raison, puisque nous en avons une, doit intervenir mais à bon escient. L’Être nous inspire en permanence mais notre conscience est prise dans la raison, la logique, le politiquement correct, le conditionnement médiatique et pourquoi pas religieux. Les autres conditionnements viennent de nos tendances acquises, dans les vies antérieures, dans notre éducation. Tout ceci produit nos goûts, nos préférences, nos habitudes en résumé nos attractions et nos répulsions.

A suivre….

La conscience est le plus souvent totalement absorbée par la pensée lorsqu’on essaye de méditer. Il est parfois impossible d’observer quoique ce soit tellement la pensée est envahissante. L’observation de la respiration est un bon moyen pour décrocher la conscience de la pensée. Encore faut il s’y prendre correctement.

Au départ il suffit d’observer la respiration, vous la regardez aller et venir, se dérouler, sans intervenir le moins du monde pour en faire quelque chose qui plaise à vos idées. Rien que cela n’est pas facile. regarder sans juger, sans comparer, sans agir, juste observer, apprécier et laisser faire. Poser sa conscience, son regard, de façon constante, sur une seule chose sans intervenir pendant un temps assez long, disons 5 minutes, relève de l’exploit lorsqu’on est au début. Je ne plaisante pas. Essayez et vous verrez que votre pensée viendra mettre son nez dans cette observation neutre au bout de quelques secondes seulement. Pourtant il faut faire ce genre d’exercice pour décrocher la conscience de la pensée. Il faut parvenir à fixer la conscience pour la dégager de l’emprise de la pensée. Ensuite seulement d’autres possibilités apparaîtront.

Fixer la conscience revient à se concentrer.

Après quelques expériences d’observation neutre, la pensée sera tellement frustrée de ne pas participer qu’il sera plus utile de l’occuper à quelque chose d’utile plutôt que de la laisser vagabonder à sa guise et vous dominer.

Tout d’abord, amusez vous à reconnaître les différents temps de la respiration.

L’inspiration et l’expiration. Pendant l’inspiration prononcez mentalement le mot « inspire » et répétez le tout au long de l’inspiration. faites de même avec le mot expire pendant le temps de l’expiration.

Vous pouvez constater que cette simple indication vous permet d’allonger spontanément la durée de l’inspiration et de l’expiration. prononcer ces mots mentalement devient une sorte d’invitation.

En disant silencieusement « inspire » pendant l’inspiration vous associez une sensation à un sens. Vous invitez naturellement l’inspiration à se prolonger d’elle même sans que vous ayez besoin de le faire par une action volontaire. Ceci est très important. Différenciez bien « inviter » et « faire ». Si en le faisant votre respiration ne se modifie pas continuez quand même et ça viendra (patience!) La respiration comporte trois moments particulièrement importants. Un petit dessin pour accompagner le discours.

Trois temps importants de la respiration

La phase 1 est le moment entre l’inspiration et l’expiration.

La phase 3 est le moment entre l’expiration et l’inspiration.

Ces deux phases sont des moments « d’entre deux ». C’est dans ces « entre deux » que l’on peut trouver quelque chose. Méditer signifie se placer entre deux. Observez bien ces temps, aidez les, par l’invitation seulement, à se prolonger. Dites leur de prendre du temps, on est pas pressé. Goûtez, savourez cet entre deux. Petit à petit cela devient une suspension. La respiration est en suspension entre l’inspire et l’expire, entre l’expire et l’inspire.

Si vous faites cela par votre propre volonté ou votre propre force cela n’a aucun intérêt pour ce que je cheche à vous faire découvrir maintenant.

Je sais parfaitement que tout le monde est capable de rester volontairement entre l’inspiration et l’expiration, il suffit de bloquer la respiration. Cela peut se faire à n’importe quel moment mais ce n’est pas intéressant. Il faudrait que la respiration se prolonge naturellement sans que vous ayez à intervenir avec votre force. Intervenez juste avec votre intention, votre souhait, votre invitation. Acceptez les soupirs, les bâillements, les irrégularités, les variations spontanées. Nous devons désincarcérér la respiration de la peur qui est une prison. (patience, persévérance).

Pour vous aider vous accompagnez l’inspire en chantant en silence le mot inspire, tout doucement. la respiration suit la répétition du mot. Amusez vous, faites des variations. Le mot est la carotte que l’on place devant le nez de l’âne pour qu’il avance. Quand il avance la carotte avance aussi. La phase 2 est le point neutre, le point de repos. Il est très difficile à apercevoir au début. Nous y reviendrons plus tard.

Petit à petit la respiration va prendre son temps, elle va s’allonger prendre un peu plus de volume mais surtout du temps. L’air entrera moins vite et sortira moins vite. Ne vous fixez pas sur le volume d’air mais plus sur le temps. Recherchez l’apaisement, la tranquilité et la joie. Si vous ressentez un essoufflement arrêtez l’exercice, revenez à la contemplation et reprenez ensuite. Faites des petites sessions. Ne soyez pas trop gourmands.

Maintenant vous ne pourrez pas me dire que vous n’avez rien à faire.

Bonne méditations. Elles sont toujours bonnes même si elles ne sont pas conformes à nos attentes.

La contemplation c’est bien mais le « JE » réclame toujours pour pouvoir faire quelque chose. Se laisser faire c’est bien mais je veux aider ou faire. tel est le langage de l’ego identifié aux empreintes du passé. Pour palier à ce besoin pressant rien de tel que de lui faire faire ce qui peut aider au surgissement de l’être. C’est là qu’interviennent les techniques de méditation comme les postures de yoga, la respiration appelée aussi pranayama, la récitation de mantra, les visualisations et bien d’autres encore. En réalité il n’y aurait besoin de rien si la foi était suffisante, il n’y aurait qu’à se tourner vers le Divin, lui dire avec force et conviction « que Ta volonté soit faite » et se laisser faire. Celle ou celui qui parvient d’emblée à cette possibilité n’est pas loin du but.

Avoir recours aux technique n’a rien de déshonorant. Il faut cependant préciser une chose qui à mes yeux est extrêmement importante. La pratique des techniques ne doit pas faire oublier qu’en réalité ce sera le surgissement de l’Être qui réalisera la véritable transformation. Il ne faut pas croire que la technique est ce qui fait l’œuvre. La technique en elle même n’est rien. Sa pratique permet de préparer le chemin à l’œuvre de l’Être. C’est une préparation du sujet pour être le plus disponible possible. c’est faciliter le travail opéré par l’Être. La technique est pratiquée par l’ego et, comme je l’ai déjà mentionné dans d’autres billets, l’ego ne peut se changer lui-même. Il ne peut que se travestir mais il reste le même. J’insiste sur ce point car il est absolument capital. Chaque fois que vous pratiquez une technique il faut impérativement que dans votre conscience vous la dédiiez au divin. vous devez savoir que vous ne faites que préparer le chemin. C’est pour cela que je recommande de garder en permanence le souvenir du Divin, quoique l’on fasse.

Passer expert dans la pratique d’une technique n’apporte aucun changement véritable si cette expertise n’est qu’un savoir faire. La maîtrise d’une technique ou d’un art quel qu’il soit ne préjuge pas de la qualité d’Être du sujet. Le savoir faire ne garantit pas la possibilité d’Être.

Pour suivre dans ce sens il faut bien comprendre que ce sera la qualité de la conscience lors de la pratique qui sera la plus importante. Ce ne sera pas la réussite de la technique. Pratiquer du mieux que l’on peut est parfait. dans ce cas on a pas à se comparer à une réussite idéale. Il n’y a pas de réussite idéale dans la technique. A partir du moment où on fait de son mieux c’est idéal. Dans ce cas, il n’y a donc jamais de pratiques ratées. Vous verrez que ce n’est pas facile à intégrer et qu’il vous faudra reconnaître que l’ego veut toujours être le meilleur.

Je dis tout cela pour des personnes qui sont intéressées par le surgissement de l’Être.

Prochain billet = première technique. A très bientôt.

Bonne année à toutes et à tous. L’année dernière je parlais de la nécessité de l’entraide.

Aujourd’hui c’est encore plus vrai. Les inégalités ne cessent de se développer. Le fossé entre les riches et les pauvres est de plus en plus grand. C’est à croire que les gens ne vivent plus le même monde. Les associations caritatives ne savent plus où donner de la tête. La détresse est matérielle car les gens n’ont pas de quoi se loger, se vêtir et se nourrir mais elle est aussi psychologique. Des personnes ayant les moyens financiers de subvenir à leurs besoins matériels ne trouvent plus de sens à la vie. C’est la course permanente pour avoir de l’argent pour payer les charges incontournables. Il y a perte de sens et le bateau va tout droit dans la tempête.

Pourtant il faut éviter d’aller dans la tempête. Elle pourrait se traduire par une révolution sociale avec déchaînement de toutes les passions ancrées dans le ressentiment. La transition qui nous mènerait à une vie plus équilibrée doit se faire dans le calme. La destruction n’apporte rien, elle est stérile. Le changement doit venir par la naissance de la nouveauté.

L’homme doit retrouver sa place d’être humain et être respecté comme ayant droit à une vie paisible en harmonie avec la nature. De nos jours l’homme n’est considéré qu’en fonction de ce qu’il est capable de produire pour faire tourner le système pourvoyeur de richesses à destination des plus riches.

Nous devons œuvrer à la création d’une société respectueuse de l’homme et de la nature. Chaque être humain et la nature dans son ensemble devraient être considérés pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils rapportent ou sont susceptibles de pouvoir rapporter. Chacun doit commencer par lui-même sans attendre que les autres le fassent.

Chaque acte de consommation inutile appauvrit la planète et ceux-là même qui produisent, ceux qui sont en bas de l’échelle sociale. On ne cesse de nous répéter qu’il faut relancer la consommation pour sauver le système. Mais la surconsommation creuse plus encore le fossé entre les pauvres et les riches. Il nous suffit de regarder ce qui se passe en Chine. Des personnes accèdent à la richesse pendant que d’autres accèdent à la misère. Le système capitaliste tel qu’il fonctionne actuellement est caduque et devra changer tôt ou tard.

Il nous faut consommer intelligemment, économiser la consommation et consommer ce qui est indispensable. La surconsommation ne donne pas de plaisir, elle apporte la frénésie de l’acte d’achat et nous nourrit d’espoirs de satisfactions. Mais la satisfaction est éphémère et de nouveau il faut acheter pour espérer être satisfait. Lors de l’achat nous fantasmons sur le résultat, sur le plaisir que cela va nous rapporter. Hélas la réalité en est bien différente. Nous sommes bien conditionnés pour agir suivant ce schéma. C’est exactement le sens de la métaphore du chercheur d’or. Il est prêt à s’user totalement à creuser dans la roche car il pense devenir riche en trouvant de l’or. Il ne trouve que de la poussière et pourtant il continue de creuser jusqu’à épuisement total. Il changera peut être de filon, mais il creusera toujours. C’est l’espoir qui fait creuser. L’espoir mal placé conduit au désespoir et à la ruine de l’âme et du corps. Avant le désespoir apparaissent les ressentiments qui sont comme le ver qui ronge la pomme de l’intérieur.

La satisfaction doit être là tout le temps. Un doux contentement d’être quelles que soient les circonstances. Ce n’est évidemment pas facile lorsque nos désirs ne sont pas satisfaits, lorsque nos conditions de vie ne sont pas idéales. Si on y regarde bien ce n’est jamais idéal. Il y a toujours quelque chose en trop ou en pas assez.

L’or que nous devons trouver est celui qui est dans notre cœur, Ce sera le seul capable de nous satisfaire pleinement. Il nous faut chercher la source du bonheur au dedans de nous même et non pas au dehors. Peut on envisager et accepter qu’en chacun de nous se trouve la source capable de guider totalement notre vie et de nous apporter la force nécessaire à l’accomplissement de notre vie de femme et d’homme. C’est la première condition pour qu’un véritable changement puisse s’opérer. Il faut que l’égo tout puissant totalement identifié à ses croyances et à ses idées en vienne à penser qu’il n’a peut être pas toutes les informations nécessaires pour parvenir à une vie juste et heureuse. Partant de là il faut trouver de l’aide pour pouvoir s’approcher de la source et se désidentifier progressivement de nos croyances. La vie guide chacun d’entre nous et nous permet de rencontrer les bonnes personnes au bon moment. mais cela ne doit pas nous empêcher de cultiver un désir sincère de changement, une véritable aspiration à une vie plus naturelle. Le désir sincère et son intensité sont déterminant pour le cours de notre vie. Certains disent qu’ils voudraient bien mais qu’ils ne savent pas comment faire. Pourtant la solution est là, il suffit de poursuivre dans ce désir et tout changera, naturellement. Il faudra peut être patienter et persévérer. On a rien sans rien. Certains s’ouvriront rapidement à cet autre alors que d’autres prendront plus de temps. C’est ainsi.

J’aime bien cette petite phrase : « Quel est ton désir ».

Joyeuse année, pleine d’un désir sincère de trouver la source du bonheur pour soi et pour le monde.

C’est effrayant de constater combien nous sommes parqués dans un enclos de plus en plus restreint. Les libertés individuelles s’amenuisent progressivement mais sûrement. Tout cela bien sûr sous couvert de protection des individus. Par individus à protéger il faut entendre « bonnes bêtes produisant beaucoup de laine et heureuse de se faire tondre ». Ce sont ces gens là qu’il faut absolument protéger. Ceux qui abondent dans le sens favorable aux marchands et utilisateurs d’esclaves. La loi Lopsi 2 en est un exemple, Wikileaks une illustration.

Je vous invite à lire cette loi lopsi 2 et les commentaires sur le site du DAL
(http://www.droitaulogement.org/loi-loppsi-2-article-32-ter-a.html).

Vous pouvez si vous le souhaitez signer la pétition sur le site de pétition en ligne
(http://www.petitionenligne.fr/petition/contre-loi-loppsi-2/412).

C’est avec humour et plaisir que j’intitule ce billet leçon 3. mais où est la deuxième leçon ? Elle est tout simplement contenue dans le temps qui a séparé les deux billets. En deux mois vous avez eu grandement le temps de la pratiquer et de vous y frotter si vous avez bien voulu pratiquer la première leçon. C’est tout simplement patience et persévérance. S’il est des qualités indispensables à développer ce sont bien celles-là. patience et persévérance sont les clés de la réussite. Il y en a d’autres que nous envisagerons mais ce sont les premières à développer.

La période que je trouve la plus difficile dans la méditation est le temps des débuts. Il ne se passe pas grand chose voir rien du tout et il faut tout de même pratiquer sans relâche, avec persévérance et application. Cette persévérance paye tôt ou tard.

Lorsque les premières manifestations surgissent, il en va tout autrement. Le méditant est très heureux d’avoir senti quelque chose, d’avoir perçu des manifestations extraordinaires (entendez qui sortent de l’ordinaire). Ce sont les premières récompenses d’un long travail. L’ardeur reprend de plus belle et nous cherchons évidemment à retrouver ce qui nous avait émerveillé auparavant.

Les sensations étaient fugaces peut être mais elles étaient bien là. Voilà que le mental s’en empare et tente par tous les moyens de les retrouver. Hélas elles ne sont plus au rendez vous et c’est de nouveau le vide, l’absence, le rien ou le pas grand chose. De nouveau il faut avoir patience et persévérance. Ce sera toujours comme cela, jusqu’au bout. Après trente années de méditations régulières, patience et persévérance m’accompagnent quotidiennement ou presque. Ce sont maintenant de fidèles compagnes sur le chemin. Elles m’ont pourtant bien souvent abandonné me laissant dans l’ignorance, le désespoir, la souffrance et l’insatisfaction. D’autres compagnes prenaient leur place, la colère, l’orgueil, la prétention, la force, la défiance et bien d’autres encore. on trouve toujours un copain pour boire avec soi au bar du coin. Ce qui me faisait continuer c’était la foi. C’est cette volonté involontaire qui vous habite sans que vous y soyez pour quelque chose.

C’est elle qui vous pousse, vous guide et vous permet de retrouver le bon chemin, celui ou se trouvent patience et persévérance. Ces qualités sont le fruit de la foi. Par contre la volonté égotique, le « je veux, j’exige, je refuse » sont les fruits de l’orgueil. « Je » identifié au petit moi développe une volonté plus ou moins puissante. Vouloir retrouver les sensations déjà vécues est une manifestation de la volonté égotique. l’ego veut toujours reproduire, il ne cherche que ce qu’il connaît, ce qu’il a déjà connu et qui lui a donné satisfaction. C’est pourquoi il ne faut absolument pas rechercher des sensations particulières au cours de la méditation. Il ne faut même pas s’attarder sur les sensations que l’on aperçoit. Je prends toujours l’exemple du conducteur d’une voiture. vous êtes sur une route droite et vous regardez à l’horizon, vous vous fixez sur le but à atteindre. Sur les côtés de la route défilent des arbres, des personnes, des maisons mais vous n’y prêtez pas attention car vous regardez le but. Ces images restent sur les bords du champs de conscience visuel. Il faut faire de même au cours de la méditation. Les sensations doivent rester sur le bord de la route et le regard fixé sur le but. Les sensations défilent, changent, passent, disparaissent repassent et disparaissent à nouveau pour laisser la place à d’autres. Ne vous arrêtez pas, continuez toujours plus loin. Lorsque vous aurez atteint le but ou lorsque vous vous en approcherez vous ne manquerez pas d’en être informé. En attendant il faut poursuivre la route.

Le mental voudra toujours tout savoir sur les sensations. Est-ce bon signe? qu’est-ce que cela signifie? Le questionnement est incessant et il faut le faire taire en ne lui accordant aucune importance.

Certaines sensations sont pourtant porteuses d’encouragements. Elles indiquent que nous sommes sur la bonne route. Ce sont les panneaux indicateurs sur le bord de la route. Ce n’est pas pour cela qu’il faut rester scotché sur le panneau pour le détailler dans tous les sens. Ce n’est pas pour cela qu’il faut le revoir systématiquement. Ce ne sont que des encouragements et c’est ainsi qu’il faut les considérer. il ne faudrait pas confondre le but avec les moyens. Ces sensations sont le plus souvent de l’ordre de la beauté, de la douceur, du calme, de la paix, de la lumière. j’évite de dire de l’amour car c’est tellement trompeur. Quelles que soient ces belles sensations il ne faut pas les rechercher. Si vous cherchez quelque chose de particulier vous êtes sûrs de passer à côté de la destination qui était la vôtre à ce moment là. Vous perdez votre temps. Une méditation est toujours toute nouvelle. c’est toujours la première fois. Il faudrait l’aborder en toute innocence, ouvert à toutes les possibilités. Vous verrez que ce n’est pas facile. Vous l’avez peut être déjà vu.

Je vous souhaite de rencontrer mes deux compagnes.

De tout cœur avec vous.